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 La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.

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Ryanne Hilaris

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MessageSujet: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMer Mar 06, 2019 12:32 am


Ceux qui ont suivi mon parcours en coulisse ne sont pas sans avoir que j'ai fini par développer, en cheminant aux côtés de Pan, une sensibilité à un certain type d'énergie. En l'occurrence, il s'agit de l'essence divine que mon aimée était capable d'émettre ! Rares sont les gens capables de la comprendre et, plus encore, de la ressentir. Le Maître m'avait certes briefé dessus - avec simplement quelques théories - mais je n'aurais jamais cru pouvoir, sans avoir à me concentrer au préalable, la sentir de traverser, me secouer et carrément me hérisser le duvet comme cela avait été le cas dernièrement !
Ce fut comme le passage d'une onde d'une puissance phénoménale, à nulle autre pareille, qui n'avait pas manqué de me jeter par terre tout en me faisant choir sur les fesses. Et je ne vous parle même pas de la migraine dont je fus l'objet après le passage de la « seconde vague » ! C'était comme si quelqu'un me gavait d'ondes à des années-lumières de distance, et qu'il m'était impossible de la localiser par souci de concentration...
Heureusement que je ne m'étais pas plongée dans une lecture à ce moment-là, sinon j'aurais pu dire adieu à mon livre - mes doigts étaient si crispés qu'ils auraient sans doute déchiré ledit ouvrage par accident !
Il m'avait fallu un petit moment pour m'en remettre, et encore un autre pour rejoindre Pan, ce juste avant que la nuit ne soit tombée sur Zélod III et que le petit repas de famille auquel j'avais été conviée prenne une tournure extrêmement inquiétante...



Alors que nous discutions tranquillement, Ceruly, Pan, Pina et moi attablées l'impensable s'était produit : la propriétaire des lieux s'étaient effacée comme une image rémanente.
De prime à bord, j'avais voulu croire à une blague. Sur le court terme, elle aurait été drôle ! Mais quand je compris avec les autres que c'en était pas une, que nous venions d’assister à quelque chose d'insolite,... je sentis comme mon cœur se fendre.
Pan avait bel et bien disparu de nos radars, sans explication aucune, alors que quelques minutes plus tôt elle se tenait là, sur sa chaise, en pleine forme, à discuter de tout et de rien avec nous trois !
Nous nous étions toutes levées, le visage grave pour Ceruly et moi, avec une très forte inquiétude peinte sur celui de Pina.


- Elle s'est... volatilisée ? Complètement ? Là, comme ça ? Sans prévenir ? soufflai-je, abasourdie, appuyées sur la table comme si j'étais sur le point de défaillir.

Ceruly avait l'air au moins tout aussi troublée que moi. Je ne voyais pas ses mains, mais j'aurais pu jurer qu'elle gardait les poings serrés à cet instant...

- Ce genre de chose n'arrive pas comme ça. Ça ne se peut pas, répliqua-t-elle, son regard levé sur moi.

Pina se tordait nerveusement les mains. Encore un peu et les larmes n'allaient pas tarder à couler à flots ; après tout, c'est de sa mère dont il était question !

- Non, en effet : ça ne se peut pas, intervint une voix sage mais jeune, dont la propriétaire m'était parfaitement inconnue.

Je tournai la tête pour m'aviser de la présence inopinée d'une bien étrange fille à la peau rose et aux cheveux oranges. Elle portait une tenue particulièrement atypique que je ne pourrais pas nommer. Elle laissait ses épaules à l'air libre, comme une robe le ferait, tout en recouvrant ses coudes. Ladite « robe » s'étendait jusque derrière ses genoux pour se terminer en pointe. Une ceinture jaune maintenait ce vêtement violet - bon choix de couleur ! - d'un autre monde serré autour de sa taille. Le tout était agrémenté de brassards blancs et de bottes à talons d'une matière plus ou moins semblable. Pour une raison qui m'était inconnue, elle transportait un rouleau d'où s’échappaient quelques effluves d'un noire d'encre.
Ceruly ne fut pas si étonnée que ça de la voir sortir de nulle part.
Tout l'inverse de moi, pour le coup !
Je clignai des yeux, stupéfaite.


- ...Sauf si quelqu'un a eu la bêtise de modifier le cours de l'histoire, s'avança Ceruly. C'est sans doute ce qui vous amène ici, Suprême Kaïoshin du temps.

Je les regardai toutes les deux avec des yeux arrondis comme des soucoupes.

- Suprême Kaïosh-... Pardon ?

La concernée hocha la tête, les lèvres pincées et les poings calés sur les hanches. Elle me glissa un regard et eut le même tic de tête à mon attention.

- Tu m'épargnes le gros des présentations, Ceruly, fit-elle. Ravie de te connaître, Ryanne Hilaris !

Devant mon air deux fois plus ahuri, elle poursuivit en levant un index vers le plafond :

- Je m'appelle Chronoa et je suis la Kaïoshin qui veille sur le cours du temps. Comme tu peux maintenant t'en douter, tes aventures ne me sont donc pas étrangères.

Bonjour le respect de la vie privée !
Je m'abstins de tout commentaire de ce genre ; la présence d'un personnage aussi important entre ces murs, à un moment comme celui-ci, sous-entendait que nous avions à faire à un problème de taille...
Perturbée comme je l'étais, je ne pus me fendre que d'une petite courbette.
Alors que je me trouvais entre le brin de femme à la peau rose et la Saiyajin, mes prunelles passaient d'une tête à l'autre.
Elles se connaissaient. Ce qui n'était pas étonnant en soi ; c'était sans doute grâce au soutien magique de cette « Kaïoshin » que Ceruly se trouvait parmi nous aujourd'hui...


- Enchantée, bredouillai-je. Alors si vous êtes ici, ça signifie... ?

- Que l'heure est grave, oui, confirma-t-elle d'un énième hochement de tête. Pan a été effacée du cours de l'histoire, et avec sa disparition surviendront sous peu quantité de changements qui affecteront l'univers dans son ensemble.

Par tous les diables ! Je n'en croyais pas mes oreilles...

- ?!... Maman est... Noooon !!

Pina, qui s'était accrochée à la jambe de Ceruly - et cachée de l'étrangère à la peau rose par la même occasion -, se mit à sangloter suite à ce sombre constat.
La Saiyan la gardait contre elle dans l'espoir de lui apporter un minimum de réconfort, mais son expression trahissait un grand trouble. Intérieurement, elle s'en mordait la lèvre.


- Qui ? m'enquis-je aussitôt.

Chronoa ferma momentanément ses yeux noirs et secoua la tête, navrée d'avoir aussi peu d'informations à nous donner.

- Les Time Breakers. Je n'ai pas su les identifier précisément, mais ce sont eux les responsables. Ça ne fait aucun doute.

Je m'étais plongée dans le Cœur de pierre principalement dans le but de conserver mon calme et de poser les bonnes questions, mais je me sentis tout de suite plus froide que d'ordinaire. J'étais à la lisière entre l'usage du Cœur précédemment cité et celui du Cœur de Glace, plus féroce... beaucoup moins humain.
Je n'avais plus envie de sourire.


- Vous êtes venue nous exposer les faits et pour cela je vous en remercie. Mais maintenant, qu'allez-vous nous proposer de faire ? Non, dites-nous plutôt.. que sommes-nous capables de faire ?

Elle tendit son bras au bout duquel le parchemin aux sombres volutes était maintenu fermé par un cordon.

- Rectifier le tir. Faire en sorte, dit-elle en lorgnant tristement vers Ceruly, que le cours du temps ne soit pas dévié de son lit en vous projetant à l'époque où cela s'est produit. Et j'ai bien peur que les vilains ont choisi celle qui vous sera la plus difficile à vivre...

- Où voulez-vous en venir, exactement ? s'enquit notre amie à queue de singe.

- Il s'agit là du jour où Pan s'est servie de la machine à voyager dans le temps. Le jour où les démons se sont attaqués en masse à son monde. A votre monde... Je suis navrée.

Elle eut soudain l'air d'une gamine toute penaude, à baisser les yeux ainsi après avoir prononcé son petit discours. De mon côté, je m'efforçais de consigner précieusement toutes ces informations dans ma tête ; j'avais l'intime conviction qu'elles allaient toutes m'être utiles à un moment ou à un autre.

- Oui, moi aussi je le suis, tranchai-je. Donc vous êtes ici pour quérir notre aide, c'est bien ça ?

- Exact. Mais si vous acceptez, je dois vous prévenir qu-

- Comment pouvez-vous croire une seule seconde que je refuserais de sauver celle à qui je tiens le plus ? me braquais-je, révoltée par cette idée.

- ...Je dois vous prévenir que vos actions pourraient malgré tout avoir une incidence sur le futur, reprit-elle, ignorant vaillamment mon léger saute d'humeur. C'est pour ça que je vous demande très sérieusement de réfléchir à la question. Même si vous menez à bien cette mission, si vous vous laissez submerger par vos émotions cela pourrait avoir de très grosses conséquences dans cette temporalité. Il faut surtout que vous gardiez l'esprit qu'un rien peut suffire changer un tout.

- D'accord... Je comprends vos craintes. Elles sont fondées. Mais j'en suis toujours !

- Et moi aussi, bien sûr, intervint Ceruly, une lueur de défi et d'autorité brillant dans ses yeux.

- A vous deux, les risques de bouleverser les évènements sont...

- Plus grandes ; nous en avons bien conscience. Mais nos chances de réussir seront d'autant plus importantes. Et pour faire revenir Pan, c'est tout ce qui importe, déclarai-je.

Ceruly approuva du chef et me gratifia d'un fin sourire.

- C'est non négociable.

Résignée, Chronoa poussa un soupir...
Je n'en avais pas terminé, aussi continuai-je de mener la conversation sans jamais laisser ma froide colère percer complètement au travers des mots employés :


- Nous veillerons à ce que le cours du temps n'en fasse pas les frais, c'est promis. J'aime autant prévenir, au vu de votre réaction, Suprême Kaïoshin du temps, que nous compterons un membre de plus dans notre équipe.

Ce fut à son tour de me scruter avec franche curiosité.

- Vous seriez trois à faire le voyage ? Je ne sais pas trop si c'est correct mais... je peux savoir qui te vient à l'esprit ?

- La plus aimable et la plus forte de toutes les plantes que ce monde n'a jamais portée. Et je pèse mes mots. J'ai toute confiance en elle. Yggdrasia saura nous prêter main-forte.

- Les ennemis que vous allez devoir affronter là-bas sont sans pitié, me prévint-elle. Les risques sont grands pour ton amie. Tu devrais y réfléchir plus posément et...

Je balayai ce commentaire d'un geste de la main.

- Avec tout le respect que je vous dois, c'est tout réfléchi. Ne perdons pas plus de temps ; et d'ailleurs combien nous en reste-t-il avant que les changements liés à la disparition de Pan s'appliquent dans cette ligne temporelle ?

- Quelques minutes, ou quelques heures. Impossible de le dire avec précision, me répondit la contrôleuse du temps. Il va falloir faire vite ; au bout d'un moment, vous-mêmes finirez pas oublier jusqu'à l'existence de Pan. Je ne peux pas malheureusement retarder l'échéance...

- Très bien, fis-je. S'il vous plait, préparez-nous des costumes, Suprême Kaïoshin du temps. Nous allons avoir besoin de déguisements appropriés pour que personne ne puisse nous reconnaître. Mais ne vous occupez pas des masques - je compte m'en charger moi-même.

Désireuse d'obtenir un peu de tranquillité pour mieux entrer en contact avec Yggdrasia, je traversai la salle à grandes foulées afin de me rendre au-dehors lorsque Chronoa me demanda par-dessus son épaule :

- Dans quel style, les costumes ?

La main posée sur l'encadrement de la porte, je m'interrompis sur le palier, croisant le regard de Ceruly, et répondis d'une voix assurée où brûlait un espoir de victoire :

- Celui des Saiyen.


Dernière édition par Ryanne Hilaris le Mer Mar 06, 2019 12:34 am, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMer Mar 06, 2019 12:32 am


Toujours dans l'objectif d'obtenir un tête à tête avec l'Hamadryade, je m'étais rendue sur Terre, au sein même de la forêt qu'elle était censée occuper.
Dés mon arrivée sur les lieux, je me rendis compte à quel point l'influence qu'elle y exerçait était forte : partout autour de moi la végétation s'était densifiée. Je ne reconnaissais plus grand-chose des petits bois de naguère. Bientôt, il y avait fort à parier que l'endroit des convertisse en une jungle luxuriante. Déjà, des plantes exotiques dont je ne soupçonnais même pas l'existence avaient poussé çà et là...
Si malgré tout cela Yggdrasia ne me dépassait pas en terme de puissance, il en allait autrement en ce qui concerne la maîtrise des végétaux. Les gênes parlaient d'elles-mêmes, quand bien même mon amie dryade était de conception artificielle.
Je la découvris assise sur un trône composé essentiellement de grosses feuilles, qui épousaient parfaitement la forme de son fessier. Quelques fleurs colorées et d'une dimension impressionnante décoraient le dossier sur lequel son dos était reposé. Mon amie portait sa robe habituelle, d'un blanc presque diaphane.
Ce ne fut que lorsqu'elle m'aperçut à son tour qu'elle daigna se défaire de son siège, une expression de joie translucide imprimée sur ses traits que je jurerais inspirés des miens à quelques petits détails près.


- Ry' ! s'exclama-t-elle, toute sourire. Je savais bien que tu finirais par me retrouver ici plus tôt que tard~

J'eus droit à un petit clin d’œil. Elle ne m'en avait jamais adressé auparavant, ce qui me donnait à penser que sa personnalité avait encore une fois évolué.
Tout comme la mienne en cet instant...
Yggdrasia ne mit pas longtemps à s'en rendre compte, mon éternel sourire s'étant éclipsé, un fait trahissant mon état d'esprit.


- Quelque chose ne va pas, on dirait...

- Pan, ma dulcinée, a disparu.

- Ah... Et tu n'es pas capable de la retrouver toute seule, c'est ça ?

Je sentais un peu de jalousie dans le ton de sa voix, mais je n'en pris pas rigueur étant donné que je savais ce qu'elle pensait de moi en secret.
Elle ne se fit pas plus distante pour autant, ayant lu le soupçon de détresse dans mon regard à travers le voile que je m'étais préalablement tissé sur le visage via le Cœur de pierre.


- Tu m'as mal comprise... ou alors je n'ai pas été assez claire dans mes propos. Je me repris alors, juste après avoir inspiré un bon coup : Ce que je veux dire c'est qu'elle a été... effacée de notre réalité.

En entendant cela, Yggdrasia avait haussé ses sourcils verts.

- Comment est-ce possible ? s'étonna-t-elle, mettant soudain de côté la flamme qui faisait battre son noyau.

Je me fis fort de tout lui expliquer au détail près - les évènements de la veille, le dîner du soir, le disparition inopinée de Pan jusqu'à l'arrivée de Chronoa et la livraison de tout ce qu'elle savait. Sans le soutien du Cœur de pierre, j'aurais pu éclater en sanglots. Je remerciais pour la énième fois mon mentor de m'avoir enseigné cette prodigieuse capacité mentale.

- Pour être honnête, je n'ai jamais eu autant besoin de toi que maintenant, Yggdrasia. En dehors de Ceruly et du Maître, tu es la seule personne capable de me soutenir efficacement. Sans toi, je pense qu'il y a de fortes chances que cette mission pour laquelle j'ai été appelée soit la dernière...

Elle croisa les bras sur sa poitrine menue, fit la moue et me planta son index au niveau du plexus. Index dont elle se servit pour appuyer chacun de ses mots :

- Ca-ne-me-plaît-pas !

A sa réaction, je demeurai stoïque, même si l'envie de lever un sourcil interrogatoire me chatouillait le front.
Après m'avoir bousculé une ultime fois - presque au point de me faire chanceler en arrière - elle baissa la main et me dévisagea.


- Je ne te reconnais pas, Ryanne ! Où est donc passé ton optimisme ? Tu as une mine étrange. Si étrange que ça commence à me faire peur !

- Tu m'en vois navrée, soupirai-je tout en baissant les yeux sur mes pieds.

Le silence qui s'ensuivit acheva de lui faire perdre patience. Elle me saisit brusquement par les épaules... mais se retint tant bien que mal de me secouer comme un prunier. Je ne fis rien pour qu'elle me relâche ; au lieu de ça, je levai les yeux dans l'espoir de soutenir ses prunelles vertes.

- ...Très bien ! fit-elle en me relâchant avant de me tourner le dos. D'accord, d'accoooord.

- « D'accord » ? répétai-je, plus par réflexe qu'autre chose.

- T'as gagné, voilà ! déclara-t-elle sèchement. Je viens.

- Je savais bien que je pouvais compter sur toi, souris-je avec une certaine retenue, toujours due aux effets tranquillisants du Cœur de pierre.

Je ne comptais pas m'en départir de sitôt. La situation l'exigeait.

- Je n'ai pas vraiment le choix, en fait, soupira-t-elle après m'avoir coulé un regard de consternation. Si j'en crois tout ce que tu m'as raconté, la disparition de ton amour va altérer jusqu'à ma terre chérie. Je ne peux pas le permettre - jamais ! Et puis... tu es mon amie. La seule que j'ai jamais eue, sans compter Arcadia. Je n'ai pas non plus envie de te perdre !... Par contre, il va falloir que tu me promettes une chose, fit-elle en levant un index sentencieux à quelques centimètres de son visage.

Moyennement surprise, je reculai légèrement la tête.

- Quoi donc ?

- Lorsque nous aurons tout remis en ordre, je veux que tu redeviennes celle que tu étais autrefois. Cette fille si charmante et pleine de vie qu'aucun trouble n'a pu affecter ! Je ne suis pas dupe, Ryanne. Tu camoufles tes émotions avec ta magie. Ou plutôt tu les brides afin de garder contenance. Je ne t'en savais pas capable avant de le renifler... et je trouve ça déconcertant !

- J'en ai besoin pour mieux réfléchir, Yggdrasia. Ma personnalité ne s'effacera pas pour autant. Par ailleurs, sache que nos ennemis ne sont pas des tendres. Si nous ne donnons pas notre maximum sans commettre la moindre erreur susceptible de nous trahir...

- Merci de ne pas me le rabâcher, j'avais compris ! Et puis je peux modifier mon apparence à loisir, je te le rappelle. Ça fait déjà un souci de moins pour moi, même si Pan et son entourage ne me connaissent pas puisque tu n'as pas jugé bon de me présenter à eux, me lança-t-elle avant d'esquisser une rotation du buste pour ne pas m'avoir dans son champ de vision, se voulant pour le coup revancharde. Humpf !

J'avais commis une belle bêtise en lui parlant de notre petit dîner de famille après avoir complètement oublié de l'inviter.
Quelle stupidité crasse venant de moi !
Je ravalai ma bile pour mieux lui présenter mes excuses, une main rassurante posée sur son épaule.


- Je te prie très franchement de me pardonner... Ça ne se reproduira plus, je t'en fais la promesse, lui assurai-je en portant une main sur le cœur. La prochaine fois, tu y seras conviée en tant que membre à part entière de ma petite famille.

- ...Ça ira pour cette fois, répondit-elle après avoir décroisé les bras. Excuses acceptées ! Du coup.... Quand commence-t-on ?

Sans plus tarder, je lui présentai la paume de ma main en un geste de simple invitation.

- Tout de suite. Je pense que la Suprême Kaïoshin du Temps a déjà su rassembler ce que je lui ai commandé.

- De quoi est-ce que tu veux parler ? s'enquit-elle, intriguée.

- Tu verras bien.

Quand ses doigts entrèrent en contact avec les miens, nous disparûmes aussitôt du paysage pour apparaître en un battement de cils là où Chronoa, Pina et Ceruly nous attendaient.
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMer Mar 06, 2019 12:33 am

- J'ai ! s'exclama Chronoa, qui s'empressa alors de nous balancer nos déguisements respectifs, à la grande surprise d'Yggdrasia.

- Mais qu'est-ce que... c'est quoi, cette chose ? fit-elle en levant bien haut la tenue moulante censée lui recouvrir tout le corps, qu'elle tenait du bout des doigts.

Ceci sans compter la cuirasse dénuée d'épaulières que je reconnus comme étant l'imitation parfaite de celle ayant appartenu à Baddack. Les couleurs vertes sur ses renforts allaient parfaitement avec ma tendre amie à la chevelure d'une teinte à peu près similaire.

- Un collant, lui répondis-je. Au-dessus duquel tu passeras l'armure.

- Je vais me sentir compressée, là-dedans ! ...Je suis vraiment obligée de porter tout cet attirail ?

- Arrête de chipoter, intervint Ceruly, qui de son côté avait déjà enfilé une combinaison saiyan - une d'apparence plus... royale ? Ce sont des tenues qui se veulent très souples et résistantes. Tu n'as donc pas à t'en faire.

J'avais profité qu'elle lui donne son avis pour enfiler la mienne sans même qu'Yggdrasia ait eu le temps de se rincer l’œil.

- Je confirme tout ce que Ceruly vient de dire.

Mon armure, plus ou moins comparable à celle de notre gentille Saiyan, rutilait d'un éclat améthyste ! Contrairement à ma tenue en Tisse-Rune, celle-ci ne pesait rien.
J'initiai quelques petits sauts, me sentant aussi légère qu'une plume.
D'abord mitigée, Yggdrasia m'observa quelques secondes avant de s'intéresser de nouveau à son propre équipement. Ceruly lui vint d’ailleurs en aide pour l'enfiler correctement étant donné qu'elle en avait terminé avec ses préparatifs.
Chronoa s'approcha alors de moi, le fameux rouleau entre les mains prêt à l'emploi...


- Attendez, la prévins-je. Il me reste encore quelques petits détails à régler.

J'usai de ma magie sous ses yeux attentifs, invoquant et assemblant prestement les Runes Berkano et Ferhu pour former de nouveaux accessoires à partir de la matière ainsi créée - le Tisse-Rune.
Les yeux fermés, je parvins à mettre au point trois masques de formes et de couleurs différentes.
Celui qui ressemblait à une tête de renard, tirant entre le orange et le jaune, finit entre les mains de Ceruly. Le demi-masque de cerf, avec ses jolis bois et sa teinte verdâtre, atterrit dans celles d'Yggdrasia. Le mien ne ressemblait à aucune bête connue. Au lieu de ça, j'avais opté pour un masque de style vénitien comme on en utilise dans les bals masqués. Partagé entre le rouge et le violet, il dissimulait une partie non négligeable de mes traits, mais pas seulement : les nombreuses et longues plumes courbées que je lui avais associées - noires comme celles d'un corbeau - permettaient de cacher la couleur si particulière de mes cheveux. Ainsi même si Pan venait à me voir, elle ne se servirait pas de ce détail si atypique pour me reconnaître à l'avenir.


- Ah, là, je suis entièrement d'accord!~ jubila l'Hamadryade, fin prête avec son masque sur le nez.

- Moi aussi ! surenchérit Ceruly, les doigts occupés à mettre en place son masque.

- Contente que ça vous plaise, conclus-je avec petit hochement de tête avant de lever un doigt à leur attention : Une dernière chose, les amies ! A compter de cet instant, interdiction formelle de nous appeler par nos prénoms. Ceruly, tu te feras appelée Force Jaune ou Eph-Jee, comment tu préfères. Pareil pour toi, Yggdrasia. En tant que Force Verte, tu porteras également le sobriquet de Eph-Vee. Quant à moi, vous m'appelerez Force Mauve, voire Eph-M si cela vous chante. Tâchez de ne surtout pas l'oublier ! Un rien peut changer un tout. Cet axiome marche aussi bien dans un sens que dans l'autre.

- Bien compris ! firent-elles à l'unisson.

- Et bien pensé, approuva Chronoa qui eût tôt fait de me tendre le rouleau du temps.

Je le pris en main, un peu perturbée par les volutes mystiques qui s'en dégageaient.
Je fis signe à mes coéquipières de se rapprocher - ce qu'elles firent sans trainasser.


- Bonne chance à vous trois, nous souhaita la Contrôleuse du temps. Soyez très prudentes.

Pina, qui s'était tenue en retrait jusqu'ici, nous contemplait avec ses grands yeux humides.

- Hm ! Veillez sur Pina en notre absence.

J'ouvris alors le parchemin...
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMer Mar 06, 2019 1:50 pm

Alors que le parchemin s'ouvre sous tes yeux. Il te reflète au travers de sa surface semblable à du verre la parcelle d'histoire qu'il renferme. Tu te retrouves, toi ainsi quêtes compagnons, plonger dans la vision. Plus que spectatrice, vous vivez la scène.


Autours de vous le décore est semblable à un Bunker blindé, les Mur en acier froid reflètent la faible lueur de lampes rouge tournant au rythme d'une alarme assourdissante. Le sol tremble et l'écho lointain des hurlement vous fait froid dans le dos. Vous vous déplacez, assez vite, pas de vos propres jambes, car vous êtes dans les bras de quelqu'un. Vous vous sentez épuisés et impuissantes, et même l'étreinte chaude et réconfortante que vous ressentez ne suffis pas a dissiper le désarrois qui vous habites.

