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 Ryanne Hilaris

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Ryanne Hilaris

Ryanne Hilaris


Féminin Messages : 764
Age : 31
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Données du Personnage
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Inventaire :

Ryanne Hilaris Empty
MessageSujet: Ryanne Hilaris   Ryanne Hilaris Icon_minitimeMer Fév 10, 2016 11:49 pm

Nom(s) Prénom(s)
 « La difficulté de réussir ne fait qu'ajouter à la nécessité d'entreprendre »
Un clone de Linfan || Dérivée de Fire Emblem
"Mon nom est Ryanne Hilaris et je suis une fille de 17 ans. Mon principale défaut est mon insatiable curiosité et ma qualité majeure est mon optimisme."

   ► Prénom: Ryanne
   ► Nom: Hilaris
   ► Taille: 1m68
   ► Poids: 50 kilos
   ► Planète d'origine: Terre
   ► Groupe : Terrien
   ► But :  Protéger ma famille et cette bonne vieille planète bleue ! Et, accessoirement, découvrir le reste de l'Univers.
  
Malgré sa morphologie plutôt fine, Ryanne ne se laisse pas marcher dessus. Même quand son interlocuteur est plus grand qu'elle (surtout, en fait). Deux éléments clés permettent aisément de la repérer. Ses cheveux mauves mi-longs légèrement ébouriffés derrière la tête, et ses yeux quasiment de la même couleur. Ironie du sort, il s'avère que sa couleur favorite est le violet ( et le bleu, mais on s'en fout un peu de cette dernière...). En outre, elle porte très souvent un livre entre les mains - qu'elle range dans une petite besace en cas d'affrontement - ainsi qu'une toge à capuche grisâtre en cas d'intempéries. Et aussi par plaisir, même quand il fait affreusement chaud. En dessous, la jeune femme n'est vêtue que d'une veste typiquement humaine. Dans le même optique que son manteau sombre, cette dernière se chausse fréquemment avec des bottes plus ou moins discrètes de la même couleur. Idéales pour savater les malfrats désireux de s'en prendre à elle ! Ou tout simplement pour éviter de perdre un pied en recevant un composant métallique assez robuste dessus.
Description Physique


  
Ryanne, notoirement optimiste et réfléchie aux yeux de son entourage, sourit en permanence. Expression de bonne humeur allant du sourire en coin au large rictus affable. Rares sont les moments où cette dernière se met en rogne. Même lorsqu'elle reçoit des coups. La plupart du temps, elle cherche à les éviter habilement, dans le cas contraire, elle les encaisse avec difficulté, parfaitement consciente de son poids plume.
Lectrice aguerrie et assidue, studieuse comme personne, Ryanne dévore tous les ouvrages à portée de main. Plus particulièrement les livres de philosophie, de stratégie militaire et de techniques de combat. Naturellement survoltée et bavarde, la séparer de son livre s'avère être une très mauvaise idée. Lorsque celle-ci ne lit pas, elle s'entraîne, tout simplement. Avec son paternel en l’occurrence, jusqu’à ce que ce dernier ne soit plus vraiment de son niveau, et qu'un autre facteur inattendu ne survienne sans crier gare. Il fallait s'y attendre, avec son tempérament de guerrière.
Bref, avant d'entamer un affrontement, Ryanne cherche toujours à tâter le terrain pour voir si ladite bataille peut être retardée par un dialogue. La voie diplomatique et les précautions d'abord, toujours ! En combat, elle veille à analyser soigneusement son adversaire et jauge la situation avant de se lancer une bonne fois pour toute. « Connais ton ennemi et connais toi toi-même, compare et agis en conséquence », lui suggéraient ses précieuses lectures de stratégie militaire.
Description Mentale


  
I – Initiation ininterrompue

Née dans une famille modeste, je ne trouvais pas le temps pour me plaindre. D'ailleurs, je n'avais absolument aucune raison d'agir de la sorte ! Mes parents, très compréhensifs, ne se sont pas privés lors de mon éducation. Mon père travaillait dans l'armée depuis fort longtemps, bien avant ma naissance. Fier de sa tenue militaire, les cheveux blonds en brosse coupés très courts, il occupait le grade prestigieux de général et maintenait une discipline plutôt stricte dans sa section. Il se comportait quasiment de la même manière au quotidien avec moi. Je ne lui en voulais pas le moins du monde. Pour vous dire, même en bas âge, il me forçait à lire des livres de stratégie militaire. Ah ah ha ha ! Heureusement que ma mère, reconnaissable elle-aussi par ses cheveux mauves (plus longs) et son sourire étincelant, rattrapât ces quelques bavures en m'instruisant à sa manière, de façon bien plus douce. Avec la philosophie, notamment, ou les contes populaires. Pour les curieux, j'appris à lire très tôt, me conférant un sacré avantage sur mes camarades de classe lors de ma scolarité. En parallèle, ayant hérité de la combativité de mon très cher père, je m’entraînais avec hargne et vigueur sous le regard intrigué de ses propres hommes. J'imagine qu'il souhaitait leur donner une leçon. Un coup d’éperon susceptible de les pousser plus facilement à l'ouvrage. Je dois tout de même vous préciser que mes débuts étaient laborieux et sujets à quelques moqueries, mais mon admirable père me motivait à sa manière comme il le faisait avec ses soldats endurcis en hurlant : « Fort est qui abat mais plus fort est qui se relève ! ». Non désireuse de le décevoir, je m'exécutais sur-le-champ quitte à m'écrouler en fin de séance, couverte de sueur de la tête aux pieds.
En compensation,  ma mère - de profession littéraire - me gratifiait fréquemment de ses bons conseils et de ses capacités intellectuelles inouïes. A vrai dire, elle représentait le pilier le plus stable de mon existence et prenait soin de m'expliquer quelques astuces théoriques et pratiques dans différents domaines tels que l'analyse visuelle, la lecture, la logique et la méthodologie. Sa phrase favorite stipulait : « Il existe cinq degrés pour arriver à être sage : se taire, écouter, se rappeler, agir et étudier ». Effectivement, cela devenait beaucoup plus simple en voyant les choses ainsi.

Le temps s'écoula dans un quotidien fait de combats d'exhibition et d'intenses lectures associées à tout un tas d'études d'une complexité croissante. Je profitais d'un cadre urbain assez mouvementé et bien informé en tant que fille unique, mais pas pour longtemps. Ma mère, Ellicia Hilaris, et mon père, Kalyan Hakkah, conçurent mon adorable petite tête brûlée de frère nommé Neryos Hakkah. Mon père tenait particulièrement à ce que le nouveau venu porte son nom. Et, selon ses directives, je dus l’entraîner avec panache ! Chose que je fis sans broncher, avec une joie indicible, pour tout vous dire. Il m'arrivait souvent de le taquiner en lui ébouriffant ses cheveux blonds, ce qui le rendait un peu boudeur la plupart du temps. Les collègues de notre cher paternel épiaient notre entraînement et nous observaient aussi affronter notre père. Je ne lui arrivais toujours pas à la cheville, mais je progressais à mon rythme. Raison pour laquelle il m'inscrivit à des tournois d'Arts martiaux remplis de combattants acharnés. Je devais gagner à tout prix pour ne pas le décevoir lui et mon frère. En me fiant aux multiples conseils de mère, je parvins à mes fins sans trop de casse. Sauf en final, c'était particulièrement douloureux et fatiguant. Usant de la sagesse transmise par ma mère, me servais principalement de mon agilité et de ma capacité d'anticipation pour arriver à décrocher le titre. Et en plus des simples trophées, je profitais de ce plaisir malsain qui consistait à observer les réactions de frustration de mes ennemis vaincus par une fille. Heureusement, il ne se comportaient pas tous de la même manière.
Bref, une période de combats encore plus prenants et d'instructions toujours plus nombreuses. En plus de devoir diriger mon petit frère vers la « bonne voie », selon les dires de père.

Les études s'intensifièrent, tandis que les recrues de l'armée affluèrent elles-aussi. Beaucoup se rapprochèrent de moi et de mon petit frère, principalement lors des entraînements. Certains, plus téméraires, me défièrent, désireux de surprendre mon père aux yeux hagards.
Je vais donc devoir vous décrire la scène dans sa totalité, car ce qui s'ensuivra éveillera certainement votre curiosité.

Pour être plus précise, il ne s'agissait nullement d'un duel. Trois adversaires me faisaient face dans un carré de huit mètres de côtés, encadré par quatre sacs de sable au niveau de ses angles. L'un représentait l'archétype de la brute, excessivement costaud, le suivant plus petit affichait un air de fouine figé et le dernier se tenait en retrait, prudent et d'une morphologie élancée. Un trio hétéroclite, en somme. A l'époque, je portais un débardeur militaire associé à un pantalon du même type et des bottes faites pour endurer les plus longues marches, ou causer le plus de dégâts possibles selon les circonstances. Disposant d'un minimum de jugeote, le trio se décida à m'encercler avec prudence sous les hurlements d'encouragement excessivement bruyants de la foule. Seul mon père restait aussi muet qu'une tombe aux côtés de mon petit frère confiant, un bien étrange comportement étant donné la situation préoccupante dans laquelle je me trouvais. Quelque chose se tramait, je le pressentis malgré la pression environnante.


- Vous devriez vous y mettre tout de suite avant que je ne prenne les devants, dis-je sans trop vouloir les brusquer, sur un ton ironique.

