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 Dr Weiss, médecin sans frontières. [SOLO]

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MessageSujet: Dr Weiss, médecin sans frontières. [SOLO]   Dr Weiss, médecin sans frontières. [SOLO] Icon_minitimeJeu Aoû 07, 2014 6:57 pm



Dr Weiss, médecin sans frontières.

Résumé des aventures précédentes


Le Dr Weiss, après s'être malencontreusement écrasé sur une étrange planète verte, s'était mit à la recherche d'un village afin d'y « emprunter » un vaisseau. Son détecteur de puissance étant victime d'un dysfonctionnement de nature inconnue, et ses réserves d'énergie commençant à chuter dangereusement, il lui fallait se dépêcher de trouver âme qui vive. Hors, c'est à ce moment là qu'il fait la rencontre de deux indigènes qui, suite à un quiproquo, le prennent pour un médecin. Le cyborg décide alors de jouer la comédie et se fait conduire à un village pour y soigner un malade, ou du moins tel était son prétexte...



Désolé, mais je ne suis pas médecin.


Le village des hommes verts ne se trouvait pas si loin que ça, finalement. Après seulement quelques minutes de vol à vitesse moyenne (il fallait bien s'adapter à la vitesse de vol des deux autochtones), une sorte de campement était déjà en vue.

« Nous y sommes ! »

Sur ces mots, les deux petits aliens diminuèrent leur altitude jusqu'à se poser au sol, juste à l'entrée du village. Le Dr Weiss en fit de même tout en restant derrière eux.

Une fois au sol, il regarda rapidement autour de lui. Ils étaient dans un tout petit village rural, parsemé de maisons rondes placées un peu n'importe comment et séparées par de petits sentiers et des potagers carrés. Une rivière bordait l'une des extrémités du village et tout naturellement, c'est à cet endroit que se concentrait le plus de zones agricoles. Ils semblaient y cultiver une sorte de laitue bleue peu appétissante, et... c'était tout. Il s'agissait du seul légume qui poussait dans les terres retournées. Se nourrissaient-ils uniquement de cette étrange plante ?

Le jeune homme n'eut pas le temps d'y réfléchir d'avantage ni même d'observer un peu plus les environs, car son escorte semblait de plus en plus pressée à tel point que le petit garçon qui l'accompagnait s'était agrippé à son pantalon tout en se pressant vers la maison du malade, obligeant le cyborg a accélérer le pas.

En chemin, la petite dizaine d'hommes verts qui peuplait ce village se retournèrent tous vers ce visage inconnu. Ils semblaient être peu habitués à avoir de la visite, et avaient l'air méfiant aux premiers abords mais dès qu'il remarquèrent le petit garçon accroché à lui, tout soupçon sembla s'envoler, et il était accepté comme un invité. Ce peuple était décidément fort naïf, c'était ce que se disait le Docteur.

Le groupe de trois était arrivé à une maison située au pied d'une petite falaise. Comme toutes les autres maisons du village, elle avait la forme d'une demi-sphère toute blanche dotée de deux longues cornes sur le toit. Le jeune homme à la chevelure blond-châtain n'avait absolument aucune idée de ce en quoi pouvaient bien être fait les murs de cette étrange habitation.

D'ailleurs, la présence de vitres arrondies et la forme du bâtiment le laissa perplexe. Est-ce qu'un peuple aussi peu évolué pour faire de l'agriculture à la bêche pouvait être capable de construire une telle chose ? Toutes les maisons de ce village semblaient ne pas être à leur place ici. C'était comme si on amenait un immeuble d'appartements au milieu d'un campement indien, cela n'avait aucun sens. Peut-être avaient-ils reçu une aide technologique d'un autre peuple étranger ? Dans ce cas, il n'était pas totalement inenvisageable malgré leur non-avancement scientifique qu'ils aient un vaisseau en leur possession, ou tout du moins qu'ils sachent ou en trouver un.

L'intérieur de la petite habitation n'était pas très fourni en meubles. Il y avait juste une table avec un tabouret et un lit, le tout étant fait du même matériau inconnu que les murs de la maison et présentait également le même style architectural, c'est à dire des formes arrondies avec des pointes. Au fond de l'unique pièce de la petite hutte se trouvait une étagère dans laquelle s'alignaient divers ustensiles en cuivre (du moins cela semblait être une sorte de cuivre) comme des seaux ou... des seaux. Tous de différentes tailles et formes.

Mais malgré le manque total de fournitures, l'on ne pouvait pas dire que l'endroit était particulièrement spacieux, au contraire. Le petit groupe était à la limite de ce que pouvait accepter la maison en invités sans que ceux-ci ne se bousculent au moindre mouvement. D'ailleurs, afin de laisser le Docteur dans les meilleures conditions possible, les deux aliens qui l'avaient escorté jusque là restèrent dans l'entrée tout en invitant le Docteur à s'approcher du lit dans lequel était allongé le patient.

Couché sur les couvertures, les yeux fermés, une serviette humide sur la tête, une respiration haletante et une expression de douleur sur le visage, le malade était un petit garçon identique à celui qui était actuellement en train d'attendre à l'entrée, le visage peiné de voir son camarade dans cet état. Ils étaient tellement semblables que s'ils portaient les même vêtements et mis côte à côte, il était fort probable que le cyborg ne puisse pas les différencier. Du moins, pas tant que son détecteur était en panne.

Assis sur un tabouret, au chevet du petit malade, se trouvait un adulte de grande taille. Peut-être plus grand que les 1m80 du Docteur Weiss. Celui-ci fixait le sol tout en tenant la main de l'enfant avec une expression de grande tristesse sur son visage. Lorsque les secours entrèrent, il s'était levé et manqua de heurter sa tête au plafond de la petite habitation. Il scruta alors l'inconnu qui était entré et qui observait le malade.

« Vous avez trouvé de l'aide ? »

« Cet homme est médecin, il devrait pouvoir faire quelque chose. »


L'adulte semblait surpris de la réponse du vieil homme. Apparemment, ce n'était pas vraiment ce à quoi il s'attendait à voir lorsque les deux autres étaient partis chercher de l'aide dans un autre village. Il scruta à nouveau l'homme aux cheveux châtain-blonds avec le même air méfiant que les deux autres lors de leur rencontre.

« Vous êtes certain de vouloir faire confiance à cet inconnu ? Est-ce que vous avez au moins pris la peine de demander de l'aide au village voisin ?! »

Il semblait être plutôt énervé, et cela semblait déteindre sur le patient qui se mit à gémir en entendant cette voix menaçante. En entendant cela (le peuple de cette planète semblait avoir une assez forte ouïe), l'adulte se calma immédiatement et prit un air désolé. Les deux autres aussi, visiblement refroidis par ces paroles, baissèrent la tête...

Le Docteur Weiss ne se retourna pas. Il retira la serviette humide du front de l'enfant et plaça sa main dessus à la place. Il n'avait jamais observé une si forte fièvre auparavant. Et n'étant pas un vrai médecin, il n'avait absolument aucune idée de comment il pourrait faire quoi que ce soit pour aider. Peut-être serait-ce une bonne idée de laisser les deux autres retourner chercher de l'aide, mais ce serait comme avouer son impuissance et les soupçons sur lui n'en seraient qu'alourdis.

Il n'avait pas d'autre choix que de continue de bluffer. Même si cela mettait en grand danger la vie de cet enfant. De toute façon, ce n'était pas cela qui empêcherait le cyborg de dormir... Puisqu'un cyborg ne dors pas. Mais que pouvait-il faire pour ne pas paraître suspicieux ? Qu'est-ce qu'un vrai médecin ferait dans cette situation ?

*Il ne faut pas que j'oublie pourquoi je suis venu ici.*

Effectivement, la réserve d'énergie du robot ne s'était pas miraculeusement remplie toute seule, et il y avait peu de chance que cela arrive un jour. Ses batteries avaient atteint un seuil suffisamment bas pour qu'un avertissement clignote constamment dans un coin du champ de vision du principal concerné. S'il n'absorbait pas l'énergie d'un être vivant dans les 24h, cela pouvait très mal se passer pour son corps mécanique.

Sa main était toujours placée sur le front de l'enfant souffrant. Il lui suffirait d'à peine quelques secondes pour aspirer toute sa force vitale. Mais s'il faisait ça devant des témoins, cela ne passerait sûrement pas inaperçu. Il n'avait aucune idée de si les habitants de cette planète étaient capables de sentir l'aura, mais même sans cela cela restait relativement peu discret. Car l'enfant mourrait inévitablement.

Il allait donc tout d'abord falloir trouver une excuse pour éloigner les nombreux témoins présents dans la pièce. Le Docteur fouilla quelques instants dans sa mémoire des heures précédentes, et trouva enfin ce qu'il cherchait.

« J'aurais besoin que vous alliez me chercher des plantes. Mmmh, il s'agit des feuilles des genres de buissons que l'on trouve au bord de certaines falaises. Ceux qui n'ont pas de fleurs et qui ont les feuilles arrondies. Quelques poignées devraient suffire. »

« T... Tout de suite ! »


Le garçon qui était resté dans l'entrée s'empressa d'aller chercher ce que le jeune homme avait demandé. Le vieux, surpris par la la hâte du petit, hésita quelques secondes avant de s'empresser de le suivre avant qu'ils ne se perdent quelque part. Cela faisait deux témoins en moins.

