Voilà un homme très à cheval sur ses principes ! Il refusait catégoriquement de se servir par lui-même et, par extension, de revendiquer la propriété de cette grosse carcasse de ptérodactyle encore fumante.
Marisa avait les yeux scotchés sur le guerrier. Je m'imaginais qu'elle essayât de comprendre sous une vue d'ensemble les us du concerné puisqu'elle portait maintenait un symbole de son clan autour du cou.
Je haussai les épaules.

- Soit, répondis-je en toute aménité. Disons que chez nous, lorsque le cuistot donne le feu vert à ses convives, ceux-là sont libres de leurs mouvements dans la mesure où ils ne fassent pas montre d'une insolente voracité.

Autrement dit : qu'ils en laissent tout de même un minimum à leurs compagnons de tablée.
Mais ici Deikon avait fait son choix. Et comme précisé plutôt, je ne voyais aucun inconvénient à jouer du coutelas pour service en bonne et due forme notre ambitieux Traqueur de lunes.
Je m'y attelai sans plus tarder non sans continuer à discuter en toute sérénité :

- Cela dit j'imagine qu'il est logique, quelque soit la tradition, que l'on serve toujours l'invité en premier~
Alors, enjoy !

Je lui offris une part généreuse, et pas seulement parce qu'il appartenait à cette fameuse race guerrière à l'estomac distendu ; Marisa avait beau être en plein croissance, il ne lui en faudrait pas beaucoup pour la repaître. Bien sûr, cette idée n'allait pas m'empêcher de lui servir une portion un peu plus conséquente que la mienne. Notre jeune et adorable fermière était certes mince, mais elle remuait énormément.
Drôlement affamée et reconnaissante pour mille, Marisa fut bien heureuse de se graisser les doigts pendant la dégustation. Je n'avais pas besoin de la guetter au cas où elle aurait eu l'indécence de s'essuyer les mains sur un pan de sa robe : celle-ci était en si piteux état qu'elle finirait au recyclage avant la nuit tombée !
Je m'installai face à Deikon, dans une position similaire à la sienne.
Avant de planter ses dents dans le beefsteak, il nous fit part de sa réflexion par rapport à ses projets de conquête. Il visait bien entendu le titre de Roi d'une planète entière, en particulier parce qu'il craignait que ses futurs sujets répétassent les erreurs mortelles de leurs prédécesseurs.
Deikon ignorait s'il était taillé pour cette fonction. Moi, en toute honnêteté, je ne l'enviais pas.
Un grand pouvoir impose de grandes responsabilités, ça je l'avais bien compris. Néanmoins, devoir rester le cul vissé sur un trône, entourée d'une armada de gardes armés jusqu'aux dents... très peu pour moi ! Quand bien même existait-il maints points positifs à ce statut de Roi, je tenais avant toute chose à ma liberté de mouvements. Hors de question de ne vivre plus que pour la politique et l'extension d'un peuple parmi tant d'autres ! Plus qu'une position élevée - donneur d'ordres ou autres - j'envisageais plutôt d'étendre mes connaissances sur bien des sujets tout en explorant les recoins d'un univers dont les limites n'avaient pas encore été fixées.
Et pour cela, une vie entière ne me suffirait pas.
Ceci dit, j'approuvais la promesse que nous avait fait le saiyan.
En bonne goinfre, Marisa l'accueillit avec un entrain explosif.

- Eh ben moi, ch'y ch'erai - t-chu peux y ch-compter ! lâcha-t-elle entre deux grandes bouchées. (Sous mon regard inquisiteur, elle avala hâtivement le contenu de sa bouche.) On parle quand même de mettre les pieds sur une autre planète ! s'excita l’éternelle enfant. J'suis archi-motivée !

Une remarque pleine d'innocence qui me fit esquisser un petit sourire amusé.

- Une décision intéressante, gloussai-je. Mais tristement irréfléchie. Je mettrais ma main à couper que tes récents déboires - mis en évidence par l'état de ta robe - achèveront de convaincre ta grande sœur qu'il serait fou de t'en donner l'autorisation.

