Hors du temps et de l'espace, dans un monde où le cycle du jour et de la nuit n'existe apparemment pas, je m'étais laissée emportée par un courant dont j'ignorais tout de la nature.
Autour de moi, le vide régnait en maitre mais - chose étrange ! - l'air était respirable. Alors que je dérivais dans un silence de mort, je finis par poser les yeux sur une petite planète esseulée. Je n'en avais jamais vu de cette taille auparavant aussi eus-je tôt fait, mue par la curiosité, de m'y diriger pour y poser pied à terre.
D'un coup d’œil panoramique, je m'enquis d'une éventuelle trace de civilisation...
Et il y en avait bien une : en l'occurrence, une petite hutte devant laquelle brûlait un feu. Pas n'importe quel feu.
Un feu... vert ?
La main au niveau du menton, je m'en approchai à pas feutrés.

- ...Un brasier d'émeraude ?

Je n'avais que murmuré la question et pourtant...

- C'est très joliment dit, étrangère, fit une voix par-dessus le crépitement des flammes mystiques.

Je sursautai, la main sur le cœur ! Il ne s'agissait pas de peur, simplement que je ne m'y étais pas attendu. Ma Perception me jouait vraisemblablement des tours sur ce petit astre.
En penchant la tête de côté dans l'espoir d'obtenir un visuel sur mon interlocuteur, j'aperçus les contours irréguliers d'une petite silhouette dont les mains étaient levées en direction du feu surnaturel.

- Approchez, voyons ! Je ne vais pas vous mordre, insista l'intrigant.

Après un très léger instant d'hésitation, je finis par me jeter à l'eau, contournant au passage le fameux brasier.

- En effet, vous risquez d'avoir un petit peu de mal...

En plus d'un long draps gris qui le recouvrait de la tête aux pieds, l'individu possédait un masque en bois dénombrant quantité de petites trous. Un accessoire artisanal des plus banal dissimulant le moindre de ses traits. En tout cas, le petit humanoïde - plus petit que mon mètre soixante et quelques, oui! - m'avait tout l'air de vivre très modestement.
Il m'observait sous son masque.
Le curieux personnage retira ses mains du feu.

- Vous m'avez l'air d'être sûr de vous, étrangère.

Je lui rendis son regard, les poings calés contre les hanches, avant de m'intéresser à sa hutte.

- Vous vivez ici ?

- Je commerce ici, précisa-t-il.

- Vous "commercez" ?

- C'est cela, oui ! me confirma-t-il en hochant la tête à trois reprises.

- Eeeet... vous arrivez à joindre les deux bouts ?

- Je n'ai pas besoin de beaucoup pour perdurer.

Je l'observai avec une curiosité croissante.

- Tout comme vous n'avez pas l'air d'avoir besoin de beaucoup de marchandise pour mener à bien vos petites affaires !... Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur ? Moi je m'appelle Ryanne Hilaris ! Et j-

- Vous vagabondez à travers cet espace comme tous les guerriers de passage, je sais, me coupa-t-il en secouant la main. Je suis le Gardien Intemporel, maître invétéré de ces lieux perdus dans les méandres du temps...

- Un "Gardien Intemporel" ?

- Laissez-moi finir, je vous prie, me reprit-il. Où en étais-je... Ah oui ! Mon rôle ne se résume pas à grand-chose ; en échange d'un peu d'argent, je peux mettre mes pouvoirs à votre service.

Je croisai les bras sur ma poitrine en arquant un sourcil, l'air intriguée.

- Je lis la question dans vos yeux atypiques... Vous vous demandez quel genre de pouvoirs je dispose, n'est-ce pas ?

- Magiques, je présume, m'avançai-je. Vous ne feriez pas grand cas du Ki, source d'énergie plutôt répandue parmi les guerriers qui représentent sans doute la quasi-totalité de votre clientèle. Reste à ce que vous m'expliquiez en quoi l'usage de vos fameux pouvoirs mériterait qu'on y dépense de l'argent ?

- Ils sont uniques en leur genre, chère cliente ! Nul autre que moi peut recourir à leurs effets car ils peuvent vous transporter dans une zone de combat particulière, à un moment particulier, l'un de ses yeux se mit à luire derrière son masque, face à un ennemi particulier.