Mais le plus grand était toujours là. Il fixait le docteur droit dans les yeux. Son visage était effrayant, c'était comme s'il menaçait le Docteur de le foudroyer sur place rien qu'en clignant des yeux. Il semblait être le plus méfiant de tous, et cela risquait de faire échouer les plans du cyborg.

« ... Vous ne les aidez pas ? »

« Ils n'ont pas besoin d'aide pour ramasser trois poignées de feuilles. Et il est hors de question que vous laisse seul auprès du petit. »


C'était pas gagné. Sa demande était maladroite et n'a fait qu'attirer d'avantage de suspicion sur lui. C'était un faux pas, et il sera difficile de le réparer par la suite vu l'entêtement de l'homme vert à vouloir rester au chevet du malade à tout prix.

Les minutes s'écoulèrent sans que le Docteur Weiss ne sache que faire. Il remarqua une bassine d'eau à côté du lit, et s'en servit pour humidifier une serviette et la replacer sur la tête de l'enfant. Il prit alors le tabouret qui se trouvait devant la table et l'amena jusqu'à lui. Il s'assit dessus et prit le poignet du patient en faisant mine de vouloir sentir son pouls.

Mais tout ce qu'il pouvait sentir, c'était le regard noir que lui lançait l'alien qui se trouvait juste à côté de lui. Le robot ne savait pas quoi faire pour calmer son tempérament agressif, peut-être un peu de conversation amicale ?

« C'est votre fils ? »

« Il s'agit du 97ème fils de notre grand chef. »

Le jeune homme s'attendait à tout sauf à cette réponse. Seulement, il évita d'en demander plus et fit mine de se concentrer à nouveau sur le malade. Sa tentative de discussion avait échoué, mais il sentait que le la pression qui s'exerçait sur lui avait légèrement baissé lorsque le grand homme vert s'assit à nouveau sur son siège qui semblait beaucoup trop petit pour lui.

C'est alors que les deux autres revinrent enfin dans la pièce, les mains chargées de feuillages. C'est à ce moment là que le robot se rendit compte à quel point ce qu'il était en train de faire était ridicule. Qu'allait-il bien faire de ces feuilles ? D'ailleurs, n'est-ce pas plutôt les racines de plante qui ont des vertus curatives ? Ou alors les fleurs des plantes à fleurs, et pas des feuilles arrachées d'un vulgaire buisson bleu. Si ça se trouve, il était même possible qu'il s'agisse d'un poison mortel pour l'organisme de ces hommes verts.

« Est-ce que ça suffira ?! »

En y regardant de plus près, on pouvait remarquer qu'ils avaient prit bien plus que deux ou trois poignées comme le leur avait demandé le présumé médecin. On aurait plutôt dit qu'ils avaient arrachés toutes les feuilles d'un gros buisson tout entier. La panique, peut-être. Le médecin scruta alors les alentours de la pièce une nouvelle fois, en cherchant ce qu'il allait bien pouvoir leur demander de faire cette fois-ci. Son regard s'arrêta sur la bassine d'eau à ses pieds.

« Mettez-en dans une bassine et faites bouillir le tout. Ensuite, il va falloir laisser reposer quelques minutes... »

Il se contentait de dire tout ce qui lui passait par la tête. Ce n'était rien que plus que des ordres donnés au hasard, et il doutait fortement que ce qu'il était en train de faire ressemble de près ou de loin à de la médecine. Il avait plutôt l'impression de jouer le rôle d'une sorte de guérisseur louche reposant sur des remèdes ésotériques comme des potions à base de bave de crapaud ou autres étrangetés peu ragoutantes.

Les deux « serviteurs » prirent alors tout l'équipement nécessaire parmi ce qui se trouvait sur les étagères, puis ils sortirent avec tout sous les bras afin d'aller chercher de l'eau et préparer la mixture. Pendant ce temps, l'enfant allongé sur les couvertures était de plus en plus mal en point. Il transpirait énormément et se mettait à gigoter de plus en plus. Il entrouvrit les yeux tout en poussant quelques gémissements plaintifs.

« Ca va aller Lumaca, tout va aller mieux, je te le promet. »

Lumaca était donc le nom de l'enfant malade et actuellement délirant de fièvre. Le grand homme vert lui prit alors la main pour le rassurer, ce qui sembla fonctionner puisque ses yeux se fermèrent à nouveau, et il semblait un peu plus calme. Devant une telle vision, n'importe qui aurait le cœur brisé en sachant que le seul espoir de cet enfant était un imposteur qui faisait semblant d'être médecin et dont le seul but est d'attenter à sa vie. Le grand homme vert qui, même s'il affirmait le contraire, avait des allures de père, prit une nouvelle serviette et essuya la sueur qui coulait le long du front de l'enfant.

Les minutes passèrent, et les deux assistants arrivèrent enfin une sorte de marmite à la main. Le cyborg aurait bien aimé décrire d'avantage la forme bizarroïde de ce récipient, mais il avait actuellement bien mieux à faire.

« ... Hum, est-ce que c'est bon comme ça ? »

L'homme cybernétique ne s'attendait pas vraiment à ce que le résultat sois si écoeurant.. Déjà que l'eau de cette planète était assez étrange pour avoir une couleur verte, le mélange avec ces feuilles lui avait donné une couleur bleue peu rassurante. De plus, un tas de feuilles écrasées gisait au fond de cette soupe, et de nombreuses particules et morceaux de feuilles flottaient entre deux eaux. Personne ne boirait une telle chose, c'était comme demander à quelqu'un de boire de l'eau pleine de terre ramassée dans une flaque un lendemain d'averse.

Il ne pouvait décemment pas faire passer ça pour un quelconque remède. S'il lui faisait boire ça, c'était certain qu'il allait mourir. Peut-être même que cette chose le tuerait avant même que sa maladie ne s'en charge. Il allait falloir encore travailler la mixture pour qu'elle soit un minimum présentable.

« Il va falloir la filtrer pour enlever tous les déchets. Ensuite, quand vous obtiendrez un liquide bien propre, vous lui en ferez boire une gorgée. »

« Ne devrait-ce pas être vous qui devriez être à la tâche ? »


Silence. L’atmosphère était lourde, très lourde. C'était comme si la gravité de cette planète venait d'être multipliée par dix sans crier gare. Effectivement, quand on y pense, à part donner des ordres le prétendu médecin n'avait encore rien fait mis à part vaguement veiller sur le patient, ce que n'importe qui aurait pu faire à sa place. La menace pesait sur le cyborg, et alors qu'il sentait le regard du grand homme vert devenir de plus en plus menaçant, il répondit :

« Et que feriez vous si son état venait à empirer pendant que je prépare la soupe ? »

De nouveau un silence. Le mot « soupe » lui avait échappé. Il aurait mieux fait de dire « remède » ou encore « médicament », cela aurait fait plus crédible. Néanmoins, il semblait que son mensonge ait fonctionné, parce que l'alien suspicieux baissa la tête, tandis que les deux autres s'attelèrent à la tâche sans rien dire.

Le malade délirait de plus en plus. Il continuait de se débattre tandis que le Docteur remplaçait la serviette posée sur son front. Elle était bouillante. Sa température avait encore augmenté. Si cela se trouvait, il ne restait plus que quelques minutes à vivre à cet enfant. Il allait mourir, aussi facilement, devant ceux qui faisaient tant d'effort pour le sauver. Du moins, ils pensaient le sauver. Mais en demandant l'aide du Docteur Weiss, il était plus juste de dire qu'ils l'avaient condamnés. On pourrait même aller jusqu'à exagérer en disant que c'était comme s'ils l'avaient tués de leur propre mains. Accidentellement bien sur. Mais c'était une tournure des événements particulièrement horrible à imaginer.


Cet enfant qui n'avait rien demandé, brutalement assassiné. Ou plutôt, laissé à mourir d'une mort lente et éprouvante, petit à petit affaiblit et rendu délirant par la fièvre.

Ce qui pouvait dorénavant être appelé une tisane arriva entre les mains de l'homme âgé dans un gobelet qui, contrairement à toutes les choses aux formes bizarres alignées dans les étagères, semblait être tout à fait normal. Le liquide à l'intérieur était désormais parfaitement clair et limpide. Il arborait une couleur bleue tendant vers le cyan ainsi qu'un léger parfum rappelant d'herbe fraîchement coupée. Le vieil homme souleva la tête du malade en passant sa main derrière sa nuque, et lui fit boire lentement ce liquide étrange. Ce fut d'abord assez difficile car l'enfant se mit à tousser dès la première goutte. Sans doute le goût de cette chose ne devait pas être très plaisant, mais cela ne rendait le traitement que plus crédible. Après tout, on dit bien que plus le remède est mauvais, plus il est efficace.