Ne t'en fait pas ma chérie ! Ton père n'est pas si facile a éliminer ! Il vas se débarrasser de ces ordures et vite revenir nous rejoindre !

L'évidence même se précise, vous êtes Son Pan, mais déjà la première incohérence temporelle se précise. Son Gohan n'est pas là. Plus loin dans la structure, il se bat, seule dans un combat qu'il ne peu pas gagner. Il est d'ailleurs tué quelques seconde après que Videl ai tenté de rassurer sa fille que vous ressentez dans votre cœur morte de peur.

Videl as un hoquet de stupéfaction lorsqu'elle sent le Ki de son mari disparaître, mais elle serre des dents et pleine de courage, elle cours en vous serrant plus encore dans ses bras. Finalement, vous arrivez dans une grande pièce semblable à un silo au sein duquel trône une étrange machine. Une femme bien connue sur Terre de part sa notoriété et ses cheveux bleus se place devant un panneau de contrôle et hurle à Videl de vous déposer dans la machine.

Vous n'avez ni le temps ni la volonté de protester. Vous avez déjà tout perdu et vous le savez. Vous savez que la seule infime chance de sauver ceux que vous aimez de leur destin est de plonger dans le temps, mais vous êtes si jeune et vous avez si peur. Vous avez à présente conscience de ne jamais avoir suffisamment dit a vos proches que vous les aimiez, vous avez toujours mis un point d'honneur à l'entraînement et aujourd'hui lorsque vous perdez tout d'un coup vous regrettez de tout votre être d'avoir négligé tout le reste.

La verrière de la machine se ferme et Videl pose sa main contre la paroi transparente qui vous sépare a présent d'elle. Vous y posez aussi votre main dans le mince espoir de ressentir encore une dernière fois sa chaleur maternelle, mais vous ne sentez rien si ce n'est le froid du verre polis.

Je t'aime maman ... je t'aime si fort ! je suis désolée !

Moi aussi je t'aime ma puce ... reviens nous vite ...

Vous pleurez à chaude larme en voyant le visage de Videl qui tente de rester impassible, mais est bien incapable de retenir ses propres sanglots. Au fond de vous vous le savez, Pan ne reverra jamais sa mère. Vous pensiez connaître tout cela, elle vous en avait parler après tout ... Mais vous assistez horrifier à un détail que Pan avait bien pris soin de garder pour elle. Sous vos yeux, une énorme main fauche la mère de Pan qui n'a même pas le temps de se rendre compte qu'elle viens d'être tué. Son sang éclabousse la verrière de la machine et vous ressentez en vous toute l'horreur et le désespoir qui envahis le cœur de la Demi-Saiyan envahir le vôtre aussi qui vivez la scène à travers elle.

Alors Humaine ... Quel gout as ta souffrance ? ...

Un visage terrifiant s'imprime sur votre rétine, celui d'un démon énorme qui vous fixe avec un sourire malsain. La peine et la rage prends le pas sur la raison et la petite Son Pan qui se trouve actuellement dans la machine est bien incapable de contrôler ses émotions.

Vous poussez un hurlement de désespoirs alors que votre vue s'illumine de votre propre aura et que vous pulvérisez vous-même la machine qui aurait due sauver votre monde. Cependant, vous n'en avez plus rien à faire. Vous ressentez dans votre cœur quelque chose de totalement inédits. Ce que ressent un Saiyan lorsqu'il se transforme. Un mélange de colère terrible et sourde, coupler à une horrible tristesse. Vous comprenez aisément que vous n'avez pour seul objectif à présent que de détruire cette créature et tout ses semblables. La capsule corps est détruite par la déflagration de votre aura, mais les décombres ne suffisent pas a masquer la marré de créatures du Makaï qui se dirige vers vous ... Vous allez mourir et vous vous en rendez subitement compte. Il n'y a plus d'espoir ... Tout est perdu ...

Votre aura dorée disparaît et vous êtes submerger par le nombre, puis tué sans ménagement.

Lorsque vous sortez de la vision, une aura blanche vous entours. Le parchemin vous invite à passer à cette époque. Chronoa vous précise de bien conserver l'artefact, car il est votre seule porte de sortie.
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Ryanne Hilaris

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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMar Mar 12, 2019 10:47 pm

La vision surréaliste dans laquelle je fus plongée était à fendre l'âme ! Je ressentis tout - absolument tout, oui ! - du déchirement qu'avait ressenti la pauvre et petite Pan à ce moment clé de son existence. Peur, amour, tristesse, colère et désespoir s'étaient succédé avec une telle force qu'ils m'avaient donné le tournis ! Le Cœur de pierre, comme s'il avait été désactivé entre-temps, ne m'avait été d'aucune utilité ; j'avais presque défailli au moment où la mère de Pan s'était faite tuer par son terrifiant bourreau.
Ce ne fut qu'après avoir sombré dans une colère à nulle autre pareille que je sentis quelque chose se briser en moi. La lueur d'or qui m'entourait n'était pas celle de l'espoir ; elle représentait l'éclat éphémère de l'énergie du désespoir, qui fut très vite éteinte à la vue de cette abominable nuée de créatures maléfiques...

Quand j'eus cligné des yeux, de l'humidité sans équivoque dans les paupières, je me rendis vaguement compte que je me trouvais à la périphérie entre deux mondes, entre deux temporalités si éloignées mais étrangement si proches...
Une aura blanche m'entourait, moi ainsi que mes alliés, qui se tenaient à mes côtés.
Le visage d'Yggdrasia était voilé par la tristesse, à l'instar de celui de Ceruly - pour qui ce fut toutefois moins intense étant donné sa provenance. Je n'osais imaginer tout ce qu'elle avait dû endurer pour paraître aussi forte en ces heures sombres...
Je secouai la tête pour tenter de me remettre de mes émotions alors que la voix de Chronoa résonnait dans nos oreilles comme un écho traversant les âges :


- J'ai bien conscience de vous demander beaucoup mais... tâchez de ne rien oublier de ce que vous venez de voir - dans le moindre détail. Sans ces repères, vous risquez de vous perdre. Rappelez vous votre mission.

Je hochai la tête - un geste plus machinal qu'autre chose - avant de sentir une main se poser sur mon avant-bras, très vite suivie par une autre. Je levai les yeux sur Yggdrasia, qui me faisait comprendre par ce simple contact que je n'étais pas seule. Mon regard bascula ensuite sur Ceruly, qui se trouvait de l'autre côté, le regard brillant de détermination.
Je sentis une bouffée d'espoir traverser les limbes de mon esprit et remonter à sa surface.
Les mains serrées sur le rouleau, je pris une grande inspiration.


- ...D'accord, fis-je en raffermissant mon regard comme l'avait fait Ceruly. Bien reçu !

- Une dernière chose, intervint Chronoa qu'on ne voyait plus depuis tout à l'heure. Ne perdez surtout pas le rouleau ! Sans lui, pas de retour possible.

- Drôlement réconfortant, ça, grommela Yggdrasia.

Je ne surenchéris pas, bien que je ne pensais pas différement d'elle.
Mon regard fila sur Ceruly, qui ne tarda pas à se sentir observée.
Je lui tendis le parchemin alors qu'il continuait de briller entre mes mains.
Suspicieuse, elle m'interrogea alors du regard.


- A ma connaissance, ce n'est pas le premier que tu auras entre les mains. C'est la raison pour laquelle je t'en confie la grande responsabilité.

Elle avait l'air étonnée.

- On se connait à peine et tu veux que je... ?

- Pan s'est fiée à toi. Tu es sa meilleure amie. Je n'ai pas besoin d'en savoir plus pour t'accorder toute ma confiance. Tu es de ce fait la plus qualifiée pour veiller sur notre unique porte de sortie.

- Je vois, fit-elle en posant les mains sur le rouleau.

- On y va ?

Elle opina du chef.

- On y va !

Yggdrasia, Ceruly et moi répondîmes ensemble à l'appel du rouleau.
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMar Mar 12, 2019 10:49 pm

Quand nous posâmes les pieds dans la capitale, nous découvrîmes que les clairons de la désolation avaient déjà retenti depuis un petit bout de temps. Des nuages apocalyptiques, sombres comme la nuit, recouvraient un large pan du ciel, qui avait perdu de son joli bleu au bénéfice d'une teinte sanglante. Il pleuvait des cendres et des colonnes de fumée s'élevaient ça-et-là, depuis quelques bâtiments à la toiture éventrée. Sous nos pieds, l’asphalte qui composait la route s'était fissuré. On dénombrait déjà quantité de crevasses et autre trous d'un genre différent, ressemblant à des empreintes de pas disproportionnées. Partout autour de nous, ça hurlait ! Des hurlement inhumains, gutturaux, propres aux serviteurs du mal, ainsi que diverses suppliques, plaintes, appels à l'aide et cris désespérés appartenant à leurs proies du jour.
Ceruly, dont le sang-froid semblait à tout épreuve, enfouit le rouleau sous sa cuirasse et posa deux doigts contre son front. Au bout de quelques secondes, elle baissa la main en un geste de résignation.


- Impossible de sentir la moindre présence. C'est comme si tout était brouillé...

J'essayai à mon tour et obtins un résultat aussi peu probant que le sien.

- C'est sans doute à cause de cette atmosphère oppressante, m'avançai-je. Dans ces conditions, il va falloir chercher par nous m-... Eph-Vee, ça va ?

Les yeux exorbités sous son masque, elle se tenait les bras, tremblante de tout son corps.

- C-C'est... C'est atroce ! La nature... elle souffre ! Je... j'entends ses plaintes !

Je la saisis immédiatement par les épaules, ce qui la fit sursauter de plus belle.

- Garde les pieds sur terre, Eph-Vee ! lui intima-je. Il ne faut surtout pas que tu te laisses dépasser par tout ça, fis-je en indiquant le monde qui nous entourait d'un grand geste de la main. N'oublie pas notre objectif ! N'oublie pas que nous-

- Attention !

A la vue d'un démon volant qui plongeait sur nous, Ceruly nous bouscula d'un coup d'épaule. J'en fus déséquilibrée et le temps que je parvienne à nous préserver, Yggdrasia et moi, d'une chute sur le flanc notre alliée s'était déjà occupée de pulvériser l'assaillant ailé avec la seule force de ses poings.
La tête fracassée du démon s'était enfoncée entre ses épaules avant que son corps ne se soit écrasé par terre. Le masque de renard de notre amie avait été arrosé par une giclée de sang noirâtre, en diagonale. Ceruly, froide comme la mort, vaporisa les restes du monstre en usant de son Ki.


- Nous n'avons pas une minute à perdre ! Il faut retrouver Pan au plus vite.

Les poings serrés, elle fit volte-face.
De nouveau gagnée par le Cœur de pierre, j'entendis ma voix plus que je sentis ma langue et mes lèvres articuler ce mot :


- Attends.

Elle me coula un regard par-dessus son épaule.

- Qu'est-ce qu'il y a encore ? Le temps joue contre nous, grogna-t-elle.

- Nous n'allons pas nous contenter de sauver Pan.

- Pardon ?

Elle s'était complètement tournée vers moi, qui supportais le poids d'une Yggdrasia confuse en la tenant par l'épaule. Je soutins le regard de Ceruly.

- Notre mission comprend des sous-objectifs que je juge indispensables à son accomplissement.

- Sois plus claire !

- Pour couvrir efficacement le départ de Pan, nous allons devoir venir en aide à ses proches, répondis-je sans plus tourner autour du pot. C'est ce qu'elle aurait souhaité, et c'est ce que nous allons faire.

- Cette décision pourrait impacter sur ton monde, me fit-elle remarquer, avant de se retourner une seconde fois, le regard levé en direction du ciel. Quoi qu'il en soit, nous devons rejoindre la Capsule Corporation : c'est dans ses souterrains que cette ordure de démon va s'en prendre à Videl et que Gohan va y laisser la vie !

- Effectivement. Et tu seras notre fer de lance.

J'infligeai une bourrade dans le dos d'Yggdrasia, qui émit un hoquet de surprise. Ma plante favorite chancela légèrement en avant mais n'alla pas plus loin étant donné que je la tenais bien.

- A toi de jouer, Force verte, lui dis-je. Je sais que tu es capable de localiser tous les végétaux de ce monde. Alors tu vas te remettre d'aplomb et glisser une graine entre les mains de Eph-Jee. Ainsi, même si elle se trouve sous terre, nous pourrons la localiser. Ce sera notre seul moyen pour ne pas la perdre puisque notre capacité de Perception semble brouillée. As-tu bien compris ?

Elle m'adressa un pauvre sourire.

- Oui..., fit-elle en joignant les mains à l'intérieur desquels brillait une lueur vert pâle.

- Ne te laisse pas abattre, Eph-Vee, l'encourageai-je. La nature aura sa revanche. Et bien plus tôt que tu ne le crois.

Quand elle fut prête, Ceruly s'empara de la graine que lui confia Yggdrasia en main propre.
Les deux s'échangèrent un regard, avant que celui d'Yggdrasia se pose sur moi avec curiosité.


- J'ignore ce que vous avez précisément en tête mais ne traînez pas. On ne sait toujours pas qui est vraiment derrière toute ça. Je vais avoir besoin de vous le moment fatidique, c'est une certitude.
Alors on se revoit là-bas !


Après s'être située, Ceruly décolla en direction du bâtiment précédemment cité. Elle allait sans doute faucher quelques démons au passage, mais sans trop s'attarder sur les détails non plus. Ce qui l'intéressait, c'était le très gros gibier et ses sbires qui allaient s'en prendre aux parents de Pan.
En agissant ainsi, elle allait nous faire gagner un peu de temps...
Je fis signe à Yggdrasia de me suivre alors que tout autour de nous le monde était en proie à une insondable destruction.
Vu la façon dont elle se déplaçait - les jambes écartées - quelque chose me disait qu'elle n'était pas habituée à porter des vêtements si près du corps.
Elle lut mon constat au travers de mon regard.


- Arrête de me regarder comme ça ! grogna-t-elle. Une attitude révoltée qui, venant d'elle, avait quelque chose de plutôt réconfortant. Cette tenue est vraiment trop serrée. Mes jambes me grattent...

- Plus tôt nous accomplirons la mission et plus tôt tu pourras t'en débarrasser. Même si je pense que tu auras tout le temps de t'y accommoder d'ici-là...

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Ils nous ont senties.

Tout comme moi, mais sans pour autant être que je sois capable de les quantifier ou de les localiser de manière précise.
Je me mis en garde ; Yggdrasia se campa sur sa position, prête à me servir de soutien.
Nous nous étions arrêtées au milieu de la route endommagée. Les bâtiments ronds noircis pas la fumée et les cendres volatiles renforçaient le côté lugubre de ces lieux désertifiés. Dans la rue, il n'y avait plus âme - humaine, j'entends - qui vive. Les cris des survivants se faisaient lointains, contrairement aux grognements ignobles de nos infâmes ennemis. Ceux-là eurent tôt fait de se manifester, quittant le refuge des ombres pour ramper dans notre direction.
Sous le masque de cerf d'Yggdrasia, je devinais l'esquisse d'une grimace de dégoût.


- Ce sont des démons, ça ? s'enquit-elle avec l’intonation idoine. Qu'est-ce qu'ils sont laids !

Je fis glisser la Caladbolg hors de son fourreau.

- Tu vas réussir à nous les vexer, petite fleur.

Effectivement, elle avait raison sur leur compte : nos ennemis étaient effroyablement laids.
De faible constitution, ils avaient tous la peau couverte de veines et rouge comme la plus froide des flammes. Une couche de chitine jaunâtre leur recouvrait le crâne et le poitrail à la manière d'une armure. Leurs bras étaient longs mais fins, prolongés par des ongles noirs comparables à des griffes. Leurs yeux brillaient d'un éclat jaune malfaisant et de leurs naseaux s'échappaient quelques panaches d'une fumée noire. Enfin, la sombre main qui les avaient façonnés les avaient manifestement dotés de crocs capables de déchirer la chair rien qu'en la frôlant.


- Pour ce qu'ils ont fait subir à ce monde, je compte bien faire plus que ça, maugréa l'Hamadryade.

L'un de ces monstres rampants hurla avant de bondir dans notre direction, s'aidant à la fois de ses mains et de ses pattes pour courir la gueule grande ouverte comme un chien le ferait.
Yggdrasia réagit au quart de tour ; elle invoqua une liane recouverte d'épines et, d'une geste, parvint à la lui enrouler autour du cou alors qu'il était encore en pleine course. Quand elle tira sur sa laisse improvisée, le démon perdit sa tête, arrachée à son support comme une bouteille dont on aurait fait sauter le bouchon. De l'ichor se mit à jaillir de son cou à gros jets.
Je n'avais même pas eu besoin de remuer le petit doigt.


- Quelle maestria, remarquai-je. Je constate que tu as bel et bien repris contenance.

- Je me le dois : Il n'y a en a sûrement plus des comme moi dans ce monde.

- Ca c'est encore trop tôt pour le dire, rétorquai-je en esquissant un pas en avant, la lame dans ma main la plus en retrait. Mais je compte bien te donner l'occasion de le vérifier de tes propres sens.

Une partie des démons, avides de chair fraiche, s'était ruée sur le cadavre de leur congénère. Ils se battaient pour pouvoir le dévorer tandis que les autres s'avançaient vers nous comme une horde de hyènes plus affamées que jamais. Je vis plus d'une langue - longue et baveuse - chatouiller l'air à la manière des reptiles.
J'empruntai un ton froid et cassant.


- Nous n'avons pas le temps de jouer, démons !

Alors que je traçais une Rune Ferhu devant moi, les rampants se catapultèrent dans ma direction, tous crocs sortis et leurs longs bras pliés sur les côtés au cas où je commettrais l'erreur de tenter une esquive latérale.
Yggdrasia, en parfait accord avec moi, intercepta ceux qui comptaient nous dépasser par les flancs. Par souci de précision, elle transforma ses propres doigts en fines lianes, qui lui permirent d'en immobiliser plus d'un !
Quant à mes assaillants les plus audacieux, ils firent aussitôt la rencontre de la Rune que j'avais fini par prendre à pleine main. J'avais même pris la liberté d'avancer de quelques pas pendant le processus, tout en ayant marqué chacune des monstruosité au « fer rouge » - mes Runes brillent toujours d'un éclat violet - avec des gestes réfléchis et mesurés.
Celles qui n'étaient pas occupées par les doigts ligneux d'Yggdrasia me jetèrent un regard d'incompréhension. Elles n'avaient visiblement pas fait attention aux tatouages que je leurs avais apposées.
Je raffermis ma prise sur la Caladbolg et la ramenai derrière moi, prête à frapper un grand coup.


- Tu peux les relâcher, Eph-Vee.

Aprés avoir vu ma lame bouger, elle ne me posa aucune question et s’exécuta, rendant leur pseudo-liberté aux infâmes bestiaux.
Il ne me fallut qu'une demi-seconde pour infuser la Caladbolg avec mon Ki.


- Discidium !

D'un geste ample accompagné d'un large croissant d'énergie, j'initiai alors la véritable contre-attaque ! Nos ennemis démoniaques eurent un léger spasme. L'espace d'un instant, je n'entendis aucun de ceux qui se tenaient émettre le moindre bruit...
Puis les cris d'agonie retentirent enfin alors que les corps de leurs ignobles propriétaires se détachèrent du sol, sectionnés à l'horizontal ou en diagonal en deux parties bien distinctes.
Je claquai des doigts de ma main libre avant même que les morceaux ne s'écrasent par terre. Comme je les avais tous - pour la plupart - marqués du symbole du Feu Primordial, ils se virent recouverts de flammes. Yggdrasia dut reculer d'un bond souple pour ne pas se retrouver affectée par le brasier, qui m'encerclait déjà de part en part.


- Whooow !

Je ne pouvais pas me permettre de prendre des gants, tout comme il me paraissait insensé de me dissiper en pareil instant.
Oui, je n'en avais pas terminé avec la horde de démons à la carapace chitineuse - à mon goût, il en restait beaucoup trop autour de nous.
Forçant comme une malade sur l'usage de la Télékinésie Zélodienne, j'arrachai des pans entiers de l'asphalte que le Feu Primordial était en train de dévorer. Bien sûr, les corps découpés de feu nos assaillants se mirent également à léviter autour de moi en un ballet incendiaire.


- Reste vigilante, Eph-Vee ! Je vais laver cette rue de la vermine qui l'occupe.

J'esquissai quelques mouvements avec ma main gauche, contrôlant par ce biais les débris de chair et de goudron enflammés afin de les projeter sur notre détestable entourage. Certains tentèrent malgré la tempête de passer outre mon barrage circulaire, mais en vain puisqu'il périssaient avant même de m'atteindre.
Yggdrasia, quant à elle, se trouvait à bonne distance de moi, ce qui faisait d'elle une cible idéale pour les abominations les plus intelligentes du lot. C'était en prévision de cela que je lui avais conseillée de rester sur ses gardes.
Entre deux suicides de mes stupides assaillants, je la vis se démener face aux siens, les repoussant et leur brisant le corps à coups de poings recouverts d'une protection d'écorce magique de sa création.
De toute évidence, ma meilleure amie ne s'était pas laissé allée dans sa forêt.
La bataille continua...
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMar Mar 12, 2019 10:50 pm

Mais malgré mon épée, ma magie et la sienne, il nous fallut un petit moment pour anéantir cette troupe maléfique. Au cours de la mêlée, nous eûmes même droit à quelques surprise de la part de nos ennemis atypiques : leurs membres pouvaient s'allonger, à l'instar de leurs langues visqueuses.
Cependant, au bout du compte, aucune de nous deux ne fut blessée. On pouvait dire à ce moment-là que nous touchions du bois.
Insatiable, le Feu Primordial que j'avais invoqué continuait d'éclairer la rue de sa lumière mystique, fort désireux de se propager par-delà la zone où nous nous trouvions. Je mis un terme à ses projets de conquête en produisant la Rune opposée - Ferhu Inversée -, qui me permit alors de ramener les flammes virulentes dans son petit foyer secret.
Derrière sous son masque de cerf, Yggdrasia me contemplait avec un soupçon d'inquiétude. De l'ichor noir recouvrait ses gants en écorce, preuve qu'elle en avait su en distribuer, des mandales !


- Je commence à penser que tu n'avais pas besoin de moi.

Je posai une main sur son épaulière droite, dont les couleurs s'accordaient toujours aussi bien avec ses goûts et son merveilleux teint.

- Ne fais pas ta modeste, rétorquai-je. Tu as su veiller à ce que nos ennemis ne se glissent pas dans mes angles morts. Qui plus est, c'est maintenant que nous allons tous avoir besoin de toi - cette ville, ses survivants, Ceruly et moi comprises. Le combat ne fait que commencer, Eph-Vee, et tu es la pierre angulaire de la stratégie que je compte employée.

- Je ne te suis pas, fit-elle, contrariée. Non, en fait... c'est plus correct de dire que je n'y arrive pas.

- La nature souffre, Yggdrasia. C'est toi qui me l'as dit. Et, incapable de se défendre par elle-même face au fléau qui la piétine, elle doit enrager.

Afin de donner un peu plus d'impact à mes paroles, je raffermis ma prise sur son épaule.
Je levai mon autre poing, qui serrait le manche de la Caladbolg avec force.


- Je compte sur toi pour puiser dans ses pouvoirs et la soumettre à ta volonté ! Exactement comme tu la fais le jour de notre rencontre. Tu t'en souviens ?

Elle eut un mouvement de recul.

- C'est sur ça que tu comptes ?!

Je secouai la tête.

- Pas seulement, lui avouai-je avec un sourire malicieux. Un bon stratège a plusieurs as dans sa manche.

- Mais... mais je n'y arriverai pas ! geignit-elle.

- C'est pourquoi je vais t'y aider.

Sous ses yeux arrondis de surprise, je traçai la Rune Berkano, symbole de maternité et de Réincarnation. En cette dernière, je fis couler un quart de ma puissance maximale dont Yggdrasia pourrait tirer parti à tout instant.
Je m'écartai d'elle d'un bon pas lorsque son aura verte se mit à jaillir par tous les pores de sa peau. Verte, oui, mais pas seulement : quelques arcs électriques mauves dansaient autour de la silhouette caparaçonnée de mon amie végétale.
Je fis volte-face alors qu'elle avait porté ses mains à son front, subjuguée par sa nouvelle puissance.


- Mais qu'est-ce qui... ?

- Va, Eph-Vee ! la coupai-je. Tu disposes d'assez de puissance pour réveiller la Terre entière. A partir de ce que je t'ai conféré, donne à la nature une chance de se redresser.

Plus confiante en ses propres capacités, je la vis fermer les poings à hauteur de ses hanches.

- C'est d'accord ! Mais... même ainsi, je risque d'avoir besoin de temps.

Je sais ce que vous vous dites : « Elle n'en a donc jamais terminé avec ses « mais » ? » 
...Néanmoins, je me sentais bien obligée de lui accorder le bénéfice du doute ; en tant qu'Hamadryade, Yggdrasia était bien plus proche de la nature que moi.


- Facile. Il te suffit de demander.

