Gorradon fixait Kiyo qui fonçait droit sur lui. Son expression faciale n’a pas changé d’un pouce. Pourtant, le démon avait bien compris que ses deux ennemis étaient de grands psychopathes. A cet instant, le général des forces armées ayant capturé la planète Setsang réfléchissait aux menaces proférées par le Rayden se battant avec une faux. En effet, l’attaque du garçon au corps recouvert de bandage ne l’intéressait pas plus que ça pour le moment. Ce n’était pas réellement de l’arrogance, Gorradon n’était ni présomptueux ni sûr à 100% de ses capacités. Le fait est que quand quelque chose le fait tiquer en mal, il se doit de corriger cette chose avant tout. C’est le trait de caractère proéminent chez le général des armées. Par ailleurs, c’est grâce à cette manie de corriger ce qu’il ne lui va pas qu’il a su devenir si fort et se hisser aussi haut dans les armées des démons. Ainsi, ce qui l’a principalement irrité est la phrase énoncée par Kiyo en guise de réponse à sa question. La menace du Rayden sur le fait qu’il allait le détruire mentalement. C’était impossible aux yeux du démon aux cheveux blancs.

Gorradon disparu du champ de vision de Kiyo Ari. Il venait de se propulser très haut dans le ciel, levant sa main droite vers ce dernier. S’il y a bien une chose qui fait la fierté du chef des armées ayant conquis Setsang, c’est son mental d’acier. Un jour, il s’était fait capturer par une armée ennemie. Pour récupérer des informations, on le tortura nuit et jour. Malgré cela, jamais il n’a cédé. Malgré ses origines de démons, il a tenu bon jusqu’à ce que le reste de l’armée dont il fait partie vienne le sortir de là. Depuis ce jour, Gorradon est profondément respecté. Lui qui fait preuve de beaucoup de modestie en général était très fier de lui. Il avait tenu autant car lorsqu’on a commencé la torture, il s’accrocha de toutes ses forces à son armée. En d’autres mots, l’armée de démons dont il fait partie était devenue sa priorité. Plus rien n’avait autant d’importance à ses yeux à partir de ce jour-ci. C’est donc pour cela qu’il a gravi les échelons et qu’il est aujourd’hui ici, en face de deux membres de l’armée de Frieza.

Sa main droite était pointée vers le ciel. De cette dernière fut projeté d’un seul coup une multitude de rayons noir aux leurs rouges les entourant. Ces rayons noirs étaient faits de Ki. Ils furent propulsés vers le ciel avant de retomber tous vers le sol tel une pluie s’abattant sur l’entrée de la capitale. Gorradon prit soin de ne pas attaquer l'intérieur de la ville. Pour esquiver, Kiyo Ari et Apophis furent contraints de reculer pour s’éloigner de la pluie de rayons. Par extension, ils furent contraints de s’éloigner de la capitale. C’était l’objectif du démon qui les affrontait. 

Gorradon était le genre d’homme qui était fier après avoir combattu des adversaires qu’il comprenait. Après avoir compris leurs ambitions, les battre en ayant l’impression d’avoir appris quelque chose grâce à l’affrontement lui procurait une immense satisfaction. Ainsi, le démon avait l’impression de devenir meilleur à chaque combat. Néanmoins, toutes ces facettes de lui que n’importe quel Homme respecterait ne lui retirent pas un point essentiel. C'est un démon. Ses origines n'impactent pas sa personnalité mais par conséquent, il n’est pas un brave homme. 

« Ma fierté ? Sans la moindre hésitation : mon sabre. C'est ma famille, mon âme-sœur, MA fierté ahaha ! », s'écria Apophis.

Les performances de Gorradon rendirent Apophis heureux. La satisfaction de le tuer n’en sera que plus grande. Malgré ses réflexions sur le choix des mots, le sabreur ne réfléchissait pas autant que son adversaire à la peau ébène. L’obstination était un trait de caractère très fort chez l’homme à la lame noire. En effet, lorsqu’il juge qu’une proie est digne d'intérêt, il ne la lâche pas. C’est sans doute l’un de ses plus grands défauts, mais il ne peut rien y faire. C’est bien pire dans notre cas. Apophis a attentivement écouté les paroles de son ennemi, il est passionné par la personne qui se trouve en face de lui. Le sabreur aux yeux vicieux est bien déterminé à ôter la vie de Gorradon pour regarder son sang gicler tout en riant de bonheur. 