« Un petit effort, ça te fera te sentir mieux. »

Sur ces mots prononcés sur un ton infiniment calme et d'une voix quelque peux cassée par la vieillesse du petit bonhomme vert tout fripé, l'enfant avala le liquide. L'alien reposa alors lentement sa tête sur l'oreiller. L'enfant continuait de souffrir, sauf qu'à présent il toussait. En fait, tout le monde dans la pièce souffrait de voir un être si innocent frappé si injustement par une maladie inconnue.

Sauf le docteur bien sur.

Il attendit quelques minutes, puis il plaça sa main sur le front de l'enfant, en faisait toujours mine de vouloir contrôler sa température. Son front était toujours aussi brûlant. Comme on pouvait se l'imaginer, le faux remède n'avait en rien amélioré sa condition. Sa fièvre continuait d'augmenter, et il ne restait sans doute plus que quelques minutes à vivre.

Pendant ce temps, la jauge d'énergie du Docteur Weiss continuait à envoyer des signaux d'alarme qui résonnaient à l'intérieur de sa tête et dont il était le seul à pouvoir entendre.

*Tch. Si ça se trouve, il est tellement faible que l'absorber ne fera même pas remonter d'une barre mon niveau d'énergie !*

Il était rare pour lui de s'énerver, et pourtant dans cette situation dans laquelle plusieurs vie étaient en danger et où plusieurs attentes s'entremêlaient, il ne pouvait que se plaindre de son incompétence à gérer la situation et de la tournure des événements.

Les trois aliens en bonne santé attendaient le diagnostic du médecin. A voir la tête qu'ils tiraient, c'était à se demander s'ils n'allaient pas mourir d'une crise cardiaque avant. Ils transpiraient et déglutissaient bruyamment. Visiblement, ils se sentaient tous terriblement coupable d'être aussi impuissant face à la détresse d'un simple petit garçon.

La tête penchée en avant, les cheveux masquant l'expression de son visage, le Docteur ne put s'empêcher d'afficher un sinistre sourire.

*Advienne que pourra.*

Sa main était toujours placée sur le front fiévreux de l'enfant.

Et sans que personne ne s'en rende compte,

Il absorba toute son énergie vitale.


Sans regrets.

« Il semblerait que je sois arrivé trop tard. Je suis désolé. »

C'était un mensonge.

Il n'était aucunement désolé, et n'avait jamais eu l'intention de l'être.

Il n'avait même pas l'air désolé. De l'expression parfaitement neutre de son visage à sa manière complètement détachée de le dire, comme s'il venait d'annoncer que le train de 19h allait entrer en gare, tout montrait à quel point il n'était pas désolé.

« NOOOOOOOON ! »

Le petit homme vert ne parvint pas à admettre la vérité. Le vieillard tenta de le retenir en le tenant par l'épaule, mais il parvint rapidement à se dégager en le bousculant. Il se précipita aux côtés du malade et, ne trouvant pas la place de se faufiler entre le cyborg et l'alien de grande taille, il grimpa directement sur le lit.

Personne ne fit quoi que ce soit pour l'en empêcher. Pour le cyborg, c'était évident qu'il ne faisait rien parce qu'il se fichait totalement de ce qu'il pouvait faire. Quand aux autres... Sans doute était-ce parce qu'ils comprenaient la détresse du petit garçon qui venait de voir mourir son camarade devant ses yeux.

L'homme à la chevelure blond-châtain jeta alors un œil à son niveau d'énergie.

*Tch. Comme je le pensais, le niveau a à peine bougé de quelques millimètres. Je vais devoir en absorber d'autres.*

La jauge qui indiquait son niveau de batteries n'avait effectivement que très peu bougé. Le message d'avertissement continuait de clignoter en rouge dans un coin de sa vision, comme s'il était en train de le narguer.

Tout ça n'avait servi à rien.

A genoux sur le lit aux pieds du corps inanimé du malade, des larmes se mirent à couler le long des joues de l'enfant. Très vites, les quelques larmes se changèrent en long sanglot, qui apparemment semblait contagieux car très vite, les deux autres eux aussi eurent les larmes plein les yeux.

L'enfant essuya son visage trempé d'un revers de la manche, puis il tendit ses deux bras en avant en direction du corps de son compagnon qui lui était parfaitement identique.

Une lumière aveuglante sortit alors de la paume de ses mains.

*Que... !*

Le cyborg sentait l'énergie affluer dans le corps du malade. Il n'avait aucune idée de comment cela fonctionnait, mais il compris rapidement qu'il devait s'agir d'une technique de guérison consistant à envoyer une grande quantité d'énergie pure dans le corps du patient.

Ce qui ne servait à rien, et qui était sans doute ce qu'ils avaient déjà tenté de faire avant de prendre la décision d'aller chercher de l'aide en voyant que cela ne fonctionnait pas.

C'était juste une tentative désespérée.

Néanmoins, le robot paniqua.

Parce que sa main était toujours sur le front de l'enfant malade.

Parce qu'il était toujours en train d'absorber son énergie vitale.

BIP BIP BIP

L'énergie curative du garçon était directement aspirée par la main du robot, remplissant ses batteries à très grande vitesse. En quelques secondes, la jauge était passée du rouge au vert, et le signal d'alerte avait disparu.

C'était une plutôt bonne nouvelle, mais le Docteur ne pouvait s'en réjouir.

Car il était fort probable que le guérisseur ne sente que son énergie se fait aspirer par quelque chose. En fait, il était même possible que tout le monde dans la pièce ne l'ait remarqué.

Il s'empressa de retirer sa main et se leva de sa chaise. Le grand homme vert en fit de même. Apparemment, niveau discrétion, il avait tout raté.

« Hé ! Que faites... »

KEUFF KEUFF

L'enfant était en train de tousser. Pas le guérisseur, mais le mort. Enfin, du coup, il ne l'était pas.

Pas encore.

Tout ce qu'il avait réussit à faire, c'était de lui redonner l'énergie que le Docteur Weiss venait de lui voler. Cela ne changeait en rien sa situation. Il était toujours aussi fiévreux, aussi transpirant, aussi délirant, bref, aussi malade.

Mais ce petit changement suffit à retenir l'attention des trois aliens. C'était le moment ou jamais, si le faux médecin voulait pouvoir s'échapper, c'était maintenant ou jamais.

Mais il ne le fit pas. Il ne bougea pas.

Au lieu de s'enfuir en toute hâte, sa curiosité le poussa à concentrer son attention sur un détail qu'il n'avait jusque là jamais remarqué. Il venait de perdre sa seule occasion, mais pour le moment c'était sa soif de connaissances qui l'emporta sur sa raison. Terrible défaut.

Il regardait le poignet gauche du patient.

*Qu'est-ce que...*

Il attrapa sa main, et releva sa manche.

Ce n'était pas particulièrement beau à voir.

Sur une zone d'environs quatre centimètres de diamètre, son avant-bras avait enflé. De plus, la zone enflée ainsi que les veines y étant reliées avaient pris une teinte bleutée (même si pour le Docteur avoir les veines bleue était normale, cela ne l'était pas sur le corps de ces aliens à la peau verte).

« Ça suffit ! La comédie a assez duré ! »

Le Docteur Weiss ne prêta aucune attention aux menaces du grand homme vert. Il resta concentré, les sourcils froncés, une main sous le menton et l'autre qui soutient son bras, à chercher quel pouvait bien être la cause de cette déformation de la peau. Son regard se tourna alors vers le gobelet posé sur la table de l'autre côté de la pièce. Celui qui avait contenu le liquide bleu qu'il avait fait passer pour un médicament.

*Les feuilles ont donné une couleur bleue à l'eau. En fait, ces feuilles sont bleues parce qu'elles contiennent une substance qui change de couleur au contact de la chlorophylle, ce qui permet d'en inhiber les eff... !*

Il tenait une réponse. Il concentra à nouveau son regard sur la blessure de l'enfant. Si son raisonnement était correct, il devrait y avoir quelque chose comme une marque. Il utilisa alors la fonction de zoom intégrée à ses yeux artificiels, et finit par trouver ce qu'il cherchait : Deux taches foncées situés au milieu de la bosse.

« ... du poison. »

« Pardon ? »


Si le liquide contenu dans les feuilles réagissait au contact de la chlorophylle pour devenir bleu, il se pouvait aussi que l'on obtienne la même réaction avec des substances dont la composition seraient proches de la chlorophylle.

Si son bras était devenu bleu, et seul son bras, c'était qu'il devait contenir quelque chose. Un corps étranger. Un poison.

« Cet enfant a été mordu par un serpent. Venimeux. »

Les hommes verts furent tous les trois surpris à l'entente de cette nouvelle. Ils se lancèrent des regards, se demandant comment ils avaient pu ne pas y penser, et surtout comment allaient se dérouler la suite des opérations.

Les deux marques étant donc celles laissées par les crocs du serpent. Cela dit, vu leur petite taille, il devait s'agir d'un tout petit serpent. En fait, il avait parlé de serpent sans vraiment y réfléchir, mais il se pouvait tout aussi bien que ce soit un tout autre animal. Mais y réfléchir ne fera pas avancer les choses.

Enfin...

Qu'est-ce que cette découverte pouvait bien changer ?

L'enfant était toujours souffrant, et même s'ils connaissaient dorénavant la cause de sa « maladie », ils n'étaient pas plus avancés quand à la méthode pour le guérir. Il n'y avait aucun moyen de savoir comment fabriquer un antidote contre ce poison.

