Malgré sa luxuriante végétation, peu de gens connaissaient l'existence de cette planète. Et parmi ces rares connaisseurs, il y en avait bien moins qui avaient pris connaissance de sa véritable appellation, donnée par son premier observateur affublé du même nom - Aruncus (ou "Barbe de Bouc" pour les intimes) - et porté disparu à ce jour.
Mais attention : qui dit rare ne signifie pas pour autant inexistant !
Parmi les subalternes de l'impitoyable Démon du Froid, des chercheurs ambitieux n'étaient pas passés à côté des mythes et autres légendes glanées dans les confins de l'Univers - certains en faisaient même mention pendant leur pause café.
Bien sûr : la science ne se contente pas de quelques spéculations pour daigner se déplacer, et les explorateurs payés selon la qualité de leurs trouvailles n'étaient pas aussi nombreux qu'à la glorieuse période de règne de leur terrible dirigeant.
Alors cette planète verte trop peu connue restait encore inexplorée et (prétendument) inoccupée - pas par une espèce intelligente, du moins.

Pas la moindre parcelle de ce monde délaissé par l'Empire n'était vide de bois ou de végétation ! Les plaines ? Inconnues au bataillon. Les déserts ? Vous pouviez toujours rêver pour en trouver. La mer ? Pas exactement. Oh ! Il y avait bien de l'eau, mais pas en grande quantité comme sur la belle planète Terre. La végétation absorbait très vite la moindre goutte de pluie qui s'échappait des nuages, et il y avait fort à parier que cette même végétation se nourrissait aussi des êtres-vivants car dans le cas contraire il y en aurait probablement qui vivrait parmi elle, non ?
Bon, peut-être que les pluies acides saisonnières n'aidaient pas non plus...
Enfin bref ! Pour les botanistes au bocal un peu fêlé, ce monde représentait une véritable aubaine. Un immense coffre au trésor ! Un potentiel pas de géant pour LA science.
Mais encore fallait-il pouvoir poser le pied dessus pour en dénicher les vraies raretés, puis repartir avec sans se perdre en chemin... et surtout sans perdre la vie, gobé par une plante mangeuse de chair.
Pour cette mission, l'aide d'un guerrier était donc indispensable. Si possible un type avec la tête sur les épaules, et non pas une brute dégénérée incapable de contrôler son Ki. Ce genre de spécimen, ça n'aide pas grand monde, et surtout pas la science !

Informations complémentaires :
Je te laisse définir l'endroit où tu comptes atterrir, tout comme tu es libre de jouer un sous-fifre qui te servira de guide pour cette mission - au cas où Usaï serait incapable de reconnaître une plante spécifique parmi tant d'autres. Sache aussi que la réussite de tes futures actions dépendra autant de leur logique que du hasard (Souffle sur les dés, ça porte chance à ce qui parait!).
Alors à toi de jouer !

Toutes les précautions nécessaires avaient été prises pour que le vaisseau ne pâtisse pas d'un atterrissage fait à la va-vite. De toute évidence, le personnel vivant dans cet engin spatial était des plus compétents !
Enfin, heureusement qu'il y avait un intellectuel dans le groupe pour équilibrer un peu le tout, sans quoi tout le monde aurait fini dans de beaux draps...
Bref ! Après ce fiasco pour trouver de l'engrais dans son propre vaisseau, Usaï allait pouvoir entonner sa petite ronde. Il s'était bien équipé, le bougre ! Assez pour que les mauvaises surprises liées à l'atmosphère étrange de la planète Aruncus n'aient raison de lui. Il pouvait donc se balader l'esprit serein, avec une assistance vocale qui sans doute lui sera d'un grand secours au vu du peu de neurones dont il dispose.

Quand le Demi-Saiyajin quitta son vaisseau, il déboucha sur une zone défrichée. Tout autour de lui, ça sentait le végétal carbonisé et des volutes de fumée s'élevaient çà et là depuis le sol. Rien de toxique pour le moment, à vrai dire. Depuis son point d'observation, Usaï, déclaré officieusement premier défricheur d'Abuncus, disposait d'une vue dégagée sur la jungle qui se trouvait à une bonne centaine de mètres de distance par rapport à son vaisseau.
Et Ô surprise : il n'y avait pas la moindre trace de vie dans les parages !