- Tiens donc ? Et que nous valent ces fameux combats si ce n'est le plaisir d'y participer ?

- De coquettes récompenses en fonction de l'ennemi vaincu.

- Et dans le cas où nous échouions ?

- Vous ne perdez pas la vie ; seulement la somme que vous avez dépensée pour lancer la bataille. Vous vous retrouverez également ici, devant moi, comme si rien ne s'était passé.

Intéressant comme système... ce petit sorcier devait sans doute se faire un peu d'argent sur le dos des plus téméraires - plus précisément sur ceux qui sont du genre à se mesurer à bien plus fort qu'eux par appât du challenge.

- Je vois... dis-je en me pinçant les lèvres en le pouce et l'index. C'est tentant, je veux bien l'admettre ! Alors ?

- Alors quoi ? s'enquit-il en écartant interrogativement les mains.

- Qu'avez-vous donc à me proposer ?

- Faites votre choix à partir de ceci.

Il me tendit alors un long parchemin sur lequel était inscrit une tout aussi longue liste de noms avec en prime les visages qui leur étaient associés. Dans le lot je reconnus quelques-uns d'entre-eux comme Radditz, Baddack et même... Pan ?
Sacrebleu !
M'efforçant de garder contenance, je levai les yeux du parchemin pour échanger un regard avec mon présent interlocuteur.

- Je peux vraiment affronter qui bon me semble ?

- Assurément, pourvu que vous ayez les fond nécessaires.

Je me retins d'ajouter "Pan comprise ?". Sa dernière réponse ne laissait planer aucun doute à ce sujet. Toujours est-il que je ne me sentais pas prête à taper sur le joli minois de ma compagne, et encore moins sur celui de sa forme juvénile !
Abîmer cette jolie petite frimousse... rien que l'idée me fait froid dans le dos !
Par contre, l'un des combattants avait piqué mon intérêt.

- Quel genre de guerrier est ce "Dodoria" ?

- Une brute - et officier par-dessus le marché - sous les ordres de l'Empereur Frieza. J'aimerais vous dire que son intelligence n'a d'égal que sa puissance mais... Non, ce serait faire passer du plomb pour de l'or. En revanche, le niveau de son orgueil peut atteindre des sommets ! Et quand on a le malheur de l'égratigner...

Je l'interrompis en lui présentant la paume de ma main.

- Stop ! N'en dites pas plus. Mon choix est fait~
Accordez-moi cette petite joute avec le tonneau de barbe à papa, voulez-vous ?

Deux cent cinquante zénnies le duel : ça ne me semblait pas cher payé pour une récompense qui en valait le double.
J'esquissai un petit sourire en coin.

- Tout de suite, chère cliente, m'assura-t-il en empochant ses billets. Laissez-moi juste un instant et je-

- Pas si vite, le coupai-je en levant un index à son attention. Je n'en ai pas terminé avec ma commande !

Je devinai la surprise sous son masque en bois.

- Plait-il ?

- J'imagine qu'il n'est pas impossible d'affronter plusieurs guerriers en même temps ?

- En... effet ? Et ?

Après avoir tâté le terrain, je lui glissai deux cent zénnies supplémentaires entre les pattes !

- N'oubliez pas le petit bonus, à savoir mes deux cent cinquante soldats Aliens~

- Vous comptez vous mesurer à une armée entière ?

- Un peu mon n'veu ! lui répondis-je tout en lui adressant un clin d’œil. Quitte à s'échauffer autant étirer le moindre de mes muscles !

- Donc... deux cent cinquante soldats Alien en même temps que Dodoria ? Vous me confirmez ? Vous en êtes bien sûr ?

- Maiiiiis ouiiii, aaaalleeeez ! Si je perds, ça fera vos affaires.
Alors au boulot, Monsieur le Gardien ! Montrez-moi de quoi vous êtes capable~

- ...Qu'il en soit ainsi.

Alors qu'il récitait des incantations sous son masque de bois, les mèches du brasier vert se mirent à danser sous mes yeux, à onduler au rythme de ses paroles jusqu'à se confondre avec elles. Le monde autour de moi se flouta et lorsque je battis des paupières...

