-Drax est presque en vue, nous pourrons probablement poser le vaisseau dans une heure.

La voix résonna dans la salle de contrôle tandis que les autres Saiyajins, assis sur leurs sièges, grommelaient. Ils étaient trois dans cette salle: le pilote et deux autres guerriers. L'un d'eux, qui avait une sorte de punk comme coiffure, souffla le cure-dent qu'il tenait dans sa bouche. Il ne fit aucun commentaire, replaçant son brassard en contenant son impatience tandis que le deuxième guerrier, qui avait des cheveux en piques, parla de sa voix rauque.

-Ça va être encore long...bordel! J'ai hâte de me défouler! En plus, je ne peux même pas m'entraîner dans la salle de gravité: Kô est encore occupé et à fermer l'accès.

Le chauve, qui était un peu moins costaud, se passa une main dans le cou, faisant craquer celui-ci et soupirant d'aise. Il alluma le micro, qui était connecté à un amplificateur dans tout le vaisseau, et déclara, d'une voix un peu plus calme que son comparse.

-Kô, on va atterrir dans une heure, laisse la place à Reiza.

Dans la salle d'entraînement, pendant ce temps, Kô esquivait les nombreux lasers qui fonçaient vers lui, tout en continuant ses pompes. Peu importait la gravité et le nombre de tirs, jamais il ne se faisait toucher. Au contraire, il réussissait à faire en sorte que les robots se tirent entre eux, aiguisant sa vitesse et ses réflexes. Alors qu'il était concentré à esquiver une salve, plus rapide que les précédentes, l'intercom résonna, déviant son attention quelques secondes. Alors que distrait, son regard se tournait vers l'endroit d'où sortait le son, un projectile fonça vers lui. Par réflexe, il chargea sa paume d'énergie et dévia le rayon de Ki vers la provenance du son. Le haut-parleur fut pulvérisé par l'attaque tandis que Kô, grommelant, déchaîné sa rage en fonçant sur le robot, l'explosant d'un coup de pied.

-Bordel, j'avais presque réussi à tenir une heure sans dévier ou toucher ces tirs...putain.

Il continua donc durant dix minutes ses esquives, allant de plus en plus vite, son aura éclatant à chaque fois qu'il se propulsait. Le vaisseau en tremblait tellement il utilisait de puissance. Ne voulant pas contrarier le capitaine, Reiza ne demanda pas à aller dans la salle d'entraînement: le chef était de mauvaise humeur. Il pouvait le sentir juste à l'énergie qu'il dégageait: une aura meurtrière, prête à se défouler sur quiconque. Le Saiyajin au bandana violet acheva finalement les cinq robots restants, d'une seule boule de Ki. Il retomba au sol, en sueur, et haleta. Il alla vers la salle de repos et essuya son visage tandis qu'il réfléchissait.

-Malgré tous mes entraînements, je ne suis pas capable: je pensais pouvoir atteindre un stade supérieur aux autres, être le Saiyajin de la légende. Mais même si je suis né avec un immense potentiel et même si je m'entraîne sans relâche, je ne réussis pas à atteindre ce stade, je ne sens pas cette grande force qui pourrait terrasser n'importe qui émerger. Bordel!

Soudain, le vaisseau trembla, comme s'il venait d'être percuté par quelque chose. Rapide comme l'éclair, Kô enfila son armure noire et violette, l'ajustant correctement, et se dirigea au contrôle. Arrivé là-bas, à peine quelques secondes plus tard, ce fut le carnage: les moniteurs avaient explosés et le punk semblait mort, un morceau de l’habitacle transperçant son torse. Le chauve, quoiqu'un peu sonné, avait eu le réflexe d'utiliser sa chaise comme bouclier, ce qui lui avait évité d'être touché par les débris. Finalement, il y avait Reiza, toujours assis, un jambe appuyé sur l'autre, un bouclier d'énergie rouge l'entourant. Il était le deuxième plus puissant, comme il venait de le prouver en s'en sortant sans un seul dégât.

-Alors? Qu'est-ce qu'il se passe?

-C'est simple: Voyd est mort explosé par l'impact d'un vaisseau de Drax. On dirait qu'on est pas les bienvenus...et préparez-vous à l'abordage.