Il put donc élargir son périmètre de repérage et s'approcher des arbres gigantesques qu'occupaient les quatre-vingt dix-neuf pourcents du territoire de cette planète. Certaines feuilles, d'une dimension impressionnante, parfois plus grandes encore qu'une baleine, chatouillaient la voûte céleste. Des nuages jaunes leur frôlaient les fibres et, à leur contact, même les plantes les plus imposantes refusaient de grimper plus haut, rongées à leurs extrémités par de l'acide condensée.
S'il n'y avait pas moyen de monter plus haut, il y avait toujours moyen pour rejoindre la terre ferme, dissimulée par l'étouffante frondaison des arbres sur-dimensionnés. Une plante ligneuse permettait cette descente car, au milieu de ses semblables, ses feuilles étaient disposées de sorte à former un gigantesque escalier en colimaçon.
Mais gare à l'obscurité ici-bas, car plus vous y descendez moins vous y voyez.
La végétation était bien trop dense pour permettre à la lumière de filtrer.
Et ce n'est qu'encore plus bas, proche de la terre, aux pieds des arbres titanesques, que d'autres végétaux conféraient un minimum d'éclairage aux très rares explorateurs.
La bioluminescence s'en donnait à cœur joie, produite à la fois par des champignons qu'on jugerait magique à s'y méprendre et quelques plantes plus effilées dont les têtes florales ressemblaient presque à des lanternes.

Informations complémentaires :
Et on plante le décor ! Pour le moment, ton exploration se passe plutôt bien. Libre à toi de la décrire - ainsi que les réactions de ton personnage - aidé par tous les petites détails que je me suis efforcé de te donner.
En même temps, plus j'en apprendrai sur la plante que tu recherches et plus je pourrai te réserver des coups bas~

HRP:

Devant pareil spectacle, il y avait effectivement de quoi tomber en arrêt. On assistait pas à ça tous les jours. Mais le Demi-Saiyajin n'était pas au bout de ses surprises. Il y avait encore bien trop à voir sur cette planète.
Si proche du sol, les plantes grimpantes pullulaient et l'humidité en était presque étouffante. la température ambiante n'était pas si chaude que ça - c'était même carrément supportable. Oui, il y faisait bon vivre.
Si quelques plantes luminescentes faisaient la taille de l'explorateur, il n'en existait pas moins qui le dépassaient de très, très haut ! Lever la tête pour en apercevoir la frondaison était inutile car cette dernière se perdait dans le décor par-delà plusieurs barrages de branches, de ronces et de lianes terriblement élastiques. Essayer de les escalader ne rimerait à rien, sinon à se retrouver stupidement entortillé dans un piège naturel.
Aux pieds du Demi-Saiyajin, l'herbe... n'en était pas vraiment. En fait, bien plus nombreuses que des brins, on voyait des petites têtes de fleur s'épanouir de tous les côtés, à la manière d'un champ. C'était un spectacle envoûtant.
Toujours plus envoûtant...
Mais le chemin ne s'arrêtait pas là. Évoluer depuis la voie des airs était à proscrire dans cet espace restreint. La terre meuble représentait une bien meilleure perspective de progression, car elle offrait de bien meilleures débouchées.
Aussi, au bout d'un certain moment, à une certaine profondeur de cette jungle féérique, la faune se faisait enfin entendre. Les insectes stridulaient, invisibles à l’œil nu mais à priori de grande tailles à en croire l'intensité des sons. Les seuls sur lesquels il était possible de poser les yeux ressemblaient... à un croisement entre le poisson et la luciole ! Ces espèces inconnues de tous lévitaient à quelques centimètres du sol comme un poisson nage sous l'eau. On pouvait les entendre bourdonner et pousser des petites "plop!" au rythme de leurs claquements de mâchoires.
Ces choses-là étaient à priori inoffensives, puisqu'elles se contentaient toute sans exception de contourner Usaï et de disparaître dans des bois plus tranquilles.
Cette jungle cachait encore bien des choses sous le couvert de ses énormes feuilles. En l'occurrence, au bout d'un certain temps, de tout nouveaux bruits parvinrent aux oreilles du Demi-Saiyajin. On aurait dit que quelqu'un produisait des efforts en soulevant une lourde charge ! Et sa source n'était nulle autre qu'une toute petite silhouette un peu rondelette, qui se révélait être de dos par rapport à son observateur. Sa tête, surmontée d'un couvre-chef aux allures de champignon brillant, était inclinée vers le sol.
Le petit être fléchit sur ses jambes et posa son fardeau sur ses épaules. Il s'agissait vraisemblablement de lianes qu'il avait nouées les unes avec les autres pour former un paquet plus pratique à déplacer.
Quand il se tourna enfin, ses yeux phosphorescents s'arrêtèrent sur le Demi-Saiyajin et alors il...