Le plus costaud et le visage de fouine s'échangèrent un regard suspicieux l'espace d'une seconde, ou deux. D’ailleurs, l'un ouvrit la bouche pour répondre mais dut se taire plus vite que prévu en raison d'une vive attaque de ma part. Le fait que je me lance dans un assaut de ce genre eut le mérite de les surprendre, car je n'effectuais jamais ce genre de folie pendant les entraînements en leur compagnie. Après tout, il faut savoir conserver quelques atouts dans sa manche et les sortir au moment propice. Physiquement parlant, la fouine représentait une proie de choix. Son compagnon plus lourd mettrait davantage de temps que lui à se ruer sur moi tandis que l'élancé en retrait se joindrait un peu tard à la mêlée. Visage de fouine reçut donc ma botte droite dans le creux de son estomac et lutta pour retenir son inéluctable chute. En poussant un cri de douleur étouffé, il tenta vainement de s'agripper à mes vêtements dans l'optique de m'inciter à le rejoindre sur le sol poussiéreux. Malheureusement pour lui, une torsion de poignet suffit à mettre fin à sa fourberie mais le plus robuste se joignit très rapidement aux festivités. Sans crier gare, je fis basculer le corps de son camarade plié en deux dans sa direction d'un coup de botte bien placé. La cible ne s'en trouva pas pour autant perturbée et expédia le pauvre bougre propulsé en dehors du carré via un violent coup de pied intentionnellement exagéré. L'esprit d'équipe n'était apparemment pas au rendez-vous. Même l'élancé prit le temps de lui lancer un regard noir tandis que la foule le huait et le sifflait avec la rage au ventre. Il n'en avait cure et continua de me charger avec une haine palpable. Un assaut basique comptant principalement sur son poids, les bras à moitié pliés prêts à me saisir en cas de fuite. L'élancé, malgré le dégoût visible de par son expression faciale grimaçante, le talonnait. Très vite, je me retrouvai acculée dans un angle du carré d’entraînement en reculant.

- Je crains m'être faite avoir... C'est regrettable ! m'exclamai-je haut et fort, très distinctement.

Mon principal opposant haussa les sourcils en esquissant un sourire victorieux. Il se croyait déjà vainqueur, or un stratège digne de ce nom se doit d’être capable de donner le change dans les pires situations possibles. Ainsi, je me faufilai promptement sous son immense carrure, entre ses jambes espacées et me levai aussitôt devant l'élancé pour lui briser les noix d'un coup de coude à l'impact extrêmement douloureuse. Le malheureux poussa un cri encore plus aigu que son précédent compagnon expulsé du carré, plus aigu encore que le mien, c'est vous dire ! Bien entendu, le costaud fit volte-face aussitôt et lança un revers avec sa hanche. Une frappe lourde et assurément conséquente. Dommage qu'elle eût atteint son compagnon à ma place déjà cruellement endommagé aux parties, me trouvant désormais à deux pas de ma victime de grande taille. L'élancé s'effondra en vrille, la tête la première sur le sol, les mains serrées contre son entre-jambe et la bouche ouverte. La foule hua de plus bel le dernier du trio, d'autres saluèrent mes actions en mimant une douleur aiguë aux parties tout en secouant frénétiquement une main. Ce coup-ci, un coup de poing fila droit dans ma direction. Ce dernier m'effleura le visage et secoua dangereusement une mèche de mes cheveux violets. Je répondis par un coup du tranchant de la main au niveau de la gorge tout en me contorsionnant sur la droite. Mon adversaire entonna un son particulier et rauque, quelque chose comme un « Ghurf ! » bref et soudain. Il finit par se tenir le cou en suffoquant et j'en profitai pour le mettre violemment à terre en le frappant derrière les rotules. Un peu fatiguée, le combat prit fin sous les acclamations des spectateurs. Fière de ma victoire, je me suis mise en tête d'adresser un clin d’œil à la foule et de lever un poing en l'air tout en regardant mon père qui se tenait les bras croisés, un sourire niché aux coins des lèvres. Cela dit, il s'éteint promptement en même temps que mon désir de savourer l'instant de ma victoire. Une silhouette encapuchonnée entra discrètement dans le cercle et tendit le dos de ses doigts dans ma direction, pour ensuite les rabattre en un signe évoquant l'envie d'en découdre. Insensible à la provocation, je secouai la tête tout en conservant une distance raisonnable avec l'inconnu.

- Navrée, mais vous n'êtes pas tenu de participer à cette démonstration, répliquai-je calmement en haussant les épaules.

L'homme vêtu de noir baissa la main et répondit aussitôt, avec le même calme dont je fis preuve.

- Et pourtant, ton père m'a suggéré de t'évaluer. Joli travail face à ce trio d'imbéciles. Mais je reste sur ma faim. Ton intelligence n'est plus à démontrer, mais je suis tout de même persuadé qu'il te reste encore beaucoup à apprendre. Allons, attaque, suggéra ce dernier.

Mon regard mauve se posa sur mon père qui hocha la tête pour simple réponse; peu après je m'avançai pour affronter ce curieux personnage commandité par mon paternel. L'inconnu se tenait droit, les jambes fléchies et les paumes grandes ouvertes. Une posture pour le moins étrange. Quant à moi, je conservai une garde bien plus banale, les poings fermés dont l'un se rapprochât plus de mon visage en guise de protection et l'autre servait à mesurer la distance nous séparant. Je ne connaissais pas mon ennemi, et je ne devais donc pas me précipiter stupidement dans un assaut trop brusque. Pas en un contre un. Pas à pas, j'analysai l'ennemi avec autant d'insistance qu'une prédatrice aux aguets. Je crus voir un sourire se dessiner sur les lèvres du mystérieux individu et j'engageai le duel avec un coup de pied droit fouetté au niveau de ses côtes. En fait, il s'agissait bien évidemment d'une feinte et le coup visait les jambes pour le déstabiliser. L'ennemi ne tomba pas dans le panneau et para le coup avec une aisance remarquable. Une anticipation que je n'avais jamais vue auparavant, pas même face à mon père. Pour autant, je ne pouvais pas me décourager ! Alternant prudemment des frappes rapides, des crochets, des directs et des coups feintés. Absolument rien ne perça sa mystérieuse garde. Son impressionnante carrure me laissa coi l'espace d'un instant et son poing siffla à mon oreille pour percuter quelque chose de mou situé dans mon dos. J'entendis le « boum » retentissant caractéristique d'un corps qui s'écroule. En tournant doucement la tête, légèrement apeurée par cet assaut invisible, je vis le gros costaud étalé sur le dos, une marque de poing imprimé sur son nez de cochon. La silhouette encapuchonnée rétracta son poing et baissa son capuchon sans trop de hâte. Un homme au visage marqué et aux cheveux blancs me fit face, sans l'ombre d'un sourire, cette fois-ci. Mon père épiait la scène avec insistance et criblait l'inconnu du regard. Ce dernier le sentit et tourna mollement la tête dans sa direction pour lui adresser ces quelques mots :

- Une prodigieuse descendante au milieu d'une troupe de sauvages. Elle est reçue, conclut-il sans trop de conviction.

Je ne comprenais absolument rien à la situation. Reçue ? Pour quoi faire ? Et qui était-il ? D'où sortait-il ? Pourquoi le suivrais-je ? Et mes études ? L'entraînement de mon frère ? Les instructions de ma mère ?
Pendant mes multiples interrogations, les spectateurs assistèrent leur collègue au nez semblable à une fontaine écarlate en le traînant à l'infirmerie. Le reste de la troupe se retira sur les ordres de mon père. Un environnement propice à la discussion. Je devais impérativement recevoir des explications. Elles ne tardèrent pas à arriver, et de la part de mon père qui posa ses grandes mains sur mes épaules.


- J'imagine que tu dois te poser une montagne de question, comme le ferait ta mère. Tout ce que tu dois savoir, c'est que tu vas devoir suivre cette homme et suivre ses enseignements jusqu'à nouvel ordre. Tu es forte, tu en viendras à bout, j'en suis convaincu. Ta méthodique prestation du jour ne peut pas m'en dissuader, en aucun cas, argumenta-t-il en employant un ton paternel m'en disant loin sur un éventuel refus de ma part.

Et pourtant, il oubliait beaucoup de choses. Mon frère, pour commencer. Ma mère et ses innombrables leçons philosophiques. Puis mes études, bien évidemment. Tout cela pesait lourd sur ma conscience. Une sensation renforcée par le regard perçant de Neryos, debout à quelques pas de là. Je ne pouvais pas me taire et acquiescer aussi facilement.

- Mais... Et mes études ? Et mère, qu'en pense-t-elle ? Ne suis-je pas sensée assister mon petit frère dans son entraînement ? Je-

- Tu n'as nul besoin de t'en faire. J'en ai déjà parler à ta mère, elle s'est montrée très compréhensive. Tu recevras tes leçons par correspondance et je m'occuperai désormais de la formation de ton frère. Celui que tu vas suivre se nomme Arenthor, un maître dans son art. Un peu obscur, je ne te le fais pas dire, mais il sait s'y prendre avec les personnes talentueuses. En l’occurrence, tu en fais partie. Tu nous reviendras vite, je le sais. Fais-moi confiance et va, dit-il en me dirigeant vers ledit maître.

Le dénommé Arenthor haussa un sourcil à l'attention de père et me fit signe de le suivre sans plus tarder. Pourtant, je pris le temps de saluer mon frère une dernière fois. En voyant cela, mon nouveau maître chuchota quelque chose à l'oreille de mon paternel. Je n'en avais cure. Tout ce qui m'intéressait dans l'instant ne mesurait pas plus d'un mètre trente de hauteur et affichait un air boudeur, les larmes aux yeux. Il fit toutefois un effort colossal pour les retenir en balbutiant quelques mots attendrissants.
Durant ces quelques années à venir, il allait cruellement me manquer.



II – Un entraîneur.... d'enfer

Citadine dans l'âme, je pris une sacrée claque en arrivant sur les lieux de mon futur dur labeur.
Premièrement, la zone d’entraînement se situait au sommet quasiment plat d'une montagne vertigineuse recouverte par d'innombrables arbres centenaires, de quelques points d'eau et de rochers sur-dimensionnés.
Correction ! Il fallait bien évidemment grimper l'immense et interminable escalier sinueux façonné dans la pierre avant de pouvoir y accéder. Un enfer physique avant l'enfer moral qui s'ensuivrait.
Deuxièmement, la zone épuisait quiconque désireux de s'y entraîner en raison de son épais brouillard persistant, de son environnement étouffant et de son altitude à faire pâlir les plus sensibles au vertige.
Dans le dernier cas, je pouvais m'estimer heureuse. Dès le début, mes poumons me brûlaient à chaque expiration et chaque exercice préparatoire représentait une épreuve infernale. Un simple sprint engendrait une effroyable fatigue. Mais il fallait s'y accommoder. Tout je devais impérativement essayer de m'acclimater en raison de cet air glacial.
En vain.
Le Maître eut la gentillesse et la bonté de me diriger vers son temple bâti naguère par ses propres mains. Une demeure à l'architecture chinoise composée de plusieurs étages où régnait une température... supportable. Le lieu sentait l'encens en permanence et n'était éclairé que par quelques bougies. La seule chose qui me réconforta dans l'instant fut la grande quantité de livres emmagasinée sur des étagères bancales composées essentiellement de bois provenant d'anciens arbres abattus par le passé. Premier réflexe : en ouvrir un pour le feuilleter.
La surprise refroidit mon ardeur sur le coup. Une myriade de symboles cabalistiques composait chaque « phrase » de cet ouvrage et ne me donnaient absolument aucun indice compréhensible sur le sujet dont il était question. Les sourcils froncés, pas le moins du monde abattue par ce premier échec, ma curiosité me poussa à en choisir un autre mais la voix de mon maître interrompit mon geste.
Il se tenait juste derrière moi, les bras croisés sur son torse.