Ou plutôt si.

La solution résidait en fait dans le bras droit du cyborg. Ce bras qui contenait un fantastique ordinateur capable d'analyser n'importe quelle substance et d'en déterminer chaque composant. Ce bras qui contenait une seringue de plus de soixante centimètres de long.

*Mais si je sors ça, ça va être la panique...*

S'il sortait cette seringue de son bras, il était certain que son identité allait être remise en question. Peut-être même qu'ils l'empêcheraient de faire quoi que ce soit. S'il faisait ça devant tant de témoins, qui sait comment les événements tourneraient.

Il restait une deuxième solution.

Bien que cette méthode ne soit pas vraiment moins barbare que la précédente.

En fait, elle n'avait même rien à lui envier.

Elle était bien pire.

S'il ne pouvait aspirer le poison avec sa seringue, alors il restait cette dernière solution.

Seulement, elle n'était pas sans danger. En effet, il y avait de grande chance que le petit garçon ne meure sur le coup au moment où on lui arracherait le bras. Et il y en avait encore d'avantage qu'il ne meure suite à l’hémorragie causée par ce « traitement ». Sans compter que l'enfant serait handicapé à vie avec un bras en moins (le Docteur ne pouvait pas savoir à ce moment là que ça repousse chez ces bêtes là).

Mais au moins, avec cette méthode, son identité restait cachée.

Il ne devait pas oublier ce pourquoi il était venu ici. Il devait s'attirer les faveurs des villageois et leur demander s'ils savaient où il pourrait se procurer un vaisseau spatial pour quitter cette planète.

Le cyborg regarda autour de lui. Le petit en bonne santé se trouvait toujours sur le lit du patient. Il ne pouvait pas passer à l'action tant qu'il était dans le chemin.

« ... Recule, petit. »

Après avoir compris que c'était à lui qu'on s'adressait, il descendit immédiatement du lit et retourna près de l'entrée, aux côtés du vieillard.

Le Docteur Weiss regarda alors le malade.

Son état empirait. Il n'avait aucunement besoin de toucher son front pour se rendre compte à quel point sa fièvre devait être grave, et il avait du mal à déterminer s'il était encore conscient ou non. Son bras gauche était toujours couvert de marques bleues qui semblaient s'étendre de plus en plus.

Dans de telles conditions, il n'avait aucune chance de survivre si on lui arrachait le bras. Même avec la magie de guérison de l'autre enfant, la douleur et la perte de sang le tuerait en quelques secondes, voire instantanément. Il était trop faible pour le supporter.

Mais le Docteur se fichait totalement de ça.

Pour lui, que l'enfant vive ou meure, cela lui faisait ni chaud ni froid.

Il avait déjà tué des dizaines de personnes, et ce n'était pas un enfant malade qui le ferait se regarder différemment dans le miroir. Il ne vivait que pour son propre intérêt, pas pour celui des autres.

Il prit alors sa décision.

« Ce que je m'apprête à faire ne va pas être beau à voir. Faites avec. »

Les trois autres n'eurent pas le temps de contester.


Qu'est-ce qu'il faut pas faire, franchement...

Si le patient venait à mourir, ça serait très moyen de demander un pourboire ensuite. En résumé, il devait le sauver pour s'attirer les faveurs du village.

Pour ceux qui voulaient voir un arrachage de bras d'enfant, je suis désolé.

Un trou s'ouvrit dans le bras droit du Docteur Weiss. De cette cavité sortit un tube transparent, suivit d'une longue pointe. Les deux éléments s'emboîtèrent l'un dans l'autre grâce à un mécanisme complexe mais discret. Après quelques BZZZT BZZZT et autres KLANK KLANK, une énorme seringue venait de s'équiper sur le bras du cyborg. Le tube faisait une vingtaine de centimètres de long pour 5 centimètres de diamètre. L'aiguille, quand à elle, en faisait au moins trente. Après un simple petit calcul, on pouvait en conclure que cet outil tout droit sorti d'un film d'horreur pouvait aspirer jusqu'à environs un demi-litre de sang. C'est à dire la juste limite qu'un humain en bonne santé pouvait céder sans que sa vie ne soit mise en danger... Si le prélèvement se faisait en douceur. D'un simple mouvement de piston, le bras droit du Docteur était capable d'aspirer en à peine deux secondes une quantité non négligeable de sang.

Cet engin n'avait pas été conçu pour faire de la médecine ou pour sauver des gens. C'était une arme, ni plus ni moins. Une aiguille normale ne laisse généralement aucune trace de par son minuscule diamètre. Mais celle-ci faisait bien deux centimètres de diamètre. A cette échelle, se faire piquer par cette chose était comme se faire transpercer par un fleuret.

« Qu'est-ce que c'est que ça ?! »

« Mon outil de travail, et aussi ma plus fine aiguille, avant que vous ne me le demandiez. »
, dit-il en pointant l'aiguille vers le haut et en activant le piston pour évacuer l'air présent dans le tube. PSSHHHT.

L'homme à la chevelure blond-châtain avait haussé le ton pour être certain que sa voix écrase celle des plaintes de tous les autres présents dans l'unique pièce qui composait cette habitation. De toute façon, vu la manière dont il venait d'annoncer la chose, il était fort probable qu'il ne prête attention à aucune réclamation et qu'il fasse ce qu'il avait à faire malgré tout.

« Je ne peux pas vous laisser utiliser ça ! »

Le grand homme vert qui se trouvait juste à côté de lui et qui était resté le plus longtemps au chevet du malade attrapa alors le bras armé du Docteur, et ne semblait pas vouloir le lâcher de sitôt tant qu'un tel engin y était attaché. Il était devenu menaçant, bien plus que tout à l'heure.

« Si je ne le fais pas il va mourir bêtement. »

Il regarda l'alien dans les yeux, mais celui-ci ne détournait pas le regard. Il lui serrait le bras de plus en plus fort, et il semblait prêt à le broyer d'un moment à l'autre. Pendant ce temps, les deux autres à l'arrière voyaient la scène de dos, mais pouvaient facilement comprendre que la situation avait quelque peu dégénéré. Seulement, étant juste un vieillard et un enfant contre deux jeunes forts vigoureux, ils ne pouvaient rien tenter pour calmer le jeu.

L'homme cybernétique, voyant l'entêtement de l'homme vert, ferma les yeux et poussa un long soupir, comme s'il abandonnait ou s'il était exaspéré face à tant de stupidités. Suite à cela, il tapa deux ou trois coup avec son ongle contre le tube de la seringue. TIC, TIC, TIC. Il semblait montrer ainsi l'une des barres de mesures imprimées sur le verre parmi les plus basses.

« Si je dépasse cette limite, tu n'auras qu'à me faire exploser le crâne. Ça te va ? »

Un court silence. Le bras du cyborg commença à faire des bruits de craquement sous la pression de la main de l'alien. Devant ce dilemme, il fit claquer sa langue, avant de finalement lâcher prise. Même si la méthode semblait barbare, il était trop tard pour s'arrêter là et réfléchir à une autre solution. C'était le seul espoir de cet enfant en piteux état.

« Sache que je ne te quitte pas des yeux. »

« Oh, effrayant. »


Il n'y avait absolument rien dans l'intonation de sa voix qui montrait qu'il pouvait être effrayé. C'était bien évidemment un sarcasme, il pouvait se permettre ce petit plaisir uniquement parce qu'il était devenu nécessaire à la survie du petit. S'il se faisait frapper maintenant, c'était le condamner.

Le robot n'attendit pas un moment de plus. Il attrapa le poignet du patient et planta juste la pointe de l'aiguille dans la masse bleue qui s'était formée dans son avant bras. Malgré sa taille, elle entra avec une grande facilité sous la peau de l'alien. Néanmoins, cela ne se fit pas sans douleur, vu les gémissements plaintifs du malade. Bien que ceux-ci pouvaient tout aussi bien êtres causés par sa forte fièvre que par la douleur de la piqûre.

Lentement, le liquide bleuté remonta le long de la seringue. Très lentement. Le cyborg sentait toujours le regard du grand homme vert peser sur lui, et il savait que s'il dépassait ne serait-ce que d'un millimètre le point qu'il avait montré tout à l'heure, il n'hésiterait pas une seule seconde à vraiment lui exploser la tête.

« Vraiment effrayant. »

Cette fois-ci, il l'avait dit d'un ton beaucoup plus calme. Un peu de liquide mauve vint s'ajouter au liquide bleu juste avant que le niveau n'atteigne la marque limite, preuve que le Docteur avait parfaitement bien calculé son coup quand au volume de poison à prélever. Il retira alors l'aiguille du bras du malade, laissant un petit trou dans sa peau duquel s'échappait un filet de ce sang mauve. La blessure semblait assez douloureuse, sans oublier les chances qu'elle ne s'infecte. Il allait donc sûrement falloir trouver du désinfecter et des bandages, du moins en temps normal.