Informations complémentaires :
Tatatatin ! On en arrive à la partie véritablement amusante, alors prépare-toi~
Je ne peux pas continuer plus en avant sans découvrir la réaction de ton personnage.

...se rida et poussa un rugissement ! La créature qui ressemblait à une parodie de nain avait les dents aiguës et une barbe de la couleur du vomi. On devinait facilement à son expression qu'elle n'avait pas grand chose d'amicale ni aucune intention pacifique à l'égard de l'intrus.
 Fait qui fut largement souligné par l'arme qu'elle extirpa de son étrange chapeau en forme de tête de champignon. C'était une hachette à la double lame phosphorescente, d'apparence gluante avec quelques fils très peu ragoutants reliés à la main qui la tenait.

- Graba-grabah-grabah !

De toute évidence enragé, l'abominable nain barbu se rua sur Usaï avec la ferme intention de le débiter à coups de hache. Il brassait l'air avec comme un fou et ses petits pieds chaussés de rouge battaient la terre meuble avec frénésie ! La taille supérieure de son opposant ne l’inquiétait guère - clairement pas autant que son indésirable présence en ces lieux boisés !
Quand il fut à moins de deux mètres du concerné, l'enragé bondit comme un cabri et porta un nombre incalculable de coups de hache.
Très rapide pour un nain, le bougre !

- Bragahdabraaaaaah !!!!

Comment Usaï allait-il réagir face à cet assaut... et suite à cette insulte, qui plus est ?

Au contact de la peau d'Usaï, les éclaboussures fluorescentes laissées par le passage de la "hache" du nain se mirent à luire au moment où ce dernier fut repoussé par un Kiaï.
L'ersatz de troglodyte, guère très stable sur ses petits appuis, rebondit trois fois au sol avant de s'immobiliser. Sur son chemin, aux endroit où il avait atterri, deux grosses taches jaunâtres maculaient la terre.
Quand il releva la tête pour toiser le Demi-Saiyajin, le nain esquissa un sourire diabolique.

- Gra-kah-kah-kah-kah-kah !

Le bougre était vraisemblablement en train de ricaner.
Mais de quoi ? Eh bien, de plusieurs choses !
Les petits points de patte visqueuse collés aux bras d'Usaï montèrent soudain en température, entrant à priori dans une phase d'ébullition, puis détonèrent dans un bruit sourd. De ces micro-explosions résultèrent quelques brûlures particulièrement irritantes. Le Demi-Saiyajin pouvait au moins s'estimer heureux d'avoir conservé ses bras, même si de maigres panaches d'une fumée à l'odeur proprement infecte s’échappaient de ses petites plaies fondues.
En tout cas, l'explorateur avait obtenu une réponse à son appel à l'aide.
Une bien vilaine réponse, certes...

- Abrah-gah-dah-brah !!

L'insupportable nain ne s'était pas départi de son effroyable rictus !
Il comptait bien faire payer l'affront de sa chute au jeune métisse.
En exécutant une petite danse tout à fait ridicule aux yeux des profanes, la petite créature diabolique aux doigts luisants fit émerger deux limons des taches jaunâtres qu'il avait créés en rebondissant par terre.
C'était de la magie ! Une sorte de magie pas très propre, cela dit.
Le méchant nain pointa Usaï de ses index tendus et ses invocations de mauvais goût se jetèrent sur lui !

Les limons disparurent dans deux nuages de fumée jaunâtre, le Ki les ayant emportés avant même qu'ils ne puissent atteindre le Demi-Saiyajin. Il s'était pour ainsi dire épargné de bien vilaine brûlures.
C'est à croire que sa première expérience avec le liquide explosif lui aura finalement servi de leçon !