Je baissai les yeux sur la Caladbolg que je tenais en main, avant de prononcer son nom.
Sa voix désincarnée eut aussitôt fait de se manifester à l'intérieur de mon esprit. Je relâchai ma lame, qui se mit à léviter dans l'air, le visage sur sa garde tourné face à moi.


- Ma lame, accorde-moi cette requête, veux-tu ?

Yggdrasia choisit judicieusement de garder le silence, même si je lisais dans son regard qu'elle ne s'était pas attendue à ce que je m'adresse à mon épée. Caladbolg me répondit par la pensée, à défaut de pouvoir s'exprimer à haute et intelligible voix.

- Et quelle est-elle, Maîtresse ?

- Je veux que tu protèges mon amie, dis-je en pointant du doigt Yggdrasia, le temps que je parte en quête d'alliés de poids.

- Tes désirs sont des ordres.

- Je ne sais pas manier une lame, moi ! intervint Yggdrasia.

- Tu n'auras pas à la toucher.

- ...Quoi ? Comment ça ? ...Comment je vais faire alors ?

Jugeant qu'une démonstration valait mieux que mille mots, je me mis à l’œuvre. Très vite, avec des mouvements de doigts, la Rune Ferhu et Berkano revirent le jour, indépendantes de toutes celles que j'avais créé jusqu'ici. Grâce à ma maîtrise, je parvins à les faire fusionner, pour finalement donner naissance au fameux « Tisse-Rune ». Le tissu magique en question apparut d'abord sous la forme d'une sphère molle, malléable à souhait ; je me fis fort d'imaginer son aspect final avant de m'atteler à sa conception sous les deux paires d'yeux propres à mon entourage.
A l'aide d'une quantité non négligeable de magie pure - soit un autre quart de ma réserve - mes efforts portèrent leur fruits, conférant ainsi à ma misérable sphère de Tisse-Rune un aspect bien plus fourni : celui d'une combinaison de la matière du même nom, programmée comme une vraie sentinelle par mes soins.
Bien sûr, je ne pourrais pas la commander indéfiniment. Et puis de toute manière je ne comptais pas le faire ; la conscience qui allait s'en charger n'était nulle autre que celle qui animait mon épée enchantée. Sans elle, ma manœuvre n'aurait servi absolument à rien...
Alors pour que la roue ne tourne pas en ma défaveur, il fallait que je continue de croire en mes allié(e)s, qu'ils soient constitués de chair, de fibres végétales ou même de métal !
Et c'était un sacré coup de poker si on considérait le fait que la conscience de la Caladbolg avait éclos suite au sceau que j'avais mis au point (un peu « à l'arrache »), dont l'énergie de Malvon était prisonnier. Oui : si jamais je me fourvoyais, c'était un coup à ce que la situation prenne une tournure apocalyptique !
Je fronçai les sourcils à l'intention de ma lame possédée.


- Caladbolg, dis-je avec un petit hochement de tête, ne me déçois pas.

Sans que j'aie besoin de le lui dire, elle se glissa dans la main synthétique de ladite combinaison. Grâce à l'énergie qui la parcourait et à sa nature - la mienne ! -, la compatibilité fut telle que les deux accessoires s'assemblèrent de sorte à donner naissance à un serviteur tout de sorcellerie et de Tisse-Rune !
Caladbolg - la combinaison magique armée - s'exprima d'une voix forte, résonnante et assurée :


- Je suis tienne, et je le resterai. Il en va aussi de ma fidélité envers le Maître !

Comme pour faire bonne figure, l'être de Tisse-Rune porta la garde de son épée contre l'emplacement du cœur humain.
Yggdrasia était complètement stupéfaite de la voir ainsi s'animer. Elle porta ses poings à ses joues et se trémoussa comme une gamine toute excitée à qui on aurait donné un nouveau jouet !


- Kyaaaaaah ! Mais c'est trop cool ce que t'as fait là !

J'eus un bref sourire pour elle. C'était agréable de la voir aussi enjouée, mais je ne pouvais malheureusement pas faire durer cette scène plus longtemps. Ceruly, les survivants de cette ville et les proches de Pan se démenaient ; nous ne pouvions pas les abandonner à leur sort !
Alors qu'Yggdrasia, les yeux remplis d'étoiles, tournait autour de la combinaison stoïque, je la rappelai à l'ordre :


- Il est plus que temps, Eph-Vee. Fais ce qui doit être fait. Le devoir m'appelle aussi.

Elle imita la Caladbolg qui avait si bien su me saluer, sauf que ce fut sa main qu'elle posa tout contre sa poitrine, précisément là où poussait son noyau d'Hamadryade.

- Compte sur nous ! Je ferai au plus vite, m'assura-t-elle.

Heureusement qu'elle ne s'était pas rendu compte de mon sacrifice, sans quoi elle m'aurait très certainement tenu la jambe jusqu'à ce que je cède.
J'allais au devant d'un grand, très grand péril !

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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeJeu Mar 14, 2019 12:22 am

Alors que tu mets en place ton petit plan, il semble que les choses autour de toi se soient calmées. Mais pour combien de temps ? Tu ne peu sentir le Ki dans la zone, il t'est donc impossible de savoir ce qu'il est advenu de Ceruly, car même la graine qu'elle possède ne t'indique en rien son état de santé ... Tout ce que tu sais, c'est que des ondes de choc raisonnent au loin, faisant trembler le sol.

Visiblement, un combat s'est engagé vers la capsule corporation. Cependant un autre combat se déroule non loin de toi, visiblement bien plus nerveux. La direction ou Yggdrasia est partie te semble calme ... Hormis les quelques coups de feu raisonnants et les cris des mourants bien entendus.
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeSam Mar 16, 2019 2:00 pm


- Quel spectacle délectable !

Du haut de son immeuble en ruine, Erkan Clyde, les mains dans le dos et les pieds au bord du vide, savourait pleinement le panorama de désolation qui s'offrait à lui.
L'homme - au moins d'apparence - était vêtu assez chichement, avec sa grande cape rouge autour des épaules, agrémenté d'un col suffisamment haut pour lui effleurer les lobes de ses oreilles pointues, et des habits en tissu sombre orné de somptueuses broderies d'or. De corps et de visage, ce démon était sans nul doute attirant : une beauté d'un niveau presque équivalent à celui d'un Incube. Sa longue chevelure de jais lui donnait des airs d'éphèbe, mais ses prunelles de fauve, d'un rouge sanglant, lui conféraient un regard de prédateur.
 De dos par rapport à son interlocuteur, il esquissa un petit sourire en coin, tout de même suffisamment large pour exposer un triangle de dents pointues, puis se mit à humer avec un certain ravissement les odeurs de cendres, de brûlé et de sang que le vent charriait dans sa direction. Mais parmi tout ceci, ce qui lui soutirait le plus de plaisir était sans conteste les cris d'effroi et d'agonie des Mortels !
Un soupir d'aise lui échappa quand il en entendit les échos pour la énième fois de la journée. Ils s'étaient espacés dans le temps depuis quelques minutes déjà. A croire que les habitants encore en vie avaient fini par comprendre qu'il était totalement vain d'essayer de tenir le front.
Erkan fit volte-face pour se tourner vers la table où siégeait son acolyte. Ils jouaient à une partie d'échec propre à leur culture démoniaque, avec des pions animés par un sortilège fort divertissant. Le plateau était des plus réaliste.


- Tu ne partages pas mon avis, Vilnesius ?

L'intéressé n'avait certes pas autant de prestance que son locuteur, mais il n'en demeurait pas moins puissant. Il était un sorcier, et sa robe à capuchon trahissait cet état de fait. Des symboles cabalistiques d'un vert avocat renforçaient l'idée macabre qu'on pouvait se faire d'un tel personnage. C'était un individu court sur pattes mais doté d'une froide intelligence. Ses arcades sourcilières gonflées lui donnaient un air particulièrement mauvais, sans compter les tatouages tribaux qui lui parcouraient le visage...
Un soupçon d'inquiétude brillait dans ses prunelles d'un vert émeraude.
Erkan Clyde s'en était rendu compte avant même qu'il ne lui réponde.


- Oh, si, Seigneur, dit-il. Après tout, ce sont ces petits plaisirs-là qui font de nous ce que nous sommes.

L'Esthète prit place en face de lui avec un calme qui tenait de la souveraineté. Il en profita pour épousseter les pans de son pantalon avant de croiser les jambes sous la table.

- Alors qu'est-ce qui te ride comme ça, mon brave ?

D'un de ses longs doigts crochus jusqu'alors soigneusement dissimulés sous les amples manches de sa tenue, l'interrogé indiqua les trois nouvelles figurines que composaient le jeu - pas bien fourni - du camp adverse. Au vu de la situation, Erkan Clyde pensait qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter : quantité de pions démoniaques encerclaient les nouvelles arrivantes.

- Le fait que ces étrangetés soient sorties de nulle part, peut-être ? Je vois cela comme un signe ; nous ne sommes jamais à l'abri d'une mauvaise surprise.

Comme pour chasser une agaçante petite mouche, Erkan Clyde balaya ce commentaire en secouant négligemment la main devant son visage.

- Allons... Tu vas te  finir par te faire des cheveux blancs - Oh, désolé ! J'avais oublié que tu étais chauve. (Il se mit à glousser. Vilnesius ne partageait pas à son hilarité, même si ce sujet ne lui était pas sensible.) Qu'est-ce qu'on pourrait bien risquer, hum ?

Il se pencha sur le tableau de jeu et, du bout des doigts, avec délicatesse, préleva l'un des nombreux pions à l'effigie d'un démon chitineux.
La structure entière du bâtiment se mit alors à trembler. Il n'en fut pas dérangé le moins du monde ; aucune figurine n'était tombée pendant le processus.


- Pour chaque humain tombé, une nouvelle Horreur de cet acabit rejoint nos rangs, sourit-il. Le nombre finit toujours par l'emporter, et nous sommes de loin supérieurs à nos proies, fit-il en englobant d'un geste ample sa petite armée de figurines. Et ce n'est pas comme si nous manquions de renforts ! Pour l'heure, nous n'avons envoyé que le menu fretin. Une tactique basique visant à épuiser le camp adverse - on ne peut pas vraiment parler d'armée, Hu hu hu~

- Je ne me contente jamais d'avoir un seul coup d'avance sur mes ennemis, rétorqua Vilnesius, avant de baisser les yeux sur le trio de combattante insolites. Une image vaut mieux que mille mots.

Erkan Clyde fit la moue.
Son interlocuteur posa l’extrémité pointue de son ongle sur le crâne de la guerrière au masque de renard. Au-dessus du plateau de jeu apparut aussitôt un hologramme, dans lequel Ceruly était aux prises avec les démons. A maints endroits, sa cuirasse était éclaboussée d’ichor noir, synonyme de l'incommensurable violence du combat qu'elle était en train de mener.
Le regard de l'Esthète se fit soudain... lubrique. Outre la cuirasse que portait la guerrière à queue de singe, le reste de sa tenue, qui épousait parfaitement les courbes de sa silhouette athlétique, était fort plaisant à contempler.
Sans cesser de lorgner ce ravissant bout de femme, le vicieux Démon s'empara de son verre à pied et se servit en vin - un bon cru, pillé dans un village dont il n'existait plus aucune trace.


- Je dois bien avouer qu'elle ne manque pas de courage. - une vraie petit héroïne. Mais, là encore, je me demande pendant combien de temps elle saura tenir le rythme ?

Son sourire, jusqu'alors contenu, se fit plus obscène.

- Quand le moment sera venu, j'irai moi-même cueillir ce fruit. Ce serait fort dommage de gâcher de la si belle chair, n'est-ce pas ?

Au moment où une explosion retentit au loin, Vilnesius rebondit immédiatement sur un mot en particulier qu'avait prononcé le Grand Clyde.
Son ongle chatouilla le crâne de la figurine à l'armure verte et au masque de cerf. Sur le plateau à ses côtés reposait une représentation en modèle réduit de la Caladbolg, brandie par une silhouette noire, sans trait aucun, et marquée par un grand point d'interrogation.


- En parlant de fruit, reprit-il alors que l'image d'Yggdrasia apparut à la place de celle de Ceruly. Voilà quelque chose qui me turlupine...

- Quoi ? s'enquit Erkan avec sa nonchalance habituelle. Elle prie, et alors ? Ce n'est pas un petit rituel de rien du tout qui va les sauver. D'autant que ces pseudo-héroïnes finiront six pieds sous terre avant même son accomplissement.

- Certes, répondit Vilnésius avec un petit hochement de tête. Mais qu'en est-il de cette... chose qui la protège de nos pions ?

Il n'attendit pas que son compagnon de jeu lui réclame de plus amples renseignements ; son ongle glissa sur la tête de la silhouette affublée d'un point d’interrogation.
Une nouvelle image vit le jour, mettant en valeur un challenger d'une nature bien différente des inconnues en armure. A l'instar d'un golem, la chose exhalait la magie! Rien qu'au travers de cette image, le sorcier-démon pouvait le sentir. La combinaison qui constituait cette fascinante créature disposait de trois signatures énergétiques différentes, tout comme l'épée qu'elle gardait serrée dans son poing droit, déjà recouverte des fluides vitaux d'une flopée de démons qu'elle avait occis.
Vilnesius réprima un frisson - non de peur, cela tenait bien plus de l'excitation. Bien que cela restait assez confus ; il ressentait comme une pointe de jalousie devant cet alliage de métal et de runes mystiques.
Erkan se pencha légèrement en avant et plissa les yeux pour mieux voir. Ce n'était pas chose évidente, à vrai dire, puisque la créature à l'épée remuait sans cesse, sa lame dessinant de mortelles arabesques au travers de la carcasse de ses assaillants avides de meurtres.


- ...D'accord. Ce spectacle n'est pas aussi beau que les deux précédents mais je pense comprendre d'où proviennent tes craintes, estima l'Esthète, pour qui le regard s'assombrit un peu en raison d'un regain de sérieux.

Il baissa les yeux sur le plateau de jeu, les posant sur la dernière membre du trio d'étrangères.
D'un geste du menton, l'Esthète reporta l'attention de Vilnésius sur la figurine au masque vénitien dont les longues plumes de jais dissimulaient jusqu'à sa masse capillaire.


- Tu m'as gardé la mauvaise surprise pour la fin, je présume ?

L'autre hocha la tête d'un air sinistre. Il recourut au même rituel que pour les trois autres figurines, puis l'image de la Caladbolg en mouvement se substitua à celle de Ryanne, qui évoluait à travers des ruelles dévastées, non loin d'un groupe de survivants appartenant aux rares forces de l'ordre qui avaient miraculeusement survécu jusqu'ici. Il y avait bien une autre guerrière qui sortait du lot, mais les visionneurs démoniaques ne s'étaient pas intéressés à cette dernière.
Non, ils focalisaient tout leur attention sur cette combattante étrange en armure d'améthyste. La nature de son Ki, de sa magie et de tout le reste était des plus troublante !
Même l'Esthète commençait à se poser des questions... bien qu'il ne doutât pas de l'imminente victoire de ses semblables.


- Une hybride ? s'enquit-il en coulant un regard à l'interrogé.

- Doublée d'une sorcière. Mais par dessus tout, ce qui me dérange le plus chez ce curieux spécimen c'est sa manière de combattre. A quelques différences près, son style est plus ou moins semblable à celui d'un certain Juge Démoniaque...

Erkan Clyde eut un bref temps d'arrêt durant lequel il poussa la réflexion.

- C'est pourtant impossible, finit-il par répondre. Jusqu'à preuve du contraire, aucun que nous connaissons n'a jamais eu de descendance, et encore moins d'apprentie.

- Elle s'en est peut-être inspirée ?

- Cela voudrait dire qu'elle aie survécu à une confrontation avec un véritable monstre de puissance... c'est encore moins probable. Je veux dire... regarde-la ?

- Tu en arrives à la même conclusion que moi, remarqua-t-il. Un brouillard entoure cette femelle.

Erkan Clyde adopta une posture qu'il jugeait plus digne de sa personne ; un coude posé sur l'accoudoir de son siège et le menton posé sur le dos de sa main. L'autre se mit à tapoter des doigts sur la table. Quand il se mettait à cogiter, il prenait généralement cette attitude-là.
Au bout de quelques secondes entrecoupées par diverses détonations et cris d'horreur lointains, il brassa l'air d'un geste désinvolte.


- Bah ! Peu importe les forces présentes dans le jeu adverse. Ils ne changeront jamais la donne, de toute manière. Néaaanmoins...

Il darda Vilnésius de ses prunelles de fauve. On y lisait de l'amusement.

- En plus du nombre aberrant de nos esclaves, nous allons prendre quelques précautions supplémentaires. (Il réanima son petit sourire vicieux) Envoyons-lui l'artillerie lourde !

S'il avait eu des sourcils, Vilnésius les aurait haussés.

- Un Démolisseur ?

- Absolument !... Je cherchais le mot. Bref ! Prépare la figurine, mon brave Vilnésius. Notre plaisir n'en sera que plus grand~ Que la sorcière - ou magicienne ? - en vienne à bout ou pas, qu'importe ! Nous en avons encore beaucoup en stock. Mais n'y allons pas trop vite. Il faut savourer l'instant, tu comprends ?

- Avant notre entrée en scène, bien sûr, ajouta le sorcier-démon en esquissant un petit sourire diabolique.

- Et celle de ce butor de Diablo, jubila l'Esthète. Que la partie continue !

Il s'en frottait les mains d'avance.


Dernière édition par Ryanne Hilaris le Dim Mar 17, 2019 3:53 pm, édité 1 fois
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Ryanne Hilaris

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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeDim Mar 17, 2019 3:34 pm



- Bon sang ! Ça ne s'arrêtera donc jamais ?

Une jeune femme en tenue de civil - et donc passe-partout -, à la chevelure d'un bleu turquoise nouée en une queue de cheval, s'opposait à un trio de démons. Ils étaient du même type que ceux qu'avait affrontés Ryanne et Yggdrasia avant de devoir se séparer. Ces monstres menaçaient de s'en prendre aux civils et aux peu de forces de l'ordre encore en vie qui, derrière l'adolescente, se pressaient devant les portes de la mairie. Les décisionnaires avaient eu la brillante d'idée d'entasser quantité de véhicules à gyrophares devant le grand bâtiment, bien que Bra se doutait qu'un tel dispositif n’empêcherait pas les abominations qu'elle affrontait de se frayer un chemin jusqu'à leurs proies.
L'une de ces horreurs chitineuses avait la langue pendante et luisante de salive à la perspective de se repaître de la chair humaine. Celle-ci était un peu plus massive que les deux autres - l'Alpha du groupe, peut-être ? - et avançait à petits pas, ses bras à demi-pliés devant elle comme une parodie de garde. Ses dangereux acolytes restaient légèrement en retrait par rapport à cette dernière, prêts à déborder Bra sur les flancs pour l'acculer jusqu'au barrage de voitures, ou pis encore, pour s'en prendre aux agents pendant qu'elle serait occupée avec le plus costaud du groupe.
La situation était merdique !
Sans se tourner vers ceux qu'elle s'était mis en tête de protéger, la Demi-Saiyajin, fière descendante de son paternel de sang pur, leur hurla ses ordres :


- Rentrez dans le bâtiment et vite ! Vous n'arriverez même pas à me couvrir avec vos fusils.

Ils savaient qu'elle avait raison au vu du peu d'effet que la grenaille avait eu sur ces choses sorties tout droit de l'Enfer. Pourtant, il était encore trop tôt pour eux ; tout le monde n'avait pas encore intégré la mairie. Cette même mairie qui renfermait un passage caché souterrain, utilisable seulement en cas d'extrême urgence... comme dans la présente situation en somme.

- C'est encore trop tôt ! l'informa un agent qui, un œil clos derrière son fusil, tenait en joue l'un des trois monstres. D'autres civils arrivent. On ne peut pas les abandonner !

Bra fit la grimace. Elle n'en avait décidément pas terminé avec toute cette foutue histoire. Elle avait enchaîné les combats jusqu'ici, si bien que ses vêtements avaient connu des jours meilleurs. Éraflures diverses, hématomes proéminents et tissu déchiré lui donnaient un air de guerrière. Pour autant, cet héroïsme n'allait pas tarder à lui coûter la vie ; l’épuisement finirait plus tôt que tard par l'emporter sur sa volonté de protéger autrui.
Elle grogna sa frustration.


- Quelle galère... je ne suis pas prête de rejoindre les autres à la capsule corp- !!

Elle s'arrêta de râler quand le plus costaud du groupe se lança à l'assaut, ses longs bras écartés pour lui couper toute perspective de fuite depuis les côtés !

- Tch !

Elle leva ses bras à hauteur des épaules, bloquant ainsi les mains griffues du monstre. Elle aurait peut-être pu lui briser les poignets si cette horreur n'était pas dotée d'une foutue carapace jusque sur ses articulations.
En tout cas, elle fut plus rapide et plus souple que la bête démoniaque : son genou la frappa au menton et lui referma le clapet sur sa langue baveuse, qui fut sectionnée dans la seconde.
Bra interrompit le hurlement du démon avec un coup de pied retourné en pleine mâchoire, envoyant ainsi l'abomination de chitine s'écraser contre une voiture, qu'elle traversa dans un bruit de tôle froissée avant de finir sa course dans la vitrine d'un petit commerce.
Mais pendant ce temps-là, les deux autres séides du mal s'étaient lancés sur les civils.


- Non ! Les Saloperies !

Elle se contorsionna et, avec un tir de Ki lancé à la hâte, en dégomma un, qui roula au sol, des volutes de fumée noirâtre s'échappant de sa carapace carbonisée.
Mais quand Bra se tourna vers le barrage de véhicules de police, elle sut tout de suite qu'il était trop tard ; l'aberration avait enfoncé le capot d'une voiture après avoir sauté dessus, et tenait maintenant un tireur par la gorge sans se soucier du fait qu'on l'arrosait de plomb !
Il va lui briser le cou ! hurla intérieurement Bra.
Le destin en avait décidé autrement : inexplicablement, le bras porteur de la créature fut séparé de son corps. Celle-ci baissa ses yeux luisants de stupéfaction sur son épaule ouverte, d'où aucun sang noirâtre ne s'était encore échappé, pour les poser sur le festin humain qui venait de choir sur les fesses.
Qu'est-ce que... ?!
Aux pieds du démon, une sorte de tesson violet et presque translucide s'était logé dans la carrosserie à la manière d'une flèche.
Bra et le démon eurent le même réflexe : celui de lever les yeux en l'air...





J'étais intervenue juste à temps, mais il ne fallait pas que je me repose sur mes lauriers !
La bête avait tourné ses yeux jaunes et injectés de sang dans ma direction alors que je retombais sur elle, le tranchant de ma main droite recouvert d'un flux de Ki violet prêt à l'emploi.
Quand mes pieds s’enfoncèrent dans la ferraille qui composait le véhicule de police, il était déjà trop tard pour le démon, qui n'avait pas du tout l'air de l'avoir compris étant donné le grondement qu'il éructa... du moins jusqu'à ce qu'il se convertisse en un pathétique sifflement.
Ma coupe fut à retardement ; l'humanoïde maléfique se sépara en deux morceaux plus ou moins symétriques, suivant un axe vertical. L'ichor noir jaillit à gros bouillons de sa carcasse sans vie, éclaboussant au passage mon armure - autrefois - rutilante. Car oui : j'avais dû combattre bien des créatures avant d'arriver jusqu'ici. Par endroits, ma tenue moulante était abîmée et je comptais également quelques entailles mineures laissées par feu mes assaillants sanguinaires.
Le policier que j'avais arraché aux griffes du démon ne s'était pas relevé et me lorgnait avec de grands yeux, comme s'il avait du mal à les croire.
Les mots lui manquaient, ou alors il avait la langue tétanisée, car bien que sa bouche était ouverte aucun mot n'en sortit.
Je le gratifiai d'un petit hochement de tête avant de me tourner en direction du deuxième démon, que la fille aux cheveux turquoises avait vraisemblablement entamé avec son Ki.
Le monstre remuait toujours.
Les pattes campées au sol, il balança son bras en arrière dans l'optique de projeter sa griffe sur les civils amassés devant les portes de la mairie.


- Attent-... !

Avant même qu'elle ne formule complètement son interjection, je m'étais accroupie pour arracher de la carrosserie l'éclat de magie avant de le projeter entre les deux yeux du démon qui, sans plus aucun souffle de vie, alla s'encastrer le crâne dans le mur derrière lui.
Je me redressai de toute ma hauteur alors que mon entourage ne produisait plus le moindre bruit. En fond sonore, on entendait plus que les explosions lointaines, les cris d'abomination et les coups de feu divers.
Enfin jusqu'à ce que les personnes présentes se remettent de leurs émotions pour tenter de comprendre qui je pouvais bien être.


- ...Vous avez vu ça ? s'enquit-il l'une d'elles.

- Elle s’est débarrassée de deux d'entre-eux en un rien de temps, souffla un homme dégarni.

- Alors que les balles ne leur ont rien fait ! surenchérit un autre.

- Quelle étrange combinaison, commenta quelqu'un que je ne voyais pas. Et... que dire de cette main qui brille ?

- C'est une super-héroïne ! Piailla une petite fille, manifestement plus fascinée qu’écœurée par ce qu'elle venait de voir.

