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 Rêves d'enfant. [SOLO]

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MessageSujet: Rêves d'enfant. [SOLO]   Rêves d'enfant. [SOLO] Icon_minitimeDim Sep 07, 2014 12:48 pm



Rêves d'enfant.

Little Tale


Il était une fois, sur une planète fort fort lointaine, l'histoire d'un petit peuple de ce qu'on appelle des êtres humains.

Ces créatures étaient faibles. Elles ne pouvaient pas survivre une nuit dehors et se faisaient sans cesse attaquer par les autres animaux, forts friands de ces proies faciles.

Elles n'avaient pas de crocs ni de griffes pour se défendre, leur peau fine et glabre ne les protégeait pas du froid et des bêtes, leurs cinq sens n'étaient pas assez développés pour prévoir le danger et leur musculature ne leur permettait ni de combattre, ni de fuir.

Mais l'Homme ne se laissa pas abattre.

Il se servit de ses mains, différentes de celles des autres animaux, pour construire des armes afin de pouvoir se défendre contre les bêtes sauvages.

Il se servit de la peau de ces bêtes sauvages pour fabriquer des vêtements et se protéger du froid.

Il se servit de tout ce que la nature pouvait lui offrir pour construire des maisons, des champs, des outils.

Face à cette injustice, l'Homme a alors combattu la nature par la nature.

Mais l'Homme était aussi une créature colérique et fort rancunière.

Pour se venger de la nature qui l'avait doté d'un corps aussi frêle, ils se mirent à couper tous les arbres de la forêt pour construire des villes, ils tuèrent tous les animaux pour se nourrir et ils allumèrent des feux tout autour du monde pour ne plus avoir peur de la nuit.

La nature, blessée par son enfant irresponsable, décida alors de les punir.

Elle apparut devant eux en personne. Elle leur demanda de traiter son jardin avec plus de respect et d'être plus reconnaissant envers elle qui les a mis au monde.

Mais l'Homme était trop têtu, et il refusa. Il continua de corrompre son monde en construisant des villes toujours de plus en plus grandes, en tuant de plus en plus d'animaux et en allumant de plus en plus de feux.

La nature se mit alors à son tour en colère. Pour punir les humains, elle fit appel au vent pour créer une tempête et faire tomber leurs maisons, elle fit appel à l'eau pour créez des raz-de-marée et éteindre leurs feux, et elle fit appel à la terre pour faire tomber la moitié des humains dans un immense ravin.

L'Homme, effrayé par la colère de leur mère, s'agenouilla devant elle en lui demandant pardon pour leurs péchés.

Apaisée par leurs prières, elle fit cesser les tempêtes, les raz-de-marées et referma le ravin.

Elle s'adressa de nouveau à eux, en demandant à ce que la moitié des humains quittent immédiatement son jardin avec leurs machines.

Ils acquiescèrent et partirent sans se retourner.

Quand à l'autre moitié, elle les condamna à travailler toute leur vie pour réparer leurs erreurs et rendre à son jardin sa splendeur d'antan.

Ils acquiescèrent et se mirent au travail sans jamais se plaindre.

Ceux qui avaient quitté le jardin arrivèrent sur de nouvelles terres. Celles-ci n'étaient pas aussi belles ni aussi hospitalières que celles d'où ils venaient.

Mais ils ne se plaignirent pas car c'était là leur punition.

Il jurèrent alors à partir de ce moment de traiter ces terres avec respect et d'expier leurs péchés en faisant en sorte que ce jardin devienne aussi splendide que le précédent dans ses premiers jours.

Ils finirent par oublier la peine d'avoir perdu leurs maisons et vécurent heureux en mettant du cœur à rendre leur jardin de plus en plus beau.


Sweet Dreams


« Tu m'a déjà raconté cette histoire la semaine dernière... »

Ces mots sortaient de la bouche d'un petit enfant, sans doute âgé de cinq ou six ans. Il avait des cheveux courts d'une couleur entre le châtain et le blond et portait un pyjama bleu lui couvrant tous le corps. Il était allongé dans un tout petit lit, la tête reposée sur l'oreiller, sous une couverture assortie avec les murs de la chambre enfantine.

La seule source de lumière de la petite pièce était une lampe de chevet posée sur un tiroir rempli de vêtements de petites tailles. Les rideaux de l'unique fenêtre étaient fermés. Mais les ouvrir ne ferait aucune différence, car il faisait nuit noire dehors.