- La langue employée et les symboles consignés sont les mêmes pour chacun de ces ouvrages. Si tu souhaites les lire, il te faudra apprendre à les décrypter, dit-il sur un ton très sérieux.

Inutile de se laisser abattre pour si peu, m'étais-je dit alors. Je haussai simplement les épaules en me retournant vers ce dernier, en esquissant un petit sourire en coin.

- Chouette ! Je ne risque pas de m'ennuyer avec vous. On commence quand, précisément ?

- Je t'instruirai tous les jours, juste avant la tombée de la nuit.  Avant cela, il va te falloir suivre mes consignes à la lettre. Ton entraînement sera bien entendu éprouvant, long et compliqué. Aussi bien fatiguant mentalement que physiquement. Pour commencer, tu vas porter ceci, fit-il en me tendant une sorte de toge grisâtre dénuée d'ornements et de fioritures.

Je me suis mise à regarder la toge sous toute ses coutures en la maintenant sous mes yeux, les bras tendus vers l'avant. Cette tenue vestimentaire archaïque ne me protégerait évidemment pas du froid de par sa légèreté et son épaisseur laissant fortement à désirer. Je me demandais vraiment à quoi cela pourrait bien servir...
En voyant mon regard lourd de sens, Arenthor haussa les épaules avant de se prononcer de sa même voix grave. On aurait dit qu'il n'avait jamais ri de toute sa vie. Et aujourd'hui, il était un peu tard pour s'y mettre.


- Tenue purement traditionnelle. Va donc ranger tes quelques affaires dans cette pièce qui sera désormais ta chambre, fit-il en indiquant ladite pièce de son doigt noueux. Ensuite, nous débuterons ton initiation.

Je ne perdrai pas de temps à vous décrire la pièce froide dans laquelle j'allais passer plusieurs années à lire, à dormir et à me sentir terriblement seule et isolée du reste du monde.


La première phase de l’entraînement consistait à pratiquer la méditation au beau milieu de cette gigantesque nappe brumeuse plane recouverte de la rosée du matin.
Aussi bien dans l'air qu'au sol, on se les gelait !
Bref, le Maître souligna l'importance de l'usage des « boucles de rétroaction » pour assurer mon acclimatation au risque de souffrir définitivement d'hypothermie en cas d'échec. Il s'agissait, en d'autres termes, d'une pratique bouddhiste de haut niveau basée sur une concentration exacerbée visant à se réchauffer en contrôlant la chaleur corporelle et en la faisant circuler dans l'intégralité de son propre corps. Cette pratique très peu utilisée par les hommes se nomme « Tumo », et il me fallut un temps fou pour parvenir à la réaliser correctement sans pour autant me mouvoir.
La deuxième phase, même schéma sauf que le tout se passait dans la forêt luxuriante sous une cascade encore plus froide et cinglante en comparaison avec l'humidité de l'air. Je m'étais évanouie à plusieurs reprises, sans trop savoir à quel moment... précisément. Heureusement, le Maître me surveillait en permanence de ses yeux caves et m'empêchait de me noyer dans mon incompétence.
Au bout d'un moment, l’entraînement finit par payer et le « Tumo » me protégea efficacement du froid environnant. De quoi m'ouvrir une nouvelle porte vers une épreuve encore plus ardue. Mais quelque chose de plus intriguant attira ma curiosité. Une pratique étonnante et écœurante. Et pourtant coutumière comme le désirait le Maître aussi froid que son habitat.


Le matin représentait une épreuve... gustative.
Avant chaque entraînement, le Maître me tendait une coupe ornée de joyaux remplie d'un étrange breuvage fumant aux volutes lourdes glissants sur le sol en pavé du temple dans lequel nous créchions. En toute honnêteté, il ne donnait pas soif, et je suspectait l'esthétisme exagéré et clinquant de l'objet comme une sorte de contrepoids histoire d'adoucir l'avis du goûteur à son sujet.


- Bois. C'est impératif, ordonna Arenthor en tendant le breuvage peu ragoûtant.

Les traits crispés par le dégoût en une grimace toute aussi odieuse, je dus me plier aux exigences avec peine, difficulté et grande hésitation.
Impossible de me résoudre à avaler cette étrange liqueur du premier coup.


- Qu'est-ce donc... que cette... solution... hyper forte et tellement âcre, commentai-je d'une voix chevrotante.

Arenthor secoua la tête en affichant un air blasé sous son capuchon noir usé.

- Un fortifiant naturel de ma conception visant à te faire taire pendant et après les exercices.

Un lourd silence très évocateur s'installa durant quelques secondes désagréablement longues.

- Tu n'as guère besoin de prendre connaissance des composants de cette boisson. Pas pour l'instant. Sache seulement qu'elle te permettra de faciliter grandement les tâches qui t’incomberont à l'avenir, continua le Maître habituellement taciturne de sa voix autoritaire.

Ce coup-ci, je m'efforçai de boire dans recracher le contenu de la coupe, en déglutissant quelque peu avant d'avaler avec toute la volonté du monde.
« Âcre » ne décrivait en rien le goût du breuvage. Considérez donc ce mot comme un euphémisme.
En toute candeur, je devais donc suivre les consignes du Maître sans jamais ciller. Ou du moins, en essayant de ne pas flancher. Les heures passées à m'instruire et à étudier comblaient cette torture, et les cours fournis par le Maître au sujet de sa mystérieuse langue me permirent d'en apprendre plus sur ses innombrables centres d'intérêts matérialisés par ses ouvrages complexes traitant en général de la philosophie, des arts martiaux, de la chimie, de la physique, de la psychologie et même de l'occultisme.
Un ermite bien documenté, de toute évidence.



Je me demandais comment le Maître parvenait à récupérer mes cours obtenus par correspondance, comme nous nous trouvions au sommet d'une montagne escarpée. Aucun facteur ne daignerait grimper tout là-haut et encore moins s'y atteler de manière fréquente.
La suite de mon entraînement allait éclairer ma lanterne.


- Aujourd'hui, nous ne nous battrons pas. Tu n'auras donc pas à essayer de m'atteindre et échouer comme à l'accoutumée.

Je ne savais pas vraiment si je devais sourire ou bouder face à cette remarque désobligeante. Je me contentai donc de garder le silence en maintenant une distance respectable avec le Maître, encore et toujours recouvert de pied en cap avec sa toge sinistre.

- Pour le commun des mortels, voler tient du rêve et de l'illusion. Pourtant, il est aisé d'y parvenir dans les conditions adéquats. La volonté, la concentration et la force d'esprit sont les trois grandes points à saisir pour parvenir à ce résultat, expliqua-t-il en s'élevant doucement dans les airs au point de léviter sans la moindre instabilité visible, ni la moindre difficulté apparente.

Je le regardai, ébahi et franchement hallucinée. Jusqu'ici, le Maître ne m'avait appris qu'à frapper en préconisant les déplacements vifs au lieu de la force brute ; en favorisant l'esquive au détriment de la parade ; en travaillant mon jeu de jambe au même titre que la précision de mes coups.
Des pratiques sportives rationnelles reposant sur une condition physique optimale. Ce que je vis sur le coup me contraignit à récupérer mon souffle, ayant involontairement oublié de respirer devant ce spectacle absurde et insensé.
La logique en prenait un sacré coup.


- Vous... volez ? Est-ce seulement possible de réaliser une telle prouesse ? Comme Peter Pan dans les contes pour enfant ? Je n'y aurais jamais cru sans l'avoir vu de mes yeux...

Arenthor posa pieds à terre sans trop se hâter et me lança un regard perçant à travers la brume enveloppante. Comme d’habitude, le reste de son visage était aussi expressif qu'un évier vide.

- Il ne te suffira pas d'y croire. Il faut non seulement le penser, le vouloir, mais aussi avoir la force spirituelle nécessaire pour y parvenir. Tu peineras comme face à toute difficulté digne d'être surmontée. Mais la nécessité de réussir ne fait qu'ajouter à la nécessité d'entreprendre. Ne l'oublie jamais, conclut-il avant de se détourner et de se diriger en toute sérénité vers son temple.

Mon regard tendit machinalement à observer les cieux pour attendre l'apparition d'un quelconque signe ressemblant à une réponse moins floue. La brume enveloppante de la montagne entrava cette perspective chimérique.

- Cela ne va vraiment pas m'aider...

Faute de connaître précisément le mode d'emploi de cette faculté hors du commun, je me suis assise en tailleur pour méditer. Et, évidemment, rien de concret ne se produisit lors des premiers essais. Comme ce fut le cas lors des premiers exercices menés aux côtés de père. Machinalement, les visages de mes proches revinrent à la charge et dispersèrent mon attention.

- ...Vraiment pas m'aider.

La nécessité de réussir ne fait qu'ajouter à la nécessité d'entreprendre. De quoi renforcer l’optimisme des plus fous, ou des plus téméraires.