Entretemps, ma lame de Ki s'évapora en de fines particules de lumière mauve.
Sans le Cœur de pierre, j'aurais peut-être perdu contenance ? Ou peut-être pas ? Je portais un chouette déguisement après tout~
Mon attention bascula sur la seule guerrière qui avait su se démarquer du reste du groupe.
Sans m'encombrer de préambules, je lui indiquai la mairie avec mon pouce.


- Si tout le monde se réfugie dans ce bâtiment, j'en déduis qui s'y trouve une issue de secours ?

La fille aux vêtements saccagés et tâchés de sang hocha la tête. Elle ne put retenir la question qui lui brûlait tant les lèvres, ses magnifiques prunelles bleus-vertes rivées sur ma tenue atypique.
J'entendis un écho dans mon dos, car son interrogation était la même que celle que les forces de l'ordre venaient d'articuler :


- Qui êtes-vous ?

Je n'avais pas besoin de prendre la pose puisque ma position actuelle, légèrement surélevée par rapport à mon entourage, suffisait amplement.
Une main calée sur la hanche, je coulai un regard à la ronde avant de répondre d'une voix légèrement différente que de coutume. Il fallait que je prenne mes précautions : cette fille faisait sans doute partie de l'entourage de Pan, étant donné qu'elle maîtrisait le Ki.


- Appelez-moi Eph-M. Ou Force Mauve si vous préférez.

Un hurlement bienvenu interrompit les présentations.
Tous les regards - y compris le mien - se tournèrent vivement vers son point d'émission, qui n'était autre que la vitrine vandalisée d'un magasin du coin d'où avait jailli un démon chitineux un peu plus costaud que ses congénères de mauvais goût.


- Je pensais pourtant m'en être débarrassée, grogna la combattante.

- Celui-là m'a l'air plus solide que ses petits copains, lui fis-je remarquer. Vous avez un nom ?

- Bra.

- Enchantée, enchaînai-je au tac au tac. Gardez un œil sur les autres. Je vais lui couper le sifflet, à cette aberration sans nom.

- Tout seule ?

- Toute seule, confirmai-je. Mais avec vous dans mon dos je me sentirai mieux. Nul n'est à l'abri d'une attaque. Si vous prenez le temps de jeter un coup œil là-haut, vous saurez tout de suite de quoi je parle.

Effectivement, dans le ciel rougeoyant les démons pullulaient.
Il y avait fort à parier qu'ils n'allaient pas tarder à se joindre au banquet. Et si cela venait à se produire - et pire encore à s'éterniser - il se pourrait bien que j'y laisse des plumes. Beaucoup de plumes !
Bra hocha la tête, et je devinai à son regard de battante qu'elle ne manquerait pas de me prêter son soutien en cas de coup dur.


- Qui que vous soyez réellement, essayer de ne pas mourir. J'ai tout un tas de questions à vous poser.

Et moi tout un tas de fausses explications à lui donner.
Elle se rendit auprès des autres, qu'elle rabroua aussitôt ; depuis mon apparition, ils avaient reporté leur évacuation, leurs yeux braqués sur cette guerrière curieuse que j'étais.
Bra avait du caractère, si bien qu'il allait peut-être falloir que je revois mon argumentation le moment venu.
Pour l'heure, le démon occupait toutes mes pensées. Et il était beaucoup moins stupide que ses paires car il ne s'était pas encore rué sur nous, jugeant bon d'analyser la situation avant de tenter quoi que ce soit qui pourrait lui...
Le bruit subit d'un choc métallique interrompit ma pensée. Le démon chitineux n'eut même pas le temps de se retourner : il mourut, écrabouillé par un camion qui s'encastra dans la devanture brisée du magasin dont il s'était préalablement extirpé.
Je voulais pour preuve de sa mort définitive la présence notable de cette flaque d'ichor noire qui se répandait sur l’asphalte depuis les ruines du magasin.
... « nuire » que j'allais dire ?
J'eus un petit haussement d'épaules.
On venait de me simplifier la vie, après tout.


- Et qui dois-je remercier pour ce travail de bourrin ? demandai-je sans émotion particulière.



J'entendis alors un bruit similaire au premier. Un autre véhicule tout juste identifié s'écrasa sur le bitume, faisant quelques tonneaux avant de se diriger vers le barrage de police. Bra s'était interposée, debout sur le capot d'une voiture, prête à faire exploser le projectile d'une tonne avec une salve de Ki.
Je fus plus rapide qu'elle, ayant laissé ma magie - et celle issue de la Pierre Philosophale que j'avais miraculeusement absorbée au cours d'une de mes aventures - courir à travers le sol sous forme de vagues.
L'asphalte se gondola à son passage, puis une stalactite trois fois plus grande que moi en perça la croûte. Le grand épieu de goudron refroidi intercepta la course du véhicule en l'empalant sur sa pointe. L'épave n'explosa pas, aussi pris-je de la hauteur en sautant dessus, histoire d'obtenir un meilleur visuel sur les environs et plus particulièrement sur notre lanceur de poids lourds.
Le sol s'était mis à trembler par à-coups, comme si un mastodonte se dirigeait vers nous.
Et c'était bien le cas ! La silhouette que je vis s'avancer à travers le nuage de cendres et de poussière était massive, presque aussi imposante que la stalactite que j'avais invoquée. Torse nu, le nouveau démon avait quand même assez de pudeur pour se recouvrir les parties avec un pagne. Sur son énorme ceinture de cuir pendouillaient des têtes coupées.
Des visages humains encore sanguinolents...
J'inspirai un grand coup, m'enfonçant encore un peu plus dans le Cœur de pierre, pour ne pas me laisser perturber par cette effroyable vision.
Le corps de ce démon était tout de muscles, strié de veines grosses comme des serpents auxquelles s'ajoutaient des motifs singuliers, pour ne pas dire maléfiques.
J'avais décidément le chic pour tomber face à des colosses. Hier une machine colossale, aujourd'hui une armoire à glace de chair et de sang ! Heureusement que je savais comment tenir tête à ce genre d'adversaire...
Au cours de mon analyse, je finis par découvrir que mon ennemi du jour portait un casque dénué de fioritures mais tout de même agrémenté d'un protège bouche en cuir bariolé de petites pointes.
Cet attirail lui donnait un air de psychopathe.


- Allons bon ! fis-je en évacuant un soupir. Sacré challenger que nous avons là ! Vous êtes quoi, au juste ? Un Bulldozer ? Celui qui déblaye la route pour vos semblables ? Hum... Non. Après ce que vous avez fait à l'un d'entre-vous, je doute que ce soit le cas.

Il s'arrêta à quelques foulées de ma position sans prendre la peine de se mettre en garde. Ses énormes poings serrés, le monstre de forte corpulence prit la parole d'une voix gutturale, en grand partie modifiée par son masque.

- Je suis l'envoyé des Généraux Démons, annonça-t-il. Ulkhar, le Démolisseur !

- Et vous êtes venu pour nous démolir, forcément...

Il ignora mon commentaire, préférant continuer sur sa lancée en matière de présentation.
Son regard se mit à luire d'un feu orangé.


- On m'appelle aussi Ulkhar le Puissant.

Sans crier gare, il disparut de mon champ de vision.
Je parvins à le localiser seulement grâce aux étincelles oranges qu'il avait laissées dans son sillage aérien tant il était rapide - et ce malgré son impressionnante carrure.
Je bondis de mon perchoir au moment où il abattit son énorme poing dans une descente fracassante ! C'était comme si la grande stalactite sur laquelle était fichée le véhicule qu'il m'avait balancé n'avait jamais existé ; à sa place, un cratère s'était creusé. N'importe qui aurait pu croire qu'une météorite s'était écrasée... si l'on omettait l'énorme masse qui se trouvait en son centre, dont le poing droit visitait la terre défoncée.
Les jambes fléchies, je retombai au sol, à la lisière entre le cratère et le bitume de la route fissurée.


- Trêve de palabres, hein ?

Je traçai prestement la Rune Berkano à même la terre, invoquant de ce fait quantité de ronces épaisses comme des anacondas qui partirent à l'assaut du Démolisseur ! Celui-ci ne perdit pas de temps avec mon subterfuge : il arracha son poing au cœur du cratère et plia sur ses genoux. L'instant d'après, je le découvris à portée de frappe.
Mais à quoi il carbure, celui-là?! fut la question que je m'étais posée.
Je plaçai mes bras en croix devant mon visage non sans former la barrière alvéolée du Praesidium.
Elle éclata au contact de son poing, me projetant en arrière en un roulé boulé à en vomir tripes et boyaux ! J'emportai bien malgré moi une longue bande de bitume, que le dos de ma cuirasse sentit passer. Ma course prit fin contre un voiture dont la portière s'enfonça du côté passager.
 Je secouai la tête pour me remettre les idées en place.


- Quelle brute... Mais je suis loin d'avoir dit mon dernier mot !

Je me relevai en prenant appui sur la carrosserie du véhicule que j'avais heurté.
Près du cratère, le Démolisseur me toisait de toute sa hauteur. Il s'imaginait sûrement m'avoir impressionnée mais il n'en était rien. Ce n'était pas comme si une machine de plusieurs tonnes ne m'avait pas quasiment brisé les côtes, naguère...
J'entendis la voix de Bra qui m'appelait.


- Comment ça se passe, Force Mauve ?

Je levai un pouce à son attention.

- Tout baigne, lui criai-je. Rien qu'une petite collision de rien du tout.

Des paroles que j'agrémentai d'un petit sourire narquois à l'attention de ce rustre d'Ulkhar.
Je mis en garde, une main plus basse que l'autre, positionnée légèrement de côté par rapport à mon adversaire, avec le menton rentré. Il fallait que j'évite à tout prix que mon adversaire me frappe en plein centre. C'était la base en matière de combat, après tout.
Ma voix se fit plus tranchante. Cette brute épaisse ne méritait pas d'être vouvoyée.


- Je n'ai pas de temps à perdre avec toi !

Je fondis sur le Démolisseur, qui m'accueillit en projetant son poing vers l'avant ! Je pris appui sur le sol au tout dernier instant, pivotant sur un pied pour emprunter une trajectoire en courbe. Puis je tendis la jambe dans l'espoir d'enfoncer mon talon entre les côtes du colosse, lui qui ne s'était pas gêné pour m'ouvrir sa garde.
Sauf que le fourbe avait ramené la paume de sa main libre juste au-dessus de sa taille, dans la trajectoire de mon coup de pied, et ce suffisamment vite pour empoigner ma botte...


- Tu n'es rien de plus qu'un cafard, me cracha-t-il.

...Avant de m'expédier dans les airs d'un simple revers de main.
C'est ça le problème quand on ne pèse rien.
Je serrai les dents pendant ma dégringolade, à laquelle je mis fin en invoquant un socle de magie pur - Praesidium, encore une fois ! - sur lequel je pris appui. En dépliant les jambes, je repartis alors dans le sens inverse, droit sur mon cruel adversaire.
Son poing droit irradiait d'un Ki malsain, et je compris quel genre de traitement il me réservait.
Il était trop tard pour m'encombrer d'un bouclier, et je craignais qu'il ne puisse pas amortir le choc d'une attaque chargée. C'est pourquoi j'activai le Cœur de Glace. Mon corps se recouvrit alors de symboles cabalistiques tandis que ma puissance grimpait dans les tours !
Ulkhar balança une nouvelle fois son poing, qu'il ouvrit dans la dernière phase de son geste.
Une onde de Ki me passa à travers le corps pile au moment où mon aura jaillit par tous les pores de ma peau. Je mentirais en vous disant qu'une confrontation aussi directe ne m'avait rien fait. J'eus l'impression d'être rouée de coups tant l'espace autour de moi souffrait du passage de cette puissante et inaltérable vague d'énergie. Mes épaulières, plus fragiles que le reste de ma cuirasses, ployèrent sous la pression avant de finir par casser.
Néanmoins, je n'étais pas prête de céder du terrain ! A l'aide du Discidium - la fameuse lame de Ki -, je me frayai un chemin au cœur de cette tempête infernale. Ulkhar forçait comme un damné, mais je parvins malgré tout à passer au travers de sa technique, non sans lui avoir sectionné les doigts de la main droite, qu'il avait gardé tendus.
Ils roulèrent à ses pieds comme de vulgaires saucissons.
Dos à lui en position d'arrivée, je lui coulai un regard par-dessus mon épaule.


- On ne t'a jamais dit qu'il n'est pas très sage de déplier les doigts au moment de frapper ?

- Non, fit-il en m'exposant son moignon de main.

Des arcs électriques crépitaient autour de ses plaies, puis d'autres doigts percèrent à travers elles.
J'eus un petit hoquet de surprise tandis que lui souriait sous son masque - je m'en étais rendu compte via les petits plis dans le coin de ses yeux.
Il me gratifia d'un revers de la main gauche, que je parvins à parer non sans ressentir des tremblements dans les mains tant il avait mis de la force dans ce coup ! J'avais dû reculer de deux bons pas pour ne pas m'écraser sur les fesses.
Ulkhar pliait et dépliait les nouveaux doigts de sa main droite.
Alors comme ça Monsieur le Démolisseur avait le don de régénération...


- Cette règle ne s'applique que pour les faibles de ton engeance !

- Je vois...

Je ramenai en arrière ma main entourée par l'aura tranchante du Discidium.
Ce combat risquait de prendre un peu plus de temps que prévu...
Tous mes espoirs reposaient sur le travail qu'effectuait Yggdrasia. Mais je ne l'imaginais pas faillir à sa mission. Pas en compagnie de la Caladbolg !
Alors, tout en poussant un cri de guerre, je me lançai de nouveau dans la bataille.
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Ryanne Hilaris

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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeLun Mar 18, 2019 11:31 pm




Cela faisait un petit moment déjà que la lame « humanisée » de l'apprentie Envoûteuse semait la mort autour d'elle parmi ses assaillants démoniaques. Aucun n'était encore parvenu à atteindre Yggdrasia, dont les genoux ployés baignaient dans une herbe bien entretenue. Depuis le début de ce rituel, elle cherchait à entrer en contact avec les esprits de la nature propres à ce monde mais, à son grand dam, n'obtenait pas grande réponse...
Avaient-ils déjà renoncé à leur territoire, et donc à leur seule et unique raison d'exister ?
L'Hamadryade déguisée en guerrière saiyan se mordilla la lèvre inférieure.
Il fallait à tout prix qu'elle les raisonne ! Autour d'elle, le monde était en proie à une vive souffrance, comme une plaie béante sur laquelle on aurait jeté du sel pour empêcher toute cicatrisation.
Elle quitta sa méditation pour lever les yeux sur le dos de la marionnette qui manipulait la Caladbolg. Sa combinaison avait subi quelques dégâts, déchirée à bien des endroits où scintillaient des lignes de magie pure. Yggdrasia ne savait pas si cette créature artificielle pouvait ressentir la douleur mais dans tous les cas elle avait l'air de tenir bon.
Entre ses doigts en Tisse-Rune, la lame pourpre vrombit en fendant l'espace qui la séparait d'un démon ailé. Ce dernier émit un gargouillis incompréhensible ; un slash d'énergie mauve lui avait sectionné la gorge de moitié. Avec un geste qui relevait plus de l’instinct qu'autre chose, la conscience de la Caladbolg pivota sur un pied et se plaça dos à son ennemi agonisant. Elle fit passer sa lame sous son aisselle pour que sa pointe aille transpercer le cœur - ou le noyau, plutôt - du démon, qui mourut pour de bon. D'aucuns auraient pu trouver cela exhaustif : pas la Caladbolg, qui savait parfaitement à quoi s'en tenir avec ses adversaires inhumains - eux et leurs sales habitudes à se régénérer. Ainsi tournée vers son prochain ennemi, la combinaison animée continua sur sa lancée, plongeant sa lame entre les clavicules exposées dudit démon. Occupée comme elle était, la Caladbolg se reçut une boule d'énergie noirâtre dans l'épaule droite, ce qui la fit vaciller.
Sa voix ressemblait à un écho fantomatique quand elle tourna la tête vers le tireur, lui crachant ainsi son mépris.


- Ridicule.

Toujours sans lâcher sa lame, elle se servit de son autre main pour exercer une poussée subtile contre le pommeau, enfonçant bien davantage l'acier qui produisit un bruit écœurant.
Le démon à l’œsophage empalé roula des yeux et se mit à convulser sur place.
Caladbolg n'en avait cure de son insoutenable souffrance : elle tira sur le manche, ramenant ainsi son bouclier de viande dans la trajectoire des kikohas de son autre adversaire. Après quoi elle poussa sur ses jambes pour se propulser sur lui, ce qui donna lieu à une brochette de démons !
Les yeux de la combinaison magique flamboyèrent - un feu mauve, conformément à la nature de la magie de sa maîtresse.


- Bien essayé, fit-elle. Mais le débit d'énergie qui m'anime surpasse de loin le vôtre. Maintenant, afin que la volonté de ma Maîtresse soit respectée, mourrez.

La lame pourpre reçut un renfort d'énergie, suffisamment élevé pour qu'une fine aura affleure à sa surface. Un geste circulaire et les deux démons empalés se virent trancher en deux à hauteur d'épaule ! Les yeux luminescents de la combinaison se braquèrent aussitôt sur le visage d'une Yggdasia stupéfaite. Bien que la violence ne lui soit pas étrangère, celle à laquelle elle venait d'assister dépassait de loin tout ce qu'elle avait pu infliger à ses ennemis au cours de sa courte vie.

- Eh bien, que t'arrive-t-il ? Ce rituel ne va pas se faire tout seul.

La combinaison en Tisse-Rune leva un bras pour bloquer le coup de griffes d'un énième adversaire. Celui-ci ressemblait à un croisement entre un chacal et une chauve-souris. Mais pour la Caladbolg, il n'était impressionnant ni par sa laideur ni par sa puissance. Rapide comme l'éclair, elle lui sectionna l'avant-bras, saisissant le membre coupé au vol pour ensuite le plonger dans la gueule du monstre !
Les yeux du démon se révulsèrent et il tomba à la renverse. La combinaison n'attendit pas qu'il touche terre pour le piétiner ; ses pieds se décollèrent du sol et s'abattirent en même temps sur les épaules du démon, qui put dire adieu à ses articulations avant de perdre entièrement la vie, une lame plantée entre les deux yeux.
Yggdrasia dut détourner les siens de cet abominable spectacle, qui était loin de se terminer vu le nombre alarmant de démons qui les encerclaient. Sans les réflexes ahurissants de la Caladbolg, l'Hamadryade n'aurait sans doute pas eu le temps de communiquer avec quelque esprit que ce fût.
De dos par rapport à elle dans une posture de combat, l'épée enchantée se remit à lui parler :


- Presse-toi. Derrière nos présents ennemis se cachent de bien plus puissants.

C'était tout sauf réconfortant mais la Caladbolg ne mentait pas ; derrière le premier cercle, une grosse brute dotée de longues défenses ne les quittait pas des yeux. Elle attendait sûrement le bon moment pour frapper un grand coup...
Yggdrasia déglutit péniblement avant de se remettre à l'ouvrage.


- Je vais faire de mon mieux.

- Je l'espère, lâcha la Caladbolg, qui n'en demeurait pas moins attentive au moindre mouvement qu'esquissaient les démons. Nous n'avons pas le droit d'échouer. Tiens le toi pour le dit.

Yggdrasia approuva du chef - de sa mission dépendait la survie de ses proches !
Juste avant que le combat ne refasse rage, elle ferma les yeux et se replongea dans sa transe, confiant son corps à la protection de la Caladbolg tandis que son esprit s'insinuait dans la terre, par-delà la ville assaillie pour s'étendre bien au-delà...



Sa conscience flottait dans un monde que même Ryanne n'avait jamais fréquenté. Autour de l'esprit d'Yggdrasia, qui se présentait sous une forme humanoïde transparente fidèle à sa conscience, des branches noueuses dix fois plus épaisses qu'elle se tordaient en tout sens, s'entremêlant à de plus rares occasions. Aucune feuille ni aucune fleur n'égayait ce tableau à l'infinie morosité, et le sol et le plafond d'où avaient poussé ces végétaux gargantuesques et dénudé ne lui rendaient pas non plus hommage.
L'Hamadryade sentait le mal-être monter en elle au fur et à mesure qu'elle survolait cet univers désolé. Pour autant, elle s'efforçait de ne pas succomber à la tentation de réintégrer son corps – certainement pas avant d'avoir trouvé une étincelle de vie à rallumer ! Elle dut s'enfoncer plus profondément dans sa transe pour que les esprits de cette nature en souffrance lui réapparaissent enfin. Des sphères de lumière verte, presque comparables à des feux follets, illuminèrent la zone où elle flottait. Yggdrasia les sentait cruellement affaiblie. La lumière que ces esprits-là émettaient lui faisait pitié. Tristesse et colère croissaient dans la conscience de l'Hamadryade. Elle entendait des plaintes. Des bribes de paroles teintées de désespoir.
L'abandon avant une mort prochaine et rien d'autre.
Vous ne pouvez pas tout laisser tomber comme ça !
Les émotions d'Yggdrasia devinrent si fortes qu'elles attirèrent l'attention des esprits dépités.
Ils lui répondirent qu'il était trop tard pour agir. Que ce monde se mourrait, rongé par un mal grandissant. Ils ne remarquaient même pas qu'ils perdaient de leur lumière à force de se laisser aller au défaitisme. Du point de vue d'Yggdrasia, ça sautait pourtant aux yeux !
Indignée par leur attitude, elle reprit la parole.
Le ciel a beau avoir rougi, vous êtes toujours là, vous ! Les démons ne se sont pas encore emparés de la terre sur laquelle vous poussez. Ils n'en ont gratté que la surface.
Ils lui répondirent alors que leur révolte serait vaine, tout comme les gesticulations stériles des vivants dans l'autre plan.
Yggdrasia, la tête basse, fut envahie par toute la peine que ressentaient les esprits de la nature. Certains d'entre-eux étaient déjà sur le point de s'éteindre ; en surface, le fléau démoniaque les travaillait jusqu'à ce que survienne leur trépas.
 Après s'être murée dans un silence de mort comme pour signer son deuil, l'Hamadryade releva la tête, une expression de franche détermination imprimée sur ses traits. Elle brandit le poing à la manière d'une révolutionnaire, irradiant de son propre pouvoir à cette occasion !
Ne renoncez surtout pas ! Ensemble, nous avons le pouvoir de nous opposer à ces monstres. Le simple fait d'y croire nous rendra plus forts. Alors si vous cédez maintenant, même après tout ce qui vous a été fait, vous ne ferez rien d'autre que le jeu de l'ennemi. Mieux vaut essayer et mourir l'arme à la main que de souffrir de notre prétendue impuissance en attendant que le couperet tombe pour de bon !
Ses paroles poussèrent les esprits à la réflexion. D'aucuns se mirent à briller un peu plus fort que d'autres, mais ce n'était clairement pas suffisant aux yeux de l'Hamadryade. Il fallait maintenant qu'elle arrose les graines qu'elle avait plantées.
Avec une expression d'autorité placardée sur son visage, elle brassa l'air d'un revers de main tout en continuant à s'exprimer.
Combien de temps allez-vous encore rester là à vous lamenter ?! Remuez-vous, esprits ! Relevez-vous ! Vous n'avez pas encore perdu ! Tant qu'il est possible de nous battre, il nous faut continuer ! Les humains meurent à la surface, c'est vrai, mais eux le font debout. Et parmi eux, l'une d'entre-eux tous...
A ce moment-là, la Rune Berkano apparut sur son front, et avec elle le pouvoir que lui avait prêté Ryanne. Le plan spirituel dans lequel se trouvait l'esprit d'Yggdrasia se mit à vibrer, d'abord doucement puis de plus en plus fort. Les racines, jusqu'alors pour la plupart éloignée les unes des autres, se rapprochèrent pour s’enlacer avec hargne ! Quant aux esprits de la nature - ces fameuses lumières vertes -, ils gagnèrent en intensité.
Je ne prétends pas pouvoir vous commander, Esprits, mais je sais au moins une chose...
Elle tendit les bras pour entrer en contact avec les racines.
...C'est que nous ne sommes pas seuls ! Alors prêtez-moi votre force et, avec le soutien de mes proches, je vous confierai la mienne.
Maintenant, elle allait devoir leur mentir pour assurer la survie de son monde. C'était sans doute pour Yggdrasia l'étape la plus dure d'entre toutes. Pour autant, elle ne fit pas mine de défaillir, serrant par réflexe ses petits poings sur l'écorce des racines excitées par sa diatribe.
Unis, nous vaincrons ; Divisés, nous tomberons !
C'est alors que les Esprits répondirent à sa prière, déferlant en trombe sur le monde de la surface qu'ils avaient pour la plupart déserté.
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Ryanne Hilaris

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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMer Mar 20, 2019 11:47 pm




La lame pourpre de la Caladbolg gouttait dans l'herbe. Celle-ci avait noircie, tachée par les effusions de fluides vitaux qu'avaient provoquées la créature tout de Tisse-Rune synthétisée par Ryanne. Cette dernière avait encaissé de nombreuses attaques, sa surface étant brûlée par endroits et déchirée encore plus profondément par d'autres. Il lui manquait même un bras, qui avait fini par exploser dans la gueule d'un démon dont le corps gisait à quelques pas d'Yggdrasia. Pour protéger l'Hamadryade, il avait fallu à son garde du corps actuel de sacrifier l'un de ses membres supérieurs. Aucun cri ne lui avait échappé à ce moment-là, la Caladbolg ne ressentant nullement la douleur. En revanche, elle avait perdu pas mal d'énergie - celle-là même que Ryanne lui avait prêtée.
Navrée, Maîtresse. Dans ces conditions, je ne pense pas pouvoir tenir très longtemps. Et encore moins face au chef de cette troupe...
L'imposant démon doté de défenses avait sorti un énorme marteau noir d'on ne sait où. L'arme lourde, ainsi ornée de fioritures typiquement démoniaques, dégageait une odeur de souffre mélangée à celle de la mort. Son propriétaire s'était avancé d'un pas par rapport à ses sbires, qui ne manquèrent pas de se reculer histoire d'éviter de le rendre sujette à toute forme de contrariété susceptible de leur coûter la vie.
La Loi du plus fort sévissait chez les démons plus que partout ailleurs.