*soupire* « C'est parce que je t'ai déjà lu toutes les histoires que je connais. Et puis, celle-ci est l'une de mes préférées, pas toi ? »

Une jeune femme était assise sur une chaise à bascule. Elle avait de longs cheveux blonds qui tombaient jusque dans son dos, des yeux verts comme l'émeraude et le sourire d'un ange. Elle semblait aussi avoir un corps plutôt frêle, même pour une femme de son âge. Elle tenait un livre de contes pour enfants dans ses mains dotées de longs doigts très fins.

« J'aimerais bien entendre une nouvelle histoire... », dit l'enfant en remuant sous les couvertures avec un air mécontent.

« La prochaine fois, je te le promet. » dit-elle en refermant le livre, toujours un sourire aux lèvres.

Elle le posa sur le meuble avant de reprendre.

« Maintenant, il est l'heure de dormir. Fais de beaux rêves, mon ange. »

Alors que l'enfant ronchonnait qu'il n'était pas fatigué et voulait entendre une autre histoire, elle éteignit la lumière et sortit de la pièce sombre, mettant ainsi fin à toute tentative de chantage. Le petit garçon s'emballa d'avantage dans ses draps, et finit par s'endormir paisiblement.


Another Night


Dans la même pièce, pendant une nuit en tout point semblable à la précédente.

La jeune femme, assise sur la même chaise que la veille et le même sourire bienveillant aux lèvres, tenait un livre dans ses mains. Celui-ci avait l'air neuf, tellement neuf que l'étiquette avec le prix était toujours collé sur la tranche de celui-ci.

« Comme je te l'avais promis, je vais te raconter une nouvelle histoire. »

Elle s'apprêtait à ouvrir le livre sur lequel étaient dessinés avec des couleurs vives un chevalier, un dragon et une princesse avec un château en fond, quand son enfant lui adressa la parole.

« Dis Maman... Dans l'histoire d'hier, est-ce que Papa est un méchant ? »

Elle stoppa net. Cette question l'avait prise un peu au dépourvu. Non, elle se doutait que son fils finirait par la lui poser, mais elle hésitait encore quand à comment lui répondre. Pendant qu'elle y réfléchissait, elle gagna un peu de temps en posant une question à son tour.

« Pourquoi penses-tu ça ? »

L'enfant se redressa alors en position assise sur son lit, adossé à son oreiller qui faisait la moitié de sa taille.

« Papa veut construire des machines, alors il va être puni, non ? »

La jeune femme aux longs cheveux blonds réfléchit quelques secondes à la manière de formuler sa réponse pour que l'enfant comprenne.

« Non, Papa ne fait pas la même chose que les hommes décrits dans le livre. Les machines de Papa sont faites pour sauver les gens très malades. »

Comme moi.

Elle faillit terminer sa phrase par ces deux mots, mais se retint au dernier moment.

On ne pouvait pas bien le voir dans l'obscurité de la pièce éclairée par une simple lampe de chevet, mais la peau de la jeune femme était très pâle. En vérité, ce corps chétif n'était pas du à une mauvaise alimentation ou à un régime. Elle l'avait depuis sa naissance. Elle a toujours eu une santé fragile, la rendant ainsi susceptible de finir à l'hôpital pour un simple rhume.

Mais la médecine actuelle ne pouvait rien y faire.

L'enfant ouvrit la bouche pour poser une nouvelle question. Mais jugeant que la conversation se dirigeait vers des sujets déplaisants dont il ne valait mieux ne pas parler, la femme aux yeux émeraudes le coupa.

« Bon ! Et si on commençait cette histoire ? Alors... Il était une fois, une princesse qui... »

L'enfant se tut et écouta dans le calme cette histoire banale de prince charmant allant sauver la princesse en détresse. Elle n'était pas aussi passionnante ni aussi triste que la précédente, mais cela suffisait pour le plonger dans les bras de Morphée...