« Hé, toi la demi-portion. Refais ton truc de tout à l'heure. »

Le petit bonhomme vert ne comprit pas tout de suite de quoi il voulait parler, puis il se souvint qu'il avait utilisé une magie de soin un peu auparavant. Le Docteur s'écarta pour le laisser passer. Il plaça alors ses mains juste au-dessus du torse du malade, puis après quelques secondes de concentration une lumière surgit de nulle part. On pouvait alors voir le trou causé par la prise de sang se résorber et disparaître, comme s'il ne s'était rien passé. Apparemment, l'exposition à cette lumière devait être agréable car le patient sembla se calmer un peu.

Le tube et l'aiguille de la seringue se séparèrent et entrèrent à nouveau dans le bras du cyborg. Après quelques secondes de calculs, des lignes de données commencèrent à défiler dans son champ de vision. Il parvenait à en lire l'intégralité et ce, malgré la vitesse à laquelle les lettres et les chiffres traversaient « l'écran ». Elles contenaient toutes les informations relatives aux composants du prélevé de sang qu'il venait d'aspirer. Et donc du poison qu'il contenait.

Une fois l'entièreté du texte passé, il poussa un soupir de soulagement. Il craignait qu'il ne doive chercher un antidote introuvable sur cette planète (ce qui aurait été donc impossible à temps), mais les nouvelles étaient plutôt bonne de ce côté. Il annonça alors avec son intonation de la voix habituelle :

« Ca devrait aller comme ça. Le poison était en fait assez faible, et comme j'en ai aspiré une grande partie, sa fièvre devrait diminuer. Continuez juste de lui faire boire le remède de temps et temps, et si vous voyez qu'il reste du poison vous n'avez qu'à l'aspirer. »

Silence.

« C... C'est tout ? »

« Oui. »



Choisir un cadeau au pied du sapin.

Ils semblaient avoir du mal à croire que tout se termine aussi facilement. Et pourtant, le cyborg n'avait pas menti dans sa prescription. Il s'agissait vraiment d'un énorme hasard que son sois-disant médicament qu'il avait inventé sur le moment ne soit en réalité un vrai bon moyen de combattre le poison. Évidemment, ça n'en restait pas moins un remède très minime, et il aurait été loin d'être suffisant s'il n'avait pas aspirer la majeure partie du poison avec sa seringues.

Comme pour s'en assurer, les trois aliens s'approchèrent du lit du patient. Le résultat n'était bien sur pas immédiat, et le patient ne risquait pas de se soigner en à peine quelques minutes, mais on pouvait déjà constater qu'effectivement, la fièvre avait baissé et que sa respiration redevenait normale.

Leurs visages s'illuminèrent de joie. Même celui du grand qui, jusque là, avait été le moins enthousiaste pendant toute la durée des soins. Tous le monde commença alors à rire. Le vieux et le petit se mirent même à danser. Dans cette situation, le Docteur ne se sentait pas à sa place. Il était même mal à l'aise de voir autant de « stupidité » comme il appellerait ça.

Il tourna le dos à ces festivités et s'apprêtait à quitter la pièce quand il sentit quelque chose s'accrocher à sa jambe. Il tourna la tête et vit l'enfant guérisseur le regarder avec un grand sourire.

« Merci mille-fois Docteur ! On aurait été perdu sans vous ! »

Le vieil homme ridé s'approcha alors à son tour.

« Si nous pouvons faire quoi que ce soit pour vous, n'hésitez pas à le demander. »

Un sourire apparut sur le visage du jeune homme en costume bordeaux. Il allait enfin pouvoir obtenir ce pourquoi il était venu et s'était fait passer pour un médecin en territoire inconnu.

« Eh bien, si vous pouviez me donner un vaisseau, je serai comblé. »

Ils se regardèrent alors l'un et l'autre, puis prirent un air désolé en baissant la tête. Placés l'un à côté de l'autre, cela montrait vraiment à quel point ils étaient plus petits que Weiss.

« Je suis au regret de devoir vous décevoir. Nous n'avons aucun vaisseau ici, mais peut-être qu'un autre village... »

Le visage du gamin s'illumina. Il semblait avoir trouvé une idée et s'empressa de la faire partager tout en sautillant sur place.

« Je sais ! Peut-être que vous trouverez quelque chose qui peut vous intéresser dans notre salle aux trésors ! »

Le grand intervint alors avec un enthousiasme beaucoup moins visible que chez les autres, mais néanmoins existant.

« En temps normal, je n'accepterais pas qu'un étranger accède ainsi à nos trésors, mais puisque vous avez sauvé l'un des nôtres je vais faire une exception et en parler au chef. »

Le Docteur ne savait pas trop quoi penser de tout ça. Lui, tout ce dont il avait besoin actuellement c'était d'un vaisseau, et rien d'autre. Il se fichait totalement des objets historiques qui pouvaient bien se trouver dans ce village. Néanmoins, cela ne lui coûtait rien de vérifier. Qui sait, peut-être y trouvera-t-il quelque chose de suffisamment intéressant pour orienter ses futures recherches ?

« Je suppose que refuser un cadeau serait très impoli de ma part. »

Sur ces mots, il fut tiré dehors par le petit homme vert toujours accroché à lui. Le grand sortit également et se dirigea vers ce qui devait être la maison du chef de ce village. Le vieux, quand à lui, semblait vouloir rester à l'intérieur pour tenir compagnie au malade et continuer de lui administrer des soins.

Le cyborg ne pouvait qu'attendre le retour de l'alien. Alors pour passer le temps, il observa les environs. Il faut dire qu'il n'avait pas vraiment eut le temps de prêter attention lorsqu'ils l'avaient amenés ici en toute hâte.

Le premier mot qui lui vint à l'esprit pour décrire les lieux, c'était « calme ». La vie y semblait paisible, voire terriblement monotone. Les jeunes travaillaient dans les champs, une bêche à la main, tandis que les plus âgés se contentaient de tâches moins fatigantes comme aller puiser de l'eau  dans la rivière. Un mode de vie particulièrement ennuyeux, se disait le scientifique.

Comme il ne savait toujours pas grand chose de ce peuple et qu'il avait encore du temps à revendre, il décida de poser quelques questions à l'enfant collé à lui.

« Vous ne mangez que ces légumes là ? » dit-il en pointant du doigt les rangées de laitues bleues qui poussaient dans les champs.

« Non, non ! Nous, les Nameks, ne mangeons pas. Nous avons juste besoin d'eau pour vivre. »

Ces « Nameks » semblaient être une race vraiment étrange. Ou peut-être était-ce quelque chose de normal dans l'immensité de l'univers. De leur point de vue, c'était sans doute le Docteur qui devait paraître bizarre.

*Ce sont des plantes ou quoi ?*

« Dans ce cas, pourquoi cultivez-vous ces salades en grande quantité ?»


Il semblait en effet y en avoir en quantité suffisante pour nourrir tout le village, enfin s'ils pouvaient en manger, du coup...

« En fait, c'est juste un passe-temps. »

Le cyborg, ne s'y attendant absolument pas, tomba à la renverse en entendant une justification aussi peu cohérente. Il avait désormais l'impression de se retrouver au milieu d'un club de jardinage.

« Vous savez, il n'y a pas grand chose à faire ici. Il y a bien les entraînements de guerrier ou ceux du Clan du Dragon, mais ce n'est évidemment pas donné à tout le monde. Alors il faut bien s'occuper. »

L'homme à la chevelure blond-châtain n'avait aucune idée de ce que pouvait bien être ces histoires d'entraînement. Sans doute une sorte de coutume locale, ou un rituel. Il préféra ne pas poser de question à ce sujet, par peur de devoir écouter un discours interminable sur quelque chose d'aussi peu intéressant.

« Et vous ne vous reproduisez pas ? »

Poser ce genre de question à un enfant. Walter Weiss n'avait pas réfléchit au fait que sa question était déplacée. Il l'avait posée tout simplement parce qu'il avait trouvé étrange de ne voir que des hommes dans le village, ainsi que les paroles du grand Namek disant que le malade était le 97ème fils du grand chef, ou quelque chose dans le genre.

Et puis c'était aussi un passe-temps comme un autre.

« Non. Nous sommes tous les enfants du Grand Chef actuel ou du précédent, et nous naissons dans des oeufs. »

*Et maintenant ce sont des poules ?*

Avec ces réponses, le docteur se rendit compte de quelque chose de très important. Ce peuple ne se nourrissait que d'eau et semblait avoir un mode de reproduction particulier mais néanmoins assez simple. Ils ne ressentaient également pas le besoin de se développer plus que nécessaire et, au lieu de fonder des villes, préféraient s'adonner à l'agriculture.

*Si seulement plus de gens pouvaient être pareil...*

Effectivement, il n'y avait aucune chance que ce monde ne s'effondre avec des habitants pareils. Puisqu'ils ne mangent pas de viande, ils ne menaçaient aucune autre espèce. Puisqu'ils ne développent pas de ville, ils ne menaçaient pas non plus leur habitat naturel. Et avec ce système de reproduction, il y avait également peu de chance qu'ils se retrouvent en surpopulation. Petite vérification.

« Vous êtes nombreux en tout, à vivre sur cette planète ? »

La question semblait avoir été un peu plus difficile que les autres, et l'enfant du réfléchir quelques secondes avant de sortir une réponse vague.