- C'est en assez, grogna le monstre. Écarte-toi ou meurs, marionnette ! C'est au choix, sachant que certain de nos adeptes de la magie noire pourront très bien te raccommoder et te rallier à notre cause.

Comme toute réponse, la Caladbolg déplia son bras. La lame souillée de sang démoniaque fendit l'air en dessinant une belle courbe, avant de délester une créature diabolique de sa tête cornue et de refaire le chemin inverse. Elle réintégra aussitôt son poing de Tisse-Rune, de nouveau prête à un emploi ô combien meurtrier.
Dans les yeux de la « marionnette » brillait la flamme de la combativité.


- C'en sera assez lorsque vous ne serez plus une nuisance pour ma maîtresse et son entourage, bande de raclures. Et pour que ce ne soit plus le cas...

De sa lame elle fendit l'air d'un geste habile, qui fut suffisant pour que les démons qui s'opposaient à elle esquissent un nouveau pas en retrait. Tous sauf le plus baraqué. Celui-là était prêt à relever le défi, car il savait le réceptacle de la Caladbolg fortement endommagé malgré l'héroïsme dont il faisait preuve en protégeant l'Hamadryade.

- Je considère votre mort à tous comme un prérequis, reprit-elle d'une voix plus tranchante que jamais.

Le gros démon raffermit sa prise sur le manche de son marteau.

- Quand j'en aurai fini avec toi, il ne restera plus rien que nos sorciers pourront exploiter, je te le garantis ! beugla-t-il. NUAAAAAAAARH !

Puis il chargea, produisant une secousse à chacun de ses pas ! Malgré son poids, il était plutôt rapide, à défaut d'être d'une incroyable souplesse. La Caladbolg dévia, mais elle fut très vite rappelée à l'ordre par un kikoha lancé par un sous-fifre. Elle leva sa lame dans l'alignement de la sphère d'énergie, qui ricocha dessus en produisant de petites étincelles rougeâtres.
Loin de se fâcher d'une intervention aussi profitable, le démon aux défenses frappa d'un grand coup à l'horizontale. La Caladbolg se baissa pour l'éviter, mais le temps lui manquait pour y parvenir à la perfection ; l'épaule de son bras armé, partiellement arrachée, vomit une impressionnante gerbe de magie mauve. L'assaut du démon ne se termina pas sur cette note, loin de là ! Ce dernier tendit la jambe et décocha un violent coup de pied en travers du buste de la porteuse de lame. Quand elle dérapa en arrière, le démon eut la satisfaction de voir l'empreinte de son énorme pied creusée dans le poitrail de son ennemi.
Il jubila.


- Nuahahah ! Tu as déjà tout donné face mes hommes, on dirait ! Cette intervention de mon laquais nous l'aura au moins prouvé.

La Caladbolg ne s'avouait pas vaincue pour autant : elle projeta une nouvelle fois sa lame en prenant cette fois-ci pour cible son ennemi majeur. Précis ou pas, le lancer n'était pas assez puissant pour inquiéter le démon. Il n'eut qu'à lever le long manche de son marteau et espacer ses mains pour bloquer l'attaque. Son entourage maléfique saisit cette occasion en acculant la marionnette momentanément désarmée avec une salve de Ki !
 La Caladbolg réceptionna sa lame tant bien que mal, animée par de brusques mouvements de recul à chaque détonation qu'elle encaissait.
Maîtresse...
Ses doigts en Tisse-Rune étaient serrés sur le manche de l'épée enchantée.
Quand les tirs s'interrompirent, un démon chitineux se jeta sur elle. Un revers, balancé par un simple réflexe de survie, envoya la monstruosité ad patrès.
...Mon flux d'énergie se tarit.
Avant de pousser son dernier râle et alors même qu'elle chutait en avant, l'aberration sans nom porta un ultime coup de griffes à la Caladbolg, libérant ainsi quantité de son énergie par les quatre déchirures parallèles.
La blessée baissa la tête en portant la garde de sa lame contre sa poitrine meurtrie. Ses yeux, jusqu'alors luminescents au possible, se mirent à clignoter de façon alarmante.


- Ton compte est bon ! rugit le grand démon.

La Caladbolg releva le menton au moment où la tête du marteau s'abattit sur son épaule endommagée, pour ensuite la traverser comme un pilon dans une motte de beurre. La poitrine de la marionnette en Tisse-Rune fut déchirée en diagonale et un flux d'énergie intense se mit à cascader de son énorme plaie.
Dans son immense cruauté, le démon aux défenses proéminentes suspendit au bout de son bras la carcasse découpée de son adversaire, l'exposant ainsi aux yeux de tous ses semblables non sans lâcher un rire gras absolument affreux à entendre.
Quand la Caladbolg - la lame, cette fois-ci -  se mit à vibrer dans l'herbe, le monstre la maintint clouée au sol en la piétinant.
Puis son regard bascula sur la jeune fille en armure et affublée d'un ridicule masque de cerf. Elle priait depuis tout à l'heure mais rien de notable avait changé chez elle.
Un misérable gibier à portée de bras, en somme.
Un gibier qu'il avait été inutile de protéger ?


- Et maintenant place au plat de résistance, expira chaudement le démon en passant la langue sur la base de ses défenses, visiblement tout excité.



Et ce fut à cet instant que les yeux de l'Hamadryade s'ouvrirent, le blanc de ceux-là curieusement envahis par un brasier vert ! En cet instant, plus aucune pupille occupait ses globes oculaires. Chose plus curieuse encore : ses longues couettes avaient viré au violet.
Une puissance incroyable se dégageait de cette silhouette ridiculement mince ! Un symbole en forme de B, mais sans aucun trait arrondi, brillait sous son masque, juste au niveau du front.
Comme si le vent s'était soudain mis à souffler dans le parc, l'herbe se mit à onduler. De petites lumières vertes en jaillirent, semblables à des lucioles. L'environnement était chargé de magie, un constat qui fit grimacer l'abominable démon.
En arrière plan, ses sbires tournaient la tête dans tous les sens, incapables de comprendre ce qui était en train de se produire sous leurs pieds.
C'en était trop pour leur chef !
Son regard s'embrasa.

- C'est toi qui en es la cause, hein ?! cracha-t-il à l'attention d'une Yggdrasia muette.

Il raffermit sa prise sur son énorme marteau.

- Tu ne pourras plus m'ignorer après avoir pris ça dans la tronche !

L'air enragé, le démon leva son arme au-dessus de son effroyable tête.
Pile à ce moment-là, Yggdrasia se libéra de sa torpeur ; elle tendit le bras au bout duquel une racine aussi affûtée qu'un pieu vit le jour. Il s'allongea et perfora l'abdomen du démon qui hurla de douleur à en perdre la voix !
L'Hamadryade, dont le teint de peau avait viré au vert pâle, braqua sur lui son regard imprégné d'une profonde magie.


- La ressens-tu maintenant ? lui demanda-t-elle d'une voix mystique, ancestrale même. La colère de la nature ?

Elle leva son bras en forme de pieu sur lequel le démon était empalé.
 Il paraissait si pitoyable dans cette position, ses énormes mains inutilement crispées sur l'écorce souillée par l'ichor noir qui s'écoulait de sa panse déchirée.
Lorsqu'elle l'entendit gémir un ordre destiné à ses inférieurs, Yggdrasia fronça les sourcils et coula un regard menaçant à la diabolique assemblée.
Ils avaient pris une posture menaçante et l'abreuvaient déjà d'injures en tout genre.


- Ne vous inquiétez pas : je suis très loin de vous avoir oubliés, leur dit-elle, de la colère dans les yeux.

Elle récita une courte prière aux esprits de la nature. Ces derniers étaient déjà présents sous les traits lumineux de ces étranges lucioles vertes mais n'avaient rien fait de notable jusqu'ici sinon flotter paresseusement dans les airs...
N'importe qui aurait pu croire ça, oui. Du moins jusqu'à ce que le ramassis de démons que les lumières vives entouraient se fige, le souffle court, comme si un curieux mal leur obstruait les voies respiratoires.
L'Hamadryade s'était effectivement servie des esprits de la nature comme vecteur de sa technique Sporalysant.
Avec sa dernière transformation, sur son nouveau terrain de jeu, elle disposait d'un pouvoir bien plus puissant que celui de tous les démons qui lui faisaient face.


- Monstres... s'il y a bien une chose dont je suis sûre, lâcha-t-elle, plus froide que jamais. C'est que vous ne risquerez plus jamais de tyranniser qui que ce soit après ça !

Si la nature lui prêtait son pouvoir, elle aussi était parfaitement capable de lui en fournir. Ce fut d'ailleurs ce qu'elle fit : chaque spore inhalé par les démons fit l'objet d'un sort de renforcement - Croissance Luxuriante. Il ne leur était plus du tout possible de respirer. Ils étaient pour ainsi dire à la merci de l'Hamadryade qui se fit un malin plaisir, avec sa main libre, de tourner la tête du grand démon qu'elle avait empalé pour qu'il puisse assister à leur fin.

- Figure-toi, démon, que je t'ai entendu parler avec la Caladbolg toute à l'heure, malgré la transe qui me maintenait pieds et poings liés. Tu comptais la rallier à ta cause, c'est bien ça ? Eh bien sache que moi aussi, avec l'aide des esprits de la nature que vous avez piétinée, je suis capable de vous rallier à notre cause à nous !

Elle se concentra alors et le symbole de Berkano se mit à lueur d'autant plus fort sur le front de son masque de cerf. Le démon aux défenses, encore agonisant, ses lèvres recouvertes de son sang noir, écarquilla les yeux de terreur en voyant ses sous-fifres se tordre dans tous les sens, se jeter par terre et convulser comme des possédés ! Puis des racines noueuses les éventrèrent, tout en sortant par d'autres plaies et déchirures moins précises mais tout aussi horribles à regarder. Au bout de quelques secondes, les démons hurlants à la mort se turent à jamais, recouverts de la tête aux pieds par la germe parasite qui s'était développée dans l'organisme de chacun d'eux.
Yggdrasia finit ainsi par recycler chaque dépouille démoniaque pour les convertir en ses précieux Fils de la Nature, des soldats tout de bois et de feuillages obéissant non pas seulement à ses ordres mais également à ceux de la nature, qui criait justement vengeance !
Ce sentiment envahissait le cœur de l'Hamadryade, qui jeta alors son dévolu sur sa détestable brochette. Elle raffermit son regard, arborant l'expression d'une véritable tueuse.


- Sais-tu ce que l'on fait d'un fruit quand il est trop mûr ?

Elle n'obtint comme tout réponse qu'un gargouillis incompréhensible.

- De la compote.

Sur la longueur de son bras-pieu, entre elle et le démon jaillirent d'énormes doigts crochus mais tout aussi épais que les bras de la proie. Le pique sur lequel mourrait à petit feu le démon représentait l'extension de la paume de cette nouvelle et immense main. Sans crier gare, Yggdrasia en referma les doigts, broyant le monstre dans ce puissant étau de bois.
Entre ses phalanges noueuses coulait du sang maudit à gros bouillons.


- Compte sur moi pour faire partager cette souffrance à tes congénères, grommela l'Hamadryade.

Elle braqua ses yeux d'un vert luminescent sur la Caladbolg qui reposait dans l'herbe, inerte. Sans plus rien dire, Yggdrasia se baissa pour la ramasser. Après qu'elle l'eut infusée d'une infime partie de l'énergie que lui avait confiée Ryanne, la lame reprit du poil de la bête et quitta sa main pour léviter comme une bonne épée fantôme.
L'Hamadryade lui fit signe de partir.


- Va, dit-elle. Je n'ai plus besoin de ta protection. Retrouve ta maîtresse. Dis-lui aussi que moi et mes nouveaux compagnons, nous nous chargeons de tenir le front. Oui. Va, et confie-lui ceci.

Elle tendit la main et glissa dans la garde de l'épée la fameuse graine qui permettait de localiser Ceruly.
Quand Yggdrasia se tourna vers ses Fils de la Nature, la Caladbolg s'en était déjà allée.
L'Hamadryade frappa du poing dans sa main, l'air déterminée.


- Allez, tous ensemble ! rugit-elle. Nous allons remettre les profanateurs à leur place !

Elle leva haut son poing massif. Ses soldats l'imitèrent aussitôt.
En profitant de ce point de conquête, Yggdrasia comptait bien en invoquer d'autres. En outre, elle disposait d'un autre moyen qu’elle espérait très efficace pour infliger un grand coup aux démons qui sillonnaient les cieux. Après avoir ordonné à sa troupe de se lancer à l'assaut, elle se remit à incanter, ses couettes mystiques volant au vent et sa mince silhouette entourée d'une sublime aura verte.


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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeVen Mar 22, 2019 8:10 pm



Tous les survivants à ce massacre de grande échelle avaient été évacués. En tout cas, depuis ma position je n'en voyais plus aucun. La police aussi s'en était allée, consciente autant grâce à ma prestation qu'à l'insistance d'une jeune femme au caractère bien trempé - Bra - qu'elle n'était pas du tout en mesure de s'opposer à un tel fléau. En fin de compte, il n'y avait plus que la combattante précédemment citée qui m'observait depuis l'entrée de la mairie, une main posée sur l'encadrement de la grande porte.
Je me tenais face à Ulkhar, le Démolisseur, alors que je sentais le regard hésitant de la guerrière me chatouiller les omoplates. Elle craignait pour ma vie, très certainement, au point qu'elle s'interdisait de battre en retraite alors que c'était là la seule issue possible si jamais elle comptait vraiment survivre à cette journée apocalyptique.
Franchement... ne voyait-elle pas tous les démons ailés qui s'étaient posés sur les toits des bâtiments alentour ? S'ils n'osaient pas s'attaquer à nous, c'était simplement parce que ce cher Démolisseur ne faisait aucune différence entre amis et ennemis quand il donnait du sien. Oui, les démons eux-mêmes craignaient cet effrayant colosse, et ne mourraient aucunement d'envie de faire partie de ses dommages collatéraux. D'ailleurs, l'état déplorable de la route sur laquelle nous menions bataille ne les réconfortait pas à cette idée.
Avec ma main gauche, je fis signe à Bra de filer au plus vite.
Elle avait bien assez de coffre pour que je l'entende répliquer :


- Je ne peux pas ! Non... Je refuse de laisser quiconque derrière moi !

Je tournai la tête à demi vers elle pour appuyer mes prochaines paroles d'un regard glacial.
Plus question de vouvoiement.


- L'heure n'est pas aux chamailleries ! grondai-je. Tu t'imagines peut-être que ma vie a plus d'importance que celle de tous ceux qui se sont enfuis ?

Un peu refroidie, elle ne répondit pas. Ce qui me permit, après avoir tourné la tête vers le Démolisseur que j'avais jusqu'alors repoussé, d’enchaîner en empruntant un ton un peu moins fort mais tout aussi audible :

- Si tu cherches à me porter secours, tu risquerais au contraire de me gêner. Mais il y a pire encore : cela signifierait que tu aies abandonné ceux qui tu as protégés jusqu'ici. La meilleure chose à faire de ton côté est donc de quitter les lieux au plus vite, en escortant les forces de l'ordre qui à cette heure-ci talonnent les rescapés.

Ulkhar s'avança, toujours à pas de titan, c'est-à-dire en faisant trembler le sol sous ses pieds.
Il me toisait de toute sa hauteur et ne semblait pas le moins du monde affecté par les quelques plaies dont je l'avais gratifié pour m'avoir si brillamment tenu tête jusqu'ici.
Notez toutefois que je n'en démordais pas non plus ; mon costume de saiyan avait souffert, et quelques minces filets de sang s'écoulaient des diverses blessures mineures qu'il m'avait infligée.


- Tout cela est vain, lâcha-t-il de sa voix démoniaque. Vous gesticulez pour rien. Ces « rescapés » comme vous les appelez... ils n'ont plus nulle part où aller. Ils sont voués à une mort certaine. Tout comme vous deux, misérables pucerons !

Fin du dialogue.
Le démolisseur leva le pied et l'abattit lourdement au sol, propageant une onde sismique dont il avait le contrôle. Le sol se mit à se soulever dans ma direction, puis de grosses fissures naquirent sur sa surface goudronnée, signes précurseurs d'une destruction imminente !
Je m'accroupis en toute hâte pour plaquer ma main gantée contre l'asphalte et l'imprégner de ma propre magie. La Manipulation Minérale Magique me permit en l'occurrence d'opposer ma force mentale à la sienne mais pas seulement : couplée au Praesidium, que j'avais aussi invoqué grâce au Compartimentage de l'esprit, elle érigea une barrière solide en-dessous et au-dessus de la matière agressée.
Je n'avais pas à me soucier de sa résistance. Une telle combinaison de sort avait largement de quoi me permettre de contenir mon mufle d'adversaire - suffisamment longtemps pour pousser mademoiselle tête-de-pioche vers un destin qui lui serait plus favorable.
Je levai mon autre main dans sa direction. D'une impulsion télékinétique, je la forçai à reculer dans le bâtiment.


- Allez, ouste ! fis-je. Tu en as assez fait ici. JE m'occupe du reste.

Elle ouvrit la bouche - sûrement pour protester avec un « Mais je-... » - quand je repliai les doigts afin de lui claquer les portes de la mairie au nez.
Si avec tout ça le message n'était pas clair...
Tout en évacuant un soupir, j'en revins à mes moutons.


- Tu t'imagines que je vais te laisser faire ?! hurla cette voix que j'avais déjà bien trop entendue.

Ulkhar frappait des deux poings sur ma barrière ! Au bout du troisième choc, elle commençait à peine à se craqueler. Ma main levée à son intention tremblait à chaque coup mais je tenais bon.
Néanmoins, je ne comptais pas m'éterniser avec ce phénomène de foire ; il m'avait déjà coûté suffisamment de temps et d'énergie comme ça.


- Si seulement vous pouviez frappé aussi fort que vous braillez, persiflai-je.

Il en remit une belle couche, frappant mon mur à coups de lourdes manchettes. J'eus également droit à diverses insultes que je ne vous répéterai pas pour des raisons évidentes. D'autant plus qu'elles n'étaient pas très innovatrices dans ce triste domaine qu'est la vulgarité gratuite.
Tout se passait plus ou moins bien quand je captai un mouvement vif dans mon champ de vision périphérique. Contre toute attente, un démon chitineux avait profité du désordre ambiante - et probablement de quelque faille dans la terre - pour m'attaquer !
Je pus, grâce à l'Aperception, réagir au quart de tour ; pour ce faire, je dus toutefois abandonner ma barrière protectrice au démolisseur qui continuait de s'acharner dessus.
La main dont je m'étais servie pour congédier Bra se vit infusée d'une grosse dose de Ki, qui prit la forme d'une sphère violette aussi large que la poitrine de mon assaillant. Ce dernier en fit la rencontre. Ses griffes tendues se vaporisèrent à son contact. Puis se fut au tour de son visage hideux lorsque, d'une simple poussée, je la lui avais lancée.
Entretemps, le Praesidium avait cédé !
L’imposante silhouette d'Ulkhar perça au travers de la pluie de débris magiques.
Son poing droit, balancé en arrière, était chargé d'une énorme quantité d'énergie.


- Que tu sois démolie !

Je n'avais plus le choix.
Je me plongeai instantanément dans le Cœur d'Améthyste. La teinte de mes pupilles bascula du violet scintillant au jaune d'or tandis que mes cheveux, partiellement découverts en raison du fait que j'avais perdu quelques plumes noires qui composaient mon masque, devinrent blancs comme neige.
Ma puissance s'en était ainsi retrouvée multipliée par vingt !
L'aura qui émanait de ma personne, animée par quantité d'effluves de différentes nuances de violet, jaillit en un puissant torrent. L'attaque d'Ulkhar ne porta pas, avortée par un revirement de situation auquel il ne s'était vraisemblablement pas attendu.


- IMPOSSIIIIBLE ??!!

Il eut le droit à un petit sourire narquois de ma part.
Je secouai un index sous ses yeux ronds d'incrédulité.


- Si, ça l'est.

Je portai tout aussi vivement les mains à mon visage, invoquant le Taiyoken par ce biais. Le flash mauve résultant lui brûla la rétine si fort qu'il poussa un cri d'une tonalité un peu plus aiguë que les précédents - celui-ci tenait presque du couinement.
Tout en plaquant ses énormes mains sur ses yeux meurtris, les pieds de mon colosse d'adversaire retombèrent au sol. Je m'étais redressée pendant qu'il jurait.
Autour de nous reposaient les débris de mon Praesidium mélangé à l'asphalte.


- Pour la simple et bonne raison que je ne suis pas encore très familière à cette forme..., commençai-je à lui expliquer avec une certaine froideur.

D'un mouvement de main et en soufflant l'incantation idoine - Testa -, je repris le contrôle d'une bonne partie des tessons originaires de ma barrière. Ils s'élevèrent au-dessus de la tête du Démolisseur, puis s'abattirent comme une nuée de flèches sur son visage alors que ses mains s'y trouvaient toujours plaquées.
Un clouage dans les règles !


- Je vais éviter de trop traîner.

Ulkhar hurlait à s'en déchirer les cordes vocales mais avec son masque et ses mains bloquées sur la face, je ne comprenais plus grand-chose.
Ce n'était pas une grande perte, croyez-moi.
Je levai les yeux sur lui. Je lui arrivais presque à hauteur de taille tant il était immense.
Soudain une idée malsaine me traversa l'esprit.
Je ramenai mon poing en arrière, non sans invoquer un nouveau Praesidium par simple recyclage des restes du dernier utilisé. Un gantelet de combat, compact et parcouru d'alvéoles typiques dudit sort de protection, me recouvrit le poing... que j'expédiai droit dans cet entrejambe qu'Ulkhar gardait voilé par un pagne.
Le choc fut si intense et douloureux que notre terrible Démolisseur se plia en deux, les cuisses serrées, avant de se voir contraint - faute d'une résilience assez grande, tout aussi « Puissant » qu'il prétendait être - de poser les genoux à terre.
Ce fut à mon tour de le toiser d'un air condescendant.
Je pouffai, plus par mépris qu'autre chose.


- Dorénavant, tu seras Ulkhar l'Impuissant, déclarai-je, pour finir par lever une main au-dessus de son énorme crâne casquée. Rassure-toi : de ce sobriquet, tu n'auras pas à en souffrir bien longtemps.

J'invoquai alors un Satelles. Il gonfla comme un ballon et, à force de gagner du terrain, recouvrit entièrement le visage et les mains mutilées du colosse, qui était encore trop occupé à émettre des plaintes quant à sa virilité brisée.
Quelques secondes plus tard, je dus m'écarter pour laisser l'énorme silhouette du démolisseur sans tête s'écraser à mes pieds. Les débris issus du Praesidium s'étant volatilisés, la chute du démolisseur ne produit qu'un grand bruit mat.
Je levai les yeux sur les démons ailés qui, depuis les toits, avaient assisté à cette froide exécution sans jamais oser se jeter dans la mêlée.


- Je vous déconseille très sérieusement de tenter votre chance, leur dis-je avec l'expression idoine. Vous y perdrez au change.

Un démon aux allure de gargouille me feula sa haine comme un félin. Il s’apprêtait à me porter une attaque à base de Ki maléfique quand quelque chose de métallique, sombre, luisant et tournoyant lui sectionna le cou !
J'eus un léger haussement de sourcil à cette vision avant de reconnaître l'identité du meurtrier... ou plutôt de la « meurtrière ».
Ce n'était rien de plus que la Caladbolg qui me fonçait dessus en tourbillonnant.
Je levai et ouvris la main droite pour l'accueillir. En bonne collaboratrice, elle s'y logea dans l'instant.


- Mission accomplie ? lui demandai-je.

Comme de coutume, sa voix fantomatique résonna dans ma tête :

- On peut dire ça, maîtresse, répondit-elle. L'Hamadryade s'est fait de nouveaux amis.

- Tiens donc ? ...Quel genre de copains ?