Good Morning


« ... et c'est pour cela que nous ne pouvons nous permettre d'abandonner ces pauvres gens. La famine dans les pays du nord est une grande calamité, et il est de notre devoir de leur apporter notre soutien. Regardez ces images ! Certains parents abandonnent leurs enfants pour ne plus devoir les nourrir ! Seriez-vous capable de leur dire en face, à ces enfants abandonnés ou malades de mal-nutrition que vous ne pouvez, non, que vous ne VOULEZ pas les sauver car les machines nécessaires sont interdites par votre croyance ? Si vous ne vous en sentez pas capable, alors faites un geste pour eux : Signez nos pétitions et envoyez vos dons à PSI. Nous seuls pouvons faire quelque chose contre cette injustice ! »

« Nous vous remercions, Monsieur Schwarz, pour avoir accepté d'être notre invité dans ce journal de treize heures. Et maintenant, la météo de la semaine... »


Un petit garçon aux cheveux châtains-blonds coupés court et une jeune femme à l'apparence fragile aux longs cheveux blonds prenaient leur déjeuner, assis à la table de la salle à manger avec le son de la télévision en bruit de fond.

L'enfant mordit dans son croissant, puis entama la discussion une fois qu'il eut avalé la bouchée.

« On voit beaucoup Papa à la télévision ces temps-ci. Ça veut dire qu'il va encore rentrer tard... »

La jeune femme posa doucement sa tasse de café encore chaude sur la table avant de répondre.

« Il travaille dur pour aider tous ces gens dans le besoin. Tu devrais être fier de lui. »

Le regard du garçon était fixé à son croissant à moitié entamé. Son visage affichait un air contrarié, voire même triste. Sa mère, inquiète, lui demanda en penchant la tête sur le côté :

« Eh bien, Walter, tu n'as déjà plus faim ? Il faut pourtant bien manger si tu veux devenir grand... »

Mais le problème du garçon n'était pas de savoir s'il avait faim ou pas.

« Les autres à l'école disent que les PSI et leurs machines sont des méchants comme dans les histoires... »

La jeune femme, choquée par ce qu'elle venait d'entendre, se leva brusquement et bruyamment de sa chaise, manquant de renverser le liquide brun de sa tasse sur la belle nappe rouge.

« Si jamais on t'embête à l'école à cause de Papa, il faut me le dire tout de suite ! J'irai parler aux professeurs ! »

Silence dans la pièce.

« ... Non... Ça va Maman, personne ne m'embête à l'école... »

Le petit garçon reprit alors son croissant et continua de déjeuner en silence, la tête baissée.

Sa mère resta debout un moment, à le fixer. Elle essayait de lire dans son visage s'il disait la vérité où s'il n'osait tout simplement par lui parler de ses problèmes. Au bout d'un moment, elle se résigna et se rassit sur sa chaise en poussant un long soupir.

PSI. Progress is Science and Industrialization. Un groupe composé de plusieurs politiciens et de scientifiques. Il s'agit d'une association dont l'objectif principal est de mettre un terme aux lois visant à interdire la technologie moderne.

Ces lois avaient été mises en place afin d'éviter que le progrès scientifique ne dérègle l'écosystème, comme ce fut le cas il y a de cela une petite centaine d'années dans le « jardin originel », leur monde d'origine qu'ils ont du fuir suite à une série de catastrophes provoquées par un dérèglement climatique.

Cet incident, raconté dans tous les livres d'histoire, avait provoqué un important traumatisme à tous les habitants de cette planète. De ce fait, la première chose qu'ils firent lorsqu'ils colonisèrent un nouveau monde après avoir fui le leur fut de mettre en place une série de lois visant à interdire l'usage de machines présentant un quelconque risque pour l'environnement.

Résultat : Ils furent obligé de tout reprendre à zéro. Leurs débuts dans ce nouveau monde avait été très difficile et très chaotiques, mais très vite les habitants s'adaptèrent en construisant de nombreuses écoles et de nombreux centres de recherches afin de créer de nouvelles technologies vertes, leur évitant ainsi de vivre un second « Moyen-Age ».

Mais tout le monde n'était pas de cet avis. Une minorité de personnes affirment que ces technologies écologiques sont insuffisantes, que les machines modernes sont nécessaires et qu'il suffit simplement de modérer leur utilisation afin de ne pas provoquer un deuxième cataclysme.

C'est ainsi qu'est né PSI, un groupe peu apprécié sur lequel circulent de nombreuses rumeurs, parfois du niveau de celles de la théorie du complot.