Marisa ouvrit grands les yeux, les fit cligner à trois reprises, puis les baissa sur ses vêtements saccagés. Là, elle se prit la tête entre les deux mains, salissant plus encore sa robe en y déposant "accidentellement" son repas dessus.
Je poussai un profond soupir.

- Ah !!! T-t'as raison ! Val' va me tordre le cou comme une oie ! (Elle prit un air paniqué.) Qu'est-ce que j'vais bien pouvoir lui dire ?! J'vais me retrouver séquestrée dans ma chambre jusqu'à la fin de ma vie si jamais j'me présente à elle comme ça !

- En effet, répondis-je avec détachement. (A cette occasion, je regrettais l'absence de thé - celui de ma chère mère aurait largement fait l'affaire.) Échec et math assuré. Ton enseignement ? tué dans l’œuf par tes propres agissements.

- Aaah !! J'suis complètement fichue !

- A peu de choses près, oui. Maintenant, si tu veux un bon conseil : savoure les derniers vestiges de ce copieux repas. (Et pour bien enfoncer le clou...) Quelque chose me dit que les prochains, en terme de quantité, n'auront rien à voir avec celui-ci.

Pour que ça lui serve de leçon, je choisis de la laisser mariner dans son jus. Ses petits couinements de désespoir ne m'empêchant pas de converser avec Deikon comme si de rien n'était.

- Nous disions donc... Oui ! Ce serait pour moi l'occasion d'avoir un aperçu de ce futur chez-vous. (Nouveau sourire un brin taquin à l'adresse de la rouquine.) Comment pourrais-je vous refuser cette invitation ? Cette diabolique sanction qui guette mon apprentie n'est pas supposée m'éclabousser, après tout. Puisqu'elle n'était pas sous ma responsabilités à ce moment-là~

- C'est trop injuuuuuuuste ! s'écria une Marisa proprement scandalisée.

- Bien au contraire, objectai-je. Ça ne l'est que trop peu. Tu aurais mieux fait de venir me consulter au lieu de foncer à la rencontre d'un parfait inconnu. De cette manière, nous l'aurions accosté ensemble. (C'est bien volontiers que je ne lui laissais par le temps d'en placer une.) A ton avis, que te serait-il arrivé sur tu étais tombée nez à nez avec une grosse brute sans cervelle qui éprouverait un certain penchant pour les jeunes filles dans ton genre ? (Elle voulut argumenter, mais là encore je l'en empêchais d'une main levée.) Non, ne me réponds pas tout de suite ! Contemple plutôt cette viande que tu as sur tes genoux et la réponse te viendra tout naturellement.

Ses lèvres entrouvertes finirent par se refermer.
Elle savait qu'elle n'était pas en position de se rebiffer. Je le reconnus à son petit air penaud.
A défaut de se concentrer sur mes ouvrages et d'en tirer quelque chose de bénéfique, Marisa assimilait de ma bouche une leçon de vie qu'elle n'était pas prête d'enfreindre à nouveau.

- J'ai merdouillé, bredouilla-t-elle.

- Jure-moi de ne plus recommencer et je te préserverais - pour cette fois seulement - des foudres de Valéria.

Gonflée d'un tout nouvel espoir, elle releva le menton et me promit :

- Vraiment ?! C-C'est d'accord ! Tu ne m'y reprendras plus, c'est juré !

- Parfait, conclus-je avant d'en revenir à Deikon, un sourcil arqué. Au fait, cette fameuse planète... vous l'avez déjà choisie ?

Peu désireuse de croquer dans de la viande froide, j'entamai distraitement ma part.