Apophis esquiva la pluie de rayons lancée par le démon aux boucles d’oreilles émeraudes, quitte à s’éloigner de la ville. Son envie principale dans l’immédiat était de tuer son ennemi, pas de conquérir Setsang. Il s’en chargera plus tard, ça ne presse pas selon lui. 

Une fois le coup esquivé, il pivota vers Kiyo, sans trop savoir s’il avait esquivé ou non de son côté.

Apophis céda à l’euphorie et n’attendit pas de réponse de la part du Rayden. A lui de voir s’il suit ou non le sabreur. Dans un rire euphorique, l’homme à la tenue traditionnelle sauta dans les airs afin d’atteindre Gorradon. Il fonça sur ce dernier avec son sabre en pic. Le démon aux deux cornes de même couleur que sa peau esquiva avec facilité. Néanmoins, il est tombé dans le piège du sabreur aux yeux dorées. Même un démon aussi droit que Gorradon devint un minimum présomptueux en voyant l’attaque sans détermination de son ennemi arriver. 

La percée qui a soif de sang. C’est l’une des techniques d’Apophis. Une fois que Gorradon a esquivé son coup, avec les mouvements de cette technique, le sabreur peut changer de trajectoire pour poursuivre son pic. Ainsi, il réussit à suivre le démon aux yeux rouges jusqu’au sol. Il lui trancha une partie de son vêtement au niveau des côtes droites. Ainsi, une plaie s’ouvrit au même endroit. Apophis, maintenant derrière Gorradon, se mit à sourire à nouveau jusqu’aux oreilles.

Gorradon encaissa tous les coups. Kiyo et Apophis réussirent leurs attaques respectives. Il tomba sur son genoux droit en serrant des dents, fronçant les sourcils. La réponse de ses opposants ne lui plaisait guère. A ses yeux, ni Apophis ni Kiyo n’avaient compris ce qu’était une fierté. Quelque chose dont on peut se vanter.

Apophis exprima sans gêne une incompréhension. En effet, il n’avait pas compris l’énervement du démon. Tout d’abord, un démon ne prends pas le meurtre à cœur. Dans la tête du sabreur, un démon prenait le fait de tuer à la légère. C’était une sorte de routine pour quelqu’un de cette race. C’est une idée acceptée par beaucoup de monde. On peut donc affirmer que Gorradon n’est pas un démon comme les autres. Mais très vite, l’homme à la tenue traditionnelle quitta son expression confuse pour froncer les sourcils en souriant à nouveau. Il était en colère. Néanmoins, son sang-froid est sans doute l’une de ses seules qualités. Bien que son son caractère fait que le sang-froid est un concept abstrait lorsqu’il lui est attribué, il sait se contrôler dans la colère. A vrai dire, lorsqu’il hurle qu’il a envie de tuer une proie en riant, il est plutôt détendu. Ce décalage chez la personne qu’est Apophis par rapport aux normes rend les descriptions de lui-même plus compliqué. 

La fierté, que ce soit quelque chose de matériel ou de spirituel, représente quelque chose d’irremplaçable aux yeux de celui qui la considère comme tel. C’est ça la définition d’Apophis sur la fierté. Gorradon se mit à sourire. Le démon aux yeux rouges semblait avoir compris la manière de penser du sabreur bien qu’elle soit décalée. Ce doit être dû à sa race. Sa compréhension du vil doit en être affectée.  Le général des armées ayant conquis Setsang se tourna vers Kiyo Ari.

Il se mit en garde, chargeant deux sphères de ki. Une dans chaque main.

Gorradon serra les poings. Les sphères qu’ils chargeaient précédemment semblaient s’être compressées dans ses mains lorsqu’il les referma. Il tendit alors ses deux bras vers ses deux opposants. Son bras gauche vers Apophis et son bras droit vers Kiyo. En effet, le démon semblait vouloir s’occuper des deux en même temps. Il ouvrit brusquement ses mains et deux puissants rayons surgirent alors, d’une taille gargantuesque. Un rayon fonçait sur Kiyo tandis que l’autre sur Apophis. La vitesse et la puissance de l’attaque furent démentiels. 