« ... Quand je serai grand, je veux pouvoir construire des machines pour sauver les gens, comme Papa. Et comme ça, on pourra te guérir. »


Insomnia


« ... »

Dans la chambre du petit Walter, un soir comme tous les autres.

« ... ? Et ? Comment l'histoire se termine ? »

Le petit garçon dans son pyjama bleu se mit en position assise sur son lit et s'adressa à sa mère, cette jeune femmes aux longs cheveux blonds et aux yeux émeraudes.

« ... le ... le Prince... »

Elle n'arrivait pas à lire. Pas à cause de l'obscurité de la pièce éclairée uniquement par une lampe de chevet, mais parce qu'elle n'arrivait pas à discerner les lettres tant que le livre tremblait autant dans ses mains... A moins que ce ne soit ses mains qui étaient en train de trembler ?

« ... Maman ? »

BAM

La jeune femme à la peau extrêmement pâle bascula et tomba de côté, renversant par la même occasion la chaise sur laquelle elle était assise.

« MAMAN !!! »

L'enfant bondit hors de son lit et s'agenouilla devant le corps fragile de sa mère. Tout son corps tremblait, sa respiration semblait difficile et elle était couverte de sueur. Pas besoin de toucher son front pour se rendre compte qu'elle devait avoir une fièvre terrible.

A côté d'elle, le livre de contes qui lui avait échappé des mains. Celui-ci était retombé face vers le haut, grand ouvert, et l'on pouvait lire sur la page de droite, à la dernière ligne :

Et le Prince, seul au monde, se mit à pleurer.


Queen's Deep Sleep


« Nous n'avons rien pu faire, je suis sincèrement désolé. »

Les murs de la petite pièce carrée étaient blancs. Le plafond était blanc, les rideaux étaient blancs, les draps du lit étaient blancs, le sol était gris clair.

Dans cette chambre d'hôpital, se trouvait un docteur chauve vêtu d'un tablier blanc tenant un carnet dans ses mains, un homme vêtu d'un costume-cravate noir aux cheveux châtains courts, un petit garçon aux cheveux d'une couleur entre le blond et le châtain, et une jeune femme à la longue chevelure blonde allongée dans un lit, les yeux fermés et semblant dormir profondément.

« N... Non... Vous... VOUS MENTEZ ! »

Les deux adultes n'osèrent pas réprimander, ni même simplement répondre à l'enfant au visage couvert de larmes.

« C'est pas possible... Elle me parlait encore il y a à peine deux heures ! »

« Son système immunitaire était trop affaibli, et le poison de l'abeille s'est trop rapidement répandu dans son organisme. Quand elle est arrivée, il était déjà trop tard. Nous ne pouvions déjà plus rien faire pour elle. », répondit le docteur qui affichait une expression parfaitement neutre en dépit de la situation gravissime et qui vraisemblablement ne se rendait pas compte qu'il était inutile de parler avec des termes aussi techniques à un enfant.

Le garçon baissa la tête, et ses larmes continuèrent de couler, marquant le sol de la chambre de petites taches rondes.

« ... Vous mentez... »

Sa voix tremblait, il n'arrivait pas à contenir ses sentiments. Il s'exprima alors en libérant ce qu'il avait sur le cœur et en criant :

« VOUS MENTEZ ! Vous pouviez la sauver ! Si vous aviez utilisés des machines PSI, elle serait encore vivante ! Elle parlerait encore... Elle me raconterait encore des histoires... Elle s'inquiéterait encore pour moi... Elle... »

« Ça suffit. »


Le petit garçon fut interrompu par une voix plus grave que celle du docteur. Une grosse main s'était posée sur son épaule, le surprenant et le faisant sursauter légèrement.

Derrière lui se trouvait l'homme qui jusqu'à maintenant n'avait pas ouvert la bouche une seule fois. Il n'avait rien dit, il avait laissé faire, il acceptait la tournure des événements sans trouver cela injuste.

Son père.

Parler d'utiliser des machines PSI était un tabou, ou du moins c'était encore mal vu par la société actuelle. Son père le savait mieux que quiconque, il savait évidemment qu'il valait mieux en général éviter d'en parler à tort et à travers, lui, un des hommes politiques les plus importants se trouvant en haut de la pyramide hiérarchique de l'association PSI.