« Hum... Il doit y avoir en tout une petite dizaine de villages comme celui-ci... Peut-être moins... »

L'homme cybernétique n'avait aucune idée de quelle taille pouvait faire cette planète, mais il pouvait facilement comprendre que même pour une petite planète, cela faisait un nombre relativement peu élevé d'habitants.

Autrement dit, les Nameks étaient une espèce rare, même sur leur propre planète.

Néanmoins, même s'ils étaient rares, ils n'étaient pas en voie d'extinction. Ils vivent en parfaite harmonie avec la nature, et ne semblent pas mener une vie dangereuse étant donné qu'une vulgaire morsure de serpent avait déjà semé la panique.

En s'en rendant compte, le Docteur fut alors soulagé d'avoir pu sauver un des leurs. Il avait désormais une forme de respect envers ce peuple de pacifiques. Il continua de penser que beaucoup de personnes dans l'univers devraient prendre exemple sur eux.

Même si personnellement, il ne pourrait pas vivre uniquement en faisant du jardinage jusqu'à la fin de ses jours. Leur manque d'intérêt pour la science était leur seul défaut, à ses yeux. Il se devait donc de ne pas menacer ce peuple voire même, au contraire, de le protéger.

C'est alors que revint le grand Namek, accompagné d'un petit gros tout ridé et vêtu presque entièrement de tissus blanc et portant un bâton en bois plus grand que lui. Le bâton semblait avoir été sculpté à la main, et son extrémité se terminait par une sorte de boule.

« Voilà donc l'étranger qui a sauvé le petit Lumaca... Nous n'avons pas grand chose à t'offrir, jeune homme, néanmoins cela ne coûte rien de jeter un œil à nos vieilleries... »

Pour que le chef du village lui-même vienne à qualifier ses trésors de « vieilleries », c'était qu'ils ne devaient effectivement pas valoir un clou. Néanmoins, comme il serait impoli de refuser maintenant, il préféra se taire et voir ce dont il allait s'agir de ses propres yeux.

« Suis-moi », dit le grand homme vert en s'adressant au cyborg.

Walter Weiss, l'enfant et le grand Namek se dirigèrent alors vers cette sois-disant salle aux trésors qui devait plutôt ressembler à un vide grenier dans l'imagination du robot.

Ils arrivèrent alors au bord d'une falaise qui borde le village. A l'intérieur de cette falaise semblait s'être formée une grotte naturelle. Il semblerait qu'il s'agisse là de l'emplacement du trésor. Un emplacement très moyen. Ils n'essayaient même pas de cacher l'entrée qui était parfaitement visible même de loin.

*Et maintenant ils se prennent pour des pirates...*

Il était maintenant temps de voir ce que cette grotte pouvait bien renfermer comme objets de valeur. Le petit groupe de trois entra alors dans la caverne sombre qui ne s'avéra pas si profonde que cela.

Contre la paroi, gisait un tas de trucs et de choses. Il y avait quelques coffres, des bouts de tissus, de vieux grimoires, une énorme boule en cristal avec une étoile au milieu, bref, que des choses inutiles.

Weiss ne s'attendait pas vraiment à mieux. Mais maintenant qu'il était là, autant y jeter un œil de plus près. Il s'approcha d'un grand drap blanc et le souleva. Il fut alors prit par surprise par le poids de ce qui semblait être une cape.

*Sérieusement, à quoi ça peut bien servir un truc pareil ?*

Il reposa alors la cape blanche là ou il l'avait trouvé. Une cape normale n'aurait fait aucun bruit mais vu le poids de celle-ci, c'était comme s'il venait de laisser tomber une haltère au sol. Le cyborg se demanda alors s'il ne venait pas de prendre le risque de faire s'effondrer la grotte, puis il se concentra à nouveau sur ce qu'il y avait devant lui.

Il prit une sorte d'épais bouquin rouge couvert de poussière. Il semblait faire un bon millier de pages, et son titre était illisible. Il ouvrit alors une page au hasard, pour tomber sur des sortes de symboles qu'il n'avait jamais vu auparavant. Sûrement une langue alien. En tout cas, impossible pour lui alors de décrypter la moindre phrase. Encore un objet inutile, donc.

« Ah, c'est un livre de magie ! »

Le cyborg se retourna à l'entente du mot « magie ». Un concept ridicule, voire un terme insultant pour un scientifique comme lui. Néanmoins, il ne pouvait pas pour autant renier l'existence de cette « magie ». Le Docteur était du genre à ne croire que ce qu'il voyait. De ce fait, il ne pouvait également pas rejeter l'existence d'une chose tant qu'il n'avait pas devant lui une preuve formelle de sa non-existence. Intrigué par cette magie, il demanda à l'enfant derrière lui :

« Tu t'y connais en magie ? »

Le petit Namek fit un « oui » de la tête très rapidement.

« Bien sur, ce sont les bases de l'enseignement du Clan du Dragon. Par exemple,... »

Il plaça alors ses deux mains l'une en face de l'autre, proches de sa poitrine. Il sembla murmurer quelque chose en une langue étrangère, quand soudainement, un nuage de fumée apparut en faisant « POOF ». La fumée se dissipa instantanément, laissant apparaître un bâton entre les mains du petit bonhomme vert.

Tout en serrant contre lui l'objet créé par « magie », il continua :

« On peut faire apparaître des objets simple, ou soigner des blessures. Ah, mais il faut savoir parler le Namek pour ça... Je crois qu'il doit y avoir un dictionnaire quelque part dans ce coin là... », dit-il avant de pointer du doigt l'endroit où devrait se trouver ce fameux dictionnaire.

Le Docteur fouilla alors. Il du pousser de côté quelques morceaux de tissus aussi lourds que la cape de tout à l'heure ainsi que des pots aux formes bizarroïdes. Et, bien caché en dessous de tout ce désordre, se trouvait un énorme bouquin vert. Il était plus petit en hauteur et en largeur que l'autre, mais il devait compter deux ou trois fois plus de pages. Il était de ce fait très lourd. Enfin, lourd pour une personne normale, pas pour le cyborg évidemment.

Il le souleva des deux mains et tourna la première page. Y figurait alors à la fois du texte en langue Namek, mais également dans la langue universelle. Le Docteur tourna alors la deuxième page. Puis la troisième. La cinquième, la sixième, septième, huit-neuf-dix douze quinze vingt...

Du point de vue des deux Nameks, il était juste en train de faire tourner toutes les pages une par une à grande vitesse. Pourtant, il était effectivement en train de lire. A une vitesse surhumaine. Le temps de tourner une page suffisait pour qu'il la lise entièrement et qu'il la garde en mémoire. On pourrait croire qu'il s'agissait là d'un des avantages à être un cyborg. Sauf que même s'il était resté humain, sa vitesse de lecture serait restée très proche de celle actuelle. Pour le génie qui, à l'âge de 19ans était déjà diplômé de plusieurs grandes universités, apprendre une langue étrangère en quelques minutes c'était de la rigolade.

Après quelques minutes, la dernière page se tourna. Le cyborg ferma le livre d'un coup sec, produisant ainsi un claquement qui résonna dans toute la grotte. Il se pencha et reposa l'énorme bouquin là où il l'avait posé. Et, tout en se relevant, il se mit à parler en une langue qu'il venait tout juste d'apprendre.

« Je vois. Ce n'est pas une langue si difficile à apprendre que ça, en fait. »

Les deux hommes verts furent choqués de l'entendre parler en leur langue originelle avec une telle fluidité. En fait, ils ne pouvaient pas croire qu'il était humainement possible d'atteindre un tel niveau de bilinguisme en à peine quelques minutes. Ils se dirent alors qu'il devait s'agir là d'un canular, et qu'il savait déjà parler le Namek bien avant leur rencontre.

« Euh... Ah bon ? »

Néanmoins, ils ne savaient pas quoi répondre à ça, et une goutte de sueur s'écoula le long de leur tempe.

L'homme aux cheveux blond-châtain reprit alors le livre rouge et recommença le même procédé qu'avec l'autre. Les pages défilèrent très rapidement et, au vu de la présence de plusieurs schémas ainsi que du nombre de pages inférieur à l'autre bouquin, il lui fallut tout juste une minute pour le terminer. Un nouveau bruit de claquement résonna alors dans la salle aux trésors.

« L'important, c'est de saisir le flux de magie qui circule en toute chose, c'est bien ça ? »

Il s'exprima cette fois-ci en langue universelle. Il posa le livre à ses pieds, puis frappa deux fois dans sa main. La deuxième fois que ses mains se joignirent, de la fumée s'en échappa en faisant « POOF ». Et lorsque celle-ci se dissipa...

« ... »

Rien n'apparut dans les mains du cyborg. Visiblement, c'était un échec. La magie était donc bien trop complexe pour être maîtrisée en à peine une minute et sans entraînement... Cette défaite irrita quelque peu Walter Weiss qui resta figé sur place, les mains toujours placée devant lui comme s'il attendait que quelque chose y apparaisse. Peut-être y avait-il juste un léger décalage ?, se disait-il pour tenter de se convaincre et se remonter le moral.