...Un paysage bien différent s'offrit à moi ; celui de Namek, avec son ciel d'un doux vert et ses parcelles de terres morcelées, éparpillées sur un interminable océan. J'avais les pieds ancrés au sol, sur une herbe si courte qu'on pourrait croire qu'elle était couramment entretenue. Par-ci par-là quelques arbres brousailleux au long tronc agrémentaient l'ilesur laquelle je me trouvais en compagnie d'une petite poignée de montagnes au moins dix fois plus grandes que moi - elles ressemblaient plus à de gros rochers mais bon !
Au loin, je voyais des formes blanches et arrondies briser la monotonie de la planète. C'étaient des habitations d'une technologie bien plus avancée que la nôtre - celle des terriens en général, j'entends. Aussi fus-je particulièrement étonnée de voir des colonnes de fumée s'en échapper.
...Quelqu'un avait déjà lancé les festivités ?! Sans moi, qui plus est ?
Impensable !
Empruntant la voie des airs, je me précipitai en direction du village pour y découvrir... un véritable carnage. Certaines maisons n'étaient plus que des tas de gravats et des cadavres de grands bonhommes verts gisaient entre les demeures ravagées !
Très vite, l'odeur cuivrée du sang associée à celle des cendres m'assaillit les narines.
Je plissai le nez avant de me plonger immédiatement dans le Cœur de pierre. Il ne fallait pas que les émotions l'emportent sur ma raison : en contrebas, les ennemis étaient légion !
Je ne parvenais pas à tous les compter. Les soldats aliens, avec leurs collants, leurs lunettes de couleurs diverses et variées, leurs armures spéciales et leurs canon à bras, avaient l'air bien décidé à faire le ménage parmi le peuple Namek si bien qu'ils étaient éparpillés dans tout le village à la recherche du moindre survivant.

- Allez, on se bouge ! hurla l'un d'entre-eux. Rasons tout avant l'arrivée du Seigneur Dodoria ! Pas de quartier : place nette !

Et dire que j'ai payé pour assister à un tel spectacle...
C'était révoltant mais je parvenais malgré tout à me maîtriser.
Je descendis pour poser pied à terre sans me soucier de tous les regards qui s'étaient posés sur moi. Les soldats avaient tous eu le même réflexe : leur main gantée s'était posée sur l'appareil accroché à leur oreille.

- Ce n'est pas un Namek, remarqua l'un d'entre eux.

- Mais son niveau de puissance est tout aussi risible ! intervint un autre.

- Alors peu importe : liquidons-la comme tous les autres, caqueta une énième crapule.

Ils levèrent leurs bras armés en vu de faire de me faire disparaître dans un fantastique feu d'artifices.
Les bras le long des flancs, je poussai un léger soupir après avoir fermé les yeux.

- Vous qui semblez vous plaire dans le génocide...

Je les rouvris en grand avant même de terminer ma phrase !
Mon énergie filtra un peu à travers le cocon de quiétude que j'avais tissé.
Tous les appareils explosèrent en même temps, provoquant un hoquet de surprise parmi leurs détestables utilisateurs.

- ...Voyons voir si vous allez le vivre aussi bien une fois les rôles inversés !



D'une simple impulsion, je me projetai sur un soldat pour lui enfoncer ma botte en plein thorax ! Il se reçut le coup de plein fouet et, les yeux exorbités, alla s'écraser contre le mur d'une maison qui avait miraculeusement tenu jusqu'ici.
Le vacarme résultant éveilla l'instinct de survie des autres soldats. Ils me braquèrent de nouveau avec leurs canons avant d'en actionner le mécanisme de destruction ! Les rayons de Ki fusèrent dans ma direction mais il ne me fallut souffler qu'un simple mot pour les rendre inefficaces :

- Praesidium.

En un clin d’œil, un dôme mauve composé essentiellement d'alvéoles magiques m'engloba. Je ne le fis disparaître qu'une fois la poussière retombée.
Me découvrant intacte, les soldats s'échangèrent un regard stupéfait.