Cette homme avait lutté toute sa vie pour ouvrir les yeux des habitants de cette planète, leur faire se rendre compte qu'ils condamnaient chaque jour des centaines, voire des milliers d'innocents à cause de leurs lois stupides sur l'abolition des machines.

Ce qu'il avait devant les yeux, c'était ce pourquoi il combattait la société, c'était ce qu'il tentait d'empêcher à tout prix.

Le docteur, ayant lu sa partie du texte et ne voulant pas être mêlé à ce genre de débat, quitta la pièce sans dire mot, laissant le père et le fils seuls avec le corps sans vie de la mère.

Tout ce que l'on pouvait entendre dans la petite pièce blanche, c'était les sanglots du petit garçon et le son de la télévision accrochée au mur de la chambre en face du lit du patient qui était restée allumée tout ce temps.

« Nous avons plusieurs témoignages rapportant qu'une colonie d'abeilles aurait trouvé refuge dans la ville de #####. Après une enquête menée par des experts en la matière, ces abeilles seraient inoffensives à moins de se faire piquer à de nombreuses reprises ou d'avoir une santé fragile. Il semblerait que cette soudaine apparition serait du à un dérangement de leur habitat naturel. La cause la plus plausible de ce dérangement serait le défrichage des arbres en vue de construire plusieurs appartements en périphérie de la ville selon la volonté de l'homme politique le plus controversé du moment, Monsieur Alton Schwarz. Quelles en seront les conséquences sur les prochaines élections ? C'est-ce à quoi notre invité de... »

« C'est ça... Je me suis trompé... »


Le garçon s'arrêta de pleurer. Un grand nombre d'informations circulaient dans sa tête de manière chaotique, troublant son flux de pensées et affaiblissant son esprit.

La tristesse fut remplacée par la colère.

« C'est toi... C'EST A CAUSE DE TOI QU'ELLE EST MORTE ! »

SHBAAF


Le petit garçon perdit l'équilibre tandis d'une vive douleur se répandait dans sa joue droite. Il se rattrapa après avoir fait plusieurs pas en arrière, et plaça sa main contre son visage endolori. Face à lui, son père qui venait de le gifler. Rien qu'à le regarder dans les yeux, il sentait s'exercer sur lui une terrible pression. L'homme de grande taille en costume-cravate et aux cheveux châtains coupés courts était encore plus en colère que son fils.

Néanmoins, cela ne suffit pas pour calmer l'enfant et son air insolent. Il n'avait pas peur de la colère de son père, il s'en fichait totalement. Sa mère venait de mourir, le choc provoqué par un tel événement déformait sa vision des choses. Son cerveau considéra qu'il pourrait limiter les dégâts psychologiques en trouvant un coupable sur qui reporter les fautes. Ce coupable était tout trouvé.

« C'EST A CAUSE DE VOS MACHINES QU'ELLE EST MORTE ! VOS MACHINES ONT DÉJÀ DÉTRUIT LE MONDE UNE FOIS, ET MAINTENANT ELLES ME PRENNENT MA MÈRE !!! »

SHBAAM

Cette fois-ci, l'enfant décolla du sol et heurta le mur de la chambre avant de retomber sur ses fesses, dos au mur. Du sang coulait de sa lèvre fendue et de son nez cassé. Son visage le faisait souffrir, mais pas autant que la souffrance causée par la perte de sa mère, son seul lien affectif depuis que son père ne revient presque plus à la maison à cause de son travail.

Il le haïssait.

Cet homme n'avait rien fait pour eux. Il se contentait de venir de temps en temps à la maison, manger sans dire mot ou pire, raconter toutes sortes de blasphèmes avec ses histoires de machines interdites.

*Pourtant... Avant, je l'admirais ? ... Non, c'est impossible. Je n'ai jamais aimé cet homme. C'est à cause de lui que Maman est morte, c'est à cause de lui si on se moque de moi à l'école, c'est à cause de lui si je suis seul, c'est à cause de lui si ce monde va mal !*

Il s'apprêta à se relever, mais retomba immédiatement au sol en entendant les mots de son père.

« Son sacrifice était nécessaire. »

Ces paroles le choquèrent encore plus. Les yeux écarquillés, il ne pouvait plus se relever et ses mains tremblaient. Il resta assit là, à écouter les terribles mots de son père.