Passons à la phase de mon entraînement la plus douloureuse et la plus mémorable.
L'endroit choisit par mon maître ressemblait à une steppe vierge de toute verdure parsemée de pilonnes rocheux naturels. Leurs tailles variaient, allant de deux à dix mètres de hauteur pour une épaisseur suffisamment large pour m'empêcher de les entourer avec les bras en joignant les mains.
Bien sûr, la brume rendait certains piliers presque invisibles, voire spectraux.
Une ambiance favorable à la pratique du vol. En cas de lévitation trop hâtive et de manque de prudence, le crash était assuré. Et le résultat serait très certainement dramatique. Si le problème ne venait que de là... Si seulement.


- Je vois du progrès. Qu'il s'agisse de ta gestuelle, de ta célérité, de ton intellect ou de tes réflexes. Le vol reste encore à désirer bien que tu réussisses tout de même à te surélever à quelques centimètres du sol. Le temps pourrait nous en apprendre davantage et te permettre d'y aller à ton rythme, mais je tiens à ce que les choses s'accélèrent, expliqua le Maître en tapotant un pilonne du dos de ses phalanges robustes.

Encore une fois, il parlait par énigmes. Encore une fois, je gardais l'horrible goût du breuvage bu dans la matinée, au fond de la gorge. Et, encore une fois, je m'attendais à la pire des épreuves envisageables. Du moins, je croyais VRAIMENT avoir passé le pire du pire.
Le plus incroyable demeurait, pour le moment, insondable.


- Et pourquoi nous trouvons-nous ici, en compagnie d'une forêt de piliers rocailleux ? Vous en comptez tout de même pas me demander quelque chose d'absurde comme devoir les briser par la seule force de mes poings ? Je commence à devenir aussi sceptique que vous... C'est mauvais signe.

L'intéressé n'esquissa pas le moindre rictus et se décida de prendre ses distances dans un silence de mort, comblé par une brise fraîche aussi inquiétante que son attitude. Une de ses mains, ouverte paume tendue vers le ciel, se mit à briller et à former une sorte de sphère énergétique d'une magnifique teinte violette luisante.
Je ne saurais vous décrire mon visage à la vue de ce phénomène totalement incompréhensible.
Cela ressemblait fortement à de la magie...


- Cela n'a absolument aucune rapport avec la magie, déclara Arenthor d'une voix sépulcrale donnant à penser qu'il lisait facilement dans mes pensées. J'exerce un contrôle sur ce qu'on appelle communément le « Ki ». La matérialisation de l'énergie interne, en d'autres termes. A utiliser avec parcimonie, dans des conditions réelles et en dernier recourt. Le « Ki » utilisé à outrance peut entraîner un état de fatigue prononcé. Une personne épuisée devient une cible facile en plein combat. Ne daigne jamais agir sottement. Je te fais confiance là-dessus en raison de tes études sur la stratégie, et également sur ta logique. Maintenant, observe bien ce qui va suivre...

Je m’exécutai, comme hypnotisée par ce petite astre violet portatif illuminant le creux de la main du maître, sans piper mot. Cette lueur fascinante attrait mon regard comme une mouche tendrait indubitablement à se poser sur le sucre.
Cette vision fut brève. Ladite sphère s'envola en direction d'un pilonnes à une vitesse faramineuse. Le bras du maître s'étirait dans le sens du lancé mais ce dernier m'observait toujours de ses yeux assombris par sa capuche rabaissée. Une détonation eut lieu et une colonne s'effondra dans un bruit de tonnerre. Assourdissant, soulevant du même coup un nuage de poussière.
La boule de Ki venait tout simplement d'atteindre sa cible située à quelques mètres de notre position.


- C'est assez.... explosif. Destructeur. Violent.... de dernier recourt, effectivement, commentai-je en déglutissant.

Le temps d'un clignement d'yeux, le Maître se trouva au-dessus d'un autre pilonne en compagnie de trois autre sphères de Ki qui gravitaient au-dessus de sa main ouverte. Je les entendai bourdonner depuis le sol, une sensation désagréable me tirailla les entrailles et me noua l'estomac

- Ton véritable entraînement va pouvoir débuter. Il va te falloir éviter les « Drones of Hell ». Bien sûr, elles ne seront pas aussi destructrices, mais une seule d'entre-elles suffira à te mettre à terre. Bon courage.



- Qu'est qu'-... ?!

En agitant le bout de son index, le maître ordonna à l'un de ses « drones » de me prendre en chasse.
En me contorsionnant sur la droite, je parvins à l'éviter de justesse, l'infâme chaleur émise par le projectile me chatouilla la joue et siffla dans mon oreille avec un grésillement très éloquent.
Elle sentait le danger à plein nez. Mais il n'en restait désormais plus que deux !
Je braquai donc mon regard vers le maître en fronçant les sourcils.


- Vous êtes fou à lier ! Je ne suis pas une quille ! criai-je d'une voix aiguë.

Il pencha la tête d'un côté en regardant derrière moi. Une très mauvaise impression fit naître un horrible frisson qui me parcourra l'échine en un éclair.

- Que regardes-tu, gamine ? Ton ennemi est encore à ta poursuite, dit-il en toute simplicité.

Par pur réflexe, je bondis sur le côté pour laisser la sphère passer, désireuse de me frapper en traître comme si cette dernière était aimantée à la main de son propriétaire vicieux. La révélation du maître me laissa stupéfaite. Je me mis à sourire nerveusement devant la danse infernales de ses « drones » téléguidés.

- J'imagine que tu viens de comprendre l'intérêt de cet entraînement ? La découverte du Ki et le développement obligatoire de ta faculté à voler. Si tu n'y parviens pas avec brio, tu finiras par y laisser quelques plumes, lança Arenthor en permettant à ses deux autres sphères de se joindre à l'exercice.

Venant d'une autre bouche que la sienne, j'aurais très certainement pris ça pour une plaisanterie de mauvais goût. Malheureusement, nous parlons d'un enseignant aux capacités exceptionnelles et à l'humour aussi prononcé que celui d'un fauve prêt à se repaître de vos entrailles.
Il ne comptait pas en finir avec un seul projectile. Les trois se dirigèrent habilement vers ma position. Raison pour laquelle je me suis mise à courir à toutes jambes pour me cacher derrière un pilonne. Une action parfaitement inutile car les trajectoires des sphère n'étaient pas rectilignes. L'une d'elle m'effleura en dansant autour de l'édifice naturel. La seconde explosa littéralement contre la roche et m'expulsa loin des décombres laissées par cette dernière, action volontaire et profitable par le biais du souffle provoqué par la détonation. Une tentative risquée mais productive, car il n'en restait vraiment plus que deux, ce coup-ci !
Arenthor haussa un sourcil devant cette méticuleuse prestation.


- Je dois avouer que je ne m'y attendais pas. Néanmoins...

Trop tard pour se relever. Les deux derniers projectiles énergétiques se ruèrent sur moi, encore appuyée sur les coudes et peinant pour me redresser. Par instinct de survie, je me propulsai en avant et en volant en rase-motte. Le sol filait à vive allure tandis que je planai à quelques centimètres de ce dernier. Je manquai de heurter un autre pilonne et de perdre définitivement la tête en chemin. Par contre, les sphères n'éprouvèrent aucune peine à esquiver l'obstacle, à mon grand désarroi.
Pire encore, elles gagnaient du terrain.
Même en bifurquant entre les pilonnes, il me semblait impossible de parvenir à les semer ou à faire en sorte qu'elles s'entrechoquent. Un véritable cauchemar persistant.
En poussant un soupir de frustration, l'une d'elle me dépassa et me frôla la poitrine. Un simple déplacement horizontal m'évita de chuter lamentablement et de goûter aux granulés tapissant le sol.
Cependant, la seconde sphère explosa au contact du sol et rompit mon équilibre tout en m'éclaboussant de terre et de poussière.
Visibilité dangereusement réduite en prime.


- Zut ! Quelle fourberie de-

Et la dernière sphère rejoignit sa défunte collègue en me touchant à l'épaule, sa puissante chaleur se libéra dans une petite déflagration et m'envoya valser contre un pilonne avec une force répulsive non négligeable.
Très douloureuse, surtout.
Étendue sur le dos, il ne restait plus que mes yeux pour pleurer cet échec. Le Maître vint constater l'ampleur des dégâts et esquissa un léger sourire en coin, dévoilant les quelques rides de son visage buriné, le corps penché au-dessus de ma carcasse inerte.


- L'expérience douloureuse est un bon maître. Deux sur trois. C'est un bon score. Tu n'as aucune raison de verser des larmes. La suite... promet d'être intéressante.

La suite me conseillait surtout de fermer les yeux et de rester allonger pendant des jours durant. Ce que je fis, soignée par les bons soins de mon maître prévoyant. J'étais persuadée qu'il savait déjà que la situation allait prendre une telle tournure.
Néanmoins la maîtrise du Ki suscitait désormais toute mon attention. Ce pouvoir irrésistible méritait le temps nécessaire à la pratique pour le maîtriser.
L'étreinte apaisante des ténèbres se ferma autour de mon esprit éreinté.



III – Le Cœur de pierre :

Une fois réveillée brusquement pas la dernière scène de mon douloureux entraînement, le visage perlant de sueur et la bouche grande ouverte, je vis le maître assis sur une chaise. Il me surveillait et devait attendre là depuis pas mal de temps, la tête penchée d'un côté et l'air neutre, sans la moindre expression.
Oui, pas la moindre compassion. Le néant, pour ainsi dire.
Dans un silence de mort en quelque sorte comblé par mon halètement, je repris lentement mon souffle sous son regard passif. Entre temps, j'analysais les lieux pour découvrir sans trop de surprise qu'il s'agissait de ma chambre. Vide en grande partie, assez espacée, avec une table basse en son centre et un meuble aux portes closes. Quelques livres empruntés au maître des lieux trônaient sur le seul édifice en bois de la pièce.


- Avant que tu ne me questionnes à ce sujet : oui, j'avais tout prévu. Les souvenirs de cette douleur ressentie te seront utiles à l'avenir. Pour tout te dire, ils te seront même indispensables. Le Ki est une forme d'énergie dangereuse. Tu l'as constaté à tes dépends. Tu réagiras donc instinctivement à son apparition. Nous ne serons pas les seuls à maîtriser ce pouvoir destructeur, il faut t'y préparer, conclut-il comme s'il ne venait pas de balancer une sphère explosive sur son apprentie.