- A mon tour~

Ils furent frappés d'un léger mouvement de recul.
Je m'étais pour ainsi dire jetée dans leurs rangs, distribuant des frappes aussi fluides que puissantes à tous ceux qui avaient le malheur de trainer sur mon chemin ! Avec mes coups, je parvins sans mal à enfoncer des cuirasses et briser des os - crânes inclus. Il était inutile de faire jaillir mon aura, mes pieds et mes poings demeurant amplement suffisant pour faire taire à jamais mes présents ennemis. D'ailleurs, le poids de mon vêtement ne représentait pas un handicap assez important face à ce genre de petites frappes, ma vitesse étant encore et toujours bien supérieure à la leur quand bien même ces derniers auraient trouvé je-ne-sais-quel-truc pour fusionner.
En neutralisant le mal environnant à travers tout le village et plus loin encore, je perdis le compte des vies que j'avais prises ; dans mon sillage, les corps des soldats déchus souillaient l'ile sur laquelle je m'étais modérément amusée. Les restes de leurs canons brisés reposaient aux côtés de feu leurs propriétaires et, grâce au Cœur de pierre, cette vision chaotique me laissait totalement indifférente.
Parvenue à l'extrémité nord de mon territoire, je levai les yeux pour aviser l'arrivée des renforts ennemis. Sans doute que certaines de mes récentes victimes ont eu la sagesse de leur signaler la présence d'une effroyable anomalie sur leur lieu de mission.
Et au moins les nouveaux arrivants savaient-ils tous voler ! C'était déjà ça.
En revanche, c'était dommage pour eux car ils n'allaient plus jamais pouvoir poser le pied sur quelle terre que ce fut...
Oui : je ne comptais pas les laisser atterrir en paix et encore moins leur donner le temps de faire pleuvoir leurs tirs énergétiques sur ma personne !
Une main levée en direction de la nuée de soldats en approche, j'annonçai le nom de la technique qui allait tous les occire :

- Exilium !

Entouré de ses symboles ésotériques, le rayon de Ki violet fendit les cieux et happa une partie non négligeable de la méchante foule. J'entendis les guerriers hurler avant de disparaître purement et simplement dans ma déferlante d'énergie. Par le biais des symboles cabalistiques rouges qui me permettent de définir la courbe de mon tir, j'avais fait en sorte de ne pas tous les réduire au silence de cette manière.
Certains soldats se croyaient tirés d'affaire et, nullement touchés par la mort de leurs collègues, me redonnèrent l'assaut en poussant un cri de guerre !
J'attendis que les trois premiers pénètrent dans mon espace vital pour tapoter le sol du pied à trois reprises. Ma Manipulation Minérale me permit de faire jaillir trois robustes piliers de terre au moment où les aliens entreprirent de me faucher à coups de poings ou à coups de pieds ! Deux se reçurent les édifices en travers de la poitrine tandis que le plus malchanceux du lot se brisa les mâchoires sur celui qui lui avait fait barrage.
Avant même que les corps ne s'écrasèrent au sol, j'avais déjà réfléchi à ma contre-attaque.
Sous les yeux médusés de mes adversaires restants, je découpai mes piliers en tranches sur toute leur longueur à l'aide du revers de ma main droite entourée par le Discidium - cette fine couche de Ki mauve plus affutée qu'un rasoir !

- Voilà pour vous !~

Le signal me fut offert par le bruit de chute des trois larrons. Quand il eut enfin lieu, je dessinai quelques arabesques dans l'air afin de jouer plus efficacement de ma Télékinésie Zélodienne ; les rondins de pierre me servirent alors de projectiles, se brisant contre tous les imbéciles qui osaient encore me tenir tête !
Me sachant victorieuse, j'effectuai une volte pour me tourner vers de nouveaux horizons alors que les vilains tombaient à l'eau en hurlant.

- Comme ça pas de jaloux !

J'avais détecté d'autres énergies en provenance de l'Ouest. Sans doute que les aliens avaient répandu leur fiel partout autour du globe, sur d'autres terrains habités...
Cette fois-ci, je n'allais pas rester plantée sur mon ile à les attendre de pied ferme.
A l'aide de ma magie, je traçai avant tout la Rune Berkano dans la paume de ma main gauche.

- Ne jamais négliger les préparatifs aussi minimes soient-ils.

C'est très souvent la clé de la victoire, à vrai dire !
Je fléchis sur mes jambes...

- Allons donner une bonne leçon à ce congrès de dégénérés~

Décollage immédiat !
Enveloppée par mon aura, j'eus tôt fait de rompre la distance qui nous séparait, les soldats et moi, et de savourer la surprise sur leurs visages hideux. Ils poussèrent des cris d'exclamation que je ne m’embêterai pas à vous traduire au vu de leur nombre.