À peine quelques secondes plus tard, ils entendirent des bruits de pas dans les couloirs: les Draxiens prenaient le contrôle du vaisseau. Kô et Reiza laissèrent Borof s'occuper du contrôle et de la réinitialisation des systèmes tandis qu'ils partaient défendre leur moyen de transport. À peine furent-ils facent aux hommes-lion qu'ils commencèrent le carnage. Ces hybrides félins-humains, bien que forts, ne pouvaient rien faire malgré leur nombre dans un couloir si restreint. Reiza, chargeant son énergie, décocha une boule de Ki qui transperça cinq combattants à la fois avant de disparaître, sans endommager le vaisseau. Kô, quant à lui, affronta des adversaires dans un autre couloir. Il les stoppa dans leur course, se plaçant face à eux, les bras croisés. On pouvait voir, avec son regard et son sourire, qu'il était content d'avoir des ennemis à affronter.

-Venez et je verrais si je dois utiliser mes mains.

L'un d'eux, ressemblait plutôt à un lynx, fonça en rugissant, envoyant des coups de griffes rapides et précis qui auraient tués n'importe qui. Sauf Kô, qui esquiva habilement en restant les bras croisés. Il le laissa faire, se faisant attaquer seulement par lui à cause de l'étroitesse du couloir. Après un moment, il soupira et bondit. En redescendant, il abattit son pied sur le crâne de son ennemi en tournoyant, donnant encore plus de force au coup. La tête de l'ennemi ne résista pas et il mourut sur le coup, tombant face contre terre. Les autres combattants, derrière lui, rugirent et foncèrent ensemble, obligeant le Saiyajin à l'armure violette à fuir...par le mur. Il défonça celui-ci et se retrouva dans la salle d'entraînement, où il pourrait se défouler et se déplacer comme bon lui semblait. Il esquiva les rafales des dix adversaires, tous plus laids les uns que les autres, sans jamais utiliser ses bras, souriant de plaisir. Soudain, il disparut, se retrouvant dans le dos de tous ses ennemis. En quelques mouvements, la moitié périrent, les coups portées à leur nuque les éliminant instantanément. Les cinq derniers, avec l'énergie du désespoir, attaquèrent à l'unisson, de plus en plus rapidement. Ces mouvements, devenus trop vites et puissants au goût du capitaine, l'obligèrent à parer quelques coups, le forçant aussi à utiliser ses mains. Finalement, commençant à être déçu par ses adversaires, ils les écrasa les uns après les autres au sol, éclatant leurs crânes comme des œufs. Peu de temps après, Reiza vint le rejoindre, du sang coulant sur le côté de son visage. Son combat, quoique simple, ne l'avait pas laissé indemne.

-Borof...il est mort...je l'ai vu dans la salle de commandes. Il va falloir fuir dans les capsules si on veut survivre...le vaisseau va exploser.

Kô, grommelant, se propulsa vers l'endroit où étaient les capsules. Il les regarda et après quelques secondes, dû se rendre à l'évidence. Il ne restait qu'une seule capsule...et non deux. Reiza lui aussi remarqua ce détail et se crispa. Ce qui voulait dire que seul l'un d'entre eux pourrait partir vivant. Sans qu'il n'ait le temps de comprendre, le poing de son capitaine le propulsa sur le mur du fond, le faisant cracher une gerbe de sang. Frustré, il tenta de se lever, mais le Saiyajin qui commandait l'équipage était beaucoup trop puissant: il l'attrapa par le cou et lui envoya un genou avec une force immense dans l'abdomen, le faisant tomber par terre.

-Désolé, mais je vais quitter ce vaisseau. Tu aurais pu être un rival potentiel, mais on dirait bien que ton destin se termine ici. Adieu.

Laissant son ancien allié au sol, il prit place dans la navette. Il commanda celle-ci afin de retourner sur leur planète natale, Vegeta. Alors que celle-ci décollait, Kô regarda par le hublot et vit son ancien soldat, qui était encore vivant. Celui-ci, dans un dernier hurlement de rage, balança un rayon puissant sur la capsule, détruisant le système de navigation. C'est ainsi que la petite boule de métal dériva dans l'espace tandis que le vaisseau, détruit par les Draxiens, explosait, laissant pour mort Reiza.