« Sais-tu combien de sans-abris errent dans nos rues, non, dans le monde ? »

« Qu... Qu'est-ce que... »

Il avait du mal à articuler, il avait l'impression de se faire poignarder par ces mots, mais le grand homme vêtu tout de noir ne lui laissa pas le temps de s'exprimer convenablement.

« Les appartements que nous construisons vont permettre de sauver tous ces gens qui n'ont pas de maison. Si le monde va mal, c'est à cause des gens qui ne veulent pas comprendre ça. »

Il tourna alors le dos à son fils et s'apprêta à quitter la chambre. Lorsqu'il entrouvrit la porte, il conclut par ces mots :

« Préfères-tu sauver un seul de tes proches, ou alors sauver des milliers d'inconnus ? Moi, j'ai déjà fait mon choix, à toi de faire le tien. »

Il claqua la porte derrière lui, sans doute pour aller fumer une cigarette dans la zone fumeur, laissant  derrière lui son fils anéanti par ces paroles atrocement dures pour un si jeune enfant.

Ce dernier resta là un moment, sans bouger, par terre adossé au mur, à regarder le plafond blanc.

Dans cette pièce carrée et blanche quasiment dépourvue de meubles, avec pour seule compagnie le corps sans vie de sa mère et le son de la télévision, le jeune Walter Schwarz avait l'impression d'être seul au monde.


Awakening


« Notre invité de ce soir est celui que l'on appelle le jeune prodige. Diplômé d'une grande université à l'âge de 16ans à peine et avec la note maximale à toutes les matières, ce jeune homme a grandement contribué aux progrès scientifiques de ces dernières années grâce à ses inventions ingénieuses comme entre autres, les ruches urbaines. Il est également le sauveur de l'espèce des moineaux-chats que l'on croyait pourtant condamnée à disparaître. Voici Walter Schwarz, fils du politicien Alton Schwarz. »

Assis à l'autre bout de la table ovale, à l'opposé du présentateur, se trouvait un jeune adolescent vêtu d'un costume bordeaux et à la chevelure châtain-blonde lui tombant sur les épaules.

La caméra se tourna vers lui, et ce fut son tour de prendre la parole.

« Eh bien, que de louanges. Je sens que je vais me mettre à rougir. » dit-il sur un ton sarcastique un sourire au lèvre et les mains jointes posées sur la table.

« Monsieur Schwarz, il est dit que vous ne cessez jamais de travailler et que vous êtes actuellement à la charge de plus d'une dizaine de projets. Quels sont vos objectifs sur le long terme ? »

Le jeune homme se laissa s'enfoncer dans le dossier de sa chaise tout en se retenant de poser ses pieds sur la table devant lui. Malgré ses mauvaises manières et son comportement inadapté face aux caméras, il répondit sérieusement à la question.

« Tous ces projets ne sont que le début. Ce que je souhaite est simple : créer un monde qui soit meilleur non seulement pour nous y vivre, mais également pour nos familles, nos enfants et nos petits-enfants. Je veux prouver que nous sommes capable de sauver ceux qui sont dans le besoin avec des technologies vertes capables de rivaliser avec la technologie PSI. Ainsi, nous mettrons un terme aux conflits entre les deux factions. »

« Je vois que vous êtes un homme très ambitieux. Et qu'en est-il des relations avec votre pè... »


BIP

La télévision s'éteignit brusquement, coupant la voix du présentateur avant la fin de sa deuxième question.

Un jeune homme en tout point semblable à celui présenté dans l'émission posa la télécommande sur la table de son bureau dont la surface était quasiment recouvertes de dossiers de toutes les tailles et annotés de partout.

Il se trouvait dans une pièce aux murs blancs et au sol gris. Des armoires métalliques de différentes tailles couvraient les murs latéraux. Leur contenu semblait être dans un état aussi chaotique que la surface du bureau de leur propriétaire.

L'homme à la chevelure châtain-blonde mi-longue et au costume bordeaux affalé sur sa chaise de bureau poussa un long soupir. Il regarda l'heure à la montre sur son poignet, puis se releva.

« Bon, 20h, l'heure de retourner au labo... »

Il ramassa une mallette métallique qui était posée à côté de sa chaise et se dirigea vers la porte.

Mais un bruit strident et inattendu l’interrompu.

DRILILILILI... DRILILILILI...

Ce bruit agaçant continuait de se jouer en boucle et semblait provenir d'un téléphone fixe enterré quelque part sous un tas de papiers sur le bureau.