- Grabah... Gruuuh !

Leur créateur était remonté. Il avait perdu de sa matière et de sa magie pour invoquer deux larves inutiles, atomisées en un battement de cils ! Quand il fit un pas en avant, il était déjà trop tard pour lui: son adversaire s'était déjà élevé dans les airs, puis...
BLAM !
La diabolique créature accusa le choc ! L'uppercut en Kiaï de son redoutable ennemi le projeta dans les airs, puis les Kikohas préalablement tirés se massèrent sur sa silhouette de tonneau qui disparut dans une double explosion. Les autres projectiles d'énergie allèrent se perdre dans les feuillages.
On entendit deux autres détonations avant qu'un essaim de poissons volants à face d'insecte, en panique, fasse son apparition à travers la frondaison et prenne la fuite tous azimuts !
Une fois "l'orage" dispersé, Usaï, en jetant un coup d’œil à son ennemi, put se rendre compte qu'il ne restait plus rien de l'horrible gnome fongique.
Il avait été proprement désintégré...
Un silence pesant s'était installé après que les poissons insolites eurent cessé de bourdonner au loin. S'ensuivit, au bout d'une poignée de secondes, de petits bruissements diffus. Dans le bosquet où se trouvait Usaï, les buissons avaient commencé à bouger.
D'autres nains en sortirent. Ils n'avaient pas l'air commodes, et ils étaient au nombre de neuf (suite à un [rand] entre 0 et 10 => Pas de bol!). Sans doute que le bruit des explosions les avait attirés.

- Gra-nah-baaaaah ! hurla l'un d'entre-eux en balançant un bras en direction d'Usaï, comme pour motiver ses semblables à donner l'assaut.

- Bah-gruuuuuuuuuuuuh ! s'époumona un autre, plus éloigné, enhardi par cette "idée".

Les nains encerclaient l'intrus et s'était mis à lui tourner autour comme sur un ring de catch.
L'un d'eux, situé dans le dos de l'explorateur, lança une boule composée de la fameuse pâte visqueuse et vomitive. Elle enfla en plein vol et explosa dans une infâme gerbe corrosive au-dessus de la tête du guerrier à queue de singe !

Même avec une pâte acide sur le dos sur le point d'exploser, Usaï jouait à pile ou face avec sa vie. Il s'était immobilisé au sol, à courte distance des nains. Ceux-là, vicieux, ne tardèrent pas à l'entourer de nouveau pour constater les dégâts. Ils se mirent à ricaner de concert autour du pauvre Demi-Saiyajin car ils connaissaient très bien les effets que leur dernier projectile allait avoir sur lui. Il n'avait pas conservé une certaine distance de sécurité pour rien, après tout...
Une détonation eu lieu dans le dos meurtri du guerrier !
Ce qui fit encore plus ricaner son détestable entourage.

- Graaaaaa-naaaah-naaah-naaah-naaaaah !

- Gra-bah-bah-bah-bah ! exulta un autre, en pointant du doigt Usaï.

Les dés n'étaient pas en sa faveur : Usaï était tombé dans les pommes. Il aurait dû songer à se débarrasser de la pâte avant de faire le mort.
Dommage pour lui.
Un nain fongique s'approcha du concerné et le sonda du bout de sa botte. Pour ne pas avoir de mauvais de surprise, il lui décocha même un bon coup de pied dans les cottes ! Aucun os ne se brisa cela dit, les jambes des monstruosités fongiques étant bien trop courtes pour avoir un réel impact sur le corps entraîné d'Usaï.
Par contre, l'un de ses agresseurs n'avait pas apprécié la mort de l'un des siens, engendrée par la main-même de l'officier de Frieza. Très fâché, il bouscula le sondeur, le faisant basculer en arrière, puis arracha une hache de son chapeau immonde, qu'il leva bien haut en vue de porter un coup fatal !

- Buuuh-grah ! s'insurgea un autre, en se plaçant entre Usaï et l'exécuteur.