Je n'avais vraiment pas envie de lui répondre. Raison pour laquelle mes yeux le scrutèrent sans trop de conviction. Je trouvais cet entraînement absurde, sur le coup. Pourtant, rétrospectivement, il me parut aussi utile que le Maître l'escomptait. D'une main légèrement endolorie, je tâtai mon épaule pour découvrir qu'il ne restait plus la moindre trace de blessure.
Le Maître me prit de court et continua son monologue.


- Je me suis permis de faire bon usage d'une de mes potions qui t’écœure tant. Elle agit en corrélation avec celle que tu consommes depuis le début de ton initiation céans. Je ne t'en révélerai pas la composition, inutile de me questionner à ce sujet. Sache seulement que l'ensemble de mes actes sont pensés et calculés au préalables. En outre, je vais t'apprendre quelque chose de fort utile. Ici-même.

Un flot de mystères accompagnait chacun de ses mots, pour ne pas changer. Il savait garder ses secrets et ne me laissait aucune brèche pour parvenir à le sonder. Comme d'habitude. Même ma stratégie ne servait à rien. Je le regardai donc en plissant les yeux.

- … Ici ? Maintenant ? En étant alitée ? Vous n'allez pas me faire débuter un triathlon en envoyant vos « drones » à ma poursuite, rassurez-moi ? lui répondis-je avec fermeté, histoire de ne pas me laisser abattre.

Bah quoi ? Il en était capable !
Sans grande surprise, il ne rit pas et secoua doucement la tête pour chasser cette intervention de ma part. Ensuite, il reprit ses explications sur un ton calme, en haussant simplement les épaules sous sa toge sinistre et son capuchon noir.


- Il s'agit d'une compétence passive qui t'épargnera bien des échecs. Crois-moi, tu l'utiliseras dans de nombreuses situations. Cette faculté n'est pas aussi complexe à maîtriser que le Ki, et mon breuvage quotidien t'en facilitera grandement l'acquisition. Tout lui est lié. Considère-le comme un fortifiant psychique. Bref, je vais t'enseigner le « Cœur de pierre », finit-il par révéler.

Cela devenait quelque peu irritant de ne pas comprendre la totalité de ses mots. Pourtant, je me tus en lui lançant un regard inquisiteur, les mains posées sur ma couverture froissée.

- Le « Cœur de pierre » ? Je suis censée devenir insensible à toute chose, ou quelque chose de ce genre ? C'est assez... inquiétant. Et votre boisson m'inquiète de plus en plus. Enfin, je reste contente de ma guérison, bien entendu ! Je dois vous remercier de m'avoir... réparée ! Ah ha ha ha ! C'est gentil à v-

Un projectile de la taille d'un poing fonça droit vers mon visage et manqua de me l'écraser contre le mur. Au lieu de ça, je pus l'esquiver de justesse en me penchant d'un côté. J'avisai ce qui semblait être le poing de mon maître en fronçant les sourcils.
Cherchait-il à se débarrasser de moi ? A me punir en raison de ma langue bien affilée ?
Une sensation étrange m'empêchait de perdre mon sang-froid. Je me trouvais... étrangement calme. Comme si le violent torrent de la colère avait disparu pour laisser place au courant apaisant de la rivière sereine.
Rétractant son poing massif, le Maître prit le temps de croiser les bras et d'expliquer cette supposée violence gratuite.


- Voici un bel exemple du Cœur de pierre. Tu ne risques plus de perdre ton sang-froid de si tôt. Cette « technique » te servira aussi bien en combat qu'en pleine discussion. Tu refouleras plus facilement la honte, l'abattement et la peur. Tu seras désormais la maîtresse incontestée de tes pensées.

Une compétence tenant du rêve... nichée au plus profond de ma conscience. J'y croyais à peine, mais les résultats demeuraient présents. Je commençais même à me demander si le fait de recevoir cette boule de Ki dans l'épaule n'avait pas eu un quelconque impact sur mon cerveau, en parallèle.
Un bruit aigu attira mon attention et je vis le Maître dégainer de son fourreau une lame d'un violet sombre. Mes mains resserrèrent leur prise sur mes draps, par pur réflexe. Je le sentais capable de la brandir pour tester je-ne-savais quelle théorie à mon sujet. Cette perspective malsaine me donna des frissons, malgré le doux cocon façonné par Cœur de pierre dans lequel je m'étais réfugiée.
A ma grande surprise, il me tendit l'arme en la tenant soigneusement par la lame et posa délicatement son fourreau au pied de mon lit. La garde de l'épée brillait par son originalité. Deux cornes tordues en opposition ornaient le composant obscur et un pentagramme particulièrement voyant garnissait la chose en reflétant la douce lumière du jour.


- Elle est tienne, désormais. Et je vais t'apprendre à t'en servir convenablement. Tu ne l'utiliseras qu'en cas d'extrême nécessité. Pour protéger les tiens, par exemple. Lorsque tes pieds et tes poings ne suffiront pas à vaincre l'être perfide qui te fera face, déclara Arenthor d'un ton sérieux en ne détachant à aucun moment son regard perçant du mien.

Le manche de l'épée dans une main et la lame reposée sur mes draps, je méditai au sujet d'une réponse à lui donner. Utiliser une telle arme ne me répugnait pas spécialement, mais la perspective de transpercer un corps de chair avec changeait radicalement la donne. En serais-je capable le moment voulu ? Soudain vint le déclic. Le Cœur de pierre mettrait de côté l'hésitation passagère, ma lame suivrait inexorablement mes gestes et se ruerait vers mon ennemi.
Je déglutissais rien que d'y penser.


- Est-ce... réellement indispensable ? Je veux dire... cette épée me semble très affilée. Elle pourrait tuer. Elle... sert à tuer, dis-je d'une voix de fausset.

Le Maître se contenta tout bêtement de hausser les épaules, de se lever et de se diriger vers la porte sans trop de hâte. La réponse à ma question me parut plus qu'évidente lorsque son regard oblique croisa le mien. Une lueur autoritaire et froide s'en dégageait. Le genre d'expression qui ne vous laisse pas le choix.

- La réponse me paraît évidente. J'imagine qu'il s'agissait là d'une question rhétorique. Nous n'avons pas de temps à perdre. La maîtrise du Ki et de l'acier nous attendent.

Sans détour, il quitta les lieux, me lassant seule avec l'épée, le fourreau et mes innombrables questions à son sujet. Pour ne pas changer.

Histoire du Personnage [Voir la suite au post suivant]


Dernière édition par Ryanne Hilaris le Jeu Fév 11, 2016 11:27 pm, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ryanne Hilaris   Ryanne Hilaris Icon_minitimeMer Fév 10, 2016 11:49 pm


IV – Le dernier défi

Je ne saurais vous dire depuis combien de temps je m'exerçais à manipuler le Ki tout en brandissant mon épée aux allures démoniaques. Tout filait à vive allure. Mes gestes, ma lame, les minutes, les heures, la nuit et le jour... l'eau de la cascade voisine et le va et vient de la brume enveloppante.
Je bénéficiais davantage d'autonomie que je n’hésitais pas à exploiter pour parfaire mes techniques au corps-à-corps et à distance. Effectivement, je manipulais désormais le Ki avant grande aisance. Sa couleur virait au mauve en permanence. Comme celle du Maître. Je ne me posais pas vraiment de questions à ce sujet car la couleur originelle m'échappait. Tout me paraissait normal à l'exception d'un détail vraiment étrange concernant l'attitude de mon Maître. Pas plus tard que la veille, j’assistais – en toute discrétion et à son insu - à une sorte de rituel de sa part lors de la conception de son fameux breuvage quotidien. Ce dernier avait répandu un peu de son sang dans la coupe, sans ciller. Il semblait habitué à agir de la sorte et cette simple impression me fit froid dans le dos. Je buvais tous les matins quelques gouttes de son sang mélangées au reste des composants dudit breuvage aux vertus fortifiantes. Un pensée quelque peu perturbante, sachant que j'avais bu une dernière fois ce liquide lugubre tôt dans la matinée sous le regard sévère du Maître. Ajoutons à cela une convocation au lieu de mon précédant échec, celui-là même parsemé de pilonnes rocheux, et la journée devenait glauque au possible.
Quelque chose se préparait, j'en restais persuadée.

Une fois arrivée sur les lieux poussiéreux du rendez-vous, encore et toujours caparaçonnée de ma toge grisâtre, mon épée à l'apparence diabolique nichée dans son fourreau attaché à ma ceinture, je vis le Maître vêtu approximativement de la même manière. Sans l'épée, par contre.
Ce dernier se tenait droit, les bras croisés sur son torse puissant, l'air stoïque dissimulé en partie par son capuchon baissé. Une étrange aura déstabilisante émanait silencieusement de son imposante carrure et se mêlait à la brume enveloppante. Malgré son impassibilité hebdomadaire, il paraissait... différent. Bien plus sinistre et calme. Une sorte de tension s'élevait dans l'atmosphère.
Oui, quelque chose se préparait bel et bien.
Son regard perçant me fixait avec insistance. Il me jaugeait imperceptiblement avant d'entonner sa déclaration d'une voix emplie de sagesse.


- Le temps file dans un seul et unique sens, et le temps perdu ne se rattrape jamais. Une vérité formelle. Ton entraînement touche à sa fin. Je ne peux me résoudre à t'enseigner d'autres compétences. En outre... la dette que je me dois d'éponger à l'égard de ton père dépendra de la suite.

Cette histoire de dette me laissa coi. Et « la suite » ne me disait rien qui vaille. Je sentis quelques pierres rouler sur le sol irrégulier en heurtant mes bottes au passage; elles semblaient aimantées et convergeaient toutes dans la même direction. Dans celle du maître.

- Une dette ? Que voulez-vous dire par là ? m'enquis-je en plissant les yeux.

Sa voix commençait à muer, devant de plus en plus sinistre, de plus en plus grave. Les pierres continuaient de s'accumuler autour de sa silhouette drapée de noir. Pourtant, pas le moindre courant d'air ne soufflait dans la zone. La brume en était la preuve la plus irréfutable.

- Inutile de perdre notre temps en palabres inutiles. Concentre-toi plutôt sur ce qui va suivre, car il en va de ton futur.