- Si jamais vous cherchez vos collègues, je vous invite à les rejoindre au fond de l'eau.

D'un geste à la volée, je fis jaillir une liane mauve du creux de ma main gauche qui s'entortilla autour du cou d'un type aux cheveux longs avec des cornes rouges sur la tête. Je le tractai vers moi en tirant d'un coup sec avant d'abattre mon coude derrière son crâne de sorte à lui faire crever la surface de l’océan !
Je rompis l'extrémité de mon lien pour le renouveler.
Entre-temps, un soldat plus téméraire que ses congénères me décocha un rayon depuis l'appareil situé sur son avant-bras. Je le déviai d'un simple revers de manche, le Tisse-Rune étant bien assez robuste pour ne pas accuser le coup après une attaque aussi rudimentaire. Une détonation eut lieu derrière moi, très vite ponctuée par un cri d'agonie sans équivoque.

- J'admire votre esprit d'équipe ! les raillai-je. Vous vous débrouillez comme des petits chefs !

Plus qu'à la peur ils cédèrent immédiatement à la provocation !
Je leur adressai un petit sourire amusé.

- Amateurs~

J'esquivai une attaque avant de répliquer par un petit taquet au niveau de la jugulaire de mon assaillant. Il eut un soubresaut avant que ses yeux roulent dans ses orbites et qu'il suive le même chemin que feu son camarade.
Il en fallait vraiment peu pour les jeter à l'eau, ceux-là !
Une autre attaque me fit me déplacer sur la droite ; un alien s'était mis en tête de me planter sa botte entre les cottes. J'enroulai ma plante ligneuse autour de sa jambe avant de me servir de sa carcasse cuirassée pour culbuter tous ceux qui avaient l'audace de se trouver à moins de dix mètres de distance par rapport à moi !
J'effectuai une ultime rotation sur moi-même puis...

- Laaaancer de poids improviséééééé !

Je lâchai prise sur mon lien, qui se rompit en pleine extension.
Les soldats hurlaient le nom de leur seigneur avant de choir dans l'eau ou d'essayer de prendre la fuite. Oui : j'ai bien dit « essayer », car je fus pour le coup plutôt généreuse sur la distribution des kikohas ! Tous mes ennemis moururent soit à la suite d'une petit explosion focalisée soit en se noyant dans le grand bassin sous nos pieds.

- Une bonne chose de faite ! Vous apprendrez ainsi qu'on ne s'en prend pas impunément aux bonhommes verts.

Tout en essuyant mes mains gantées l'une contre l'autre, je rejoignis la terre ferme.
Quantité de soldats avaient péri au cours de ces dernières minutes et ce constat-là ne soulevait pas la moindre vaguelette de culpabilité en moi. Le Cœur de pierre m'en préservait et c'était pour le mieux. D'autant plus qu'il me restait encore une entité à laminer. Cette même entité qui ne tarda pas à se pointer depuis le Sud de l'ile sur laquelle je me trouvais.
Je tournai la tête pour voir l'abominable tas de lard à la peau rose atterrir à quelques mètres de ma position, probablement dans l'optique pour me jauger avant d'espérer venger ses petits compagnons d'armes. En parlant de ça, je remarquai que l'imbécile en avait ramené une nouvelle petite poignée avec lui.
A demi-tournée vers leur commandant, je lui adressai un sourire indulgent.

- Qui es-tu ?!

D'un geste évasif, je balayai cette question inutile.

- Vous arrivez un peu tard. Dois-je comprendre par là que toute cette graisse qui vous cercle la taille aura suffit à vous ralentir ?

- Quoi ?!

Un autre geste tout aussi impétueux suivit cette question autrement plus inutile que la première.

- Pour faire simple et parce que je doute que votre petite cervelle étroite puisse se souvenir de mon nom dans l'autre monde, contentez-vous de m'appeler La Mauve. Je promets de ne pas vous en tenir rigueur.

Dodoria bouillonnait de rage. Mes propos avaient fait mouche mais cela ne l'empêcha guère de me jeter ses soldats en pâture.

- Tuez-moi cette vermine sur-le-champ !