« Hum... Si vous voulez, je peux vous apprendre quelques sorts de base ? »

Le Docteur se mit à réfléchir sérieusement à la proposition du gamin. Au vu de son échec, il devait y avoir quelque part un élément manquant. Le savoir contenu dans ce livre seul ne suffisait pas à mettre en application la « magie ». Il lui fallait donc trouver ses réponses ailleurs, auprès de quelqu'un d'expérimenté donc.

« Si je suis tes conseils, je serai capable de faire apparaître une boule à neige ? »

*Pourquoi une boule à neige ?!!!*
, se demandèrent les deux Nameks à l'unisson.

C'est ainsi que les Nameks remboursèrent leur dette envers le Docteur Weiss qui se retrouva alors à jouer aux apprentis sorciers avec un enfant, tout ça pour réussir à faire apparaître quelque chose d'aussi stupide qu'une boule à neige...


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MessageSujet: Re: Dr Weiss, médecin sans frontières. [SOLO]   Dr Weiss, médecin sans frontières. [SOLO] Icon_minitimeJeu Aoû 14, 2014 6:06 pm

(obligé de séparer mon post en 2 lol mdr)


Dr Weiss, médecin sans frontières.

Walter Weiss à l'école des sorciers.

Le Docteur Weiss était assis sur un très gros cailloux, les mains placées comme s'il s'apprêtait à applaudir et de la fumée s'échappant des paumes. On pouvait entendre le bruit de ruissellement de la rivière verte qui passait juste à un mètre de lui. Tout autour, il ce n'était que de l'herbe bleue, éventuellement un arbre ou un buisson et, un peu plus loin, un village formé d'une poignée de maisons blanches arrondies avec des cornes sur le toit.

En face de lui se tenait un petit enfant à la peau entièrement verte, vêtu tout de blanc et mauve. Il avait deux petites antennes sur la tête rappelant celles des fourmis ou des escargots. Il tenait dans sa main un bâton sculpté avec une extrémité arrondie.

« Non, pas comme ça ! Tu dois d'abord visualiser la forme de l'objet que tu veux faire apparaître ! Il faut bien l'imaginer sous tous ses angles possibles ! C'est pour ça qu'il est très difficile de faire apparaître des formes trop complexes. »

Le cyborg poussa un long soupir. Pour on ne sait quelle raison, il s'était mit dans la tête l'idée de vouloir apprendre quelque chose d'aussi non-scientifique que la magie. Et bien évidemment, comme cela sortait complètement de son domaine de connaissances, il semblait à avoir quelques difficultés quand à la mise en pratique des informations qu'il avait lue dans un vieux grimoire écrit en langue Namek.

« Je vois. J'ai besoin de fabriquer un modèle dans mon esprit pour pouvoir matérialiser ce que je veux. Autrement dit, ça fonctionne exactement comme une imprimante 3D. »

L'enfant Namek ne pouvait pas savoir ce qu'était une imprimante 3D, alors il avait un peu de mal à trouver de quoi répondre à cette affirmation, pour finalement décider de le laisser faire et attendre de voir le résultat de cette comparaison, avec une expression bizarre sur son visage et une goutte de sueur lui coulant le long de la tempe gauche.

Le Docteur resta figé quelques secondes. Dans un coin de son champ de vision, un graphique de coordonnées en trois dimensions apparut. La chose formait un cube quadrillé qui lui aurait caché une bonne partie de la vue s'il n'avait pas été transparent. A l'intérieur de ce cube commença à se dessiner une forme arrondie. Il s'agissait d'un dôme dont les proportions étaient calculées via des calculs complexes pour qu'il soit parfaitement symétrique.

L'homme aux cheveux châtain-blonds frappa alors dans ses mains, ce qui en fit jaillir un énorme voile de fumée mystérieuse, suivit d'un énorme bruit comme si une voiture venait d'en foncer dans une autre... Sauf qu'il n'y avait pas de voiture sur Namek.

BOOONK

La terre trembla, et quelques curieux du village se retournèrent vers eux, surpris par ce bruit si soudain. La fumée se dissipa et, caché à l'intérieur, se trouvait un dôme en acier qui devait faire environs un mètre de diamètre à sa base.

« ... »

« ... »


Un court silence s'en suivit, brisé par le jeune apprenti sorcier.

« Ça n'a pas marché. »

Le petit Namek, visiblement fort agacé par les échecs consécutifs de son élève plus âgé que lui, lui mit un coup sur la tête. La différence de taille entre eux était telle que, même si Walter était assit et le Namek debout, ce dernier devait sauter pour atteindre le haut de son crâne. Enfin ça, c'était s'il l'avait frappé avec son poing.

« Encore ?! >< », s'exclama-t-il en lui donnant un coup de bâton sur le haut du crâne. POC.

Il manqua de trébucher sur la chose que venait de créer le cyborg, et dont il se demandait ce qu'ils allaient bien pouvoir en faire. Il reprit son calme et recula d'un pas. Il se racla la gorge et continua à donner des conseils à l'apprenti.

« Une chose extrêmement importante est de bien visualiser les proportions de ce que l'on veut faire apparaître. En fait, pour palier à ce problème que l'on associe à cette magie un mouvement des mains. »

Comme pour illustrer ses propos, le petit bonhomme vert jeta son bâton sur le côté et plaça ses deux mains face à son visage, de la même manière que le faisait le cyborg. Elles étaient séparées par un espace d'une dizaine de centimètres.

« On place les mains comme ceci afin d'avoir un repère des dimensions dans le monde réel. On imagine alors l'objet que l'on veut matérialiser entre celles-ci afin d'avoir une meilleure visualisation des proportions. »

De la fumée jaillit des mains du petit garçon, et un nouveau bâton identique au précédent apparut entre celle-ci. Il l'attrapa alors avant qu'il ne tombe au sol sous l'effet de la gravité.

« Il ne faut pas non plus oublier de prendre en compte les matériaux. C'est la partie la plus complexe de ce sort, et c'est pourquoi on commence généralement par des choses simples comme un bâton en bois... »

BONG. Un deuxième dôme d'acier tomba aux pieds du Docteur Weiss avant que le professeur n'ait terminé ses explications.

« ET PAS UNE BOULE A NEIGE ! »

Deuxième coup de bâton, cette fois beaucoup plus fort que le précédent mais encore une fois, le robot fit comme s'il n'avait rien senti. Ou plutôt, le robot n'avait rien senti.

Le petit Namek regarda alors l'objet que venait de créer le Docteur. Il s'agissait une nouvelle fois d'un dôme en acier, mais cette fois-ci les proportions semblaient correctes pour une boule à neige (une dizaine de centimètres de diamètre à la base). Il y avait donc un certain progrès.

« ... C'est un peu mieux, mais n'oubliez pas d'ajouter les matériaux quand vous imaginez l'objet dans votre esprit ! »

Il se mit à réfléchir quelques instants avant de continuer.

« Je ne sais pas ce qu'est une boule à neige, mais sachez qu'il est extrêmement compliqué de créer des objets trop complexes. Par exemple, il est impossible de fabriquer de machines, ou même quoi que ce soit avec un mécanisme à l'intérieur. Néanmoins, il est possible de faire apparaître quelque chose de simple comme un sablier. Mais ça, c'est déjà à la limite de ce que je peux créer. »

L'homme cybernétique ne répondit rien. Il était toujours figé, la tête baissée, assis sur un rocher et avec les deux mains placées l'une en face de l'autre. Il était très concentré et se remémorait chacun des conseils du gamin afin de tous les mettre en pratique. S'il parvenait à créer un programme reprenant chacune des étapes de l'exécution de cette magie, il devrait être capable de l'utiliser instantanément et presque inconsciemment.

Il abandonna (enfin) l'idée de fabriquer une boule à neige. Il devait d'abord se concentrer sur quelque chose de plus simple, de préférence un objet plein. Le graphique en trois dimensions réapparut alors dans son champ de vision, sauf que cette fois-ci il le déplaça pour qu'il se trouve entre ses deux mains. Des flèches apparurent alors à divers endroit de son champ de vision ainsi que des lignes de calculs. Le cube formé par le graphique se déforma alors et se déplaça à nouveau jusqu'à ce qu'il paraisse se trouver entre les mains du robot.

*Première étape, conversion des mesures et alignement au monde réel. Terminé.*

Des points apparurent alors à divers endroit du graphique. Ses points se relièrent entre eux pour au final former un seul objet représenté en trois dimensions. La forme se mit alors à tourner sur elle même jusqu'à ce que le Docteur Weiss l'ait bien visualisé sous tous ses angles.

*Deuxième étape, création d'un plan en trois dimensions. Terminé.*

Ensuite, de la couleur fut ajoutée à l'objet jusque là transparent. De longues lignes de données firent à nouveau leur apparition, et une fois l'objet entièrement recouvert, elles finirent pas cesser de défiler.

*Troisième étape, application d'une texture et détermination des propriétés des matériaux. Terminé.*

*Quatrième étape, déviation des flux magiques... et exécution.*


Une explosion de fumée apparut à nouveau entre les mains de l'homme en costume bordeaux. Tomba alors au sol... Une cuillère.

« ... »

« ... »


Un court moment de silence.