Chaque note semblait résonner et vibrer. Les mots mettaient un temps fou à se dissiper. Les paroles du maître sonnaient en un effroyable écho. Une sensation de menace se profilait de plus en plus et commençait déjà à me nouer les tripes. De légères secousses agitèrent la poussière et la soulevèrent en petits nuages jaunâtres. Mon Maître prit une posture assurée, les jambes légèrement fléchies et les poings fermés dépassant de ses longues manches rapiécées.
Inconsciemment, mes pieds se mirent à reculer. Je commençais à comprendre, malgré moi, de quoi il en retournait.


- Vous ne comptez pas... ?

Sa capuche se releva, rendant ainsi visibles ses cheveux chenus et ses traits prononcés. Ses yeux virèrent au jaune brillant et sa peau commença à prendre une teinte violette, à l'instar de la couleur de notre Ki. Une aura particulièrement hostile envahissait les lieux et étouffait les secousses, comme si le monde lui-même se taisait par respect envers elle.
Soudain, les pierres rassemblées autour du Maître valsèrent dans toutes les sens. Je dus me servir de mon avant-bras pour me protéger le visage face à ce déluge cinglant. La tête du Maître était... surmontée de cornes ?! Non seulement ça, mais des ailes de chauve-souris d'un violet sombre s'ajoutèrent à cette vision atypique en perforant  la toge au préalable. Il ressemblait à un démon. Ni plus ni moins.
Je m'abstins de prononcer le moindre mot, souhaitant privilégier le Cœur de pierre pour ne pas défaillir dans la minute.


- Voici ta dernière épreuve qui mettra un terme à ta formation : tu vas devoir faire couler mon sang, sans quoi ta vie touchera à sa fin. Je vais t'attaquer avec l'intention de tuer, si tu ne fais pas de même...

Il laissa volontairement sa phrase en suspens et me chargea à une vitesse prodigieuse. Son poing droit me manqua de peu et heurta un pilonne. L'édifice naturel haut de deux mètres s'effondra en un amas de décombres.
Le message me paraissait très clair. Si je ne me donnais pas à fond, je finirai comme ce pilonne : Réduite en miettes.


- ...Alors tu n'auras aucune chance de remporter cet ultime affrontement. Conclut-il en posant ses yeux luminescents sur moi.

- Je l'ai échappé belle ! m’écriais-je en souriant malgré la tension qui régnait.

- Vraiment ? répliqua Arenthor de sa voix sépulcrale.

Je sentis un liquide chaud couler le long de ma joue. Une simple goutte s'échappant d'une petite entaille. Les sourcils froncés, en essuyant le sang d'un revers de manche, je scrutai les cornes du Maître. Un point rouge pratiquement imperceptible tachait son extrémité.
Un peu plus et j'y aurais laissé la tête.
Je ne me fis pas attendre pour me mettre en garde, sachant pertinemment que toute protestation ne me mènerait nulle part. Dans cet affrontement, je jouais réellement ma vie.


- Voilà qui est mieux, continua le démon en se retournant, ses longues ailes brassant l'air du même coup. Fais-moi donc une démonstration de tes compétences durement acquises lors de ces dernières années.

Mon style de combat diffère radicalement de celui d'Arenthor. Ce dernier privilégie les contres à grande impacte. Une méthode dangereusement expéditive. Quant à moi, ma façon de combattre se caractérise par la souplesse associée à la vitesse. Métaphoriquement parlant, j'agis comme le courant de la rivière endormi pour faire glisser les offensives ennemis sur ma garde détendue, puis je frappe avec la soudaineté de la tempête en un point précis. D'un point de vue stratégique, il est parfaitement inutile de frapper les zones robustes du corps. Il faut toujours viser les parties sensibles, sans quoi la riposte de l'ennemi pourrait prendre aussitôt le dessus.
Éviter les pleins et viser les vides. Toujours.
Sans plus attendre, je me précipitai vers mon Maître métamorphosé. Curieusement, il ne cillait pas ; il se tenait droit. Néanmoins, je continuai mon offensive en feintant au préalable, à quelques centimètres de la silhouette cornue. Un coup de poing dans les règle, un uppercut visant le ventre transformé en crochet du droit ciblant le visage au tout dernier moment. Le timing semblait parfait.
Dommage.
Inexplicablement, mon poing semblait s'enfoncer dans la mélasse. Une sorte de résistance en constante graduation. Puis vint l’explosion de Ki, mettant fin à ma rêverie. L’émergence soudaine de l'aura  démoniaque du Maître impassible. Il ne comptait définitivement pas me laisser approcher sans réagir.
Un piège diablement douloureux. Je n'eus le temps que de lever les bras avant de finir ma course projetée contre un pilonne rocailleux. Mon dos en prit un sacré coup et me rappelait à l'ordre. Le Cœur de pierre masquait ma grimace mais ne suffisait pas atténuer la douleur ressentie. J'avais l'impression que le pilonne était resté attaché à mon dos tant la souffrance persistait. En levant les yeux, tout en m'efforçant de me relever, je vis l'aura scintillante du Maître s'apaiser.


- Une explosion de mon aura de Ki. Si tu comptes renouveler ce genre d'offensive désuète, tu ne feras pas long feu, déclara-t-il en s'avançant d'un pas ferme et décidé.

Non désireuse de me laisser abattre, je bondis de côté en lui balançant une sphère de Ki avec un léger effet rasoir. C'est-à-dire que ladite attaque suivait une trajectoire courbée pour atteindre le flanc de sa cible, et non une ligne droite trop prévisible. Cependant, la technique manquait de puissance et un simple revers de la main de mon opposant dévia ma technique sans trop de peine.
Pour faire couler ne serait-ce qu'une goutte de sang de ce dernier, j'allais m'en mordre les doigts.
Mais le temps ne prenait visiblement pas mon parti. Arenthor se rua sur moi avec une vélocité exemplaire. Sidérante même. Ses ailes lui octroyaient un gain de célérité conséquent et se dernier ne manquait pas d'en faire usage.
Coup droit en piqué. Rotation sur lui-même suivie d'un coup de poing en revers de la main opposée. Tout s’enchaînait. A chaque esquive effectuée, je ressentais l'air vibrer devant mon visage. Je ne pouvais définitivement pas me résoudre à encaisser le moindre de ses coups. Très vite, l'affrontement s'éleva dans les hauteurs, le sommet des pilonnes représentait désormais la médiocre continuité du sol. Des points d'appuis en cas de fatigue. De dangereux repères dénonçant un essoufflement.
Pendant cet échange de coup aérien, aucun de nous deux ne prit le temps de dire un mot. Les frappes fusées. Je fis glisser un coup de poing du maître contre mon avant-bras protecteur pour tenter d'ouvrir une faille dans sa garde, mais chaque tentative se soldait par un échec en raison de son aura jaillissante. Les brûlures au niveau de mes bras s'accentuaient peu à peu et le simple fait de dévier les coups portés devenait de plus en plus insupportable. Par chance, je réussis un placer un coup de pied pour gagner de la distance et repousser Arenthor par la même occasion.
Cela tenait du miracle, mais je commençais à comprendre le système de fonctionnement de son aura. Un certain temps de rechargement était nécessaire avant de la réutiliser. Un plan finit par germer dans mon esprit. Il fallait seulement que la graine dépasse le stade de la pousse pour-


- Drones of Hell, incanta-t-il dans la seconde.

Cette phrase me donnait la nausée et les mauvais souvenirs affluaient.
Le Maître m'en avait parlé, au même titre que ses précieux ouvrages de psychologie. En somme, la représentation de la réalité se façonne selon trois phénomènes de la conscience : la vision directe ( l'image visualisée en temps et en heure ), le souvenir qui se matérialise au sein de notre esprit et enfin, « l'aperception ». Ce dernier phénomène transitoire allait grandement m'aider en le combinant avec le Cœur de pierre, bien évidemment.
Prenons comme exemple une voiture qui vous frôle. Cette dernière émet forcément un bruit destiné à vous alerter avant de drame, ce qui vous pousse logiquement à vous décaler de façon presque inconsciente, par instinct. Ledit bruit finit donc pas être assigné au danger et votre prochaine réaction sera d'autant plus vive.
C'est exactement ce qui allait se passer avec ces maudites sphères enquiquinantes.
Les trois jumelles énergétiques foncèrent donc pour me mettre à terre sous le regard imperturbable de leur incantateur taciturne.
Je me concentrai plus sur le son, afin de définir la trajectoire changeante des projectiles perfides. Ils dansaient, virevoltaient, alternaient leur position sans cesse. Par précaution, je battais en retraite, profitant de ma vitesse de vol non-négligeable. Cette manœuvre de suffisait pas. Raison pour laquelle je finis par m'arrêter soudainement en l'air. Très vite, le trio composé de Ki m'encercla et gravita autour de moi en se rapprochant inéluctablement.
La main tendue, je parvins à me débarrasser d'une sphère en orbite autour de ma personne via un projectile du même type. Un explosion résulta de ce choc peu commun, me propulsa en arrière et dérangea la trajectoire des autres drones. Feignant d'être plus soufflée que je ne l'étais vraiment, mon cinéma trompa l'attention et la réactivité de mon maître aux yeux pourtant attentionnés. Il envoya donc ses deux derniers émissaires s'autodétruire dans la hâte. Il ne me restait qu'une seule solution : frapper aussi vite que possible !
Les mains jointes en une manchette prête à cogner, l'impact me brûla le dos de la main gauche mais empêcha la sphère d'exploser à temps. Au final, les deux drones se percutèrent et disparurent dans un nuage de fumée malodorant. Une victoire dont je n'eus pas le temps de profiter car Arenthor profita de ce moment d'inattention pour se manifester telle une anguille sournoise plongeant depuis les rochers sur sa proie affaiblie. Par réflexe, je parvins à esquiver son attaque et à lui infliger une violente frappe au niveau du visage. Du moins... pas violent pour le bonhomme en question. Pas la moindre goutte de sang ne s'écoula de sa peau sombre ni le moindre hématome ne se manifesta. Son crochet du droit en guise de réponse à cette offense me plia en deux et son coup de pied en guillotine me propulsa face contre terre.
Le choc assourdissant de mon corps contre le sol rocailleux me fit voir trente-six chandelles et un filet de sang coula de ma bouche douloureuse. Je ne pus réprimer les gémissements qui s'ensuivirent tant la douleur me cinglait tous les membres. J'étais comme un poisson pris dans un filet, incapable de me relever, trop serrée pour gigoter.
Arenthor posa pied à terre et s'approcha en toute sérénité. Difficile de le lui reprocher étant donné mon état de santé déplorable.


