I. La CréationLe Kaïoshin Kaï. Enorme planète verte surplombée de quelques lunes. Territoire sacrée des Kaïos et Kaïoshins. Avec un relief à la fois montagneux et vallonné, cet astre possède un certain charme. Parsemé de verdure, de lacs et de petits océans, un silence apaisant règne dans ce cadre idyllique. Cadre qui voit venir à la vie des êtres célestes. Au départ fruit d'un immense et majestueux arbre qu'est le Kaïju, agrume divine à la lumière éclatante, arborant une teinte dorée, une impression de rareté inégalable. Un tel fruit donnerait faim à n'importe quel gourmand. Il faut dire qu'arborer de tels courbes, gracieuses, alléchantes, presque sexys, donnerait envie à n'importe qui. Une croupe hors du commun pour un fruit. De quoi affirmer encore d'avantage le caractère divin de la chose.
Mais comment se passe la naissance des Kaïos ? Un acte secret entouré de mystères. Arrivé à maturité, le fruit s'enveloppe d'un halo éclatant, se détache de l'arbre, avant de laisser place à un nouvel être mystique.
Cette fois, c'était le tour de Zen. Apparaissant sous une épaisse fumée, à l'endroit exact où le fruit était tombé. Un jeune enfant aux oreilles pointues, aux cheveux reluisants et à la mine sérieuse. De par son expression, on pouvait deviner qu'il savait où il était, qui il était et pourquoi il était né. Personne n'avait eu besoin de venir l'accueillir, Zen pouvait se guider lui-même.
"Voilà donc l'effet que ça fait d'être en vie. C'est une sensation magnifique. Impressionnant, et quelque peu grisant."
Après avoir bien pris conscience de son corps, quelques étirements et mouvements des mains, le tout jeune Shinji disparu. Zen connaissait son rôle dans l'univers. Et même s'il n'était pas encore prêt pour, il fallait s'y préparer de la meilleure des façons.
II. La RencontreUn Shinji venait de naitre, de fruit d'or à être divin. Il lui était donc tout naturel de se présenter aux grandes instances de l'univers. Après quelques secondes seulement passées au Kaïoshin Kaï, Zen s'était téléporté au palais royal du roi des univers. Normalement il serait allé voir le Daï Kaïoshin, mais sa présence semblait imperceptible. Comme si le roi des Kaïoshins était mort. Impossible, une entité aussi puissante ne pouvait être terrassée.
*La distance doit être trop grande pour que je le ressente. Il faudra que je demande où est le roi des Kaïoshins pour lui rendre visite.*
Le palais du roi des univers était un endroit extraordinaire. Une atmosphère en plein milieu du cosmos. D'énormes lunes et planètes culminant dans ce ciel infini. Mais l'ambiance qui y régnait était suffocante. De larges puissances se dégageaient de cet endroit. Y aller n'était peut-être pas une bonne idée. Mais c'était chose faite.
Un petit homme s'approcha de Zen. Une peau bleue, des yeux pourpres et des cheveux blancs coiffés en arrière. Il arborait même une large auréole bleu derrière la tête. C'était un ange. Malgré sa frêle apparence, cette personne devait être un des meilleurs combattants parmi tous les univers confondus. Sentant cette puissance et se doutant du prétendu statut de l'individu en face de lui, notre Shinji s'inclina respectueusement. Une main sur le coeur, le buste penché en avant, ainsi qu'un genou à terre.
"Tu peux te relever... Je vois que tu te poses certaines questions quant à ta condition. Je vais y répondre sans plus attendre."
L'ange voyait juste. Sans un mot de Zen, il avait compris ce que le Shinji faisait là. Lisait-il dans les esprits ? Etait-il un être omniscient ? Aucune de ses questions n'allaient trouver réponse maintenant.
Le nouveau né s'exécuta, se relevant et écoutant les paroles de son interlocuteur avec attention. Dès lors, il apprit ce qu'il s'était passé bien des années auparavant. L'absorbtion du Daï Kaïoshin par Boo, la mort de tous les Kaïoshins à l'exception de celui de l'est. Des places étaient libres, voici la raison de sa venue au monde. L'instinct de Zen ne s'était donc pas trompé. Un grand rôle pour un si petit individu. Car il ne faut pas se leurrer, aussi fort peut-il être, un Shinji fraichement nait reste un individu à la puissance dérisoire. Un entrainement était de rigueur.
"J'avoue que je suis assez doué pour entrainer. Aussi bien je me propose en tant que tuteur. Tu es libre de choisir comme tu l'entends, mais je ne réitèrerai pas ma proposition."
Bouche bée devant ces mots, Zen balbutia un instant avant d'accepter gracieusement. Il savait que la suite des évènements allait être difficile, mais cette occasion était trop belle pour être refusée.
III. La PréparationA peine accepté, les deux personnes se retrouvaient téléportés dans un grand espace similaire à la chambre de l'esprit et du temps. Un endroit rempli d'un blanc immaculé. Vaste emplacement qui avait pour fonction l'entrainement.
Sans plus attendre, l'ange fonça sur Zen. Un énorme coup de poing vint s'écraser contre sa joue, le propulsant une dizaine de mètres derrière. L'apprentissage venait de commencer et il promettait d'être compliqué.
"Tu as accepté, je pensais que tu étais donc déjà prêt."
L'entraînement décomposait les journées en six. Quatre heures d'éducation suivis de quatre heures de repos. L'enseignement ne concernait pas que le combat, on pouvait notamment y retrouver de la culture, tout ce qui pouvait préparer au rôle de Kaïoshin.
De longues journées, jour et nuit, à pratiquer. Même en modérant son écrasante force, l'ange était bien supérieur. Mais rien de mieux pour évoluer, l'adversité est une motivation incroyable, en aucun cas une fatalité. Les temps de repos semblaient passer en quelques secondes, tellement que la perception du temps changea. Zen en avait perdu le sens.
Après trois années passées à cet endroit, l'homme bleu lui annonça qu'il était temps pour lui de partir. Et sans un mot de plus, ils furent tous deux téléportés au palais royal. Trois jours s'étaient écoulés dans le monde réel. Le Shinji avait gagné quelques centimètres, pris quelques kilos, mais rien de bien folichon. Il était toujours reconnaissable.
"Je vous remercie pour votre aide précieuse, ainsi que votre temps. Il est maintenant l'heure pour moi d'accomplir mon devoir."
Il finit par s'incliner poliment face à son interlocuteur, avant de disparaitre grâce à la fameuse téléportation des Kaïos. Son périple pouvait dès lors commencer. Une mission confiée dès sa naissance, un rôle qu'il se devait de prendre au sérieux.