« Ça a marché. »

La cuillère faisait dix centimètres de long et était en aluminium avec un manche en plastique. Il semblait n'y avoir aucun défaut, c'était une cuillère tout à fait banale identique à n'importe quelle autre cuillère. Autrement dit, le sort avait marché à la perfection.

*Mais pourquoi une cuillère ?!

« Euh, oui ! Ça y est ! Maintenant, avec un peu d'entraînement, vous devriez être capable de créer des objets plus grand, ou bien... »


« J'ai une question. »

Le jeune Namek fut surpris par cette intervention soudaine de la part du cyborg qui, jusque là, c'était toujours montré assez passif. Il n'avait encore jamais demandé quoi que ce soit, alors il fut un peu pris au dépourvu, mais cela ne l'empêcha pas de l'écouter avec attention. S'il pouvait le renseigner de quelque manière que ce soit, sa dette envers lui n'en serait qu'allégée.

« Ou... oui ? »

« Que se passerait-il si je tentais de créer quelque chose qui n'existe pas ? »


L'homme aux cheveux châtain-blonds le regarda droit dans les yeux, avec un air extrêmement sérieux, à faire peur. La question était étrange, et il n'était pas certain d'en comprendre le sens. En voyant l'incompréhension sur son visage, le cyborg compléta sa question en donnant plus de détails.

« Je peux créer ce que je veux, d'une lame d'acier à un vêtement en tissu. Néanmoins, rien ne m'empêche de créer une lame en tissu ou un vêtement en métal. Autrement dit, je peux créer à peu près n'importe quel matériau à partir du moment que je le visualise correctement dans mon esprit. »

« Jusque là, le raisonnement se tient. »

« Dans ce cas, que se passerait-il si je venais à imaginer un objet qui ne serait ni en bois, ni en métal, ni en n'importe quel autre composant existant dans l'univers ? »


Autrement dit, était-il capable grâce à cette magie de se prendre pour Dieu et créer quelque chose qui n'existait pas avant qu'il ne le crée ?

« Non, c'est impossible. »

Le petit Namek, qui avait maintenant compris le sens de la question, affirma sans hésitation qu'il était impossible de déformer le sort de cette façon. Le cyborg attendit alors avec attention ses explications et la preuve que son hypothèse était erronée.

« On ne peut créer que ce que l'on peut imaginer. A contrario, il est impossible de faire apparaître quelque chose que l'on ne connaît pas ou que l'on ne peut pas comprendre. Par exemple, quelqu'un qui n'a jamais vu un arbre de sa vie ne pourra pas faire apparaître d'objet en bois, et ce même si on lui explique avec le plus de détails possible ce dont il s'agit. En fait, c'est la même chose qu'essayer d'expliquer le concept des couleurs à un aveugle. »

Le cyborg était à la fois déçu de cette conclusion qui, malheureusement pour lui, tenait la route. Il était aussi en même temps étonné de voir qu'un si jeune enfant possède de si vastes connaissances et soit capable de sortir aussi facilement un raisonnement de ce niveau. Les habitants de cette planète n' étaient pas très avancé technologiquement, mais ils étaient néanmoins très intelligents.

« Je vois... »

Il ferma les yeux.

*Je pense que c'est tout de même possible.*

Même s'il est impossible et vain de tenter d'expliquer le concept des couleurs à un aveugle, il est tout à fait possible, grâce aux progrès de la science et de la médecine, de lui faire retrouver la vue. Après tout, le Docteur Weiss était bien un clone parfait de son créateur, et 100 % artificiel.

De la même manière, avec les calculs adéquats, même s'il est impossible de représenter quelque chose qui n'a jamais encore été observé, il devrait être tout à fait capable de créer une machine capable de faire une simulation la plus proche possible de la réalité.

En réunissant un maximum de données, ce qui n'existe pas encore devrait pouvoir devenir une réalité.

Dans le vaste univers, existe bon nombre de choses et de matières dont les scientifiques peinent toujours à prouver l'existence. Dans le même genre, il existe également des formules mathématiques et physiques extrêmement complexes dont la théorie a pu être prouvée par calcul, mais dont la mise en pratique n'a jamais été possible dans le monde réel.

A partir du pouvoir irrationnel de la magie, il devrait être capable de transgresser les règles de la science et trouver ainsi une explication à ces phénomènes contradictoires.

... en théorie.

S'il se mettait ainsi en quête à trouver réponse à toutes ces questions laissées sans réponses, cela lui prendrait sans doute un bon millier d'année, sans compter que chaque réponse trouvée ouvrirait la voie à un bon nombre de nouvelles questions. Bref, il n'en finirait jamais.

Néanmoins, cela valait la peine d'essayer... Quand il en aura les moyens.

« Alors, maintenant, que diriez-vous d'apprendre la magie de guér... »

« Je pense que ça suffira amplement. »


Le cyborg coupa l'enfant avant qu'il ne termine sa phrase. Il n'avait aucune envie de passer des semaines sur cette planète pour y apprendre des sorts inutiles comme la guérison. Il ne devait pas oublier que ses réserves d'énergies n'étaient pas illimitées, et que s'il ne quittait pas cette planète pour une autre plus peuplée, il se retrouverait obligé d'attaquer ces pauvres Nameks. Chose qu'il préférerait éviter le plus possible au vu de la rareté de cette race.

« Il faut que je trouve un vaisseau le plus vite possible. Le prochain village, c'est bien par là hein ? », dit-il en se relevant et en s'étirant. Il se tourna alors en direction de la rivière, en regardant vers le ciel.

Il connaissait déjà la réponse à cette question. On lui avait expliqué que ce village ne possédait aucun vaisseau, et qu'il ferait sans doute mieux de demander à un autre parce qu'on ne sait jamais. On lui avait même indiqué la direction à prendre, étant donné que son détecteur de puissances intégré était toujours en panne.

*... Tiens ?*

Du moins, il l'avait été jusqu'à maintenant.

*C'était juste un dysfonctionnement temporaire ?*

Tout fonctionnait à nouveau, comme si rien ne s'était passé. La cause de la panne était toujours inconnue, mais au moins son détecteur était à nouveau fonctionnel. Il pouvait donc calculer avec précision le niveau de puissance de chacun des habitants de ce village, ainsi que la position des autres villages de la planète, et également...

*Qu'est-ce que c'est que ces niveaux de dingues ?!*

Il se retourna soudainement vers une toute autre direction. Situés à plusieurs endroits très éloignés d'ici, se trouvaient des niveaux de puissance atteignant des paliers dont le Docteur n'aurait jamais soupçonné l'existence.

*Moi qui pensait déjà être une belle monstruosité, je découvre plus fort que moi sur la première planète que je trouve ?*

L'enfant Namek ne comprenait pas pourquoi le cyborg semblait contrarié, et semblait ne pas vouloir le déranger dans sa réflexion. Il ramassa alors les quelques bâtons qu'il avait créé par magie, et en voyant que celui-ci n'était toujours pas parti, il décida de quand même lui parler.

« Si vous partez, n'oubliez pas que vous pourrez toujours revenir pour continuer votre apprentissage ! »

Le Docteur ne l'écouta pas. Il avait des choses bien plus importante dont il devait se préoccuper. Certaines des puissances qu'il avait captées étaient encore d'un niveau acceptable pour lui. En un contre un, il lui était même possible d'en venir à bout. Sauf qu'elles n'étaient jamais seules.

Il n'avait aucune idée de ce dont il pouvait bien s'agir. En tout cas, il était clair qu'il ne s'agissait pas d'habitants de cette planète. Le plus important, c'était de déterminer si ces choses étaient simplement de passage où bien si elles étaient là avec de mauvaises intentions. Il fallait envisager le pire des cas.

« A l'avenir, faites beaucoup plus attention aux étrangers comme moi. Si vous voyez quelqu'un approcher, cachez-vous. »

L'enfant comprenait de moins en moins les réactions du robot. Celui-ci se tourna alors vers lui et lui envoya son dernier avertissement.

« Si vous voyez quelqu'un approcher, cachez-vous. »

Ces sur ces mots qu'il avait déjà prononcés que le Docteur Weiss s'envola à toute allure vers le prochain village. Il ne prit même pas la peine de dire au revoir aux habitants, après tout c'était eux qui lui étaient redevables et pas le contraire. La puissante bourrasque provoquée par son envol soudain fit tomber le petit Namek en avant, et il manqua presque de se retrouver dans la rivière. Néanmoins, il se releva rapidement sur ses deux jambes et fit des signes de la main vers la silhouette de l'homme aux cheveux châtain-blonds qui disparaissait déjà au loin.

*Ces grandes forces ne sont pas venues ici toutes seules. Elles doivent posséder au moins un vaisseau, mais je ne suis vraiment pas de taille et essayer de le leur voler serait du suicide. Il faut d'abord que je vérifie s'il n'y en a pas un dans un des villages, j'en profiterai également pour les avertir du danger.*

C'est ainsi que le Docteur Weiss entreprit un tour du monde en prenant bien soin de ne pas passer trop à proximité des immenses forces situées de part et d'autre de la planète. Qui sait comment la situation allait bien pouvoir évoluer ?


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Dr Weiss, médecin sans frontières. [SOLO]

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