Réponse négative, donc ! Ce n'était pas demain la veille qu'il aurait le pouvoir de ressusciter les traditions de son peuple guerrier sur une planète à part. Malgré tout, quelqu'un s'était attaché ses services en tant que combattant. Et grâce à cette collaboration, il espérait bien obtenir une récompense répondant parfaitement à ses nobles ambitions ! Le deal consistait en la récupération d'une "planète principale perdue" - pour ne pas dire conquise, j'imagine - en échange d'un astre viable sur lequel il aurait le droit de s'établir.
Je notais mentalement qu'il ne s'était pas foulé sur les précisions. Cela pouvait signifier plusieurs choses... à commencer par une honte relative à l'identité de son mécène qu'il avait volontairement omis de me présenter - même très sommairement, rien qu'en le nommant - ou par le besoin de ne point trop en m'en dire par crainte de se faire un nouvel ennemi alors qu'il estimait sans doute avoir le contraire sous les yeux.
Par égard pour cette amitié naissante, je choisis bien volontiers de ne pas titiller le saiyan plus que de raison sur un sujet potentiellement sensible.
De cette façon, en l'absence de preuves déplaisantes, je privilégiais tout naturellement la bonne pensée inconditionnelle. Un mode de penser qui me convenait tout à fait dans la mesure où mon optimisme est à toute épreuve~
Par ailleurs, le contexte se prêtait davantage à la camaraderie qu'à la joute - physique ou verbale.

- Cela fait donc de vous un mercenaire à la botte de je-ne-sais quel dirigeant galactique, soulignai-je avant de lever une main devant moi. Pour être tout à fait honnête, j'apprécie que vous me teniez dans l'ignorance parce qu'il se pourrait bien qu'un jour ou l'autre, votre commanditaire vienne me mettre des bâtons dans les roues - ou inversement. (Je secouai évasivement cette même main que j'avais levée.) L'avenir nous en dira davantage à ce sujet, et je ne vois aucun inconvénient à laisser le temps suivre son cours tant que notre belle planète bleue ne devient pas l'enjeu d'un conflit de grande échelle.

Il y avait déjà cette histoire, récente et inquiétante, qui impliquait une poignée de démons triés sur le volet qui s'en étaient pris aux plus solides guerriers de la Terre.
Malheureusement, tous ne s'en étaient pas sortis aussi bien que ce vieux pervers à qui j'avais sauvé les miches...
Je balayai cette pensée de mon esprit avec pour simple dessein de profiter de l'instant présent.
A quoi bon préparer un barbecue si c'est pour se retrouver face à ses convives en tirant une tronche de six pieds de long ? je vous l'demande ! Moi, c'est avec un sourire de bienheureuse que je comptais me régaler en compagnie de ce guerrier et de ma gourmande de frangine~
La bouche affairée sur ses doigts sales, cette dernière émettait de gros bruits de succion sans avoir l'air de s'en rendre compte.

- Moi qui craignais de sous-estimer la voracité de Deikon, dis-je sans émotion aucune. Je commence à me dire que je me suis trompée d'interlocuteur. N'est-ce pas, Marisa ?

La pile électrique se goinfrait avec un tel enthousiasme qu'elle mit un certain temps à me comprendre, puis à lever ses grands yeux sur moi.

- Mmmnuuhh ?

Oui : elle avait abandonné ses doigts pour jeter son dévolu sur un autre morceau du ptérodactyle. Le spectacle était pour le moins impressionnant - surtout si on s'amusait à comparer la taille de la demoiselle à cette portion qu'elle souhaitait ingérer.
En y assistant, on aurait tout à fait pu croire que la nature lui avait fourni des gènes de saiyan !

- Tu manges comme une cochonne, finis-je par lui faire remarquer. Et j'en viens à me demander si tu ne vas pas te mettre à grignoter les os avant de consommer l'ourlet de ta robe en guise de dessert. Franchement, je m'inquiète.

Avec un énorme bruit de déglutition, Marisa s'efforça d'avaler le monceau de viande qu'elle s'était fourré dans le gosier sans même avoir pris le temps de le mastiquer correctement.
Conséquence logique pour une créature n’appartenant à aucune espèce de cartoon : les yeux révulsés, la jeune fermière commençait à s'étouffer.
Ce qui me fit évacuer un soupir et m'incita à me rapprocher pour lui claquer généreusement le dos alors qu'elle-même se cogner le buste tout en poussant sur sa gorge.
Enfin, elle porta une main à sa bouche et régurgita l’élément adipeux qui lui obstruait la trachée.