-Tu vas partir? Comme ça? Tes blessures ne sont même pas guéries!

-Je m'en fiche, je suis parti depuis trop longtemps et ma capsule est réparée: je m'en sortirais. Pas besoin de t'inquiéter, femme.

Elle voulut le gifler, mais il attrapa son poing si rapidement qu'elle ne le vit même pas bouger. Kara commençait à être exaspérée: elle avait soigné ce combattant qui disait être un Saiyajin, un être venu de l'espace. Elle avait veillée sur lui pendant une semaine, s'était assurée de son bien-être et l'avait même logé et nourri! Pourtant, malgré tout ce qu'elle avait fait, il continuait de l'appeler "femme", comme si elle n'était qu'un objet. Probablement parce qu'elle n'avait pas vraiment de puissance comparée à lui. Il la considérait alors comme une simple femme incapable de faire quoique ce soit. Elle se dégagea le poing et envoya un pied, que le survivant du crash esquiva aisément. Il la balança sur le lit, attachant son bandana violet et ajustant ses brassards.

-Pourquoi? Pourquoi me considères-tu comme une chose? Après ce que j'ai fait pour toi, je mérite au moins un peu de respect...surtout après...la nuit passée...

Elle commença à rougir en se remémorant ce qui s'était passé et Kô se calma un peu à l'évocation de cette histoire. Il enfila son armure, qui avait pu être réparée durant cette semaine de repos, et secoua la tête.

-Ce n'était qu'un moment de faiblesse, rien de plus et rien de moins.

Il ouvrit la porte de la cabane, qui se situait sur un mont, loin des autres maisons, et prit une grande inspiration. La Terrienne sortit de sa bâtisse et l'attrapa par le poignet. Il se tourna vers elle, avec le regard d'une bête sauvage et la regarda dans les yeux. D'un côté, il y avait la douceur et l'amour et de l'autre, du mépris et de la rage. Il semblait incontrôlable.

-Par respect pour toi, puisque tu m'as soigné, je ne parlerais pas de cette planète à mes congénères...comment tu l’appelles déjà...la Terre? Enfin bref, ce nom me dit quelque chose...mais bon, je tiendrais parole et je ne parlerais pas de ce peuple faible. Maintenant, je dois retourner sur Végéta et faire mon rapport. Adieu, femme.

Et c'est ainsi qu'il décolla vers sa capsule, qu'il rejoint en quelques secondes. Étrangement, frôler la mort lui avait donné plus de puissance. C'était assez courant chez les Saiyajins, mais il ne comprenait pas pourquoi. Peut-être à cause de leur instinct de survie qui leur permettait de survivre en leur procurant des doses d'énergie inexploitées dans le corps. Enfin bref, il prit place dans son moyen de transport et programma le retour sur sa planète natale. Il ne put s'empêcher de repenser à son équipage, surtout à son lieutenant, Reiza. Celui-ci avait tenté de le tuer, certes, mais il s'agissait de l'un de ses amis et il l'avait abandonné à son triste sort. Il serra les poings, ferma les yeux et s'endormit, attendant de retourner chez lui. Pendant ce temps, Kara observait la boule de métal qui s'envolait, repensant à ce qui s'était déroulé hier soir. Il secoua la tête, regardant l'horizon, et retourna finalement chez elle. Peut-être était-ce une impression, mais elle sentait qu'elle n'en avait pas fini avec cette histoire...

-Hiro! Le dîner est prêt! Viens à la maison!

Kara était exaspérée, tenant la cuillère de bois de sa main droite, la broyant presque tellement elle en avait marre d'appeler son garçon depuis cinq minutes. Même s'il était jeune, il allait devoir écouté rapidement. En ce moment, il devait être en train de foncer pour rentrer, sachant qu'il allait se faire punir au prochain avertissement. Soudain, quelque chose jaillit des arbres, juste en face de la femme. Le garçon atterrit de justesse sur ses pieds et se mit en posture militaire.

-Général Hiro au rapport!