Celui-là avait une cicatrice qui lui barrait la moitié du visage. Son air autoritaire trahissait son statut de chef. Il gifla l'impétueux qui trébucha en arrière et s'affala par terre, sur les fesses. Sa hache produisit un "slatch!" en rencontrant le sol, puis un "Pchhhh" suivi d'un "BOUM!" quand la détonation eut lieu. Le nain voulut se relever mais son congénère balafré le ré-expédia au sol d'un coup de boule !
Il se positionna au dessus de lui et pressa à maintes reprises son index sentencieux contre la poitrine du vengeur vaincu, comme pour le remettre à sa place tout en lui expliquant les choses.

- GRA-BAH-BAH-BUH ! s'emporta le monstre de petit gabarit, avant de tourner la tête vers Usaï et d'esquisser un sourire diabolique. Bah-grah.

C'était un ordre qu'il venait de donner à ses "hommes" autant par les mots que par un regard appuyé. Ceux-là obéirent sur-le-champ, traînant un Usaï inconscient par les bras. Il allait avoir un goût de terre dans la bouche en se réveillant, puisque son escorte n'avait pas pensé à le retourner sur le dos...

Quand il se réveilla, Usaï pouvait voir qu'on l'avait placé sous bonne garde. Un cortège composé de six nains fongiques le surveillait, une lance visqueuse au poing. Ceci sans compter le fait que des lianes brunes lui nouaient les bras contre le corps ainsi que les chevilles entres-elles.
Une odeur absolument dégueulasse émanait de ces entraves. Il y avait fort à parier qu'une trop forte chaleur pourrait les faire exploser, mais pas dans le sens "déchirer". Exploser, oui ! Et que resterait-il d'Usaï dans ces conditions ? Eh bien.... Pas grand-chose, probablement. Surtout au vu de son état.
On lui laissa le temps de méditer sur sa condition, car ce ne fut qu'après cinq petites minutes de silence que le nain balafré refit son apparition, entouré de ses paires/inférieurs.
Il toisa sévèrement le captif un moment... puis il fit signe aux gardes de le suivre avec leur vilain paquetage.
Cela laissa encore un peu plus de temps au Demi-Saiyajin, qui eut tout le loisir de contempler les lieux depuis un angle... très bas. Et certes un peu humiliant, oui.
Le groupe ne suivait pas un sentier. La zone était large, composée essentiellement de terre humide. La végétation avait été dégagée sur les côtés, comme pour offrir un espace vital aux méchants créatures fongiques. D'ailleurs il y en avait beaucoup, disséminés un peu partout sur cette zone défrichée, des champignons - des vrais ! Dans la pénombre, ils produisaient même de la lumière, un peu comme des lampes à lumière tamisée. C'était bien la seule source de luminosité dans les parages, ce qui leur conférait un petit côté lugubre.
Au centre de cette zone occupée par les nains trônait un impressionnant monticule de champignons fluorescents. Trop pour les compter, ceux-là produisaient différentes couleurs - du rouge, du jaune et même du violet. Le tout faisait bien cinq bons mètres de hauteur, si ce n'est pas plus.
Quelque chose épiait la scène de là-haut.
Quelque chose de puissant, à l'apparence ancienne. Avec des yeux jaunes aussi luminescents que les champignons.
Et des cornes courbées vers l'avant...
C'était pas bon signe.

Quand l'impétueux Usaï vociféra à l'adresse de l'un des gardes, l'impressionnante silhouette qui se tenait au sommet du monticule de champignons mystiques se leva. Il le fit si lentement qu'il ne donnait pas du tout l'air d'être inquiet par la réaction de son invité colérique. Une attitude tout à fait opposée à celle des nains qui, la lance serrée dans leurs petits poings, fixaient le Demi-Saiyajin d'un œil torve. Et le fait d'entendre les liens qui entravaient Usai craquer ne les rassuraient pas davantage.

- Gruuuh ! râla le nain balafré, qui n'avait pas l'air d'apprécier le spectacle.

Il donna des ordres à ses semblables en leur indiquant la position qu'ils devaient tenir. Ses lanciers eurent tôt fait de se placer comme il l'escomptait.
Mais une voix supérieure à celle du vétéran nain s'éleva alors, raisonnant comme un coup de tonnerre dans cet espace clos !

- Suffit !