Le sol se remit à trembler pendant notre petit brin de causette. Puis les secousses s’interrompirent, me laissant, moi et les démons, dans un très bref moment d'incompréhension. Enfin, alors que j'étais sur le point de devoir - pour la énième fois de la journée - tacher ma tenue avec leur sang noir, je vis le sol s'ouvrir à plusieurs endroits et des créatures de bois et de feuilles partir à l'assaut des démons !
Je clignai des yeux, parfaitement immobile au milieu de ce qui était devenu une véritable guerre de territoire.


- D'accord, fis-je en me pinçant les lèvres. Je vois le genre. Elle est donc parvenue à quérir leur aide...

- Elle se prétend capable de tenir le front et m'a également demandé de vous remettre ceci.

Je baissai les yeux sur la Caladbolg.
Logée dans sa garde, la graine d'Yggdrasia scintillait de magie.
Le message me paraissait clair : « Retrouve Ceruly. Je m'occupe de contenir le gros des démons aux côtés de ma petite armée »
...Je me tus pour mieux contempler la bataille qui se jouait devant mes yeux.
Les alliés d'Yggdrasia se donnaient du mal. J'en vis un se faire écarteler par un démon à la peau d'obsidienne doté d'innombrables bras griffus, avant que ce dernier finisse broyer entre les énormes mains d'une espèce de golem en bois, plus impressionnant par sa largeur qu'un sumo !
Les envoyés de la nature et les créatures du Diable s'opposaient dans un bras de fer terrible.
Plus rien n'y avait sa place, et je m'estimais heureuse de ne plus voir aucun humain traîner dans les parages.
Je serrai le poing sur la graine d'Yggdrasia.


- Quelle est la suite du programme, maîtresse ?

- Retrouver Ceruly. Avec son soutien, nous empêcherons l'ennemi d'atteindre la petite Pan de cette ligne temporelle.

Connectée à la graine, je décollai en direction de la position qu'elle m'indiquait.
Là où ma précieuse collègue de travail devait logiquement se trouver.
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeVen Mar 29, 2019 12:55 am

Autours de Ryanne, les combats sembles se terminer. Les écho et les cris des affrontements s'estompes peu a peu pour laisser place au silence, ce qui n'est pas nécessairement une bonne nouvelle. Quand bien même Yggdrasia parviens à réveiller les forces de la natures pour se battre, il est déjà malheureusement bien trop tard pour les humains dont les pertes sont terrifiantes.

Le Prince des Saiyan et son fils, n'ayant reçu aucune aide, ont été tué, laissant Bra dans un profond désarrois en ressentant la mort de ses proches. Néanmoins elle as derrière elle un groupe de rares survivants Terriens qu'il est précieux de garder en vie et s'éloigne avec eux, cherchant à les mettre à l'abris.

Les bruits d'affrontement venant de la Capsule Corps s'intensifies et alors que tu te pouvait te douter qu'il s'agissait de Ceruly ayant engager le combat, tu en est à présent sur en voyant au loin un puissant flash de lumière doré percer à travers la fumé et les décombres. Elle se bat et viens d'être poussée à se transformé en Super Saiyan ...

Visiblement tu commence à tomber à cours de temps et tu pourrait même commencer à te demander si porté secourt à ces gens qui n'aurait jamais due survivre était réellement la bonne chose a faire ...
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Ryanne Hilaris

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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeLun Avr 08, 2019 1:38 am



Les cris humains avaient cessé, signe que ces derniers s'étaient soit enfuis, soit avaient succombé aux assauts des démons. Malgré mon optimisme naturel, la deuxième option me paraissait moins plausible que la première. Pendant que je survolais une rangée de bâtiments détruits pour me rendre plus rapidement auprès de Ceruly, je ne pouvais m'empêcher de songer à Bra et les survivants dont elle avait maintenant la charge. Je leur avais sauvé la vie pour qu'ils puissent continuer de la mener dans un monde où régnera la loi du plus fort. S'ils ne constituaient pas un groupe de résistants très soudés, ils n'auraient aucun chance de survie. Et encore, même ainsi, leurs chances restaient minces...
Je fermai les yeux un instant et me remémorai cet axiome, qui m'était précieux et qui me donnait la force d'avancer même dans pareilles circonstances : « Une lueur d'espoir brille toujours, même dans les heures les plus sombres ».
Il fallait à tout prix que je continue d'y croire, tout comme eux.
Alors que je m'approchais à grande vitesse de la Capsule Corporation, les combats entre les envoyés de la nature et les démon faisaient rage dans les rues. J'entendais du bois grincer, craquer et même gronder, tout comme me parvenaient les sons que les démons produisaient. Des vociférations. Des insultes. Des cris de rage. Des râles de douleur inhumains.
Aucun camp ne cédait du terrain à l'autre. Tous se battaient avec acharnement, si bien qu'on ne me prêtait plus grande attention. J'arrivais à passer au travers des différentes mêlées, sans jamais faire de mauvaise rencontre. Mon plan aurait été parfait si le rituel d'Yggdrasia n'avait pas pris autant de temps... mais il m'était impensable de lui en vouloir. Ce qu'elle venait de faire, je n'aurais pas été capable de le reproduire. Les pouvoirs de l'Hamadryade vis-à-vis de la nature surpassaient de loin les miens, et c'était encore plus vrai depuis que je lui avais confié les pouvoirs de ma Rune Berkano !
Je hochai la tête pour moi-même avant de projeter mon regard sur l'établissement où se démenait Ceruly. Au-delà des colonnes de fumée et des tours détruites, je crus reconnaître l'intense lueur dorée de son Ki. Il m'était impossible de sentir son énergie par ma seule Perception dans cet environnement saturé d'énergie maléfique mais, visuellement parlant, on ne pouvait pas se méprendre sur sa nature ! En outre, il y avait aussi la graine. Celle que je détenais et celle que Ceruly transportait ne mentaient pas.
Et quand je la vis enfin, en chair et en os, non loin du bâtiment modérément abîmé de la Capsule Corporation, cette dernière redoublait d'efforts face à une troupe de démons. Elle était passée en Super Saiyan et se battait comme une lionne, défonçant des faciès de diable avec des frappes aussi chirurgicales que puissantes. Ses mouvements, mesurés au possible, prêtaient à penser qu'elle essayait de s'économiser au mieux afin que le nombre aberrant de ses adversaires ne lui porte pas préjudice sur le long terme. De ce fait, elle ralentissait son cumul de fatigue. Pourtant, je voyais bien à son armure et à sa transformation qu'elle avait dû en encaisser, des coups.
Elle méritait malgré tout un énorme trophée pour avoir protégé la zone aussi longtemps - et à elle-seule !
Après une descente en piqué, je m'interposai entre elle et un démon qui s'imaginait assez doué pour la prendre en traître. Le tranchant de la Caladbolg le débarrassa de son horrible trogne, qui alla se perdre dans les pattes griffues de ses congénères.
Entre deux coups de poings Ceruly m'ayant coulé un regard par-dessus son épaule, j'en profitai pour hocher la tête d'un air entendu :


- Beau travail par ici, la félicitai-je.

D'une vive balayette, elle expédia au sol une grande perche cornue et à la peau mauve avant de lui saisir les chevilles et de l'expédier sur ses infâmes collègues.
Je dus m'écarter pour ne pas en faire les frais.


- Non, justement ! Tu tombes à point nommé, répliqua-t-elle, tout en décochant une boule d'énergie dans la mêlée, faisant ainsi de nouvelles victimes parmi les rangs adverses. Certains sont parvenus à me filer entre les doigts. Et ces sales monstres... risquent de détruire ce que j'essaye de protéger depuis tout à l'heure !

Elle para un coup de faux en appliquant ses deux mains sur le manche, son visage en colère très proche de celui du propriétaire de l'arme au cours de ce duel de force. Je n'eus pas à intervenir : Ceruly ayant anéanti son assaillant et l'arme qu'il tenait serré entre ses griffes avec un puissante vague de Ki.
De mon côté, j’enchaînai les passes d'arme, débitant démon sur démon avec une grâce et une fluidité que je devais autant à mon dernier entraînement qu'à l'enseignement de mon Maître.
Cela me fit d'ailleurs comprendre qu'à la base, le style de combat qui en découlait n'était pas fait pour affronter des humains : sa véritable puissance, sa grande utilité, se faisait parfaitement ressentir face à des créatures démoniaques !
Le démon que je tenais dans l'alignement de mon épée se reçût l'un de ses paires en plein face. Après avoir cligné des yeux, je tournai la tête vers Ceruly. Son masque de renarde éclaboussé de sang noir lui donnait un air très intimidant malgré l'aura dorée qui la recouvrait.


- Dépêche-toi de les intercepter avant qu'ils ne parviennent jusqu'à Gohan et Videl !

En pivotant sur un pied, elle esquiva la charge d'un démon aux allures de taureau tout en lui glissant un coup du tranchant de la main à hauteur du cou. Le monstre, les yeux blancs et le corps tremblant, s'effondra dans son dos et Ceruly, sans même lui couler un regard, le pulvérisa d'un kikoha.
Je me baissai pour empêcher un démon de m'atteindre avec son poing, puis je fis exploser mon aura afin de nous octroyer à toutes les deux un petit instant de paix. Autour de nous, les démons furent propulsés en arrière ! Aucun d'entre-eux n'atterrit sur le grand bâtiment en demi-lune de la Capsule Corporation pour la simple et bonne raison que nous leur faisions barrage.


- 'Pas le temps de discuter, me fit-elle, préventive. Sauf si tu préfères qu'on inverse les rôles ? C'est Pan ou rien ! J'ignore si tes petites affaires avec ton amie ont porté leurs fruits mais il faut qu-... ?!

Le sol s'était mis à trembler, le bitume de la route à se fissurer ! Puis des silhouettes enragées jaillir de la route sur laquelle nous nous tenions difficilement. De nature humanoïde, elles étaient composées essentiellement de racines noueuses. Robustes pour la plupart, certaines d'entre-elles dépassaient allègrement les deux mètres de haut ! Leurs yeux d'un vert luminescent, qui ne se résumaient qu'à deux orifices creusés dans l'écorce, brillaient d'un éclat féroce. On y lisait une grande combativité.
Aucune de ces créatures ne nous attaquait. Elles formaient une ligne autour de la Capsule Corporation, prête à ralentir le fléau démoniaque au prix de leur vie !
Yggdrasia n'y était pas pour rien dans leurs velléités protectrices.
Mon regard croisa celui de Ceruly.


- Tu as ta réponse, lui dis-je. Maintenant, rendons-nous ensemble auprès de Pan et les siens !

Elle hocha la tête et nous courûmes, côte à côte, en direction du bâtiment où le devoir nous attendait... quand soudain quelque chose alerta mes sens. La sensation d'un danger, accompagné d'un sifflement d'abord discret puis de plus en plus fort.
L'Aperception s'était enclenchée, me prévenant par avance d'un danger imminent !


- Attention !

Je bondis sur le côté, emportant Ceruly avec moi, cette dernière ne s'étant vraisemblablement rendu compte de rien. Un « Tchonc ! » retentit à deux pas de nous, à l'endroit-même où nous nous trouvions l'instant d'avant. Nous vîmes un pieu aussi luisant que de l'obsidienne, long d'une poignée de centimètres, fiché dans l'asphalte ! Mon regard restait rivé dessus alors que celui de Ceruly bascula sur notre assaillant pernicieux.
La Saiyajin se releva prestement pour faire face à ce nouvel ennemi.


- Finalement vous m'aurez fait me déplacer plus tôt que prévu, fit-une voix douceâtre. Même si je le trouve assez embêtant, votre petit rituel n'aura pas sauvé grand monde. La nature n'en sera que plus écorchée !

Je quittai le pieu des yeux juste à temps pour voir l'intervenant esquisser un sourire charmeur.
Il portait une cape rouge à col haut, ainsi que des vêtements sombres mais non moins voyants du fait des broderies qui les ornaient. De visage et de corps le démon aux longs cheveux noirs était loin d'être laid, mais dans ses yeux rouges brûlait un feu maléfique qui nuisait au portait qu'on pouvait se faire de sa personne.
En tout cas, Ceruly n'appréciait pas du tout le personnage. Son regard dur trahissait cet état de fait.
Le mien dériva brusquement sur le pieu. Il émanait de cet objet quelque chose de profondément maléfique... Et je compris pourquoi en apercevant de fines volutes noires se dégager de lui !


- Praesidium ! criai-je en tendant les mains en direction du pieu.

La protection magique apparut autour du pieu sous la forme d'une demi-sphère, contenant de justesse l’explosion de ténèbres pures à laquelle il donna naissance !
Son créateur saisit cette occasion pour m'en décocher deux autres d'un simple revers de la main. Ceruly, de nouveau sur ses garde, me couvrit brillamment et les intercepta à l'aide de projectiles énergétiques qui, bien que petits, ne manquaient vraiment pas de puissance !


- Quelle ordure sournoise..., souffla-t-elle, sans quitter des yeux le démon qui s’était posé à terre.

Dans son dos, on voyait les défenseurs de la nature contenir avec hargne le fléau démoniaque.
Celui qui nous avait attaqué souriait à notre attention, le menton redressé et le port altier.
Il écarta les mains avant de reprendre la parole.


- Où courrez-vous ainsi, mes chères ? s'enquit-il avec amusement. Je suis au « regret » de vous annoncer que votre petite cavalcade s'arrête ici. Moi, Erkan Clyde, vais avoir le plaisir de faire de vous deux mes futures soumises. La qualité étant au rendez-vous, vous le méritez bien !

Il se passa la langue sur les lèvres.
Ceruly grogna son dégoût. D'un signe de la main, elle me fit signe de reprendre la route.


- On dirait bien que nos alliés ne feront pas le poids face à cette raclure, dit-elle. Je m'occupe de lui. Toi, fonce rejoindre Pan et sa famille. Et ne t'en fais pas pour moi : je te rejoindrai très vite.

- Ho-oh-oh ! jubila le démon en portant une main pudique devant sa bouche. Tu comptes réduire cette rencontre en un tête-à-tête ? Tu m'en vois honoré !

Je fis mine de l'ignorer.

- Très bien, dis-je. Je compte sur toi, Eph-Jee !

Au moment où je fis volte-face, tournant ainsi ouvertement le dos à cet Erkan Clyde, celui-ci fit appel à sa magie. Une paroi en métal sombre me coupa la route, déchirant le béton comme un coup de ciseau sur du papier.
Je tournai la tête vers le démon pour le fusiller du regard.


- Mais je préfère garder ces beaux yeux mauves braqués sur moi, reprit-il.

Je secouai la tête avant de tendre une main sur la muraille noire.

- C'est purement platonique, répondis-je. Satelles !

Ma sphère de Ki fétiche prit forme dans le creux de ma main, puis grossit de plus en plus jusqu'à former une petit astre luisant de plusieurs nuances de violet. Sans préambules, je l'abattis contre la paroi ténébreuse, la brisant en mille morceaux tel un coup de marteau sur un miroir !
Erkan Clyde, secoué par un frisson, haussa ses noirs sourcils.


- !!... Cette technique... elle appartient au Juge Démoniaque, renifla-t-il avec mépris.

- J'ignore de quoi il est vraiment question mais je vous en prie, tenez, regardez-la de plus près !

Ma boule d'énergie magique n'avait pas encore explosée. Je l'envoyai droit sur l'être maléfique, qui lui opposa trois de ses projectiles d'obsidienne !
Je repris la route aussitôt, passant le relais à une Ceruly brûlante d'envie d'exterminer cet éphèbe prétentieux.
Elle fit exploser son aura, déviant par ce biais le seul pieu qui n'avait pas souffert de la rencontre avec mon Satelles, avant de fondre sur l'ennemi.


- A nous deux, chiure du Makaï !

C'est ainsi que, pour la seconde fois au cours de cette mission, nous partîmes dans deux directions opposées mais dans un objectif commun.




La ville entière s'était mise à trembler alors que le combat entre les démons et les envoyés de la nature continuaient de faire rage ! Au milieu des bâtiments en ruine et des routes délabrées, le bitume se fendilla, formant comme une sorte de dôme sous sa croûte robuste avant qu'elle ne se déchire comme une bulle de savon.
Une gigantesque entité, à la silhouette élancée et aux formes humanoïdes et féminines, se redressa au milieu du cratère ! Elle était entièrement faite de bois, et de son écorce presque lisse s'étendaient çà et là quelques branches feuillues. En guise de cheveux, la géante avait le crâne recouvert de racines noueuses qui cascadaient dans son dos jusqu'à hauteur des reins.
Entre le cou et la poitrine de cette créature fantastique brillait un petit astre vert, qui n'était autre qu'Yggdrasia, dont les bras et les jambes avaient fusionné avec la « chair » de son ultime création.


- Mère Dryade prête-moi ta force ! s'écria-t-elle.

Grâce à ses pouvoirs et à l'énergie que Ryanne lui avait prêtée, l'Hamadryade était devenue assez puissante pour donner naissance et contrôler pareil serviteur. Cette « Mère Dryade » reposait sur une combinaison de deux sorts distincts, à savoir son Appel des Fils de la Nature et sa Croissance Luxuriante. Sans sa transformation actuelle et l'aval de la nature elle-même, jamais Yggdrasia n'aurait pu conjurer cette forme titanesque !
Elle était voyante. Très voyante. Si voyante que des démons ailés armé de lances enflammées la prirent pour cible.
Partageant les traits renfrognés de sa créatrice, la figure géante fronça les sourcils à leur attention et les balaya d'un simple revers de main à la manière d'un vulgaire essaim de mouches. Certains s'en sortirent mais ne firent pas long feu ; de la peau de sa géante, Yggdrasia fit jaillir quelques racines aux extrémités perforantes qui se fichèrent aussitôt dans les survivants, avant de se développer en eux et de s'y multiplier de façon meurtrière !


- Approchez et mourrez, vermines ailées, pesta l'Hamadryade en suivant du regard la chute de chacun des démons.

A son tour, elle prêta main-forte aux Fils de la Nature. Les démons chitineux qui leur tenaient tête mourraient sous la plante de ses gigantesques pieds, et Yggdrasia se faisait fort de n'écraser aucun des siens quitte à devoir marcher sur un ou deux édifices humains. De toute façon, se disait-elle, cette ville était condamnée. L'Hamadryade ne faisait qu'offrir un peu de répit à ses partenaires, le temps qu'elles puissent secourir la petite Pan. Même si, bien sûr, Yggdrasia profitait de la situation pour occire le plus de démons possible. Elle avait développé un profond sentiment d'animosité à leur égard après les avoir vu ainsi balafrer le monde.

- Je jure de vous le faire payer, siffla-t-elle entre ses dents. Et au centuple !

D'autres démons se rameutaient dans sa direction.
Yggdrasia rejeta le poing droit de la Mère Dryade en arrière avant de le convertir en une lourde masse, qu'elle expédia avec force sur le vilain cortège ! Des couinements lui parvinrent aux oreilles et lorsqu'elle ramena sa main de nouveau humaine, celle-ci était couverte de chair de démon et d'ichor noir fumants.


- Rien que des cafards puants.

Entre-temps, des démons chitineux s'étaient jetés dans les jambes de la géante afin de les escalader à toute vitesse ! Yggdrasia n'eut pas besoin de faire danser la Mère Dryade. Sur son épiderme sylvestre, des épines grosses comme des pieux affleurèrent, empalant les impétueuses créatures du mal. Elle n'y restèrent guère fichées, puisque les pointes se résorbèrent pour se voir remplacer par d'autre et ainsi de suite !
Du haut de sa création mortelle, l'Hamadryade sourit d'un air mauvais.
Au travers de la bouche de la Mère Dryade, sa voix se fit aussi forte que résonnante :


- Vous ne faites pas le poids !

Mais les démons n'avaient pas dit leur dernier mot.
Un second tremblement de terre, dont l'épicentre se trouvait à quelques centaines de mètres d'Yggdrasia, ébranla les fondations de la ville ! Peu de temps après, une autre forme de vie jaillit de terre, inondant ses alentours de gros débris.
Elle était au moins aussi grande que la Mère Dryade, et bien plus large ! D'apparence, sa peau ressemblait à celle d'un vieux tissu usé gris et brun. Trouée à bien des endroits, elle offrait une vue guère ragoûtante sur des écailles sombres et poisseuses. Ressemblant davantage à une bête qu'à une quelconque créature humanoïde, le géant était voûté mais se tenait sur ses pattes-arrières comme un loup-garou. Sa gueule, massive, étirée sur les côtés et munie de plusieurs rangées de dents, ressemblait à celle d'un ogre, tandis que le groin qui la surmontait lui conférait des airs d'orc. A ce portait s'ajoutait deux énormes yeux verts et une imposante paire de bras, plus épais encore que des troncs d'arbres millénaires. Inutile de mentionner la taille tout aussi impressionnante de ses poings.
Yggdrasia toisa cette horreur avec force mépris.
De toute évidence, quelqu'un l'avait invoquée pour lui opposer résistance. Et ce quelqu'un se trouvait à proximité du géant, tout comme elle avec sa Mère Dryade.
Les deux géants se regardaient en chien de faïence, des nuages de poussière âcre voyageant entre les structures humaines détruites pour s'éparpiller sur la distance qui les séparaient l'un de l'autre. Quelques colonnes de fumée noirâtres s'étiraient vers le ciel mais aucune d'entre-elles ne brouillait ce vis-à-vis.
La bête démoniaque prit la parole d'une voix grondante et sépulcrale :


- Comme je le redoutais Erkan aura eu tort de négliger la dangerosité de tes prières, sorcière des bois. Mais heureusement pour lui : moi, Vilnésius, je vais de ce pas rectifier le tir ! Ton ascension s'arrête ici, catin sylvestre.

Le monstre titanesque frappa du poing dans sa main opposée, produisant un bruit sourd et une onde de choc qui, même si elle ne parvint pas jusqu'à la Mère Dryade, fit trembler les bâtiments adjacents à sa position.

- Stupide bête de foire ! répliqua l'Hamadryade en empruntant la bouche de sa géante. Toi et les tiens allez souffrir mille morts pour ce que vous avez fait subir à la nature. Les esprits qui en dépendent réclament vengeance, et je vais la leur offrir sur un plateau !

En réponse à l'attitude défiante du démon, la Mère Dryade se frappa le cœur du poing.
Son vis-à-vis ricana.


- Alors que la Gigantomachie commence !

Il bascula brusquement en avant, à quatre pattes sur les vestiges du quartier où il était sorti de terre, puis chargea la Mère Dryade comme un fauve ivre de chair et de sang !
Yggdrasia, en ciblant son ennemi, imposa à sa géante de lever le bras et de lui décocher des Éclats Vampiriques. Ceux-ci quittèrent la paume de la grande main noueuse pour fondre sur le démon, qui les évita en bondissant de côté non sans détruire quelques maisons de ses énormes pattes griffues.
La bête était rapide. Aussi, Yggdrasia, consciente de ne pas pouvoir l'éviter, dut recourir à une tout autre solution ; elle invoqua de ce fait, sur l'avant-bras droit de sa géante, un bouclier en écorce solide, et invita fermement sa création géante à ancrer ses appuis dans le bitume torturé.
Elle encaissa la violente charge de son opposant mais ne perdit pas pied pour autant.
Son pavois comptait quatre traces de griffure profondes.
Sale bête !
Yggdrasia recula son pied et sa main gauche en vu du prochain coup.
Le démon était déjà sur elle, en suspension dans l'air, sa gueule grande ouverte et ses griffes pointées vers l'avant ! Il se reçut en coup de bouclier en travers des mâchoires et retomba au sol, sur son flanc, mais se rétablit aussitôt après avoir secoué son énorme tête.
Ses rangées de dents s'écartèrent subitement pour libérer un nuage sombre dans lequel disparut la Mère Dryade et sa créatrice, qui luisait au-dessus de sa poitrine comme une pierre précieuse.
Q-Quelle puanteur insoutenable !
Elle dut se reculer à toute vitesse, ce qui fit choir la géante sur un bâtiment encore dressé comme un poteau, celui-là s'étant trouvé juste derrière son mollet. La Mère Dryade s'écroula sur le dos dans un vacarme digne de sa taille. Sa chute souleva un sacré nuage de poussière !
Malédiction !
Le Démon, qui ne s'était pas gêné pour percer à travers son infâme purée de poids, lui tomba dessus de tout son poids. Le bouclier que lui opposa Yggdrasia céda dans un craquement, et sa figure de géante reçut un violent coup de griffes !
Ghhaaargh !
Son assaillant, loin d'en avoir terminé, écarta les mâchoires dans l'espoir de les refermer sur sa gorge de bois.
Les yeux d'Yggdrasia étincelèrent d'un brasier vert.
S-Sûrement pas !
De sa main droite abîmée, la Mère Dryade s'échinait à tenir la bête à bonne distance de son cou, quitte à voir son membre mutilé par ses effroyables griffes. Son bras gauche, coude appuyé contre le bitume, se transforma alors en lance à la pointe luisante. D'une simple poussée, Yggdrasia enfonça le grand épieu en expansion en travers des entrailles exposées du géant de Vilnésius, qui émit un grognement sonore.
De ses lèvres brunes, un filet d'ichor noir coula sur le visage balafré de sa proie.


- ...C'est tout ?!