Il disait ça pour rigoler, mais ça ne semblait pas calmer sa mère, qui lui mit un coup de cuillère sur la tête. Il grimaça, se frottant le front. Les coups de sa mère était certes "doux", mais elle frappait avec une telle rapidité que ça faisait mal au pauvre petit garçon. Elle lui tira ensuite l'oreille, le faisant crier.

-Ça fait mal! AÏE AÏE AÏE!

-La prochaine fois que tu arrives en retard, plus d'entraînement pendant un mois. C'est compris?

Il hocha de la tête et elle caressa ses cheveux noirs, hérissés comme son père. Les souvenirs de sa rencontre avec Kô lui revinrent en tête et elle décida de les écarter, comme à son habitude. Elle fit signe au petit de la suivre. Elle l'envoya d'abord se laver un peu avec de manger, car il avait été sali par sa randonnée en forêt. Lorsqu'il revint à table, propre comme un sou neuf, elle lui servit son assiette, qu'il engloutit rapidement. Il ne pensait qu'à retourner dehors, comme tous les enfants.

-Maman, tu pourras t'entraîner avec moi? Je veux te montrer mes nouveaux mouvements, je suis sûr que je pourrais te battre!

Elle acquiesça, un petit sourire en coin, et le laissa aller enfiler son habit. Elle l'attendit donc dans la cours, là où ils s'entraînaient tous les deux d'habitude. Elle le regarda sortir de la maison, ajustant son kimono bleu clair. Soudain, il disparut, à la vitesse de l'éclair, comme s'il était déjà prêt. Il se retrouva en quelques secondes derrière sa mère, envoyant son pied vers son dos. D'un mouvement, elle se déplaça de côté et le laissa passer, son élan l'emportant. Lorsqu'il se stabilisa, il retourna à l'assaut, envoyant quelques coups rapides, que Kara esquiva sans difficulté. Elle lui attrapa l'un des poings et, rapide comme l'éclair, lui mit une pichenette par la tête. Le petit garçon ne résista pas à cette attaque et fut propulsé en arrière, de quelques mètres. Depuis qu'il était jeune, il voyait sa mère s'entraîner sans relâche, sans connaître la raison. Cependant, il avait insisté pour suivre le même entraînement et depuis, il tentait en vain de la vaincre. La Terrienne était trop forte pour lui. D'un mouvement, il se propulsa, tentant encore de la toucher avec une salve de coup rapide, mais désordonnés. Elle ricana lorsqu'il tenta de la berner et utilisa Image Rémanente, une technique qu'elle lui avait enseigné. D'un mouvement, elle l'attrapa par sa queue de singe et il resta paralysé.

-Tu dois protéger ton point faible un peu mieux. Même si tu te déplaces rapidement, si quelqu'un voit dans ton jeu, il peut te vaincre.

Elle le relâcha, mais il disparut soudainement, apparaissant au dessus d'elle. Ses mains rayonnaient tandis qu'il chargeait son énergie.

-Rafale de Ki!

Plusieurs boules d'énergie foncèrent sur elle, mais Kara, quoique surprise par une telle maîtrise de son fils, dévia les projectiles aisément. Il se posa au sol, fatigué, et tomba à genoux. Il releva la tête et afficha un petit sourire, se laissant ensuite tomber sur le dos. Il commença alors à ronfler, s'étant endormi: sa journée l'avait épuisé. Sa mère le ramassa doucement et alla le porter à son lit, à l'intérieur. Il semblait si paisible ainsi, quand il se reposait à la place de s'entraîner sans relâche. Elle avait commencée à s'entraîner peu après que Kô soit parti, environ 13 ans plus tôt. Elle voulait prouver que les Terriens n'étaient pas aussi faibles que le Saiyajin l'avait dit, mais lorsqu'elle avait su qu'elle était enceinte, elle eut une autre motivation: protéger son enfant. Elle se doutait que si le père apprenait son existence, il reviendrait pour lui. Après tout, son dégoût et son racisme pour les autres races le pousserait peut-être à tuer son enfant. C'est pourquoi elle avait acceptée que Hiro s'entraînent avec elle, pour le préparer à un éventuel combat. Elle le regarda donc dormir, s'allongea à côté de lui, et plongea elle même dans le sommeil, laissant de côté ses problèmes et ceux de son fils.