Une voix teintée autant de sagesse que d'autorité.
Tous les nains se reculèrent.
La créature brandit un doigt en direction d'Usai, et à partir des liens en phase de céder face à sa force brute naquirent d'autres du même type qui se ficelèrent contre ses bras avec davantage de vigueur.
Autour du Demi-Saiyajin et là où se dressait son royal opposant, l'air était chargé d'une magie perceptible à l’œil nue. Cette dernière était de couleur jaune et verte, avec un aspect proche d'un nuage de spores.
Quand au propriétaire de cette impressionnante quantité de magie, il avait l'air aussi ancien que sa voix le prêtait à penser. Ses cheveux longs rejetés en arrière étaient d'un vert foncé, au même titre que sa barbe. Tout comme les nains, l'être supérieur possédait des vêtements. Ceux-là paraissaient de bien meilleure qualité que ceux de ses sujets, tirant vers le orange sombre ou le beige en ce qui concerne les curieux motifs qu'ils arboraient. Seuls les épaules et la partie supérieur du buste du souverain des nains n'étaient pas couverts par cette tenue qu'on jurerait à s'y méprendre faite de cuir.
Par-dessus cette intrigante matière qui lui protégeait les bras, des racines noueuses se tortillaient comme des serpents.
Le monstre humanoïde darda le guerrier de ses globes oculaires dorés.

- Tu voudrais manger mes serviteurs, intrus ? Je te conseille d'y réfléchir à deux fois avant de t'y risquer. Ne me demande pas pourquoi, car tu connais déjà la réponse.

Les brulures du captif ne lui avaient pas échappé.
Il reprit position sur son trône fongique avec une nonchalance royale, un coude posé contre un accoudoir et le poing calé sous sa mâchoire.

- C'est pure folie que d'avoir pénétré en ces lieux sans y avoir été invité, continua-t-il, le regard toujours fixé sur son hôte indésiré. Cette plante que tu recherches... que serais-tu prêt à sacrifier pour l'obtenir ?

Les projets d'Usaï ne lui étaient pas étrangers. Sans doute que le chef des Nains lui avait fait son rapport... à moins qu'un lien d'un tout autre type existe entre le boss et ses sous-fifres ?
Pour le guerrier, le contexte dans lequel il se trouvait n'était pas des plus rassurant.

Aspect de l'ennemi majeur:

Le Seigneur des lieux écoutait l'indésirable guerrier tout en continuant de le toiser de haut. Il savait par instinct que cet intrus ne représentait pas une grande menace pour lui, et c'était d'autant plus vrai après qu'il l'ait vu abandonner suite à l'invocation de cette deuxième couche de liens.
Les nains fongiques cessèrent de se gausser lorsque Usai reprit violemment la parole. Ils voulurent bien entendu le remettre à sa place mais s'en étaient finalement abstenus, foudroyés du regard par l'élément dominant de leur clan.
Usai put donc faire marcher sa cervelle et fournir les informations nécessaires à sa survie. Son locuteur ne manquait rien de ce qu'il disait et, les yeux continuellement rivés sur le métisse, se coiffait la barbe...

- Les nains ne peuvent être blâmés. Après tout, ils ont agi selon mes ordres : nul être qui foule ces terres sans ma permission ne peut s'en tirer à bon compte. Peut-être les ont-ils pris un peu trop au pied de la lettre...

Son regard se fit d'autant plus luminescent.

- ...Tout simplement parce qu'ils sont aussi effrayés que vous l'êtes en ma présence. C'est en inspirant la terreur qu'on impose le respect, jeune guerrier. Sans elle, les plus sauvages ne courbent jamais l'échine.

Il soupira en considérant le chef de sa vilaine troupe, le Nain balafré a l'air autoritaire. Il était bien le seul à se tenir droit parmi ses congénères brutaux.

- Ton traducteur ne m'intéresse pas, reprit-il en portant une nouvelle fois on regard sur le fin négociateur. Si j'arrive à te comprendre, c'est uniquement parce j'y œuvre par le biais de ma magie. Elle est à double sens.

Il leva la main et claqua des doigts. Les lianes qui retenaient le guerrier ligoté se desserrèrent puis tombèrent à ses pieds. Tels des vers de terre, ils disparurent dans le sol en s'y engouffrant. Leur créateur était manifestement doué d'une curieuse magie...