Apophis donna un coup de sabre dans le vent juste devant lui. Le coup était parfaitement droit, c’en était même effrayant. Il s’était énormément concentré, bien que pour maîtriser une telle technique, plusieurs années d’entraînement intensif sont sans doute nécessaires. Juste après que le coup fut donné, une sorte de faille s’ouvrit devant le sabreur. La faille était violette aux nuances noires. Elle s’étendit d’un seul coup pour former un bouclier de même couleur devant le manieur de la lame noire. C’était une technique de défense puissante. Ainsi, le rayon a pu se dissiper après que le bouclier défendit un moment Apophis. Néanmoins, la puissance du rayon fit en sorte que le bouclier se brise malgré tout une fois sa mission terminée.

A cet instant, Apophis aurait pu attaquer directement Gorradon qui était occupé avec Kiyo. Cependant, il n’en était rien. Le sabreur ne profita pas de cette occasion. La raison était simple : il souhaitait laisser à son coéquipier le temps de parler. Cette envie est drastiquement différente de la manie qu’a Gorradon. Le démon qui combat actuellement les membres de l’armée de Frieza souhaite comprendre les ennemis qu’il rencontre. Actuellement, Apophis souhaite seulement entendre la réponse de Kiyo concernant sa fierté. Il voulait voir de quoi était capable le Rayden. Ce n’était qu’un caprice sans réel raison valable mais il y céda, le sourire aux lèvres.

Apophis soupira. Il était déçu. Déçu par Kiyo. Son coéquipier n’avait quasiment rien en commun avec lui au final. Le fait de vouloir détruire le mental de Gorradon est d’un ennui terrifiant aux yeux du sabreur. Le fait est que le démon aux yeux rouges a bel et bien un karma négatif. La fierté n’a rien avoir avec le fait d’être quelqu’un de fondamentalement bon ou fondamentalement mauvais. Vouloir détruire la fierté d’autrui n’a rien d’amusant. Apophis est loin d’être un saint. C’est le premier qui se délecte de voir du sang gicler lorsqu’il tranche une cible. Néanmoins, vouloir détruire quelque chose d’immatériel est à ses yeux dénué de sens. Bien trop déçu par la réponse de son coéquipier Rayden, il regretta même de l’avoir laissé parler. L’homme à la tenue traditionnelle regardait le démon aux cornes se faire torturer par le jeune homme à la faux. 

Dans tous les cas, la torture était inutile. Apophis le comprit très vite. Même s’ils arrachent des membres entiers au démon, ce dernier ne céderait pas. Et puis, concrètement, à quoi devrait-il céder ? Ce n’est pas comme si Kiyo et Apophis cherchaient à soutirer des informations aux démons. Actuellement, la décision du Rayden aux bandages recouvrant son corps désespéra Apophis au plus haut point. 

C’était les paroles d’un homme qui a vécu seul, tuant des millions de personnes pendant plusieurs années pour son plaisir personnel. Il a vécu le fait de mettre des vies en jeu du point de vue du meurtrier. Apophis sait mieux que quiconque qu’il y a plusieurs manières de réagir face à la mort. Ses victimes l' ont montrées en temps réel. Ceux qui prennent leurs jambes à leur cou n’ont rien de honteux. Ils placent simplement la vie avant tout. Le sabreur à la lame noire leur donnerait même raison. Néanmoins, à ses yeux, pour les gens comme lui, la fierté est quelque chose d’immuable qui se place avant tout. Par les gens comme lui, il entend ceux qui n’ont pas une haute estime pour leur propre vie. Ainsi, Apophis sait pertinemment que les avis divergent selon le vécu. Peut-être que Kiyo a vécu des choses horribles où il a dû faire passer sa vie avant tout. Néanmoins, pour un homme qui arrache la vie d’autrui le sourire aux lèvres, c’est hypocrite. Bien entendu, tout ça n’est que l’avis d’Apophis.

Gorradon serrait les dents de douleur. Il trouvait aussi la décision de Kiyo dénuée de sens, il n’arrivait pas à comprendre son raisonnement. Ou plutôt si, mais ce raisonnement l’énerva. En tout cas, la volonté du Rayden au bras électrique fut accomplie. Un sentiment d’impuissance parcourait l’entièreté de l’être qu’était le démon général des armées ayant conquis Setsang. Kiyo Ari ne laissa pas le choix à Gorradon. Ce dernier fut tout à coup entouré d’une mystérieuse aura noir qui repoussait avec force et puissance le Rayden.

L’aura envahit toute la zone, ne dépassant cependant toujours pas les portes de la capitale. Gorradon changeait de forme. Il se transformait. Les deux combattants autour de lui pouvaient le ressentir. Sa puissance augmentait drastiquement au fur et à mesure que sa transformation se poursuivait. Il avait pris au moins un mètre supplémentaire. L’aura disparu d’un seul coup. Kiyo et Apophis pouvaient voir sa nouvelle forme. Ses cornes s’étaient étendues. Sa chevelure blanche plaquée en arrière était passée au noir. Elle était maintenant en bataille, voltigeant au gré du vent. 

Immédiatement, le démon transformé se tourna vers la sabreur aux yeux dorés. De sa main droite maintenant imposante, il attrapa le visage d’Apophis. Sa poigne était terriblement puissante. Malgré sa musculature développée, sa vitesse avait elle aussi augmenté. Ainsi, le manieur de la lame noire ne l’avait même pas vu se déplacer. Le démon aux deux cornes et aux boucles d’oreilles couleur émeraudes traîna le corps d’Apophis par le visage pendant quelques mètres à toute allure pour l’envoyer droit sur Kiyo avec toute sa force. Le sabreur aux yeux dorés ne put rien faire pour se défendre et voltigeait droit sur son coéquipier de l’armée de Frieza.

« Et bien… On dirait qu’on va pouvoir s’amuser de nouveau, aha! », ria-t-il pendant qu’il était propulsé droit sur Kiyo.

Gorradon reçut tous les coups de Kiyo. Sa transformation consommait énormément d’énergie au moindre mouvement ou à la moindre attaque. De fait, pour ne pas gaspiller bêtement de l’énergie en esquivant chaque attaque, il décida de tout prendre quitte à se blesser gravement. Son plan était d’en finir le plus rapidement possible en les tuant avec sa puissance. C’était bête et simple mais ce plan était à double tranchant. Soit il réussissait à les tuer rapidement à pleine puissance sans gaspiller la moindre énergie. Soit il succombait aux blessures qu’il a préféré ne pas esquiver. Kiyo arrêta enfin d’attaquer le démon aux deux cornes. Ce dernier était en sang. Néanmoins, il lui restait encore assez d’énergie pour s’occuper de ses deux opposants.

Apophis dégaina sa lame afin de reprendre le flambeau pour attaquer. Cependant, sans qu’il s’y attende, Gorradon apparut derrière lui.  Il enchaîna les coups de poings dans le dos du sabreur. Ce dernier serra les dents à force de se prendre des coups. Pourtant, il se mit à sourire à un moment. Le démon lui fit cracher du sang à force de frapper dans son dos. Le sol devant Apophis était recouvert de son propre sang. Pendant qu’il se faisait frapper, il réunit les forces qui lui restait pour donner un coup de sabre dans le sol où son sang était étalé. 

De par sa maîtrise développée du combat au sabre, ce simple coup a pu faire une entaille assez grande dans le sol. Cette entaille entourait l’endroit où le sang était étalé au sol. Cela formait un cercle, c’était précis. 

Le sabreur peinait à parler car il était en train de se faire frapper sans arrêt. Il venait de réussir à activer l’une de ses techniques : Connexion par lien du sang. Il peut manipuler avec sa magie les objets touchés par son sang. Ainsi, la roche recouvert entièrement du sang qu’il venait de cracher pouvait maintenant être contrôlée par Apophis. Elle se mit d’ailleurs à léviter dans les airs avant de foncer droit dans le visage de Gorradon. Le sabreur à la lame noire en profitant pour se tirer de là et foncer devant les portes de la capitale pour mettre de la distance entre lui et le démon.

Apophis était sans doute le plus faible des trois combattants. L’écart était peut-être même énorme. Néanmoins, ce n’est pas ça qui va l’empêcher de prendre du plaisir au combat. Le sabreur va remettre sa lame dans son fourreau. Ensuite, il tendit sa main droite vers Gorradon qui se relevait lentement après s’être pris le rocher. Des fragments de glace coupants vont alors apparaître pour foncer en rafale droit sur le démon aux deux cornes.

Le climax de l’affrontement approchait de plus en plus. Apophis se mit à sourire, ayant une idée derrière la tête.

Pendant que Gorradon se défendait en mettant ses bras en croix tandis que les fragments de glace arrivaient par centaine, Kiyo l’attaquait avec sa faux. Le démon aux deux cornes ne put se défendre de cette attaque. Une énorme entaille dans son dos s’était ouverte et il poussa un cri strident. Apophis arrêta d’envoyer ses fragments et remit la main sur son fourreau. 

Gorradon serra des dents, ses canines développées ressortant très clairement. Il ouvrit alors grand la bouche, dans la direction où était Apophis, sans réfléchir. Une sphère de Ki commençait à charger devant sa cavité buccale. Le démon général des armées ayant conquis Setsang s’apprêtait à cracher un puissant rayon pour défaire le sabreur puis pour s’occuper de l’homme maniant une faux. Le terrien aux yeux dorés regardait la sphère se former tranquillement. Il n’était pas stressé.

En effet, le sang du rocher s’était en partie étalé sur le visage de Gorradon. Apophis se mit en position, attrapant le manche de son sabre avec une forte poigne. Et, d’un coup, il le dégaina en mettant un coup immédiatement dans le vide. C’était une technique pratiqué en général par les samouraï, le coup lorsque le guerrier dégaine son sabre. Pourtant, plus de 10 mètres séparaient le démon et le terrien. Malgré cela, la visage de Gorradon s’ouvrit en deux, en diagonale. Dans le même sens que le coup d’Apophis fut donné.

Apophis venait de prendre la vie du démon, en riant de bon cœur. 

C’était la technique la plus puissante du terrien à la lame noire : Folie Sanguine. C’est une évolution de la technique qu’il a utilisée pour faire léviter le rocher au contact de son sang. Tout ce qui est touché par son sang reçoit un coup donné par lui-même. Apophis peut choisir de donner un coup faible. Ainsi, le choc reçu par les éléments sur qui son sang se trouve sera moindre. Mais dans le cas actuel, le terrien mit toute sa force dans le coup. Le corps du général des armées ayant conquis Setsang s’était effondré au sol. Ses dernières paroles furent un cri de douleur.

En haussant les épaules, le guerrier à la lame noire vint s’approcher du corps gîsant au sol de Gorradon. Il lui coupa la tête à partir de la nuque d’un bref coup de sabre afin de la ramasser par ses cheveux. Il la fixa quelques secondes avant d’être épris d’un long sourire. Depuis le début du combat, Apophis avait témoigné d’un certain respect pour la fierté et les résolutions du démon. C’en est même surprenant qu’il se montre si sadique. Pourtant, son respect n’a pas disparu. Ce n’est pas comme si le sabreur à la tenue traditionnelle était quelqu’un de bien. C’est une pourriture de la pire espèce. Il a tenté à de nombreuses reprises des coups fourrés dignes des pires lâches de ce monde. Pourtant, cela n’empêche en rien d’avoir un certain côté poétique et de comprendre autrui. En revanche, contrairement à la personne qu’il vient de tuer, il n’est en aucun cas à la recherche de compréhension vis à vis d’autrui. Son seul objectif reste le meurtre et le plaisir qui découle en lui.

Apophis sauta sur l’épais mur entourant la ville avec la tête de Gorradon accroché à ses cheveux. Il déploya son aura afin que tout le monde sente non seulement sa propre pression meurtrière mais aussi celle de Kiyo qui est tout autant effrayante.

Apophis n’avait aucune idée de quelle place tenait réellement Gorradon. Il était loin de se douter qu’ils venaient de tuer à deux le plus puissant guerrier vivant sur la planète. Ainsi, les démons n’eut d’autre choix que de se plier à la volonté de Frieza s’ils tenaient à la vie. Une fois qu’il vit que les récepteurs de son message furent plutôt dociles à cette annonce, Apophis sauta sur le sol pour déposer délicatement la tête du démon qu’il venait de tuer. Comme lorsqu’il est arrivé sur cette planète, il referma ses yeux et mis ses mains à l’intérieur de sa tenue. 

Une fois qu’il aura reçu sa réponse, Apophis se dirigera vers son vaisseau pour faire part de la conclusion de l’histoire au seigneur Frieza. Puis, il va s’en aller. S’il a appris quelque chose de cette petite aventure, c’est qu’il y a des gens qui font passer plus que tout une chose immatérielle. Il y a en effet des gens qui n’ont pas le même ordre de priorité pour toutes choses et le sabreur en a tué un exemple parfait. 

C’est ça, le plaisir que recherche Apophis.