- Kof ! Kof ! M-Merci, Ry', lâcha-t-elle d'une voix enrouée, des larmes dans le coin des yeux. J'ai bien cru que j'allais calancher...

Avec deux doigts tendus, je lui infligeai une micro-tape sur la fontanelle. Elle émit un couinement éloquent puis me gratifia d'un regard de contrariété.

- Ce n'est pas une course, la réprimandai-je en lui taquinant la pointe du nez d'un index sentencieux. Prends le temps de bien manger ! Et commence déjà par éviter de te gaver comme une oie. Sauf si tu envisages de sentir ton foi gonfler comme une baudruche, et de finir par le vomir lui aussi.

- Q-quoi ?!... ç-ça peut arriver un truc pareil ?! éructa-t-elle, les yeux presque aussi gros que son estomac.

- En te regardant virer au blanc, je me dis que ça l'est, oui, convins-je tout en lui tapotant l'épaule. Allez ! Tâche de faire un peu plus attention à ta santé. C'est l'estomac qui porte les jambes, ne l'oublie pas ! Tu ne gagneras rien à le bousculer de la sorte.

Elle opina de la tête et, vidée de son enthousiasme envahissant, mangea plus sagement.
Je pus dès lors me concentrer sur la proposition de Deikon non sans - petit clin d'oeil à Marisa - prendre le temps d'assimiler ma portion.
Mon interlocuteur souhaitait se dégourdir les muscles sous prétexte qu'un peu d'exercice lui permettrait de mieux digérer. Ça, et aussi le fait qu'il n'avait pas souvent eu l'occasion de se donner à fond.
Avant de lui répondre, je glissai un coup d'oeil panoramique sur les environs...

- Un petit sparring, vous dites ? Hmm... L'endroit m'a l'air désert. Aucun touriste zélé n'aura l'occasion de s'en approcher avant un bon moment. Des conditions somme toute favorables à un duel d'exhibition, reconnus-je avant de brandir deux doigts et de les secouer devant mon visage. C'est d'accord, mais à condition que vous respectiez les conditions suivantes : aucune attaque explosive en direction du sol ni aucune métamorphose grandiloquente !

Pan m'avait déjà prévenue ; à mon niveau, je me savais parfaitement capable de réduire la Terre en poussière d'une simple attaque à base de Ki. Jusqu'ici, j'avais réussi à ne pas commettre l'irréparable en combattant sous ma deuxième forme de combat. Ceci dit, je préférais éviter de prendre des risques inutiles - surtout avec un simple sparring !
La perspective d'un bon combat avait excité Marisa, tout naturellement.

- Oh, oui ! J'brûle d'envie de vous voir vous coller quelques bourre-pifs, moi~

Comme pour nous ambiancer, elle s'était mise à taper dans ses mains.
Sans doute qu'elle trouvait cela plus "géniaaaaaaal" que ses dernières lectures...

Deikon avait eu tout à fait raison d'insister auprès de Marisa sur le fait de manger aussi bien que proprement ! Dans ce cas là, deux remarques valent toujours mieux qu'une, et celle de notre hôte était autrement plus détaillée que la mienne ; elle se portait sur les conséquences psychologiques d'un potentiel et regrettable étouffement par gavage.
Je vis que Marisa était suspendu aux lèvres du guerrier et ne pipait pas mot.
Elle n'était pas en position de l'interrompre dans son argumentation et, très certainement, ne s'imaginait pas non plus capable de le contredire. Il y eut tout de même un petit instant où le visage de la rouquine s'était éclairci. Elle était friande des bonnes histoires alors forcément cette légende de la "grande tablée des dieux" mentionnée par un homme robuste et confiant en ce qu'il dit n'avait pas manqué de faire battre son petit cœur d'aventurière !

- Vrai ? s'enquit-elle d'une voix plus timide. On peut manger tout ce qu'on veut après avoir mourru ?