- J'ai cédé à ta supplique, dit-il sur un ton royal. Mais si tu souhaites réellement quitter ces terres en possession de la plante que tu convoites, tu vas effectivement devoir m'apporter ton soutien.

D'un geste de sa main noueuse, il fit apparaître un anneau à la texture boiseuse. Cet objet mystique grossit sous l'influence de sa magie, pour adopter le gabarit d'un bracelet. L'étrange artefact, une fois complet, fendit l'air pour aller se greffer sur le poignet d'Usai.

- Jusqu'à ce que la mission que je vais te donner soit accomplie, il me servira de garantie. Il se retirera donc de lui-même une fois le moment vu - jamais avant. Rien ne peut le briser hormis ma seule volonté. Tiens-le toi pour le dit...

Il fixa Usai plus intensément, et le monde autour du Demi-Saiyajin vira au blanc. Autour de lui, dans sa vision, il n'y avait plus ni nains ni paysage ; seulement un fond blanc où son interlocuteur se tenait, impassible, un feu encore scintillant dans ses orbites.

- A ma place, tu vas te charger de défaire cette créature, résonna sa voix.

Il brassa l'air de son bras droit.
L'image spectrale d'un monstre immense, au moins sept fois plus grand que son invocateur, apparut devant le métisse. Elle était essentiellement composée de liens, semblables à d'épais cordages, mais possédait également des yeux jaunes aussi luminescents que ceux du Seigneur des Nains.

Golem à Cordes:

Usai pouvait le sentir malgré le fait qu'il ne s'agissait que d'une illusion : cette chose était à son niveau.
Cette vision prit fin aussi promptement qu'elle était apparue.
Tout revint aussitôt à la normale.

- Naguère, elle était à mon service. Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Elle m'est devenue réfractaire et le temps me manque pour m'en occuper car, vois-tu, je suis le pilier qui maintient à lui seul tout cet écosystème en place.
Maintenant, laisse-toi gagner par les liens. Je vais faire en sorte qu'ils t'amènent rapidement auprès de ce monstre afin que tu m'en débarrasses.

Il dessina des cercles dans l'air avec ses mains et, l'instant d'après, une flopée de lianes jaillirent du sol pour s'enrouler autour du Demi-Saiyajin. Elles ne l’immobilisèrent pas ; au lieu de ça, elles formèrent une sorte de cocon protecteur étroit dans lequel le guerrier pouvait toujours écarter les bras.

Quand la geôle de liens se dénoua enfin, Usaï put contempler un endroit qui lui était totalement inconnu. Il se trouvait au point de convergence de trois gigantesques cascades, sur un îlot où des cercles d'herbes concentriques avaient poussé pour une raison obscure...
Autour de cette même parcelle de terre et de végétation, l'eau du vaste lac s'était mise à onduler. Il y avait quelque chose qui se promenait dans ce milieu aquatique. Quelque chose de puissant !

Les tirs énergétiques d'Usaï crevèrent la surface du lac non sans soulever une impressionnante masse d'eau, comme si des geysers se trouvaient là. Toujours est-il que les attaques du Demi-Saiyajin n'avaient pas porté : le courant de l'eau était simplement revenu à la normale, sans onde suspecte ni rien.
Ce calme plat avait quelque chose de troublant, et la tension que pouvait ressentir Usaï à cet instant n'avait absolument rien de rassurant non plus...
Au loin, une corde aussi large qu'un bras jaillit de l'eau, un peu comme un serpent aquatique, avant de replonger en toute quiétude.
Une quiétude que l'envoyé du Seigneurs des Nains Fongiques ne put en aucun cas partager : alors qu'il avait détourné son attention sur la corde qui avait émergé à bonne distance de lui, dix autres du même type mais de moindre épaisseur sortirent de l'eau et s'enroulèrent vivement autour de ses avants-bras, de ses mollets et de sa taille !
La créature cachée qui les manipulait se mit alors à tirer, d'abord doucement puis de plus en plus fort.
Si Usaï choisit stupidement de rester passif, il se pourrait bien qu'il finisse écartelé et éparpillé en plusieurs morceaux dans le grand bassin qui entourait l’ilot où on l'avait si gentiment déposé~