- Tu as grandement progressé, mais cela demeure insuffisant, commenta le démon impassible. Je t'ai pourtant dit de m'attaquer avec l'intention de me tuer. Je t'ai enseigné les arts de la méditation, même en mouvement, mais il reste encore trop de flous dans ton esprit.

Incapable de bouger, entravée par une vive souffrance, je poussai un râle de douleur en me sentant soulevée par le col de ma toge. Une seule main du Maître suffisait à me suspendre en l'air comme un vulgaire linge étendu à sécher. Je me sentais... totalement impuissante.
Il préparait déjà le prochain coup. Un frappe potentiellement fatale, un flot de Ki se concentrait dans sa main libre tandis qu'il continuait de me donner des explications sur mon précédant échec.


- Tu maîtrises le « Tumo » à la perfection, ne craignant ainsi plus le climat froid de la montagne. Le Cœur de pierre te permet de garder contenance, même dans la pire situation possible. Mais tout cela, sans créativité, ne sert à rien. Je suis parvenu à me hisser encore plus haut. Je détiens ce que j'ai nommé la Peau de pierre et le Cœur de glace, déclara-t-il en canalisant en continu son énergie dans sa main prête à faire feu. Il est malheureusement temps de nous dire adieu, disciple.

La main du Maître crépitait, étincelait. Une puissance jamais émise par ce dernier auparavant, lors de nos entraînements quotidiens. Il comptait bel et bien en finir, et peu lui importait mon décès dans l'instant, surtout en prenant en compte ce fameux Cœur de glace.
Je devais donc agir vite, très vite.
Ma main gauche chargea un peu de Ki, ce qui eut pour effet d'attirer l'attention du Maître. Évidemment, je n'espérais pas grand-chose venant de cette minuscule boule d'énergie. Mais de mon autre main, je m'emparai de mon épée. Entre-temps, le Ki destiné à dévier l'attention d'Arenthor explosa contre le sol mais manqua clairement de puissance pour nous inquiéter tout les deux. En revanche, la poussière aveuglante soulevée me permit sans trop de peine de dégainer ma lame en un arc de cercle suffisamment ample pour forcer le Maître à lâcher sa prise sur mon col froissé. Je sentis la manche de sa toge se déchirer et je vis également son propriétaire hagard faire feu. Malgré le peu de distance nous séparant, son attaque ne passa pas inaperçue.
Une vive lumière violette entourée d'étincelles rouges expulsée sous la forme d'un rayon hautement destructeur. Les quelques pilonnes rencontrés sur son passage, ainsi que le sol rasé de près, donnaient l'impression que nous nous trouvions dans un désert. Fort heureusement, il ne parvint pas à me toucher dans sa précipitation.
Le nuage de poussière se dissipa comme un brouillard soufflé par les vents.


- Astucieuse, admit-il en inspectant sa manche lacérée. Tu aurais dû dégainer ta lame plus tôt, dès le début de notre affrontement.

Imperceptiblement, je m'étais mise à reculer. Le calme oppressant du Maître n'inaugurait rien de bon. Le Cœur de glace précédemment évoqué par ce dernier ne suffisait pas à me rassurer. Autre chose se cachait derrière ce visage impassible.

- Je n'en percevais pas « l'extrême nécessitée », répliquai-je en reprenant mon souffle.

Il ouvrit sa main droite en la faisant vibrer d'une étrange manière. Son regard perçant contemplait passivement ma posture assurée. Il réfléchissait sûrement à mettre rapidement un terme à ce combat.
Tout comme moi.
Je peinais bien assez pour tenir sur mes deux jambes et le fait de masquer mon pitoyable état de santé n'arrangeait pas pour autant les choses. Le Cœur de pierre, sur le long terme,   vous le rend bien. Beaucoup trop bien à mon goût. Et, indéniablement,  j'en abusais pendant cette bataille où se jouait mon destin.
Mes yeux s'écarquillèrent quand la main vibrante du Maître s'enfonça dans une sorte de vortex conjuré par des psalmodies parfaitement incompréhensibles, même pour moi malgré mes acquis dans cette langue cabalistique. Il en extirpa lentement la hampe d'un marteau – violet, à l'instar de son teint de peau -, puis retira la tête de son arme ornée d'une étrange balance en son centre. Deux côtés plats destinés sans nul doute à broyer des os. Si cette « balance » se référait à la justice, cela relevait forcément de l'ironie. Or, après avoir passé trois années aux côtés du Maître, je savais pertinemment qu'il ne riait jamais.


- Vous sortez visiblement le grand jeu. La précipitation est un mauvais guide, me disait ma mère.

Il soulevait son arme d'une seule main, nullement gêné par sa longueur et par son poids. Ensuite, il l’abattit volontairement sur le sol, d'un simple geste du poignet. Le « boum » résultant me fit froid dans le dos.
Un frisson heureusement étouffé par mon insensibilité passagère due au Cœur de pierre.


- Je suis un peu las de ce petit jeu. Et je serai vraiment le dernier des imbéciles si je me décidais de sous-estimer mon élève poussée dans ses derniers retranchements. Cet assaut sera le dernier. Vie ou mort. Il n'y aura pas d'autre alternative, conclut-il d'un ton froid.

Inutile de répondre à l'évidence. Il fallait impérativement que je me concentre sur ce dernier échange. Mon regard analytique inspecta méticuleusement la garde du Maître.
De prime abord, il ne comptait pas frapper des deux mains. Sauf erreur de ma part, celles-ci paraissaient bien trop éloignées l'une de l'autre. De plus, sa main gauche semblait impatiente de faire son entrée. Non pas sur la hampe de son arme. Je reconnaissais sa façon de bouger les doigts, identique en tout point à une potentielle saisie, comme ce fut le cas précédemment. L'aperception énoncée par le Maître me rappelait mon erreur et me prévenait de cette éventualité malsaine.
Au final, la forme de son arme, sa posture et le début de battement de ses longues ailes m'avertissaient d'une future attaque chargée. Le connaissant, sa célérité ne me laisserait pas le temps de répliquer. Mon style de combat actuel ne suffirait en rien à l'arrêter.
Je devais donc innover, frapper fort ; du quitte ou double.
Aperception, Tumo, Maîtrise du Ki, usage de l'acier, Cœur de pierre,... tout allait y passer.
Quelque chose me titilla l'esprit, puis me rappela immédiatement à l'ordre. Le Maître n'avait-il pas parlé de « créativité » ? Implicitement, il me donnait des conseils ; il ne faisait pas uniquement étalage de ses talents.
Une idée germa dans mon esprit et commençait à prendre forme. Un flux de Ki se matérialisa lentement autour de la lame de mon épée.
Arenthor battit frénétiquement des ailes et cela m'offrit une ouverture, avant de me faire éventuellement rentrer dedans. Ma lame fendit l'air et se dirigea droit vers lui, brisant ainsi la distance qui nous séparait. Il décolla tout de même en trombe, à quelques mètres au-dessus du sol en suivant une trajectoire oblique à reculons. Ensuite, mu par une impulsion soudaine, il se rua sur moi depuis les airs. J'eus à peine le temps d'éviter son marteau d'un pas chassé que l'onde de choc produite au contact du sol me repoussa contre un pilonne, dernier survivant de son groupuscule brisé. La tête de son arme massive jaillit du sol comme un éclair, soulevée par une poigne de titan, et réitéra son assaut. Je dus me baisser pour parvenir à éviter cette frappe assurément fatale, et Arenthor en profita pour placer une saisie de sa main libre.
C'est à ce moment-là que l'aperception entra en jeu et me souffla à l'oreille de précieux conseils.
En me contorsionnant vers la gauche, toujours dans une position basse, les jambes fléchies, je parvins à dévier la main perfide qui s'enfonça à travers le pilonne dans un fracas de tous les diables. Quelques débris volèrent et nous tombèrent dessus, mais les ailes du Maître le protégèrent suffisamment pour éviter trop de désagréments. Il me protégea du même coup. Un geste bien ironique.
Quant à mon action, elle ne faisait que débuter. Le flux concentré autour de la lame de mon épée avait atteint son paroxysme. Un peu plus et celle-ci risquerait de se briser, fragilisée par la chaleur concentrée dans l'acier. Le Cœur de pierre me préserva de ce stress tandis que ma main détentrice de ma lame entama un coup droit mémorable, profitant de l'élan offert par ladite déviation.
Une lumière violette s'en échappa, la lame siffla au visage du Maître, le frôla, et un slash de Ki découpa l'épaisse brume dans son sillage.
La réactivité du Maître brisa mes espoirs.
Celui-ci lâcha son marteau et m'attrapa par la gorge en me plaquant contre la colonne rocheuse perforée. Je venais de perdre mon ultime pari.


- C'était finement joué. Il s'en est fallu de peu. D'un cheveux, même. Souplesse, vitesse et Ki concentré en un point prévis. Une riposte admirable... mais clairement insuffisante, commenta-t-il de sa voix sinistre.

En pleine suffocation, incapable de me débattre, je tendis un doigt vers le visage du Maître. Un geste prétendument inutile à ses yeux en considérant son froncement de sourcils réprobateur. Mais je ne comptais plus le blesser. Je venais, à ma grande surprise et avec une joie inespérée, de faire couler son sang.

- Navrée... d'avoir atteint.... ma cible, ahanai-je difficilement.