- Peut-être, qui sait ? intervins-je avec un soupçon d'empressement. Mais la question que tu devrais plutôt te poser serait : "est-ce que cela vaut vraiment la peine de calancher ?"

- Euuh... j'imagine que non ?

- Correct !

Entre-temps, Deikon eut promptement réfléchi sur mes conditions. Il jugea bon de les respecter, craignant lui aussi de voir la planète exploser sous un de ses éventuels assauts énergétiques. Mieux encore : il me promit de ne point faire usage des kikohas au bénéfice des attaques physiques !

- C'est tout à votre honneur, dis-je en retour. Je vais donc moi aussi les proscrire durant ce duel ! Croyez-le ou non : je suis aussi douée avec les mains qu'avec les pieds~

Il s'était reculé, et j'avais fait de même en agitant tranquillement les mains à hauteur de visage. Contrairement à ce que l'on pourrait croire en les voyant, ces gestes n'étaient pas vains puisqu'ils me permettaient de tisser, à l'insu de tous, une toile télékinétique tout juste assez fine et solide pour ralentir une offensive directe.
Je ne m'étais pas seulement concentrée sur cette tâche ; l'autre moitié de mon attention était portée sur le guerrier à l'aura noire et dansante !
Visiblement, je n'avais pas affaire à un saint...

- Whaaaaw ! J'avais jamais vu un feu aussi bizarre avant aujourd'hui, lâcha Marisa, que ce soudain dégagement de puissance avait tendance à décoiffer.

Nous nous tenions pourtant à bonne distance d'elle. Comme quoi Deikon n'était décidément pas un combattant à prendre à la légère !
Afin de faire bonne figure, j'optai pour une garde haute. Je voyais entre mes mains modérément espacées le visage de mon opposant. Contrairement à lui, mon aura ne fluctuait pas ; elle était bel et bien présente mais il n'y avait simplement aucun signe de sa présence autour de moi.

- Intéressant, soufflai-je. Votre aura est plutôt exotique ! Sauf erreur de ma part, je n'en avais jamais vu de semblable auparavant...(J'eus un sourire en coin.) Voyons voir ce qu'elle a de si terrible, en dehors de sa teinte ténébreuse~

D'un mouvement de doigts, je l'invitai poliment à tenter sa chance. Il eut vraiment tôt fait de la saisir - et à bras le corps, peut-on dire ! Le guerrier aux cheveux ébouriffés disparut de mon champ de vision sans même se douter que je ne me contentais pas seulement de l’observer avec les yeux ; mon esprit lui-même suivait à la trace sa signature énergétique.
Entre cette focalisation de haute précision et la présence de la membrane télékinétique que j'avais érigée préalablement, il aurait tout aussi bien pu apparaître dans mon dos pour me porter un coup que cela n'aurait fait aucune différence. Mais bien que rentre dedans, Deikon n'était apparemment pas quelqu'un de fourbe : il menaçait juste de me refaire une beauté avec son poing serré ! Dommage pour lui, car il ne put bénéficier à proprement parlé de son élan. Ses cinq phalanges s'engluèrent dans ma protection éphémère, ralentissant son coup au point qu'il me fut tout à fait possible d'esquisser le direct d'un mouvement de tête latéral. J'entendis comme un courant d'air siffler tout près de mon oreille droite.
Un coup somme toute bien équilibré, à en juger par le son produit !
Ni une ni deux, je tirai profit de cette proximité pour lui saisir l'avant-bras tout en pivotant sur un pied. Le but de la manœuvre étant de me pencher légèrement en avant et d'entraîner mon adversaire par-dessus mon épaule - une projection assez rapide et simple d'exécution.
A la réalité, cela m'importait peu de savoir si oui ou non son dos allait s'écraser au sol dans un fracas assourdissant ; je comptais bien enchaîner immédiatement par une série de petits coups rapides au niveau du visage et possiblement des côtes.
Je ne voyais absolument aucun intérêt à frapper les parties les plus solides de son anatomie. Et si je pouvais le harceler de cette manière sans pour autant négliger ma garde, quel intérêt aurais-je eu de m'en priver ?

HRP: