Ils passèrent par les toits afin de rejoindre l’hôpital, c'était plus rapide et surtout plus discret, on commençait déjà à parler de l'explosion d'un immeuble aux informations il fallait par conséquent se faire le plus discret possible, ce qui n'était pas chose facile lorsque l'on était accompagné par un être aussi voyant que Bonnie, il faudrait qu'il pense à se faire réparer le pauvre. Aiko avait toujours son ruban rouge dans les cheveux, il n'avait par chance pas été taché par le sang de ses victimes, tant mieux car elle trouvait que ce cadeau lui allait plutôt bien, et oui la jeune fille, bien qu'étant une combattante, faisait tout de même attention à son apparence, cette habitude faisait parti de quelques autres habitudes qu'elle avait prise pour tenter de se sentir normale et pour se vider la tête de temps en temps.

Le petit groupe arriva sur un toit voisin de l’hôpital et s'arrêta, Aiko observa la rue en contrebas, il y avait pas mal de monde qui circulait, impossible de se faire discret, sans compter tous les patients et employés qu'il devait y avoir à l'intérieur... Elle se tourna vers Bonnie, l'air un peu gênée :

« Bonnie... Euh... Désolée de te dire ça comme ça mais... Est-ce que tu peux nous attendre ici ? Je veux dire... un policier nous a vu et tu es celui qui sort vraiment du lot dans ton état... Mais il ne faut pas t'inquiéter dés qu'on en a fini avec cette visite on quitte la ville ! »

Aiko ne souhaitait pas offenser la machine, c'était une chose qui paraissait illogique à penser dans un esprit humain mais elle avait constatée par elle-même que cette machine avait des sentiments et elle avait tenté de dire sa phrase de la façon la plus douce possible car elle se doutait que Bonnie n'était pas volontairement dans cet état de délabrement :

« D'ailleurs il faudra que l'on te trouve quelqu'un capable de te réparer... mais pas dans cette ville, nous sommes fichés par le Wolfpack ici et c'est devenu bien trop dangereux, on pourrait se faire attaquer n'importe quand. »

Elle avait énoncé sa dernière phrase avec plus de sérieux, impossible pour elle de plaisanter lorsqu'elle parlait de cette organisation, le seul moment où elle pourra en rire, c'est lorsqu'elle aura tué tous ses membres, pour le moment elle était obligée de les craindre, même si elle se sentait quelque peu fière d'avoir pu tuer KillerWolf, cela démontrait qu'ils pouvaient être vaincus, elle était par conséquent plus que jamais motivée à venger sa famille et son ami :

*Hmm... Je me demande quand même si on va rester longtemps ensemble... Il y a bien un moment où mon mode de vie risque de les agacer.*

Aiko n'avait pas eu d'amis autre que Tracker depuis le commencement de sa cavale, elle ne savait donc pas comment réagirait d'autres gens face à sa vie quotidienne... Même si elle faisait plus référence à des gens normaux car il fallait le dire : ni Bonnie, ni Masahiro n'étaient normaux, remarque elle était loin d'être normale non plus alors peut-être que cela contribuerait à tisser des liens solides avec eux :

*Bah on verra j'imagine...*

Elle regarda de nouveau la rue devant l’hôpital, attendant de savoir si Bonnie était d'accord avec le fait de les attendre ici.

Aiko, voyant que Bonnie avait accepté de rester caché, fut soulagée, cela aurait été une vraie torture de rentrer discrètement dans l’hôpital, Masahiro posa la main sur son épaule et ajouta quelque chose, il fallait pas en faire de trop d'après lui, elle était bien d'accord, à un détail près :

« Masahiro, nous devrions aller voir ton père après, je te rappelle qu'il est toujours en danger et ça devrait t'inquiéter. »

Elle sauta de l'immeuble, suivie par Masahiro et atterrit comme une plume dans une ruelle, les deux terriens sortirent ensuite dans la rue et se dirigèrent dans l’hôpital :

*Un tel saut aurait du me secouer plus que ça... Je serais devenu plus forte ?!*

Elle fut sortie de ses pensées par le téléphone de l'accueil, la secrétaire fit signe aux deux humains de patienter le temps que l'appel se termine, une fois ceci fait, elle leur demanda ce qui n'allait pas :

« J'ai besoin de voir un docteur, j'ai reçu plusieurs coups et je voudrait m'assurer qu'il n'y a pas de fracture. »

Aiko fut prise en charge assez rapidement et se sépara de son ami, la consultation dura cependant un moment, elle se doutait que Masahiro avait lui aussi demandé un médecin bien qu'elle ne se souvenait pas l'avoir vu se prendre des coups. Le résultat fut satisfaisant pour la jeune fille, aucune fracture, juste de simples bleus qui disparaîtraient rapidement, une chance vu le combat épuisant qu'elle avait livré, le médecin lui demanda d'ailleurs qui l'avait frappé, à cette question elle répondit simplement qu'il s'agissait de voyous mais qu'ils avaient été... attrapés. Le docteur ne chercha pas plus loin et se contenta d'exprimer son soulagement sur le fait qu'ils avaient été attrapés, tant mieux, elle détestait les inconnus curieux qui étaient trop têtus.

Elle retrouva Masahiro après avoir remercié le docteur :

« Bonnes nouvelles ! Je n'ai aucune fracture ! »

Ils sortirent de l'établissement et retournèrent sur le toit en passant par la ruelle de tout à l'heure, Aiko se rendit compte qu'elle escaladait avec une certaine facilité :

« Nous revoilà Bonnie ! Alors tu t'es pas trop ennuyé ? »

[HRP : Je ne ferai pas noté ce RP vu qu'il ne s'y passe rien]

Le départ ?

A sa question, le robot nommé Bonnie se leva et indiqua une direction avec son bras, Aiko tourna la tête, l'Est :

-Bon...bon.... là....bas.... Y aller...

La jeune fille chercha à donner un sens aux mots de l'être mécanique :

*Bonbon ? Y aller ?*

Il était évident que Bonnie souhaitait partir en direction de l'Est, ce qu'elle n'arrivait pas à comprendre était la raison de son départ, elle ne savait pas si le terme de « bonbon » concernait la friandise ou quelque chose d'autre, une chose était sûre, il était temps pour le groupe de se séparer...
Aiko mit son pouce sous son menton et fixa le sol, réfléchissant d'un air des plus sérieux, Bonnie était en très mauvais état mais savait se défendre, il était toujours fort comme il a su le démontrer plus tôt et ne semblait pas sentir la douleur. Quant Masahiro, elle devait partir avec lui pour assurer la sécurité de son père... Au fond, tant qu'ils quittaient la ville tous les trois, tout irait pour le mieux.
Elle prit une grande inspiration, abandonnant sa posture de réflexion et regarda Bonnie droit dans les yeux en fronçant les sourcils, ça n'était pas un regard agressif mais un regard déterminé :

« Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris mais tu es en train de nous dire que tu dois partir c'est ça ? Dans ce cas fais bien attention à toi, tu es peut-être fort mais dans ton état un seul coup bien placé te ferait encore perdre des morceaux... »

Elle s'avança alors vers lui pour faire une poignée de main et avec un petit sourire en coin :

« En d'autres termes, la prochaine fois que nos chemin se croisent, tu a intérêt à être soit réparé, soit dans le même état dans lequel tu es parti, ah et... Essaye de te faire discret. »

C'était dommage mais Aiko était préparée à cette éventualité, mais elle aurait quand même voulu connaître d'avantage le robot, cependant on ne pouvait pas toujours avoir ce qu'on souhaitait dans la vie, et elle était certainement l'une des mieux placés pour connaître ce dicton, et puis, elle ne se retrouvait pas à nouveau seule, il restait toujours Masahiro qui aurait sans doute des choses à lui apprendre comme par exemple comment lancer des lumières avec ses mains comme il l'avait fait tout à l'heure.