Le sommet d'une des cornes du maître glissa de sa base et tomba au sol comme un vulgaire caillou. Une petit filet de sang coula le long de sa tempe droite, et il tâtonna la légère entaille qui entachait légèrement ses cheveux chenus.
Un rouge salvateur.
L'air surpris, presque abasourdi, il relâcha son étreinte et je glissai le long du pilonne avant de m'affaler sur les fesses. J'aurais aimé vous dire que ce fut indolore, soutenue par la surface du pilonne abîmé. Mais la vérité, amère et douloureuse, me fit choir les fesses les premières sur un tapis de cailloux et la souffrance subite me noua la gorge. Impossible de crier en raison d'un étranglement récent. Ma toux bienvenue dissimula cette chute humiliante devant le regard de nouveau impassible du Maître. Il reprit d'ailleurs sa forme d'antan, plus humaine et surtout plus esthétique avant de prononcer son verdict.


- Imprévisible et créative. Ta ténacité n'est plus à démontrer. La vie, donc, résuma-t-il sur un ton blasé, comme si la mort aurait été préférable.

Son marteau jonchant le sol brisé se désagrégea de manière peu commune, en d'innombrables volutes d'un violet lugubre. En levant les yeux, je vis que le Maître me tendit une lettre. Une missive de couleur noire. Une très mauvaise nouvelle, apparemment.
A vrai dire, il s'agissait-là de la plus triste nouvelle reçue durant ma courte vite. En l'ouvrant de mes mains tremblantes, je sentis mon cœur plonger et mon estomac se nouer.


- Ce n'est malheureusement pas le cas pour tout le monde,
conclut Arenthor en secouant doucement la tête.

V – Le lègue.

Nous nous trouvâmes au beau milieu d'un endroit couvert de verdure, sous un vaste ciel azuré dénué de nuages. Un paysage charmant si l'on ne s'attardait pas sur les innombrables pierres tombales qui garnissaient les lieux. Malheureusement pour moi, il fallait que je baisse les yeux pour contempler tristement celle de mon paternel.
Mort en mission, selon la funeste missive.
Son enterrement avait déjà eu lieu, et ma mère tout comme mon Maître ne désiraient pas interrompre mon entraînement pour espérer y assister. Il s'agissait également d'un ordre de mon défunt père.
Je ne puis vous décrire l'intensité de la peine ressentie devant un tel édifice. Aucun mot ne convenait à la situation. La tristesse ne suffirait pas à vous décrire l'ensemble des émotions, sources de mes tourments. Il ne me restait, là encore, que le Cœur de Pierre pour ne pas sombrer dans le désespoir et l'abattement. Arenthor se tenait juste derrière moi et regardait la pierre d'un œil vide.
Mon visage ne reflétait pas la moindre émotion, mais mon for intérieur s'enfonçait lentement dans les abysses. Le silence de la scène n'arrangeait en rien cette impression... cette mort morale.
Je me sentais... apathique. Morte sans l'être. Debout et incapable de détourner les yeux de la tombe, comme si j'attendais de la voir disparaître ou de me réveiller de cet horrible cauchemar.
La voix impassible du Maître brisa le morne silence qui s'était installé depuis le début de notre arrivée céans.


- Tu n'es pas forcée de retenir tes larmes. Je ne te le reprocherais pas.

J'en avais envie. Mais rien ne coulait. Je pensais aux derniers écrits de mon père.

- Comment l'avez-vous connu ? m'enquis-je d'une voix cassée, au bord des sanglots.

Sans même me tourner vers le Maître, je sentis ses yeux caves posés sur moi. Il laissa les mots planer dans l'air et l'espoir d'obtenir une réponse se dissipa petit à petit.

- Sur le champ de bataille. Lors d'un affrontement direct avec lui. Nous avons combattu ; il a perdu. J'aurais aisément pu le tuer, mais je ne l'ai pas fait.

- ...Cette histoire de dette n'a donc pas de sens. Il vous... était redevable, et non l'inverse, balbutiai-je en essayant de surmonter ma faiblesse.

Le vent souffla, le temps qu'une réponse perce les courants d'air malvenus. Il mettait un certain temps pour répondre aux questions de ce genre. Le passé devait rester enterré, selon ses dires. Mais les circonstances le poussèrent à s'exprimer. Et parler m'évitait de sombrer dans un océan de tristesse et de larmes.


- Mes poings l'ont vaincu, mais sa morale m'a libéré de ma folie. Le pouvoir des mots est parfois plus utile que la force brute. En l'occurrence, ce fut le cas nous concernant. Je n'en dirai pas plus, fit-il en se détournant, prêt à quitter les lieux.

Toujours dans un silence pesant, il ajouta ces quelques mots à sa réponse :

- ...Ses derniers mots te reviennent. Ils sont précieux et soulignent une grande confiance en tes capacités. Il croyait en toi plus que quiconque. Accomplis-donc ta mission. Ma dette est épongée.... peut-être nous reverrons-nous un jour, qui sait ? Surenchérit Arenthor en tournant brièvement la tête dans ma direction avant de se retirer.

Seule et méditative, je ne sus quoi répondre à temps. Mes pensées me torturaient mais me permettaient paradoxalement de tenir le coup. Cette épreuve, sous un certain angle, représentait un challenge beaucoup plus compliqué à relever que mon dernier combat avec le Maître.
Les mots me manquaient et ne me servaient à rien dans le cas présent. Il n'en fallut pas plus pour que le Cœur de pierre perde de son efficacité et laisse place à un flot de larmes et de sanglots.



Déboussolée et purgée de mes larmes, il ne me restait qu'un seul endroit où rentrer. Un retour au source, parmi le brouhaha de la foule, du voisinage et des véhicules en surnombre. Les gens me regardaient comme une lépreuse en raison de mon épée attachée dans le dos, toujours nichée dans son fourreau. Ma fine toge suscitait aussi quelques questions auprès des badauds empreints d'un curiosité malsaine. Je n'en avais cure. Tout ce que je voulais, c'était retrouvé les miens.
L'accueil, particulièrement émouvant et chaleureux, me fit une nouvelle fois fondre en larmes. Serrée dans les bras de mère, je n'avais aucune raison d'entraver l'expression de mes sentiments les plus sincères. Neryos, adorable petite tête blonde, n'était plus aussi... petit. Son regard de guerrier laissait paraître une détermination sans faille. Et ce dernier tenait la main d'une petite fille haute comme trois pommes. La « petite dernière » mentionnée dans la lettre de père. Elle se nommait Aneth et me ressemblait comme deux gouttes d'eau. Des cheveux mi-longs d'une couleur identique à la mienne en parfait accord avec ses grands yeux mauves. Seule différence, un grain de beauté situé au bas de sa joue droite. Neryos semblait très protecteur avec elle, et cela me fit chaud au cœur. Je ne pus m'empêcher de les cajoler en même temps, contente de les savoir en parfaite santé, sous le regard attendrissant de mère qui ne tarda pas à se joindre à la scène en nous enveloppant de ses bras fins.
Père m'avait laissé une dernière mission d'une importance capitale. Un lègue de toute une vie. L'ultime ordre d'un général déchu et d'un père attentionné.
« Protège ta famille, coûte que coûte »
Comment pourrais-je refuser ?


Histoire du Personnage [Suite]


  
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   ► Comment trouves-tu le forum? Ergonomique. Il est bien trop tôt pour se prononcer.
   ► T'as un autre compte? Lequel? Peut-être un jour, qui sait ?
   ► T'as pas un truc à nous dire hein? May the RP be with you ? x) Et vraiment navré pour la longueur de la présentation. Je ne voulais pas aller trop loin mais bon...
   ► Code du règlement: Je vous propose des tortillas ou des steaks hachés ! Une bonne bouffe consistante ! Temps d'attente estimé à 15 minutes, en moyenne. =D

  
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MessageSujet: Re: Ryanne Hilaris   Ryanne Hilaris Icon_minitimeJeu Fév 11, 2016 11:02 am

Alors, plusieurs choses : Premièrement, une présentation de qualité, cela nous fait toujours plaisir. La tienne en fait partie.
Deuxièmement. Ce n'est jamais trop long.
Tercio : Va sérieusement falloir qu'on parle avec le staff de ton niveau, mais personnellement, je trouve que tu mérites largement plus que le niveau maximale des Terriens à la présentation
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MessageSujet: Re: Ryanne Hilaris   Ryanne Hilaris Icon_minitimeJeu Fév 11, 2016 12:44 pm

De mon côté, je vais d'abord soutenir ce qu'a dit Gray, sans pour autant le répéter, mais surtout je vais dire :
Gray, je crois qu'il a fait plus long que toi Surprised

Enfin, je voulais arriver et dire "WTF is this peres" mais je vais plutôt dire "Bienvenu".

PS : JE SUIS PAS UNE SAUTERELLE MAIS UN CRIQUET.
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MessageSujet: Re: Ryanne Hilaris   Ryanne Hilaris Icon_minitimeJeu Fév 11, 2016 1:27 pm

*Après une demi-heure de lecture*

BouuuuuuuuYAHHHHA !

*Réaction de tristesse en comparaison avec la médiocrité de son histoire, mais de joie en voyant une aussi belle fiche, de terrien en plus :p*
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MessageSujet: Re: Ryanne Hilaris   Ryanne Hilaris Icon_minitimeJeu Fév 11, 2016 11:33 pm

Je suis ravi que ça vous plaise ! x') Ce parpaing m'a pris pas mal de temps à la rédaction, mais je ne regrette rien. Very Happy

Je vais m'occuper de ma Fiche Technique avant la fin de la semaine, si mon travail ne me pompe pas toute mon énergie entre temps.

Je vous remercie tous pour cet accueil chaleureux ! cheers Et je trouve que le criquet, sur l'avatar, est magnifique ! o.O
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MessageSujet: Re: Ryanne Hilaris   Ryanne Hilaris Icon_minitimeSam Fév 13, 2016 10:45 pm

You Shall Be Rank E Level 35. Congratulations !

Je te laisse te mettre ton niveau, je vais changer ton rang et ton groupe. Tu peux passer au registre !
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MessageSujet: Re: Ryanne Hilaris   Ryanne Hilaris Icon_minitimeDim Fév 14, 2016 1:20 am

Wow ! C'est sympa' ! x) Merci beaucoup. ;D Je vais bosser sur le registre dès que possible. Le week-end est un peu... chargé. ^^'
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MessageSujet: Re: Ryanne Hilaris   Ryanne Hilaris Icon_minitime

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