Son poing se referma sur la lance. D'une pression, il la brisa net, préférant conserver la grande pointe en travers de son poitrail plutôt que de perdre du temps à la retirer.

- Pathétique Dryade, gronda Vilnésius. Nous autres démons ne craignons ni les lacérations ni les perforations de ce genre.

Il saisit la Mère Dryade par l'épaule et y logea ses griffes. Le craquement du bois résultant de ce geste lui valut l'éclosion d'un ignoble sourire !
Yggdrasia, liée à sa géante et donc traversée par un éclair de douleur, se sentit défaillir.


- Ce qui est loin d'être ton cas, race inférieure ! lui cracha-t-il. C'est toi qui vas souffrir mille morts avant de passer l'arme à gauche !

Enragé sous sa forme de bête géante, Vilnésius, toujours à l'aide de ses griffes, laboura le visage de la Mère Dryade ! Elle devint très vite méconnaissable et plus capable de prononcer le moindre mot. Le démon la saisit par la gorge et, emporté dans ce torrent de violence, lui écrasa son poing en plein milieu de la face, la réduisant en de gros copeaux de bois d'où un liquide orangeâtre s'écoulait - de la sève, à en croire l'épaisseur.
Entre les « clavicules » de la Mère Dryade, plus aucun point ne brillait, signe que l'Hamadryade qui la contrôlait n'assurait plus sa fonction.
L'air triomphal, Vilnésius se redressa de toute sa hauteur et contempla son œuvre macabre. Les épaules de sa monstrueuse création tressautèrent, puis elle ouvrit grand la gueule pour rire aux éclats, ses griffes souillées de copeaux de bois brandies haut dans les air !


- NUAH HA HA HA ! Te voilà terminée, sorcière ! Quel jeu d'enfant cela a été ! Tu p-...Kof ? Qu... ?

Soudain, il sentit comme une gène dans sa gorge et se mit à tousser, d'abord légèrement, puis de plus en plus fort.

- .. ??!!

Le grand démon vomit alors un flot de bile noire. Les yeux exorbités, frappé d'une incrédulité à nulle autre pareille, il porta sa griffe droite à sa gueule souillée, incapable de comprendre ce qui pouvait bien lui arriver. Puis sa tête, parcourue d'insupportables vertiges, se mit à lui lancer furieusement. Vilnésius vacilla et, pour ne pas tomber, dut se rattraper aux vestiges d'un bâtiment qui se trouvait juste sur sa droite.

- Kof... Keuf... Bargh... ?!

C'est alors que le regard de la bête se posa sur le dos de son poing gauche. Curieusement, une tache en forme de feuille s'y trouvait imprimée. Vilnésius cligna des yeux. S'il avait été dans son état normal, il aurait pu comprendre qu'il émanait d'elle les germes du sort viral auquel Yggdrasia avait eu recourt à son insu...

- Comment a-t-elle... ? A quel... moment … Ghlurgh... ?

Il abandonna aussitôt son titan démoniaque, retombant sur le plancher des vaches avec son apparence de petit sorcier chauve et encapuchonné. La route sur laquelle il se posa maladroitement avait grandement souffert de sa confrontation avec la Mère Dryade, si bien qu'il trébucha sur une faille béante et s'effondra sur les genoux, non sans se rattraper avec ses mains tachées sur la pierre meurtrie.
Se rendant compte qu'une ombre le recouvrait, il leva les yeux dessus et reconnut un Fils de la Nature dont les poings en bois étaient serrés comme des pierres, prêts à lui fendre le crâne comme une buche.
Contre toute attente, le serviteur sylvestre se décontracta. Sa silhouette s'affina alors, pour adopter celle de l'Hamadryade, mince et splendide dans sa nudité. Elle ne portait plus ni son armure de Saiyan ni son masque de cerf mais conservait la Rune Berkano sur son front dégagé et les quelques changements physiques apportés par sa métamorphose.
Vilnésius n'en croyait pas ses yeux ! Non seulement l'Hamadryade avait survécu à la Gigantomachie, mais en plus de ça elle paraissait intacte. En tout cas, si elle était épuisée, elle ne laissait absolument rien transparaître.
Yggdrasia le toisait avec dédain.


- C'était l'extrémité de ma lance, déclara-t-elle.

Vilnésius, pris de violentes crampes d'estomac, s'effondra sur le flanc et se tint le ventre.

- Q-Qu... oi ? parvint-t-il à éructer.

- C'est là tout le charme de ce virus : n'importe quelle pointe peut lui servir de réceptacle, continua-t-elle. Maintenant, comme je te l'ai promis, tu vas souffrir mille morts avant de débarrasser ce monde de ta pestilence. Plus personne ne pourra rien pour toi, fit-elle en s'accroupissant à sa hauteur, son regard froid et dénué de la moindre pitié. Mes plantes se nourrissent de magie et de sang, et si quiconque tente de te venir en aide, ça sera bien pire. Je te souhaite de passer le pire moment de ta vie en compagnie de mes pousses vengeresses.

Après quoi elle se redressa et fit volte-face, laissant le démon agoniser sur le bitume. Elle était certaine qu'il ne pourrait plus rien faire pour contrer ce virus qui le rongeait. A un état aussi avancé, la Pistilose était effectivement incurable.
Vilnésius tendit la main vers elle. Il l'implora de mettre un terme à tout cela. Pas assez fort peut-être ? Ce fut en vain, en tout cas. Il entreprit même de l'emporter avec lui dans la mort. En vain aussi ; le démon était désarmé. Impuissant. Sa magie, drainée par la Pistilose, ne lui était plus d'aucun secours. Quant à ses collègues ? Il n'en voyait aucun qui traînait dans les alentours. Et puis qu'auraient-ils pu faire pour le sauver ? Les plus communs - les Chitineux - étaient remarquablement stupides, au point qu'en le voyant ainsi affaibli ils se seraient malgré tout risqué à le manger, quitte à se voir ensuite infect" par le virus. Et puis de tout manière la zone était déserte.
Vilnésius allait pour ainsi dire pousser son dernier soupir dans la solitude la plus totale...




Erkan Clyde n'était décidément pas un adversaire à la hauteur de Ceruly, ou alors celui-ci retenait ses coups et jouait la comédie ? Toujours est-il que la Super-Saiyan le dominait au corps à corps, et de loin ! L'Esthète démoniaque comptait de nombreux hématomes partout sur sa personne.
Il se battait essentiellement avec ses espèces de cornes d’obsidienne qu'il balançait sur ses ennemis, mais Ceruly les avait tous anticipés, ainsi que les explosions de ténèbres qu'elles produisaient.
C'était apparemment là le seul atout du démon. Ça et peut-être...


- Hmm..., fit la Saiyajin, légèrement soucieuse.

Aucune de ses attaques de Ki, aussi fines fussent-elles, n'avaient porté. Et pas le moindre de ses coups n'avaient expédié le démon au sol. Oh ! Il avait souffert de bon nombre de ses frappes mais jamais au point de laisser choir un genou à terre.
A quoi devait-il cette résistance ? A sa fierté seule ?
C'était inexplicable !
Heureusement pour elle, Ceruly n'était pas essoufflée. Pas encore, du moins.
Elle eut le droit à un sourire ravageur de la part de son adversaire aux cheveux de jais.


- Tu ne manques décidément pas de talent, guerrière anonyme, reconnut Erkan Clyde.

- La ferme.

Son Blazing Spear fila de son doigt tendu droit sur le démon, qui l'esquiva en pivotant sur un pied, sa cape rouge flottant au vent.
Son sourire se fit alors plus large. Le démon glissa une main dans le col de sa veste et en sortit une amulette, dont la pierre précieuse sertie scintillait d'un éclat rougeâtre.


- Ta vitesse, la lumière que tu dégages, l'impact de tes coups sur ma personne... Tout ça, c'est vraiment délicieux ! exulta-t-il subitement. Autant que de te voir gesticuler dans l'espoir de me tuer. Vraiment, quelle fille adorable tu fais !

C'était sans doute ce pendentif qui lui avait sauvé la mise. Ceruly ignorait tout de son fonctionnement. En revanche, elle savait que si on séparait le démon de son bien magique...
Mais dans ce cas, pourquoi le lui avoir montré ?
Cet objet mystique possédait-il d'autres pouvoirs ?
Ceruly serra les dents sous son masque de renarde.


- Je t'ai dit de te taire !

- Tu ferais mieux de savourer la moindre de mes paroles car sous peu... fit-il en levant sa breloque. Tu n'entendras plus rien. Pas même les battements de ton propre cœur !

Il ferma le poing et on entendit la pierre magique se briser en son sein !
La Super-Saiyan, stupéfaite, avait les yeux grands ouverts.
Mais que diable préparait ce monstre ?!
Ce dernier souriait toujours avant d'être pris d'une hilarité macabre. Il rejeta les bras en arrière et se vit enveloppé d'une aura crépitante aussi noire que la nuit.
Au milieu de cette tempête d'énergie, il lança un regard goguenard à Ceruly.


- Ta mort porte mon nom - celui d'ERKAN CLYDE ! rugit-il à tue-tête. ROAAAAAARH !

Jambes fléchies, les bras pliés en avant et le dos de ses poings tournés face à Ceruly, le démon absorba le pouvoir contenu dans la pierre brisée et s'en infusa de tout son être !
La pigmentation de sa peau vira au noir abyssal, puis des cornes rouges la transpercèrent au niveau des épaules, des coudes, des genoux, des chevilles et même du visage. L'Esthète avait renoncé à sa beauté pour dévoiler à son opposante sa véritable apparence. Quant sa métamorphose prit fin, des lignes de feu écarlates barraient chaque centimètre de sa chair de charbon, le rendant plus monstrueux encore. De même, il avait semble-t-il gagné en masse musculaire.
Erkan Clyde souffla comme une bête sauvage, ses prunelles de prédateur braquées sur Ceruly.... qui n'était pas restée là à rien faire.
Elle avait la main levée en direction du démon.
Ses doigts se refermèrent en un poing ; les sphères d'énergies qui, telles des lucioles, gravitaient autour de l'ex-Esthète explosèrent de concert !
A la place du démon ne restait plus qu'une grande colonne de fumée qui s'étirait vers le ciel.


- Tu parles trop.

Erkan, encore en un seul morceau mais blessé quand même, chargea à travers la fumée, portant une attaque vive à Ceruly qu'elle évita d'un mouvement de tête sur le côté ! Elle remarqua que les phalanges de son adversaires comptaient de bien vilaines pointes susceptibles de lui déchirer la peau rien qu'en la frôlant.
Mais je ne risque rien s'il continue de m'attaquer de cette manière.
En effet : Ceruly lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il avait beau être muni de pointes que la vitesse de ses attaque n’impressionnait pas la combattante. Elle se déplaçait de façon millimétrée, se déviait de sorte à ce que même la plus petite extrémité écarlate du démon n'érafle pas son plastron saiyan. Chaque geste du démon produisait des volutes enflammées dans son sillage. Erkan Clyde ne s'en rendait pas compte mais ses attaques sauvages, à répétition, respectaient un schéma que Ceruly avait déjà compris.
Elle écarta ses mains luisantes de Ki et se jeta en arrière pour passer sous l'un de ses poings meurtriers, puis se rétablit sur ses jambes avec un salto arrière.


- ROAAAARHAHAHA ! jubila le démon, qui croyait ce moment propice pour lui balancer son poing en pleine face.

Il frappa... une image rémanente.

- Ruuh ?!

Erkan tourna la tête à demi en même temps qu'il brassait l'air d'un revers de main, expédiant ainsi cinq pointes écarlates dans les airs, là où il avait senti l'air s'agiter.
Les projectiles traversèrent une autre illusion et se perdirent dans les cieux...


- Rhm ?!

Soudain, il se rendit compte que devant lui se trouvait tout un essaim de petites sphères de Ki. Elles brillaient faiblement mais n'en demeuraient pas moins dangereuses.
C'est alors qu'il comprit - un peu trop tard - le piège que lui avait tendu Ceruly. Erkan voulut se dévier en toute hâte, mais il se reçut le pied de la Super Saiyajin en travers du dos, ce qui l'expédia au milieu des explosifs en suspension dans l'air.
Les détonations eurent bel et bien lieu, emportant le fier démon dans une contrée plus digne de son horrible personne.


- Bon débarras.

Soudain, un objet pointu se logea à deux pas de Ceruly. Puis un autre, suivi encore par un autre. Enfin, alors que la Saiyan tournait la tête vers ceux-là, deux derniers se fichèrent dans le sol de sorte à former un cercle autour de sa personne.
Un courant rouge sang parcourait chaque pieu et les reliait entre eux, interdisant tout mouvement à la piégée.
Erkan Clyde, en bien sale état, s'écrasa face la première au beau milieu de son cratère. Il émit un ultime rire avant de prononcer son dernier vœu et de refermer les doigts de sa main droite :


- Je t'emmène... avec moi !

- Tch !

Ceruly n'était pas de cet avis. Elle s'entoura d'une sphère d'énergie parfaite au moment où les pieux s'illuminèrent ! Si elle avait agi trop tôt, la foudre rouge aurait avorté son projet défensif.
Ainsi les explosions ténébreuses, auxquelles s'ajoutèrent une prodigieuse tempête de flammes, rencontrèrent une paroi d'énergie tout juste assez résistance pour ne pas céder. Pas la moindre flammèche ne se fraya un chemin à travers le Blazing Moon.
La Saiyan se passa un revers de gant sur le front quand plus aucune étincelle ne brillait à ses pieds.


- Tu peux te le garder, ton billet pour l'Enfer.

Après avoir projeté l'une de ses Chibistuki sur la dépouille d'Erkan Clyde, la guerrière victorieuse se détourna de lui, direction la Capsule Corporation.
Dans son dos, le bruit de l'explosion résultant fut assez puissant pour recouvrir le fracas des combats en arrière-plan, qui avaient perdu de leur vigueur.
L'acte final approchait à grands pas.
Les envoyés de la nature n'avaient plus longtemps à tenir le front.



Avec la Caladbolg en main et le Cœur d'Améthyste actif, je m'étais frayé un chemin sans grande peine à travers les boyaux d'évacuation de la Capsule Corporation. Il ne m'avait pas été compliqué de suivre la bonne voie : un Petit Poucet tout sauf anodin avait eu la gentillesse de m'aiguiller en ayant semé dans son sillage des gouttes de sang noir. Quelques affrontements particulièrement brutaux avaient eu lieu dans ces tunnels, aussi n'étais-je pas tombé que sur des taches sombres d'appartenance démoniaque.
Au cours de mon avancée, sous un éclairage fonctionnel dans certains portions du souterrain et détruit à d'autres endroits, j'avais dépassé deux cadavres méconnaissables, horriblement mutilés, à moitié dévorés. L'un appartenait à un adulte tandis que l'autre m'avait semblé un peu plus jeune. En tout cas, ils avaient appartenu à des mortels car le sang qui recouvrait les murs métalliques était rouge, sans équivoque avec celui de nos ennemis ailés ou cornus.

L'alarme avait été déclenchée depuis longtemps, si bien que j'avais su m’accommoder à son horrible mélodie et à la lueur rouge qu'elle projetait au-dessus de ma tête. En tout cas, grâce à ce boucan, je n'eus aucun mal à surprendre le peu de démons qui eurent le malheur de croiser mon chemin ! Les tailler en pièces fut pour moi une formalité - pour ne pas dire un simple réflexe. Mes ennemis n'étaient grands ni en taille ni en force, où peut-être que mon état y était pour beaucoup à ce moment-là sans que je m'en sois vraiment rendu compte. Toujours est-il qu'ils ne pourraient plus jamais nuire à personne, éparpillés en petits morceaux comme ils l'étaient.
Quand, après avoir tourné sur ma droite, je parvins à ce qui ressemblait fort au bout de cette voie d'évacuation, je me rendis compte que j'arrivais juste à temps pour empêcher le mal de prendre une vie de plus.
A quelques pas de moi, un démon particulièrement costaud, tout de muscle des pieds à la tête, avec un sacré canon à la place de la main droite, tenait une homme par la gorge.
Ce dernier, visiblement à bout de force, ses vêtements imbibés de son sang - ou de celui de ses ennemis ? - se débattait à grandes peines. Je reconnus le visage du père de Pan que j'avais vu dans ma vision.
Mon sang ne fit qu'un tour mais je m'abstins de tout mouvement brusque...
Conscient de son écrasante supériorité, son agresseur lui riait littéralement au nez. Sa voix était rauque et sépulcrale :


- Tu vas rejoindre mes soldats, lui dit-il. Puis viendra le tour de celle que tu aimes le plus. Ensuite, ta misérable engeance suivra. Je prendrai soin de lui mettre vos têtes arrachées et brûlées sous le nez avant de l'atomiser elle-aussi.

Il leva son arme brachiale dont la gueule se mit à luire d'un feu inquiétant.
Prisonnier de sa poigne de fer, le combattant baragouina quelque chose d'inaudible - pour moi, peut-être pas pour son agresseur.
J'en avais assez entendu de toute manière.
Il n'était donc pas trop tard.


- Fractio !

La lame articulée de la Caladbolg s'étira et, le temps d'un battement de cil, se glissa sourdement entre la chair et le canon que portait le démon à la place de sa main droite. La prothèse chut aux pieds du monstre, qui poussa un hurlement de douleur non sans relâcher sa proie.
Enragé par la perte de son arme principale, il se tourna dans ma direction, de la haine plein les yeux !
Mais il était trop tard pour lui ; en cet instant, ma vitesse dépassait de loin son temps de réaction. Cette fois-ci, ce fut sa tête qui quitta ses épaules, tranchée par le passage immédiat de la lame de Ki mauve qui entourait ma main gauche.
L'instant d'après, j'étais auprès de Gohan, le père de Pan, qui manqua toucher terre avant mon intervention bienvenue.


- Je suis de vôtre côté, lui dis-je en empruntant une voix modifiée. Et je ne laisserai plus personne vous toucher.
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Game Master

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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeLun Avr 08, 2019 9:39 pm

Les choses empirent pour la jeune Hamadryade. Ses ennemis, jusque-là maîtriser, semblent gagner en nombre et en force. Tout cela est clairement surnaturel, un peu comme l'aura noirâtre et les yeux rougeoyants de certains d'entre eux. Ceruly peu aussi noté ce changement sur certaines créatures qu'elle pourrait rencontrer. Le temps joue clairement contre vous et vous avez conscience que vous allez être sous peu totalement débordé.

____________________________________

Son Gohan avait cru mourir. Son sacrifice, sans ton intervention aurait été bien inutile, car débordé et à bout de force, il n'avait put empêcher quelques adversaires de passer. Ton intervention inopinée lui sauve la vie et lui donne un peu d'espoir, mais alors que tu vas pour le tenir, il pose une main sur ton épaule et s'appuie contre le mur.

<<J...Je ne sais pas qui tu est, mais si tu est de nôtre côté, tu doit te dépêcher !>>

Le père de Pan pointe le fond du couloir, exténué. Cependant son Ki est plus qu'agiter et une grande colère le secoue. Un profond sentiment d'impuissance mêlé à une haine sans borne pour ces créatures qui tentent de tout lui prendre. Tu jurerai voir ses cheveux s'éclaircir par moment et son corps émette de régulière impulsions dorées ...

<<J'ai été trop faible .. je n'ai pas put les arrêter. Ma fille et ma femmes sont au fond de ce couloir ! Tu doit les rejoindre !>>

Gohan se redresse et te pousse vers le fond du couloir. Il se tient droit en travers du chemin, visiblement décider a ne pas bouger d'ici.

<<Tu est bien plus forte que moi, c'est un fait. Alors si un de nous deux peu battre celui qui les diriges, c'est toi. D'autres vont arriver, mais je en les laisserais pas passer ... Vas y, je te rejoindrais plus tard ..>>

Il se voulait rassurant, mais au fond de lui Son Gohan savait qu'il n'avait quasiment aucune chance d'en sortir. Cependant ce qu'il ne savait pas, c'était que sa colère allait peu être être ce qui lui sauverait la vie .. A moins que l'espoir que lui ai donner ne l'ai peu être trop rendu confiance pour que sa rage l'emporte sur sa raison ? ... Difficile de faire les bons choix dans ces circonstances.
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Ryanne Hilaris

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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMar Avr 09, 2019 7:09 pm


C'était une décision dure à prendre. Non pas parce que la solution ne sautait pas aux yeux : simplement parce qu'un petit moment hésitation pourrait me faire dévier de ma voie. Or il fallait maintenant que je m'en tienne à la mission, à son objectif principal.
Celui de sauver Pan à tout prix !
Gohan, pour qui tous les espoirs reposaient maintenant sur mon intervention, me poussa en direction de l'issue qu'avait empruntée sa femme et sa fille. A l'écouter, il n'était pas parvenu à contenir tous les démons et certains d'entre-eux, qui n'avaient pas péri sous ses coups ou qui avaient profité de son état de faiblesse, se trouvaient déjà à chasser ses proches.
Les poings serrés, je sentis un frisson glacer me traverser l'échine alors que le père de Pan, altruiste et protecteur, avait le cœur gonflé de rage au point que la couleur de sa chevelure vacillait entre le noir et le blond étincelant.
Par-dessus mon épaule, je lui coulai un bref regard brillant d'espoir.


- D'accord, répondis-je après m'être détournée, en dépliant lentement les doigts. J'ai foi en vous comme vous avez foi en moi.

Il ne me fallut que quelques instants pour tracer une Rune Berkano et l'imprimer dans le sol. Celui-ci n'avait pas besoin d’être fertile ; la magie œuvrerait de sorte à ce que même dans le métal et la pierre pousse un lierre à nul autre pareil.
Je me concentrai alors afin de nouer un contact psychique avec Yggdrasia - juste de quoi lui envoyer un petit signal d'alarme - en croisant les doigts pour qu'il lui parvienne le plus tôt possible. D'ordinaire cela se faisait presque instantanément, mais avec toutes les mauvaises ondes qu'émettaient les démons...


- Vous ne resterez pas seul bien longtemps ; mes amies ne manqueront pas de vous croiser en chemin ! lui fis-je avant de courir vers le fond du souterrain. D'ici-là, Tenez bon ! Survivez.

Dans mon dos, comme si mes paroles avaient fait office d'incantation, la propagation du lierre magique ne se fit pas attendre. Le Symbole Berkano luisait d'un espoir fou au milieu de toute cette fantastique végétation.


Même si Yggdrasia se réjouissait d'en avoir fini avec ce qu'elle pensait être un des généraux démons, ceux contre qui les Fils de la Nature continuaient de lutter n'avaient plus rien à voir avec tout à l'heure ! Leurs yeux brillaient d'un éclat infernal tandis qu'une vapeur sombre et ô combien maléfique leur sortait par tous les pores de la peau. Il fallait que l'Hamadryade se rende à l'évidence : l'ennemi ne pourrait pas être contenu plus longtemps. Les créatures sylvestres tombaient les unes après les autres et Yggdrasia, impuissante face à tant d'ennemis, sentit son cœur se fendre en deux devant pareille vision.
Ce chaos est sans borne !
La douleur psychique de tous les partisans de la Nature lui parvenait et aurait pu l'ébranler si son sens du devoir lui avait fait défaut.
Mais il n'en était rien !
Depuis qu'elle avait entamé ce rituel avec la Caladbolg, elle savait comment cette histoire aller se terminer. Sauver cette ville - non, ce monde plutôt!- était chose impossible pour le trio. En revanche, secourir la jeune Pan avant que les démons ne l'abatte, ça, le trio envoyé par la Kaïoshin du temps en était capable.
De sa survie dépend celle d'une autre temporalité : la nôtre !
C'était là ce à quoi elle devait se raccrocher - à tout prix !
Ce champ de bataille n'était donc plus le sien, et le prochain, plus localisé, se trouvait à l'opposé de sa position. Là où Ceruly et Ryanne devaient s'en doute se démener.
Yggdrasia serrait les dents en s'imaginant tout le trajet qu'elle allait devoir se coltiner quand elle eut un moment d'arrêt.
Elle avait senti un signal, faible mais bien présent, lui implorer de rejoindre son point d'émission. Celui-ci ne pouvait pas provenir des Fils de la Nature, trop occupés comme ils étaient à se faire démolir les uns après les autres par des démons magiquement dopés. Ça ne pouvait être donc que Ryanne, et certainement pas un piège ingénieux tendu par quelque esprit malsain.
Elle ferma les yeux pour mieux se concentrer. L'image d'un lierre en extension se dessina dans sa psyché, recouvrant peu à peu un couloir fait de pierre et de métal. C'était comme un portail qui se formait et que seule l'Hamadryade pourrait emprunter.
J'ai bien compris le message. Tu assures, Ryanne ! J'arrive.
Elle rouvrit brusquement les yeux et, de sa voix de Dryade, hurla à ses frères et sœurs, les défenseurs de la nature, de continuer à se battre jusqu'au bout ! Elle ressentit un pincement au cœur mais s'efforça d'en faire fi.
La Nature ne rêvait plus de survie : elle laissait simplement s'exprimer son courroux !





- Quelle sottise que de croire que le peuple démoniaque laisserait une lueur d'espoir, aussi infime soit-elle, traverser le temps et l'espace à l'aide de cette infamie technologique, souffla l'investigateur du conflit temporel.