Le jeune homme hésita. Il avait encore beaucoup de travail à faire, et discuter au téléphone était loin d'être son passe-temps favori. Néanmoins, il ne fallait pas négliger la possibilité qu'il s'agisse d'un appel important.

Il posa sa mallette carrée et chercha le téléphone en faisant voler un tas de feuilles sur le côté. Le gros appareil noir maintenant à découvert continuait de sonner inlassablement. Le scientifique, voulant que ce bruit s'arrête au plus tôt, décrocha sans même regarder le numéro affiché sur l'écran.

« J'espère que c'est important. »

« Vous êtes bien Monsieur Schwarz Walter ? Fils de Monsieur Schwarz Alton ? »


Il s'agissait d'une jeune femme. Il ne reconnaissait aucunement la voix au téléphone, et entendre le nom de son père, l'homme envers lequel il avait déclaré la guerre, suffit à le mettre de mauvaise humeur.

« Oui, et alors ? »

« Ici l'hôpital Saint-###, votre père a été amené aux urgences suite à un accident de voiture. J'ai le regret de vous annoncer qu'il est mort pendant l'opération... Toutes nos condoléances... »

« ... »

« Monsieur ? Vous êtes toujours là ? Est-ce que vous souhaitez ven... »

Clak.


Il lui raccrocha au nez en reposant lentement le téléphone sur son socle.

Son ennemi était mort. L'homme qui lui avait prit sa mère, l'homme qui l'avait abandonné, l'homme qui souhaitait utiliser des machines pour sauver les innocents, l'homme qui voulait sauver le plus grand nombre en sacrifiant sa famille...

Silence.

« RRRRAAAAAAAAAAAHHHHH !!! »

Hurlant comme une bête, Walter envoya valser le téléphone et tous ce qui se trouvait sur son bureau. Il donna un violent coup de pied dans sa mallette qui heurta un meuble en faisant un grand bruit semblable à une collision entre voitures.

Sa respiration était haletante, ses mains tremblaient, de la sueur s'écoulait le long de son front.

« Ce connard... haaa... est mort avant que je lui prouve que j'avais raison ! MEME DANS LA TOMBE CE CONNARD ME FAIS CHIER »

BAM


Il donna un grand coup de pied dans son bureau qui recula d'une trentaine de centimètres. Une vive douleur se répandit alors dans son pied, remontant jusqu'à sa jambe. Néanmoins, cela ne le fit pas hurler d'avantage. Au contraire, la stimulation de la douleur le força à se calmer et le sortit de son état de rage incontrôlable.

Il s'appuya alors de ses deux mains sur la surface de son bureau désormais positionné en oblique. La tête baissée et les cheveux lui couvrant le visage, il tenta de contrôler sa respiration.

« Haa... haaa... Ça ne fait rien... Ça ne change pas ce que je dois faire... »

TUUUT TUUUT TUUUT...

Depuis l'autre bout de la pièce résonnait le bruit du téléphone complètement retourné.

« ... A tous ces connards de PSI... Je leur montrerai... »

Les paroles de son père prononcées il y a de cela déjà plus de dix ans lui revinrent soudainement à l'esprit et se mirent à résonner dans sa tête.

Préfères-tu sauver un seul de tes proches, ou alors sauver des milliers d'inconnus ? Moi, j'ai déjà fait mon choix, à toi de faire le tien.

*Mon choix...*

Le jeune homme à la chevelure châtain-blonde et vêtu d'un costume bordeaux releva la tête. Sa colère se transforma en détermination, comme en ce jour où son père l'avait frappé dans une chambre d'hôpital, le poussant à étudier toujours plus pour en arriver là où il en était aujourd'hui.

« Je sauverai mes proches, des milliards d'inconnus, leurs descendances sur plus de cinquante générations et cette fichue planète toute entière !!! »

Au sol s'était éparpillées des centaines de feuilles de papier et des dizaines de documents.

Sur la première page de l'un d'eux, se trouvait ces deux mots :

Projet Weiss

« ... ha... haha... HAHAHAHAHAHAHA ! »

Seul, dans son petit bureau sans dessus-dessous, ce jeune scientifique se mit à rire de manière incontrôlée. Son premier ennemi venait de tomber, mais lui restait encore le monde à affronter...


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