- Tout de suite les grands ordres~



Un de ses sbires leva son arme sur moi. Je ne lui laissai pas le temps de tirer : un geste de la main plus tard, il subit les affres de la [color:8be9=#660099]Télékinésie Zélodienne et décolla dans les cieux avant de se fracasser par terre.
En pointant mon regard sur son voisin choqué, je me servis du même pouvoir mais pas de la même manière ; pour l'occasion, ce fut un effet de traction qui me permit de me débarrasser de l'affligé à l'aide d'un coup de pied ascendant en pleine mâchoire !
Le soldat, sans vie, subit les effets de la gravité mais avant même qu'il ne puisse arriver à hauteur de mon visage j'invoquai un Satelles qui éclot entre ses lombaires.
La main levée avec la sphère en suspension dans l'air, et juste au-dessus d'elle le cadavre tordu de l'alien posé dessus, je contemplai les quelques idiots encore présents après avoir assisté à ce spectacle.

- Ayez un peu de bon sens et fuyez, misérables. Peut-être est-ce là votre seule et unique chance de vous en tirer vivants, qui sait ?

Et un petit clin d’œil pour paraître plus indulgente que je l'étais, un !
Tous sauf Dororia essayèrent de se faire la malle par la voie des airs, et tous périr suite au passage téléguidé de mon Satelles. La sphère d'énergie mauve disparut dans une explosion au moment où elle percuta sa dernière proie !
Je vis alors que, sans doute par réflexe, Dodoria s'était protégé le visage de ses avants-bras.
Je haussai un sourcil étonné à son attention.

- Ne me dites pas que vous êtes sur le point de vous faire dessus ?

Ce fut la réflexion de trop : Dodoria, des veines saillantes sur son crâne garni de pics, me chargea de tout son être !

- Je vais t'arracher la langue, vermine terrienne !

Il avait les bras pliés le long de ses flancs, griffes pointées vers moi, alors qu'il était bien parti pour me donner un violent coup de tête. Je me laissai tombé sur le dos à sa grande surprise - j'eus même le temps de croiser son regard incrédule depuis le sol - avant de lui délivrer un double coup de pied en travers de son plastron qui le catapulta dans les airs !
Je me remis sur les pieds d'un simple coup de reins puis le rattrapai en vitesse alors qu'il essayait tout juste de freiner sa course. Après avoir tourné sur moi-même, je lui délivrai un violent coup de pied fouetté qui le cueillit en pleine poitrine !
Dodoria refit le sens inverse mais en vrillant cette fois-ci.
Il retomba lourdement sur ses petites pattes, fissurant le sol au passage, l'une de ses énormes mains pressée contre le buste fissuré de son armure.

- B-Bon sang ! C'est... impossible ! Qu'un déchet humain me mette dans un tel état... Le Seigneur Frieza va me tuer !

- Ce n'est pas de lui dont vous devriez vous soucier, lui soufflai-je subitement à l'oreille.

A sa grande incompréhension, j'étais apparue dans son dos à l'aide du Shunkan Ido.
Je fus plus gentille que prévu en le repoussant au loin d'une petite impulsion du plat de la main.
Ça n'empêcha pas sa lourde carcasse de dessiner une belle tranchée dans son sillage. Le gros rose s'immobilisa plus loin, avant de se redresser à quatre pattes. J'avais pleine vue sur le collant noir qui recouvrait son énorme postérieur.
Une vision fort peu ragoûtante.
En pliant un index taquin, je lui fis signe de retenter sa chance.

- Montrez-moi ce dont vous êtes réellement capable, gros tas de sucre !

- NE TE MOQUE PAS DE MOIIIIIIII !!!

Il banda ses muscles et plia sur ses jambes ridiculement petite par rapport au reste de son anatomie. Son aura rouge jaillit sous le coup de la colère et je devinais sans mal qu'il devait avoir gagner en puissance.
Restait à savoir s'il saurait en faire bon usage.
Dodoria chargea de nouveau, plus enragé que jamais !
Il me distribuait de lourdes frappes à la précision douteuse. Au grand dam de mon assaillant qui alternait coups de poing et coups de pied, j'esquivai les attaques en économisant mes mouvements autant que possible. L'air vrombissait et la terre tremblait sur son passage mais c'était tout. Rien de plus impressionnant que ce que j'avais vécu avant de me mesurer face à lui, en somme !
Je décalai latéralement ma tête de quelques centimètres pour éviter un coup de griffes avant de lui saisir l'avant-bras et de me glisser aussi souplement que vivement dans son dos en passant sous son aisselle.