Curhsson avait des allures de démon avec ses oreilles pointues, ses longs et fins sourcils noirs. Ses cheveux l'étaient tout autant. Quant à la pigmentation de sa peau ? Celle-ci tournait vers le gris cendreux. Il portait une cuirasse d'un bleu sombre et de multiples protections osseuses congelées en guise de gantelets et de jambières. Le buste de son armure souple comptait d'ailleurs quelques cottes aussi pointues que des griffes, dont les extrémités se rejoignaient presque au niveau du sternum. Des épaulières du même type recouvraient ses épaules, elles-mêmes drapées d'un tissu rapiécé semblable à un linceul de mort.
A côté de lui, comme pour faire contraste, se trouvait un énorme démon dont la peau écailleuse ressemblait à un mélange surnaturelle entre les ténèbres et la lave. Mesurant près de trois mètres de haut, son corps et son crâne étaient hérissés de cornes sombres. Les plus longues s'étendaient dans son dos et le long de ses bras. Le monstre en comptait quatre.
C'était Diablo !
Les pupilles grises et cruelles du Time Breaker se baissèrent sur une Videl alarmée.
Cette dernière se trouvait aux pieds de la grosse machine dans laquelle sa fille était enfermée, ses mains pressées contre l'intérieur de la protection en verre. Plus loin, devant un pupitre de commande, Bulma observait la scène, impuissante. Tout comme Gohan avant elle.


- Enfin... reprit le mauvais avec une petit moue, tout en approchant à pas lents des survivantes. Vous y serez sans doute parvenues sans mon intervention. Oui, la petite aurait glissé entre les griffes de Diablo et toi, triste humaine, tu te serais faite écorcher vive juste après, dit-il à la mère de Pan. Un scénario fort déplaisant, et qui n'arrange que les faibles.

Diablo, qui contemplait sagement la scène, émit un grondement d'impatiente. Il aurait aimé en finir rapidement sous les yeux de la gamine, mais son congénère d'un autre temps avait du revoir ses projets, alarmé par la présence inopinée une armée sylvestre au-dehors...
Maintenant, il était davantage question de se débarrasser des protecteurs du temps, sans quoi ces saletés pourraient bien lui mettre des bâtons dans les roues au cours de cette mission ou d'une autre à venir.
En tout cas, Videl leur faisait face, prête à les affronter tous les deux et à mourir au combat s'il le fallait ! Elle ignorait qu'elle devait son sursis aux défenseurs de la nature et surtout à ceux qui avaient eu l'audace de les avoir jeté en pâture aux démons. Sans leur intervention, jamais n'aurait-elle pu voir le visage de ses meurtriers.
Elle aurait succombé devant le dôme en verre de la machine, fauchée comme un fétu de paille par l'une des nombreuses griffes de Diablo...
Curhsson secoua la tête, déconcerté par la bêtise humaine.


- Qu'importe au final que je me suis montré à toi, puisque tu ne seras pas en état de le répéter à quiconque, fit-il avec un sourire de prédateur.

Les sourcils froncés, campée devant la machine pour la protéger avec son corps s'il le fallait, Videl l'écoutait sans trop comprendre tout ce bazar sur les aléas du temps et les prédictions débilitantes du démon.

- Bulma ! l'appela-t-elle. Active la machine. Maintenant !

L'intéressée, le visage pâle, reprit subitement contenance et se mit à pianoter sur son pupitre.

- Diablo, siffla le Time Breaker d'un air passablement agacé. Liquide-moi cette sotte.

- Je n'ai pas besoin que tu me le dises, rugit le concerné.

Il s'apprêtait à rejoindre Bulma pour l'empaler sur l'un de ses appendices mortels quand il entendit quelque chose siffler à son oreille. Il s'accroupit pour l'éviter, incapable d'en définir la nature exacte sur le moment.
Diablo tourna la tête et leva son bras griffu pour contrer l'attaque suivante.
Un acier mystique crissa contre ses cornes.
L'identité de son adversaire avait de quoi surprendre : une lame sans maître ?


- Hum ?! fit le démon, intrigué par la nature familière de cet artefact vivant ainsi que par l'odeur qui s'en dégageait.

L'épée changea de cible.
Curhsson s'écarta d'un bond en reculant la tête, la lame ayant brusquement viré de bord dans l'espoir de lui sectionner la carotide.
Il s'en était fallu d'un cheveu !
Quand il tourna la tête en direction du seul accès à cette salle, il entraperçut un éclair mauve avant que celui-ci ne vienne s'écraser de tout son poids dans le poitrail luisant de son acolyte de ténèbres et de lave, l'envoyant valser contre le mur du fond.


- …Hein ?

Videl n'avait rien eu le temps de voir, sinon cette lame volante qui s'était glissée entre elle et le démon aux épaulières squelettiques.
Mais... à qui appartenait cette lame démoniaque ? Et surtout pourquoi la défendait-elle contre ses assaillants de la même nature ?
L'humaine restait bouche-bée, complètement interdite devant ce spectacle incompréhensible qui s'était joué devant ses yeux ronds.
C'est alors qu'elle remarqua, en même temps que Bulma et le démon tenu en respect par l'épée fantôme, la présence de la sauveuse en tenue saiyan. Sa cuirasse violette, abîmée à bien des endroits - surtout aux épaules - était également tachée d'ichor noir. Preuve irréfutable qu'elle avait dû en occire un sacré nombre avant de se rendre dans cette pièce.


- ...Qui es-tu ? s'entendit-elle demander, soufflée par cette apparition.




Entourée par les volutes mauves qui se dégageaient de ma personne, je réajustai du bout des doigts mon masque vénitien pour m'assurer qu'il ne tomberait pas de sitôt. J'étais parvenue à prendre par surprise le gros démon couvert de cornes noirâtres, mais il ne fallait pas non plus que je me repose sur mes lauriers ! Son camarade, lui, avait esquivé de peu la Caladbolg. Et comme je ne connaissais rien de ses pouvoirs, il y avait des chances qu'il me réserve un bien vilain coup...
Sans sourire aucun, froide comme la glace et méconnaissable grâce à mon déguisement mais aussi au Cœur d'Améthyste toujours actif, je me tournai à demi vers la mère de Pan.


- Eph-M. C'est mon nom de scène, lui répondis-je simplement avant de me tourner vers la femme aux cheveux bleu, qui n'était autre que Bulma l'ingénieur. Hâtez-vous de faire fonctionner cette machine ! D'innombrables vies en dépendent.

Elle fronça les sourcils mais fut assez intelligente pour ne pas perdre de temps en répliques inutiles.
Mon regard se posa sur la machine dans laquelle la petite Pan se trouvait. Une enfant pas vraiment prête à quitter ses proches pour atterrir dans une époque qui n’était pas la sienne...
Même sous l'emprise glacée du Cœur d'Améthyste, je parvins à lui glisser un sourire confiant, très vite suivi par un bref hochement de tête.
Dans mon dos, l'horrible démon commençait tout juste à se décrocher du mur dans lequel ses longues épines dorsales s'étaient enfoncées à la suite de son crash.
Autour de lui, l'air paraissait se déformer. Il se dégageait de ce monstre une chaleur infernale.
Il était de mon devoir de le mettre hors d'état de nuire, et au plus vite !
Je disposais d'assez de puissance pour y parvenir, mais il me fallait encore attendre l'instant clé où son allié - le présumé Time Breaker - aurait dans l'idée de me faire barrage.


- Alors c'est toi qu'ils ont envoyé pour m'empêcher d'agir, lâcha-t-il. Parfait ! Maintenant que tu es là, nous allons pouvoir nous amuser. Diablo ? fit-il avec un petit sourire de fouine. Pleine puissance ! gave-toi.

Le démon rejeta les bras en arrière et gronda sa haine, faisant trembler jusqu'aux murs de la salle !
Entre-temps, non sans garder un œil sur la Caladbolg, le Time Breaker démasqué tendit la main vers son sombre acolyte. Grâce à l'Aperception et à son avertissement, je compris d'emblée à quel pouvoir il comptait faire appel - j'en avais déjà fait les frais par le passé, après tout.


- Dans vos rêves les plus fous, soufflai-je. Gratia !

L'incantation d'immobilité totale, qui ne se résumait qu'à un simple mot, prit de court mon adversaire... ou plutôt MES adversaires ! En effet, sa tentative de surcharger les batteries du démon à quatre bras ayant été si brusquement interrompue, elle valut à ce dernier un léger temps d'arrêt.
Deux secondes seulement mais pendant lesquelles je fus sans merci.
Mon regard croisa vivement celui de la créature des enfers.


- Purgatio !

En cet instant, je ne disposais certes pas de toute ma puissance mais mon attaque fut amplement suffisante pour réduire à néant cet ennemi. Ainsi disparut-il dans un énorme faisceau de Ki violet sombre, au beau milieu d'un déluge d'éclairs rouges qui éclairaient la pièce entière sous les yeux ahuris de mon entourage hétéroclite.
Quand j'eus refermé le poing, il ne restait plus qu'un interminable trou dans le mur et une faible portion du sol où s'était tenu le grand démon.
Je laissai s'échapper un fin soupir d'entre mes lèvres.


- C-C'est absurde, bredouilla le Time Breaker, halluciné, qui fut pris d'un mouvement de recul. Tu ne peux pas l'avoir éliminé comme ça ! P-Pas le terrifiant Diablo...

Je haussai les épaules après m'être tourné dans sa direction.

- Je n'ai fait que saisir une opportunité. Grâce à votre idée de génie, il a baissé sa garde. Ce genre de chose, ça ne pardonne généralement pas, rétorquai-je en toute connaissance de cause juste avant de le menacer du regard. Voyez par vous-même.

D'une simple pulsion mentale, j'ordonnai à la Caladbolg d'aller se ficher dans son épaule.
La lame s'y logea en un éclair, sa cible étant encore sous le choc de la mort de son outil diabolique. Car oui : il avait pour entreprise de s'en servir pour faire le ménage. Ce n'était pas pour rien qu'il avait fait appel à lui deux fois de suite pour s'occuper de la sale besogne, pendant que j'étais en train de l'épier sans le moindre scrupule.


- Graaarh ! Sa-Saloperie de sorcière ! T-Tu... Tu... Hargh..  Hu... hu hu...

Sans hâte aucune, je haussai un sourcil en m'approchant de lui.
Son rire, tout comme le reste de sa personne, avait quelque chose de profondément malsain. Le sourire qui s'ensuivit était celui d'un fou. Ses yeux, grands ouvertes et injectés de sang, me fixaient intensément. Ils en tremblaient presque.


- Tu t'imagines avoir remporté la partie ? Ha... Ha ha ! Tu penses avoir gagné, hein ?! Pauvre sotte ! cracha-t-il, un filet de sang au bord des lèvres. Si Diablo n'a pas pu s'abreuver de ma puissance, les démons qui entourent cet endroit, eux, en débordent ! Ce n'est plus qu'une question de secondes avant qu'ils ne se rendent ici et vous réduisent tous en charpie.

Alors qu'il m'exposait son point de vue d'aliéné, Bulma annonça le lancement de la machine, avertissant Videl qu'il était temps pour elle de s'en éloigner.
Les adieux larmoyants entre la mère et la fille eurent lieu dans mon dos ; je ne comptais pas donner une occasion au Time Breaker d'anéantir tout ce pour quoi j'avais combattu dans cette triste temporalité.


- Nous serons parties bien avant, lui répondis-je de façon implacable. Tandis que vous allez leur servir de pitance, histoire que cela vous serve de leçon dans la mort.
 Ne vous êtes-vous pas réjoui en voyant tous ces gens se faire dévorer par les suppôts du Makaï ? Ils ne font pas de différence ; pour eux, même l'un des leurs représente un met de choix quand il est affaibli.


La peur le faisait déraisonner.

- Nooon ! s'écria-t-il en arrachant la Caladbolg de sa blessure pour la jeter au loin.

L'épaule dégoulinante de sang, il se traîna jusqu'au mur du fond, les yeux rivés sur la machine temporelle qui s'était déjà détachée du sol.
Mon épée revint dans ma main. Je n'eus même pas besoin de lire sa trajectoire pour la rattraper au vol.


- Vous... Vous allez me payer ça ! beugla-t-il en se redressant, adossé à la paroi qu'il souillait avec sa plaie. Tous autant que vous êtes ! Et pas plus tard de maintenant !

Les muscles contractés, il inspira bruyamment et fit appel à sa magie. La température ambiante chuta de façon drastique, formant rapidement une croûte de glace sur le mur et le sol autour de sa silhouette ! Silhouette qui vira d'ailleurs au blanc. Le Time Breaker sacrifiait sa vie et son énergie dans cette ultime offensive.

- Que le Givre Éternel vous emporte tous ! Ah ha ha ha ha !

Ce poison glacé continuait à s'étendre et le froid paralysant à gagner du terrain quand Ceruly et Yggdrasia pénétrèrent dans la salle.
 La première avait certes sa tenue recouverte d'ichor noir mais au moins portait-elle toujours ses vêtements. Contrairement à la seconde qui, à défaut d'avoir changé d'apparence et de couleur de peau, se baladait complètement nue ! Heureusement qu'elle n'avait plus besoin de son masque, quand bien même les yeux de tous étaient braqués sur le Time Breaker, et de ce fait trop occupés pour la fixer.


- Vous tombez à point nommé, leur dis-je. Feu à volonté !

Elles hochèrent la tête de conserve.
Le Time Breaker écarquilla les yeux. Ni lui ni son aura ni sa glace ne parvinrent à contenir les offensives qui s'ensuivirent ; Yggdrasia, incapable de recourir au KI, emmura le démon dans une geôle de son écorce la plus épaisse et la plus résistante le temps que Ceruly et moi l'anéantîmes en concentrant une attaque de Ki conjuguée en un point précis !
Le périmètre confiné qu'occupait feu le Time Breaker était proprement invivable, saturé comme il était d'arc électriques rouges, violets et jaunes qui, peu à peu, s’effacèrent pour laisser place à un cratère à la surface parfaitement lisse. On aurait dit qu'une grosse sphère invisible s'était simplement posée entre le mur et le sol pour y imprimer ses rondeurs parfaitement équilibrées.
Puis, derrière nous, un flash de lumière eut lieu, très vite suivi par les sanglots d'une mère qui avait dû se séparer de sa petite fille.
L'attention de Ceruly bascula aussitôt sur l'emplacement désormais vide de la machine à voyager dans le temps. Je suivis son regard au moment où Gohan apparut dans mon champ de vision périphérique -l à où, quelques secondes auparavant, avaient jailli mes compagnonnes. Leur présence et celle du père de Pan signifiaient que le tunnel ne souffrait plus de l'attaque des démons - au moins pour le moment.
Le vaillant paternel leva un pouce à notre attention et, lorsque nos regards se croisèrent, m'adressa un mince sourire qui valait bien tous les remerciements du monde.
Je me tournai pour faire face à Ceruly et Yggdrasia, laissant le père de Pan rejoindre sa précieuse femme, véritable joyau de combativité, pour la consoler...
Plus reposée malgré l'épée de Damoclès - à savoir le fléau démoniaque - qui planait au-dessus de nos têtes, je sentis le Cœur d'Améthyste se désactiver de lui-même. Les cheveux d'or de Ceruly cessèrent de luire, récupérant leur teinte originelle. Parmi nous trois, seule Yggdrasia avait conservé son apparence de Dryade évoluée.


- On dirait bien qu'on en a terminé ici, leur dis-je. Il ne nous reste plus qu'une seule chose à faire. Simple comme bonjour de prime abord mais paradoxalement...

Ceruly s'empara du rouleau confié par la Kaïoshin du temps.
Je coulai un dernier regard aux parents de Pan ainsi qu'à Bulma, qui les regardait, perdue dans ses souvenirs de jours plus heureux.


- En restant ici, nous mourrons tous, intervint Ceruly. Et nous ne pourrons plus jamais venir en aide à personne. Sachant que ce Time Breaker n'est pas le seul de son espèce, il n'y a pas à discuter.

Vrai.
J'interrogeai Yggdrasia du regard avant même que les mots ne sortent de ma bouche :


- Comment ça se passe dehors ?

- Mal, répondit-elle, la tête basse. Les démons ont gagné du renfort et du pouvoir. Les esprits de la nature ont pour la plupart succombé à leurs assauts. La vie s'en est allée. Elle releva ses yeux d'un vert luminescent et les braqua sur le rouleau temporel. Ceruly a raison : rester ici plus longtemps relève du suicide.

Je fermai les yeux un court instant.

- ...

Le rouleau nous a permis d'apparaître à cette époque. A en croire Chronoa, la Kaïoshin du temps, Il nous permettait également de faire le chemin inverse. Mais il n'en allait pas de même pour Bulma, Gohan et Videl.
Je compris alors tout la peine que pouvait ressentir un Agent du Temps après l'accomplissement de sa mission. La raison avant les émotions. Le Maître m'en avait parlé au cours de ma formation. C'était même la deuxième leçon du sorcier : « La passion domine la raison ».
La mine déconfite, je poussai un profond soupir...


- Allons-y, décidai-je. Les nôtres nous attendent... Pan nous attend.

Ceruly hocha la tête et ouvrit le rouleau. La lumière nous engloba, immédiatement suivie par un flash aveuglant.
Puis le monde devint blanc dans sa totalité.
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Ryanne Hilaris

Ryanne Hilaris


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MessageSujet: Re: La fin d'un monde, dans la fin d'un autre.   La fin d'un monde, dans la fin d'un autre. Icon_minitimeMer Avr 10, 2019 7:56 pm


Je m'attendais à réapparaître dans la maison de Pan mais force était de constater qu'il devait en être autrement. Quand Ceruly, Yggdrasia et moi ouvrîmes les yeux, nous découvrîmes une grande salle circulaire au sommet de laquelle un grand arbre avait poussé. Ses racines s'étiraient sur des parois incurvées et grises, percées par une multitude de fenêtres en losange derrière lesquelles étaient entassées d'innombrables parchemins.
A notre hauteur, toujours sur les murs, de grandes tablettes décoratives aux contours arrondis cernaient les lieux, toutes espacées d'un mètre cinquante à tout casser. Pour une raison obscure, comme s'il s'agissait d'un palier et d'une porte d'entrée, chacune de ces "fresques" étaient surélevées par rapport au sol et comptaient deux piédestals superposés comme des marches.
 La vaste pièce était éclairée par des lampes qui ressemblaient à s'y méprendre à des sceptres fichés dans le sol.
Au milieu de cet endroit peu banal trônait une table, et à côté d'elle nous attendait la maîtresse des lieux : la Suprême Kaïoshin du temps.


- Vous vous en êtes plutôt bien sorties pour des débutantes, sourit-elle avant de tendre poliment la main à Ceruly. Le rouleau, s'il te plait.

La concernée s’exécuta sans rechigner.
Pour ma part, je promenai mon regard dans les alentours, intriguée par la configuration des lieux et par tout ce qui s'y trouvait. En tout cas, c'était un décor beaucoup plus plaisant que celui dans lequel nous avions été plongées toutes les trois.
Sans surprise, les yeux d'Yggdrasia louchaient sur l'arbre perché au-dessus de nos têtes.


- Il est magnifique, souffla-telle, ébahie. Mais je me demande bien ce qu'il fait là-haut ?

- Quel est cet endroit ? demandai-je sans ambages à la Kaïoshin du temps.

- Le nid du temps. C'est ici qu'est consignée l'histoire de l'Univers. Passé, présent, futur... Tout y est écrit.

- Et tous ces rouleaux, fit Ceruly en indiquant ceux qui étaient rangés, Ce sont ceux qui ont fait l'objet d'une tentative de modification par les Time Breakers ?

- Pas seulement. C'est un peu plus compliqué que ça. Mais il est encore trop tôt pour vous faire part des détails. Si je vous ai fait apparaître ici, c'est pour éviter d'éveiller les soupçons de Pan qui, elle, est réapparue à l'endroit même où elle s'était effacée.

- Mais pourquoi ici précisément ? s'enquit Ceruly, qui me prit de court.

- Parce que c'est chez moi et que je sais que vous ne laisserez pas traîner vos mains n'importe où.

Les mains appuyées sur les hanches, son regard bascula sur Yggdrasia.
 La plus... dénudée du groupe, curieusement ?


- Par contre, tu pourrais au moins avoir la décence de te mettre quelque chose sur le dos, non ?

- ...J'ai été prise dans le feu de l'action et ça m'est sorti de la tête, répondit Yggdrasia. Donc maintenant on va dire que oui, je le peux.

Ça et aussi le fait que la pudeur n'était pas vraiment son fort.
De grosses feuilles poussèrent à même sa taille et sa poitrine, dissimulant ainsi tout ce qui pourrait choquer son entourage. Le tout formait une jupe et un haut un peu primitif mais non moins jolis à regarder.
Je pensais qu'il était plus que temps d'en venir aux faits :


- Au final tout est rentré dans l'ordre ?

Chronoa hocha la tête mais je voyais bien que quelque chose la perturbait. Ceruly, plus observatrice encore que moi, ne manqua pas le lui faire remarquer.

- Pas de "mais" ?

En guise de préludes à sa réponse, j'eus droit à un petit interrogatoire.

- A l'origine, je vous ai envoyées dans cette époque seulement pour protéger la petite Pan et pour que vous neutralisiez le Time Breaker. Alors pourquoi as-tu cherché à secourir d'autres personnes ? Chaque changement à ses conséquences, ça je vous en ai pourtant parlé. Et puis sans la présence salvatrice Ceruly, tu aurais manqué de temps...

- Il en aurait été de même sans Yggdrasia, avouai-je. Ç’aurait même été bien pire. Mais pour tout vous dire, ma stratégie reposait sur elles et sur leur combativité. Elles sont tous les deux des alliées de taille - certainement les meilleures que je puisse avoir à mes côtés.
Alors oui : seule, j'aurais très certainement échoué. Et justement cette idée me réconforte...


Tous les regards étaient braqués sur moi. Certains d'entre-eux - comme celui d'Yggdrasia - étaient interrogatifs.

- J'ai eu confirmation d'une chose très importante à mes yeux : celle qui dit que l'union fait la force ! Quelle que soit notre puissance, on ne peut pas être partout à la fois, et c'est la confiance qu'on éprouve pour autrui qui nous permet de déléguer. Ainsi j'ai pu tenter un pari risqué et je l'ai mené à bien. NOUS avons su le mener à bien, me repris-je en croisant le regard des mes partenaires.
Quoi qu'il en soit, il m'était moralement impossible de faire passer la vie de Pan avant celles que je me sentais capable de sauver. Et oui : j'avais conscience qu'il m'était impossible de sauver tout le monde, ce depuis le début...

Ça restait quand même bouleversant de le confirmer à voix haute.
Je fis l'effort mental de ne pas baisser les yeux devant Chronoa.
Cette dernière, pas dupe pour un sous, me gratifia d'un mince sourire avant de déclarer comme pour me remonter le moral :


- Gohan et Videl s'en sont sortis, eux aussi.

Nouvelle plus que surprenante, moi qui tristement les pensais condamnés face à cette horde de démons en approche.

- Comment ont-il... ?

- Les joies du travail d'équipe dont tu viens de me faire les éloges, répondit-elle. Un de mes collègues appelé Shin les a sortis de ce mauvais pas avant que les démons prennent entière possession de lieux.

- Je vois... C'est très altruiste.

De son coté, Ceruly avait l'air songeuse. Yggdrasia, quant à elle, se perdait en contemplation sur l'arbre... j’espérais juste qu'elle n'en tombe pas amoureuse au point de ne plus pouvoir le quitter des yeux.
Chronoa poussa un joyeux petit soupir avant de reprendre :


- Les changements occasionnés par votre intervention sont loin d'être mauvais, ce qui ne me donne aucune raison de vous blâmer. Cela étant, à l'avenir, faites un peu plus attention, d'accord ?
Un rien peut changer un tout ! Ne me forcez plus à vous le rappeler.


- C'est entendu, répondis-je avec un bref hochement de tête. Mais quand vous nous dites "à l'avenir", vous voulez dire par là que vous pourriez bien avoir encore besoin de nos services ?

Elle haussa les épaules, un sourire sibyllin au coin des lèvres.

- Qui sait ? Il y a des jours comme ça où le personnel peut venir à manquer. Et la charge de travail étant conséquente pour nous tous, un coup de main, ça n'est jamais de trop ! Mais n'allez pas croire par là que nous recrutons n’importe qui...

Nous fîmes trois à secouer la tête pour nier cette possibilité.
La gestion du temps et des évènements historiques, c'est un travail qui demande beaucoup de sérieux !


- Maintenant, je vais vous demander de me laisser, fit-elle en se détournant, le rouleau encore dans les mans. J'ai de la paperasse à ranger. De votre côté, profitez-en pour visiter un peu Coton City. C'est une petite ville charmante et pleine de vie, vous verrez. Pour la rejoindre, en sortant du bâtiment vous n'aurez qu'à suivre le chemin jusqu'au portail.

Après quoi elle nous renverrait chez nous, en faisant en sorte que cette escapade ne trahisse pas notre dernière intervention.

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