Les cordes émirent un craquement lorsque Usaï les tira vers lui. La créature qui en était la maîtresse renforça sa prise mais en vain ; le Demi-Saiyajin, poussé par l'énergie du désespoir, ne manquait pas de force pour échapper à une mort particulièrement atroce !
La première corde à céder fut celle qui s'était enroulée sur son avant-bras droit. Elle émit un claquement sec et s'étala sur le sol comme un serpent sans vie. La suivante à rompre, celle qui cerclait l'avant-bras opposé du guerrier, émit un bruit similaire avant de se retirer vivement sous l'eau. Les autres suivirent juste après, les unes après les autres, rendant une certaine liberté de mouvement au battant. Plus que le kikoha qu'il venait de tirer sur l'une de ces cordes, ce fut la brutale manifestation de son énergie interne qui le débarrassa de toutes ses entraves.

De là où il se tenait, Usaï pouvait voir que les cordes se retiraient lentement sous l'eau en glissant sur les rochers voisins, voire même sur les cercles d'herbe concentriques...
Mais elles se mouvaient avec une telle mollesse qu'il y avait forcément anguille sous roche.
En l’occurrence, le piège eut tôt fait de se manifester ; couvert en grande partie par les bruits conjugués des trois cascades, le Golem de Cordages - haut de cinq mètres - s'extirpa de son bassin et abattit un énorme lien qui composait sa main droite dans le dos d'Usaï ! Le monstre espérait bien le flageller de la sorte jusqu’à ce que mort s'ensuive. Après l'avoir ainsi affaibli - et seulement ensuite - il inviterait sa proie à la rejoindre sous l'eau comme tant d'autres pauvres hères avant lui.
En effet, même s'il paraissait faire bon vivre en cet endroit magique, la réalité est tout autre. Sous ce grand miroir aquatique qu'était le point de jonction entre les chutes, quantité de cadavres ligotés, momifiés et asphyxiés du temps de leur vivant goûtaient à un repos dont ils se seraient bien passé.  
Comme quoi l'Enfer n'est jamais très loin du Paradis.

Spoiler:

Le Golem de Cordages avait échoué dans sa tentative de noyer le pauvre Demi-Saiyajin ! Celui-ci s'accrochait à la vie, et la bête artisanale trouvait cela franchement agaçant. Deux coups n'avaient pas suffit à le réduire au silence.
Le monstre poussa un grondement lorsque la chaleur émise par l'étrange technique d'Usaï brûla et sectionna ses extensions ligneuses, libérant ledit guerrier qui se sortit très vite de l'eau par le biais de la lévitation.
De ses grands orifices scintillants, le Golem de Cordages suivit sa trajectoire du regard, prêt à user de ses liens mystiques pour le ramener à sa hauteur - ou sur la terre ferme, pour l'y écraser comme un vulgaire puceron !
Comme pour répondre à la provocation verbale, l'abomination constituée d'épais cordages gronda une seconde fois. Les liens qui lui faisaient office de cheveux se mirent à remuer, puis à s'étendre vivement en direction du guerrier blessé !
...Mais son fameux Brave Gun les souffla comme de simples bougies. Le Golem accusa le tir, bascula en arrière sur l'une de ses grosses jambes noueuses, puis souleva d'énormes gerbes d'eau au moment de sa lourde chute !
La créature venait de perdre la moitié de son "visage".
Par ailleurs, le niveau du lac avait sensiblement diminué, même si le débit constant apporté par les trois cascades aura tôt fait de le ramener à son état normal.
Alors même qu'il ne s'était pas encore redressé, l’œil droit du Golem de Cordages se mit à luire d'une lueur d'autant plus vive ! Des flancs du colosse jaillirent d'autres liens, plus souples et plus rapides que les précédents, qui s'enroulèrent autour des membres du guerrier volant.
Il ne fut pas tracté sous l'eau, ni même pressé comme un citron. Non : au lieu de ça, le Golem de Cordages lui balança un puissant rayon depuis son orbite qui irradiait de ce qui ressemblait presque à du Ki ! Celui-là n'était pas du genre banal, en fait ; c'était comme s'il appartenait à plusieurs espèces, à plusieurs personnes... ayant vécu.
Existait-il un lien entre cette énergie chaotique et les cadavres momifiés sur lesquels était adossé l'horrible monstre ? Fort possible, oui !

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