- Garrgh !? fit-il.

Je lui relâchai le bras en même temps que j'appliquai la semelle de mes bottes sur le sommet de son dos. Surface robuste sur laquelle je me fis un malin plaisir de sauter à trois reprises, tout en y mettant à chaque bond un peu plus de force !
Le dernier me permit de jeter le gros rose au sol et d'effectuer une petit acrobatie dans les airs, les jambes droites et les chevilles jointes. Tandis que Dodoria raclait la terre avec son menton carré, je retombais sur mes pieds en toute quiétude~
Je me tournai vers lui pour le gratifier de mon analyse.

- Vous êtes certes puissant mais votre adresse laisse fortement à désirer, lui dis-je. Tâchez de travailler ça dans votre prochaine vie. Et surtout d'éviter de vous gaver de cochonneries, tiens !

Il était en train de se relever quand je l'entendis me supplier, le dos de sa main collé contre sa joue souillée et l'autre tendue vers moi :

- Ggh... A-attends ! N-ne me tue pas, je t'en prie !

Sceptique, je levai un sourcil à son attention.

- C'est très ironique que vous essayez de susciter ma pitié alors que vous et vos hommes n'en avez jamais eu pour le peuple Namek.

Les lèvres pincées, je raffermis soudain mon regard.

- Mais vous perdez votre temps : je n'éprouverai aucun remords après vous avoir occis.

Dodoria, blême de peur, eut un brusque mouvement de recul.
Néanmoins, il n'avait pas pour autant abandonné tout espoir car son expression se fit plus féroce !

- VA CREVER !

Après avoir rejeté la tête en arrière et bombé son énorme poitrine, il se pencha en avant et libéra une énorme quantité de Ki d'entre ses lèvres pulpeuses !
Seulement je l'avais vu venir alors, prudente comme j'avais appris à le devenir, javais pris soin d'appliquer à l'insu de Dodoria mon sortilège d'immobilité totale : Gratia. Les symboles cabalistiques avaient afflué sur l'épiderme rosâtre de mon adversaire tandis que le Ki avait mis deux secondes de plus à quitter son énorme gorge. Le temps qu'il me fallait pour sauter par dessus le rayon mortel et forcer l'horrible bouche à se fermer en appuyant mes pieds sur le sommet du crâne de son propriétaire.
L'attaque énergétique s'interrompit, et je profitai de ce petit temps d'arrêt pour m'accroupir et tracer quelques lignes magiques entre les pics qui composaient la... « chevelure » de Dodoria ?
Ce dernier claqua ses mains griffues au-dessus de sa tête dans l'optique de m'écrabouiller !
Je quittai mon perchoir in-extremis et roulai par terre avant de couler un regard en coin à l'officier maléfique.

- T-Tu ne peux pas... être plus puissante que MOI !!!

- On s'en fiche. Vous êtes déjà mort.

- Qu'est-ce que t-... ?!  WOOOAAARH!

Je claquai des doigts alors qu'il s'élançait vers moi.
Ferhu, que j'avais préalablement tracée sur son front d'une main experte, s'activa dans la foulée. En un instant, l'imposante silhouette de Dodoria fut gagnée par le Feu Primordial !
Les flammes mauves le rongèrent alors qu'il s'agitait dans tous les sens.

- Prière de ne pas souiller ces terres, fis-je en levant une main.

Afin de préserver le sol de son imminente destruction, je recourus une fois de plus à l'usage de la Télékinésie Zélodienne. L'officier alien, ainsi suspendu dans les airs, périt en goûtant aux infâmes souffrances qu'il aura fait subir au peuple qu'il avait tenté de décimer.
Il ne fallut pas plus d'une minute pour qu'il ne reste plus rien de ce fléau ambulant.

- Vous n'aurez pas fait long feu.

Baissant la main que j'avais levée, je désactivai le Cœur de pierre et fis volte-face.
Il était temps pour moi d'aller récupérer ma récompense, sans omettre de réprimander un peu le Gardien Intemporel qui n'avait vraisemblablement pas jugé bon de me prévenir dans quel bourbier j'avais dû par mettre les pieds.